Pourquoi vous inscrire ?
La rupture. Découverte de l'autre Moi
icone Fiche icone Fils de discussion icone Lecture icone 0 commentaire 0
«
»
tome 1, Chapitre 2 « Il n'est jamais trop tard » tome 1, Chapitre 2

Un peu plus d’une heure était passé puisque j’avais changé de disque. Je revenais peu à peu dans la soirée, las de cogiter sur une condition que je crois être mon bourreau. Pourquoi ne pas tenter de leur donner un peu de bon temps malgré tout ? Je les regardais encore, ça avait l’air d’aller ! Bien sur, malgré la masse qu’ils représentaient, on pouvait deviner un rien de leur unicité au travers de leurs goûts musicaux. Les expressions faciales des uns et des autres semblaient me donner des appréciations sur lesquelles je devais m’attarder. Mais je ne me sentais pas menacé. La provocation est un jeu où je ne jette jamais deux fois les dés.

Et lui ? Se sentait-il menacé ? Provoqué ? En danger ? Je le cherchais rapidement du bout des yeux, mais ma corné ne semblait pas imprimer les détails de ses contours. Inutile de m’attarder, je le connais car c’est un peu moi quelque part ; il est sûrement dehors adossé à un arbre ou faute de mieux à un mur, et il pense probablement à la manière de partir sans avoir l’impression d’être venu pour rien… C’est toujours cruellement douloureux comme réflexion… La meilleure échappatoire semblant être l’autosatisfaction (certes épicurienne) d’avoir passer une soirée à réfléchir, à penser, à être, au milieu de tant de gens qui n’ont fait que vivre musculairement et hormonalement.

La même douleur abdominale que j’avais senti un peu plus tôt dans la soirée, me tortura soudain les entrailles, en voyant devant moi l’objet de ma captivité. J’aurais voulu sortir, moi aussi, m’adosser à cet arbre pour croire encore en regardant les étoiles, que la beauté et l’émerveillement ne se feront jamais matériellement… Je voulais encore me mentir et essayer de fermer les yeux pour vivre dans un monde ou le bonheur se vit à travers un brin de vent, un brin d’herbe, ou un brin de sourire illuminant un brin de fille… Pourquoi ne pas croire que l’amour peut-être notre seule essence ? Pourquoi attendre qu’il soit trop tard, qu’il devienne notre seule chance ? Se peut-il que je sois resté bloqué dans un monde parallèle loin de réalités qui m’effraient de plus en plus ? Je ne veux pas qu’il soit trop tard, mais je ne sais pas pour qui ? Mais je ne suis pas seul, ça, je le sais… Et le savais très bien cette nuit là !

La solitude est un état dont notre survie dépend à chaque instant, mais je ne peux plus y croire… N’être pas seul à percevoir la vie et ses réalités d’une manière apparemment marginale ne veut pas dire que nous ne sommes pas seuls… Cela sous-entend peut-être que nous avons des alliés, mais ceux-ci ne sont présents que dans un absolu incontournable. Et c’est en essayant de croire une ultime fois que chacun de nous a droit à une vie de partage que je pris conscience que j’avais épuisé ma part de bonheur dans cette vie… Et triste de ne plus être dans les instants de douleurs, j’essayais de ne pas m’en vouloir d’avoir moi-même fixé la corde à la poutre. Je ne pouvais plus lui en vouloir, elle était belle, elle était devant moi, se déhanchant dans un bonheur qu’elle avait choisi à mon insu.

Aujourd’hui, je ne peux que la remercier de m’avoir laissé d’elle des instants forts et des images ne révélant pas l’ampleur de son malheur à mes cotés, bien au contraire.

Et pourtant, un an après, j’aurais tant donné pour que son regard se pose encore sur moi ; Qu’elle m’attire, qu’elle m’aspire, dans ces jeux qui m’effraient, dans ses jeux que j’aimais. Mais indifférente, indécise, indescriptible, comme à son habitude, elle se mouvait dans un monde qui lui appartenait, ignorant plus que jamais, le danger qu’elle représentait et la faiblesse des esprits qui l’entouraient… Et je fus anéanti de m’apercevoir que ses filets pouvaient encore attraper le poisson de béton qu’elle a su faire de moi… Intemporelle comme ces écrits titillant sur un fil volant, inconstante à l’image des hauts de son cœur qui firent les maux du mien, insaisissable malgré le charme de ses ondulations lentes, elle n’était qu’incroyablement plus belle que jamais… Et dire que j’ai toujours ris à entendre des phrases du genre : « Je vous déteste mon amour ! ». Et je me retrouvais confronté à cette invraisemblable réalité, à désirer l’être qui avait fermé la porte de mon jardin de bonheur…

Le meurtre peut-il être dispensé par l’amour… ?

Il était trop tard pour cette question et ne pas avoir de réponse est quelque chose de dangereux… Je crois que j’aurais osé allé chercher cette réponse, mais il était trop tard, il est toujours trop tard pour moi, la douleur est installée depuis bien trop longtemps pour que quelque chirurgie que ce soit puisse m’en libérer…


Texte publié par Noeticum, 29 juin 2021 à 21h46
© tous droits réservés.
«
»
tome 1, Chapitre 2 « Il n'est jamais trop tard » tome 1, Chapitre 2
LeConteur.fr Qui sommes-nous ? Nous contacter Statistiques
Découvrir
Romans & nouvelles
Fanfictions & oneshot
Poèmes
Foire aux questions
Présentation & Mentions légales
Conditions Générales d'Utilisation
Partenaires
Nous contacter
Espace professionnels
Un bug à signaler ?
2896 histoires publiées
1296 membres inscrits
Notre membre le plus récent est Stéphanie DB
LeConteur.fr 2013-2025 © Tous droits réservés