Saudade ! Venu du pays de ma mère,

Ce doux mot, fruit de la mélancolie,

contient la saveur des oranges amers.

C'est la clé pour un monde de féerie,

Le baume moelleux et aimant de mon coeur.

Une chanson qui m'emporte loin d'ici.

Saudade ! Belle rêverie d'un ailleurs

Dans lequel s'envolent des figures ouatées

Et qu'embaument de leurs essences les fleurs.

Sensation d'un peu de calme et volupté

Dans des paysages faits de pur azur

Qui soudain se dérobe à peine évoquée.

Ô Saudade ! Tu fais sentir ta brûlure

De nostalgie même dans les esprits austères,

Car ton nom se détruit dès qu'on le murmure.

J'ai tenté, toi que j'hérite de ma mère,

de cristalliser ton exquise ércorchure

Dans des vers venus du pays de mon père.