Chère Louise,
Les nouvelles sont fortes appréciables à Daupolin sur Rivière. Je ne cesse de me demander qui diable a inventé ces noms de patelin, ils sont d’un pitoyable. Mais nous allons nous en contenter.
Veuillez agréer, chère Louise, que ce jour sera d’une canicule sans pareil. Il est vrai qu’il fait déjà fort chaud, cependant que cela me déplaît. Voyez, j’adhère tout particulièrement les jours chauds, j’aime me laisser à j’ois les oiseaux chanter et je ne me lasse oncques de les voir virevolter dans une danse légère.
Vous souvenez-vous de l’ami de votre petit frère, Pâris ? Vous me voyez perplexe, je n’arrive point à me souvenir de son nom de famille. Quel bougre je fais, ma mémoire se perd dans les méandres des souvenirs vous ramenant à mon cœur.
Cela me reviendra. Pâris se voit attribuer le travail de coursier, ne trouvez-vous pas que ça lui correspond ? Apporter le courrier, et discuter avec les habitants, voilà Pâris dans toute sa gratitude et sa gentillesse. Je lui offre le thé chaque matin, vous savez ce délicieux thé que vous m’aviez fait découvrir, je crois bien qu’il s’agit là du thé que préparait votre mère-grand.
Detre ! Pâris Detre ! Ma mémoire a beau être fragilisée par le temps, je me souviens encore. Il m’apporte le journal et des factures le plus souvent, comme vous le savez, je n’ai personne, du moins mise à part vous Louise, vous êtes, vous étiez la seule qui me restait.
Nous avons ensuite discuté des nouvelles du village. Un couple est venu s’installer ici, la femme est enceinte de ce qu’on m’a relaté. Ne trouvez-vous point ça merveilleux ? Cette fraîcheur dans le village, cela donnera de la vie, ça ne pourra point faire de mal. Il me tarderait d’aller me saluer. Ne croyez-vous pas ?
Je vous pose des questions, mais il est évident que jamais plus vous ne me répondrez. Je ne peux cependant m’en empêcher. Je me sens radoter, ce n’est point étonnant. Comment pourrais-je faire autrement ? Mon cœur saigne, vous savez. Ô Louise, je me demande sans cesse : comment notre seigneur Dieu a-t-il pu prendre une telle décision à votre égard ?
Mise à cela, les autres nouvelles ne sont guère intéressantes. Le journal relate de sujet politique et économique. Deux pages sont consacrées aux automobiles.
Ô grand dieu ! Il est l’heure de me hâter à la charrette. Je m’en vais, comme chaque jour, rejoindre la vie de la ville. Je me reviens à vous au plus vite, ma douce Louise.
Votre vieil ami
Philibert Lantelme
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