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volume 1, Chapitre 11 « Quarante-sixième anniversaire » volume 1, Chapitre 11

Défi par Lisa D.

Mots proposés : en poussières d'or, un zeste de brume, le tintement subtil, toujours parfait, une senteur inconnue, un jardin de fraîcheur, le pourquoi du comment, d'apparence trompeuse, comme une respiration, une faible lueur.

« Aujourd’hui est un grand jour. Aujourd’hui est un jour nouveau. »

Ma mère répétait ces mots chaque matin en ce levant afin de se donner l’espoir d’apercevoir une faible lueur dans les ténèbres qu’était sa vie.

Le jour de son quarante-sixième anniversaires, son cadeau l’attendait dans son havre de paix. Un jardin de fraîcheur où seuls le calme et la sérénité avaient leur place. Elle avait ouvert la porte de son paradis, une senteur inconnue lui avait chatouillé le nez. Devant elle, au milieu de ses fleurs, se tenait une orchidée colombe. Une fleur sublime sous forme de l’oiseau qui portait son nom aux ailes déployées comme si le temps s’était figé. Les larmes avaient ruisselé le long de son visage. Chaque larme en poussières d’or était un signe de délivrance.

Le tintement subtil d’une sonnette avait retenti, la substituant à son répit. Regagnant la maison, ma mère s’était mise au fourneau. Mon père était arrivé en compagnie d’un ami qui était également son associé. Il avait pris ma mère dans ses bras et l’avait embrassé passionnément. Crispée, elle s’était laissé faire. D’apparence trompeuse, l’homme qui se tenait devant elle était tout sauf celui qu’il prétendait être.

Un brunch avait été servi, les pancakes avaient tous été de la même taille et empilé aux centimètres près. « Toujours parfait », c’était le mot d’ordre. Asseyant à table, un café entre ses mains, elle y avait ajouté de lait pareil à un zeste de brume. Le droit de parler lui avait été interdit. Se tenant bien droite, elle n’avait fait qu’écouter d’une oreille distraite.

Le temps de cette journée qui avait dû être la sienne avait filé. Le soir, elle avait eu le droit à une balade. Marchant dans un silence reposant, elle s’était arrêtée au milieu du pont. En contrebas, la rivière s’était mise à danser dans des tourbillons hypnotisant. Son esprit embrumé n’avait cessé de la tourmenter de questions et de peurs. L’illumination de la situation lui était arrivée comme une respiration. Le sourire aux lèvres, ma mère avait enjambé la barrière de sécurité. Le vent avait soufflé ses longs cheveux, la lumière de la ville lui avait montré la voie tandis que la lune pleine en ce jour de célébration l’avait accompagné en lui souhaitant un joyeux anniversaire.

Ma mère avait été retrouvée trois jours plus tard. Son corps dénué de vie avait échoué sur le rivage. Les policiers avaient frappé à la porte, son mari avait semblé effondré, mais personne ne pouvait me leurrer. Un mois plus tard, il s’était marié à une femme très riche et célèbre. Quant à moi je me trouvais quelque part. J’étais morte à l’intérieur, mais il me restait encore une tâche à accomplir avant de la rejoindre. Je devais savoir le pourquoi du comment de sa mort. Après ça, plus rien ne pouvait me retenir.


Texte publié par Aihle S. Baye, 5 juillet 2021 à 12h28
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