Chère Louise,
Je suis fort embêté, je ne peux m’empêcher de me trouver pathétique en vue de la situation qu’il vient de se produire. Je ne suis pourtant point un homme dont la simple évocation d’un acte charnel éveille en moi une pudeur. Certes, je suis un gentleman, mais tout de même. Il me serait fort incongru de prétendre que je n’ai jamais pratiqué une de ses activités. Pardonnez si mes propos vous paraissent saugrenus, mais je ne doute point que vous ayez également eu recourt à cette activité fort plaisante, ma douce Louise, après tout vous avez eu de nombreuses progénitures.
Je suis fort soulagé de ne point avoir assisté à cette scène, cela aurait été fort embarrassant, ne croyez-vous point ? Il me tarde de continuer mon périple. Les rues sont moins encombrées que plus haut dans le quartier, non que cela me déplaise. J’ai plus d’aise à me déplacer lorsque je ne risque point de me faire bousculer, houspiller par des passants trop pressés ou bien par des jeunes qui ne voudront que me voler mes biens. Cela serait hasardeux, bien que leur vie soit difficile, voler n’a jamais été la solution, n’êtes-vous point d’accord dame Louise ?
De ce fait, je me vois profiter de cette balade sous la chaleur du soleil qui devient fort accablante. Il me croit entendre comme une mélodie au loin, étrange, moi qui pensais que je n’étais plus capable d’entendre grand-chose. Me voilà rassuré !
Je me sens guider vers cet air qui semble se rappeler à moi. Serait-ce possible que je connaisse cette harmonie ? Il me faut aller voir, ma curiosité se voit piquer au vif. Je l’entends et je le vois également, un homme, violon à son épaule joue une musique des plus somptueuses et d’une complexité sans précédente. Une mélodie qui m’est familière pour l’avoir entendu voilà plusieurs années maintenant.
Je m’étais rendu à l’opéra alors que Johann Strauss y jouait une symphonie. Ainsi, j’avais eu le privilège de pouvoir écouter « The Blue Danube Waltz » une valse viennoise fort célèbre. À cette époque, j’avais eu l’honneur de me voir poser mon postérieur sur les sièges d’un rouge sang dont la dextérité était sans pareil. Jamais plus mon postérieur n’avait trouvé un siège plus confortable que celui-ci. Vous y croyez ? Cela m’avait fort éprouvé, moi qui avais connu la pauvreté.
Adonc que je me voyais profiter de ce spectacle des plus impressionnants, je me suis vu revenir en ce lieu, dans cet opéra, avec vous, tendre Louise, vous tenant à mon bras, drapé dans une robe des plus somptueuses qui aurait jalousé toutes les dames de la cour.
Nous aurions profité de cet orchestre symphonique, mais avant ce délicieux spectacle, je vous aurais invités dans un restaurant dont votre prestance n’en aurait été que décuplée. Les hommes m’auraient jalousé d’avoir une femme, que dis-je, une dame si belle que vous ma douce Louise. Les femmes quant à elles, vous auraient trouvé odieuses d’avoir une toilette plus somptueuse que la leur.
Cela aurait été sans nul doute une soirée fort agréable, hélas, il n’est plus temps à cela, je vous ai perdu à tout jamais…
Votre vieil ami
Philibert Lantelme
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