Chère Louise,
Dehors, l’air est frais, je m’aventure en ce lieu, une lampe à huile dans la main et me voilà assit sur un fauteuil admirant la nuit noire. Je vous écris ces quelques mots avant de faire gambader mes frêles jambes dans le jardin. Là-bas, tout y est silencieux et apaisant, le potager, les fleurs, tout semble paisiblement dormir, à défaut de moi.
Vous lirez probablement cette lettre le jour, là où la lune ne sera plus qu’un vaste souvenir, tandis que le soleil brillera de mille feux. Comme c’est étrange, cette façon que l’un cède à l’autre. Une harmonie persistante, mais sans jamais avoir la possibilité, même infime, d’un jour se retrouver à côté, dans les bras l’un de l’autre. Ces deux astres sont liés à jamais et pourtant leur amour est impossible. Cela me rappelle une nouvelle fois à vous, ma douce Louise. À notre amour que je n’ai pas su saisir, et qui depuis ce voit inaccessible, impossible, qu’un souvenir.
Vous êtes mon rayon de soleil, vous êtes mon soleil dans la beauté du ciel tantôt bleu, tantôt gris. Vous me guidez, comme vous l’avez toujours fait d’aussi loin que je me souvienne. Ainsi, je me retrouve sans nul doute, être votre lune, l’astre qui n’a jamais eu le courage de vous montrer les sentiments que je cachais au fond de moi. Cet astre qui vous quête, vous admire brillante, éclairant tout sur son passage, aussi joyeuse que vous puissiez l’être, ma tendre Louise.
Ce soir, en cette nuit, le bruissement des feuilles accompagne ma main tenant la plume qui glisse sur le papier à mesure que les mots se forment dans mon esprit, à mesure que l’image que j’ai de vous, que les souvenirs reviennent à moi.
Les animaux de la nuit chantent le récit de la vie que j’aurais tant espéré passer à vos côtés. Cette vie que vous auriez dû vivre, toutes ces choses qui ne seront jamais plu qu’un rêve funeste que je garderais au fond de mon cœur, là où une partie de votre âme et de mon amour pour vous résident.
Le hululement d’une chouette me tire de la miséricorde qui fait rage en mon sein, ainsi il est l’heure de me lever et de marcher. Cela amènera possiblement le sommeil à s’emparer de moi, et peut-être pour toujours, cela me fera arriver jusqu’à vous, ma belle Louise.
La terre est dure sous ma canne, je peine à avancer, mais je n’abandonne pas. Je ne le fais pas seulement pour moi, il s’agit également de vous, chaque geste que je puis faire, chaque respiration vous est également dédié, ô Louise. Vous vivez en moi et je ne peux baisser les bras, vous n’auriez point aimé cela.
Les étoiles scintillent au-dessus de moi, m’amenant à y lever les yeux et à admirer la beauté qui m’époustoufle toujours. Je distingue sans mal les constellations, je vous épargne mon discours scientifique à ce sujet, je sais ô combien cela ne vous intéresse point, mais figurez-vous que ce n’en ait pas moins passionnant. Me voilà à m’égarer, je ne peux m’en empêcher, pardonnez mon manque de politesse envers vous, ma tendre Louise.
Je me souviens lorsque nous regardions les étoiles, je vous avais surpris à bâiller alors que je débitais mon savoir sur le ciel, j’ai alors compris. Vous n’osiez point m’interrompre afin de ne pas me froisser, hélas, pardonnez mon manque de clairvoyance, je ne sais comment me rattraper.
Pour l’heure, il me tarde de rentrer, le vent souffle et le froid arrive, il me faut m’en retourner me réchauffer.
Votre vieil ami
Philibert Lantelme
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