Chère Louise,
Je vous écris alors que je me trouve dans une délicate position. Je vous ai fait part des bruits fort étranges que j’aie ouïs, figurez-vous qu’ils se sont vu rejoindre part une voix féminine et d’un râle rauque. Cela me paraît fort inconvenable, il me tarde de m’y aventurer. Je crains ne pouvoir être dans grand secours pour la demoiselle en détresse, vous savez bien que, hélas, je n’ai point l’agilité et la ferveur d’il y a vingt ans, voyez. Cela serait fort fâcheux de me retrouver sur le sol chaud, parce que je me serais mêlée de ce qui ne me regardait en rien. Après tout, cela serait l’occasion de vous rejoindre où que vous soyez ma douce Louise.
Est-ce un signe de Dieu ? Je me dois de suivre le chemin qu’il m’indique, le moment de ma défunte morte est probablement venu, qu’importe, ma seule pensée est pour vous, dame Louise. Nous serons bientôt réunis, ainsi toutes ses choses que je vous ai faites partent dans mes précédentes lettres, je vous les dirais de vive voix.
Mes gestes sont fébriles, ma canne, grand bien qu’elle me fasse, résonne dans la ruelle. Un fort cri de la femme retentit et se répercute sur les murs sombres qui maintiennent une fraîcheur en ce lieu. Il me faut avancer, grand dieu que j’arrive à temps ! J’essaye d’accélérer le pas, cependant mes jambes sont loin d’être gaillardes. Il me faut, à mon plus grand désarroi, trouver appuie sur la paroi rocheuse du mur. Je vous envie d’être devenue un esprit, ma tendre Louise. La vieillesse est le mal le moins glorieux, que puis-je faire pour cette pauvre femme ? Une colère s’empare de moi. Je ne me reconnais point, qui diable suis-je ?
Vous me connaissez, Louise. Je ne suis point comme cela, je ne suis point quelqu’un de colérique, ou bien même de violent. Il m’en conjure de vous le faire comprendre, je ne me pardonnerais jamais de vous montrer une image fausse de moi et que vous la pensiez véridique. Cela ne ferait qu’alourdir la peine que j’éprouve à votre égard.
Il me croit entendre des bruits venir dans ma direction. Je tends mon oreille discrètement, ce sont des bruits de talons claquant sur le sol que j’entends. Je me dois de vite me cacher, cela serait fort embarrassant de me faire voir alors que j’épiais ce qui se passait dans cette ruelle.
Une femme aux joues rosies avance d’un pas aisé. Sa toilette est fort déroutante, je la vois la replacer, ainsi que sa coiffure qui n’est point convenable.
Je me sens alors fort embêté, ce que je mettais imaginé n’était en rien une altercation entre une dame et un monsieur. La femme disparaît à travers le regroupement des habitants du village qui sont là pour le marché. Cette dame était une femme pierreuse, il m’est inconfortable de vous écrit cela, chère Louise.
Il m’est fort difficile de comprendre le plaisir dans ce travail. Comment peuvent-elles s’y adonner avec entrain ? Cela m’échappe. Je me dois de vous laisser ainsi, ma Louise, il me tarde de retrouver mes esprits quant à cette scène déconcertante à laquelle j’ai assisté.
Votre vieil ami
Philibert Lantelme
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