Chère Louise,
L’air de violon joué par ce jeune homme depuis sa fenêtre me plonge dans un délicat sentiment d’apaisement, cela m’est fort déroutant puisque depuis l’annonce de votre décès je ne ressens que triste de vous avoir ainsi perdu, ma tendre Louise.
Mon ascension dans les rues de Daupolin se font dans un sifflement des plus joviales, il me croit entendre des oiseaux m’accompagner dans ce vestige qu’est la mélodie. Les passants me regardent avec sourire et leurs yeux se voient admettre une lueur de bonheur, cela me ravit autant que la perceptible de vous rejoindre.
Le bonheur se trouve parfois dans les choses les plus terribles de la vie, tout est renouveau, de croyez-vous pas Louise ? Il me doit de penser que votre âme renaîtra dans une fleur Cyclamen que vous aimez tant, ainsi, chacune de ses fleurs qui me sera donné d’acquérir, je les chérirais comme si chacune comportait en son bourgeon une infime partie de votre être. Je vous aurais auprès de moi jusqu’au jour où notre tout puissant décidera qu’il est l’heure pour moi de vous rejoindre et de vivre une nouvelle vie à vos côtés.
Mon nez se sent chatouiller par un arôme des plus alléchants, une odeur suave qui amène mon ventre à me faire savoir qu’il aimerait être sustenté. Je suis confus, il n’est pourtant point l’heure de passer à table. Je me dois de prendre vérification de cette sensation de famine qui se creuse en mon sein.
Vous souvenez-vous de la montre à gousset que possédait votre grand-père, jadis ? Figurez-vous, belle Louise, qui m’en avait fait présent lors d’un de mes anniversaires, mais je suis sûr que vous vous en souvenez. Ainsi, sortant ledit objet d’une poche de mon veston, la chaîne émet un bruit et je tiens la montre dans le creux de ma main ridée.
L’heure qui y est inscrite est légitime à la faim que je ressens, il est l’heure pour moi de prendre congé de la ville et de rejoindre ma maisonnée. Je ne pensais point qu’il se faisait déjà si tard, votre compagnie est des plus agréables, si bien que le temps m’avait semblé s’être arrêté.
Je me dois de rejoindre une charrette qui me reconduira à mon chez-moi. Je ne vous abandonne point dans l’immédiat, belle Louise. Je ne peux vous quitter tout de suite, voyez-vous, je ne me lasse point de vous parler. Vous êtes d’une oreille des plus attentifs, cela me comble d’un sentiment heureux que de vous savoir appréciant mes lettres qui vous sont adressées.
Cela me fait penser, que je ne vous ai jamais point fait lire les poèmes que le soir, ne trouvant point sommeil, je me hâte d’écrire. Je vous en ferais par dans une lettre prochaine, pour l’heure il me doit de vous laisser ici, ma charrette m’attend afin de me ramener dans mon logis, là où je vais pouvoir m’y sustenter et admettre une sieste fort méritée, ne croyez-vous pas, douce Louise ?
Votre vieil ami
Philibert Lantelme
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