— 11 Décembre 2024, 21h02
James fit quelques pas en avant, observa le « trône » au milieu de la salle, puis revint sur le sol devant lui ; une couche molle recouvrait la roche et chacun de ses mouvements provoquait un bruit répugnant qui le dégoutait profondément.
Le plateau supportant la créature était bien plus haut qu’il ne l’avait imaginé, bien plus large également. Son esprit supposa que la chose qu’il avait vue de loin ne pouvait qu’être plus grande qu’il ne l’avait supposé dans un premier temps.
Les effluves ne l’affectaient plus, son odorat s’était sans nul doute habitué à la pestilence ambiante. La centaine de mètres parcourue avait endolori ses jambes et sa respiration agitée témoignait de la rareté de l’oxygène et de la pression sur son corps ; il ne pouvait que se trouver en profondeur.
Un chuchotement le figea à une dizaine de mètres de la plateforme, un ensemble indicible de paroles marmonnées dans une langue qui ne pouvait pas être la sienne.
« Hey… Il y a quelqu’un ? »
Mais aucune réponse ne vint ; l’écho s’éteignit sur les parois couvertes par le revêtement organique.
« Il n’est pas, ne sait pas, ne vit pas… Non, c’est une affaire urgente, un phénomène inconnu, une lecture génétique inconnue. Apprendre, apprendre, apprendre… »
Les murmures s’étaient faits bien plus présents, audibles avant de s’éteindre à nouveau.
Prenant une longue inspiration, James entreprit de gravir le plateau central de la grotte ; ses mains agrippèrent la surface surélevée et il se hissa dans un dernier effort.
« Présent, présent, présent… Il nous voit, proche, destin. Chargement, compréhension, adaptation. Il est proche, nous entend. »
Le silence se fit plus pesant, rythmé aussi. Un battement sourd et régulier envahissait ses pensées d’un tonnerre inquiétant.
« Créature, humaine, saine. Nous trouvons le sujet indispensable, parfait, idéal. »
Les idées encore embrumées par l’effort, ses yeux s’habituèrent à la luminosité vacillante qui entravait le corps informe de la créature. Le regard perçant, son visage lui sembla soudainement incomplet ; ovale auquel on avait ôté le nez, la bouche et les oreilles et dont l’épiderme était luisant et palpitait au rythme des battements d’un cœur invisible.
Les veines bleutées transparaissaient sous la peau translucide formant d’étonnantes arabesques symétriques sur son visage déformé.
« Il pense, comprend, connaît. C’est important et il le sait.
— Qu’est-ce que je sais ? dit-il en portant ses mains à ses oreilles.
— Le destin, futur, salut. La musique d’un air joué en boucle depuis l’éternité.
— Qu’est-ce que vous faites ?
— La communication, vous le savez, elles se sont envolées. L’œil impie, il s’envole, il ne sera plus. »
La pression sur tempes augmenta soudainement, de telle façon qu’il eut l’impression d’être assommé par un coup porté en pleine tête. Les voix s’étaient tues et James tomba genoux à terre, piégé dans un capharnaüm psychique insupportable. Lorsqu’il put rouvrir les yeux, la douleur avait considérablement alourdi ses paupières, comme s’il avait passé plusieurs jours sans dormir.
La lumière l’aveugla tout d’abord, puis ses pupilles s’accommodèrent d’une clarté trop subite et il comprit que sa situation n’était pas aussi simple qu’il le croyait ; la masse visqueuse s’était enroulée autour de ses jambes remontant le long de ses membres, tel un boa lové sur sa proie.
« L’esprit s’affole, s’emmêle, se méprend. »
James voulut protester, mais il ne parvenait plus à parler, ses muscles ne lui obéissaient plus. À la peur se mêlèrent bientôt colère et frustration.
« Peur, inutile, affranchir. »
La sensation s’estompa rapidement et à son propre étonnement, il sentit les battements de son cœur ralentir puis il sombra dans un sommeil de plomb, le cœur léger et l’esprit apaisé.
Debout dans la salle de son inconscient, James fit jouer ses doigts dans l’unique source de lumière qui le surplombait, comme s’il les découvrait pour la toute première fois.
« Nous ne vous voulons aucun mal… »
L’homme qui lui faisait face avait le teint blafard, des yeux d’un bleu si profond qu’ils ne semblaient pas avoir de pupille.
« Qui êtes-vous ?
— Nous sommes sans nom. Nous sommes un.
— Qu’est-ce que vous m’avez fait ?
— Votre état nécessitait une intervention, votre rythme cardiaque s’emballait.
— Non, je voulais dire : pourquoi je suis là ? »
L’individu inclina la tête sur le côté et son regard s’échappa vers les ombres où il paraissait chercher une réponse qui se fit attendre.
« La préservation, survie, étude. Nous vous avons vu par ses yeux, assistions à votre lutte désespérée sans la comprendre.
— Ses yeux ?
— Elle est une autre forme, plus ancienne, incapable d’évoluer en dehors de l’eau.
— La baleine ? »
Il opina de la tête puis leva les yeux au ciel, son attention était accaparée par autre chose que James ne pouvait percevoir. D’un battement de cils, le mercenaire se trouva de nouveau seul dans les méandres de sa conscience.
La pièce était bien plus sombre qu’elle ne l’avait pensé au départ ; le corps gisait sous un drap blanc tandis qu’un long tube translucide déversait dans les veines du captif un produit dont elle ne connaissait pas l’origine ou l’effet.
Helena rassembla ce qui lui restait de courage et, la gorge serrée par l’appréhension, fit un pas en avant. Le tissu immaculé se soulevait au rythme d’une respiration qui lui sembla trop lente, puis après quelques pas, elle aperçut la chevelure brune surplombant un visage juvénile. Elle ne remarqua pas immédiatement la ressemblance qui frappa cependant son inconscient.
« Docteur… »
Mais la voix éraillée de l’homme allongé sur ce lit de mort provoqua une brusque décharge dans l’ordre de ses pensées. Le laboratoire, la mission, la découverte et la disparition.
« Marcus ? laissa-t-elle échapper.
— Comment êtes-vous arrivé ici ? s’enquit l’homme d’une voix faiblarde.
— Les secrets de Marakov, comme vous le laissiez entendre dans votre journal. »
L’homme soupira, engourdi par les sédatifs présents dans son sang puis rouvrit les yeux dans un effort colossal.
« C’est de la folie, s’il vous a découvert…
— Nous savions dans quoi nous nous sommes engagés.
— Vous ? rétorqua-t-il, surpris. Qui d’autre est au courant ?
— Votre successeur à la tête de la cellule. »
La jeune femme observa le corps menu de son vis-à-vis sans pouvoir déterminer son âge ou les transformations qu’il avait subies.
« Que vous est-il arrivé Docteur ? s’aventura la jeune femme avec appréhension.
— Nous avons peu de temps, trop peu pour tout vous expliquer. Marakov est un homme dangereux, mais je suppose que si vous m’avez retrouvé c’est que vous le savez déjà. »
La jeune femme se contenta d’approuver d’un signe de tête, l’invitant à poursuivre.
« Malgré ses plans purement égoïstes, il ne saisit pas vraiment l’importance et l’enjeu de notre travail ici. Il y a quelque chose de profondément enfoui, un secret que très peu de personnes connaissent.
— De quoi parlez-vous ?
— Le plan, bien sûr. Il existe depuis des années. »
Marcus ne s’aventura plus dans ses explications de peur de retarder le départ de la jeune femme qui n’avait pourtant pas bougé d’un centimètre. Le regard azur insistant lourdement sur sa carcasse décharnée, il n’eut d’autre choix que de lui expliquer un peu plus en détail l’étendue de sa découverte et les implications que cela avait.
Les racines de l’organisation étaient profondes dans les rangs de la compagnie, incrustant dans toutes les strates des fonctions principales des agents au cœur des équipes civiles ; elle écouta des théories trop fantaisistes pour elle, accepta même l’idée de n’être qu’un pion au milieu de traîtres œuvrant en secret pour le compte d’une quelconque organisation aux intérêts troubles.
« Quelque chose se prépare, poursuivit Marcus, serein. Vous devrez bientôt ne plus penser qu’à vous et vous seule.
— De quoi parlez-vous ?
— Je peux le sentir. Elle aussi le ressent.
— Qui ressent la même chose ? répondit-elle en fronçant les sourcils.
— Ma création. Je l‘entends, elle approche… »
Helena ne parvenait plus à discerner le bruit de la machinerie de celle, bien plus artificielle de la campagne environnante. Dans d’autres circonstances, elle se serait empressée d’aider son ancien mentor à quitter sa prison ; un bruit sourd se répandit dans le sol.
« Vous devez partir, se raffermit la voix de Marcus. Mon temps touche à sa fin tout comme celui de Marakov.
— Que se passe-t-il ? Expliquez-moi !
— Le monde est sur le point de changer, pour toujours. Toutes nos erreurs, nos conflits, les guerres… Tout disparaîtra quand elle quittera le lac. La créature brisera les règles de quarantaine en libérant l’agent évolutif.
— Comment l’arrête-t-on ?
— C’est déjà trop tard, Helena, vous devez fuir avant qu’Atlantis ne soit détruite. »
L’emploi du prénom n’avait jamais été de mise entre eux, privilégiant la droiture d’une relation strictement professionnelle ; la jeune femme avait compris que si son corps avait changé, il se révélait bien plus paternel et altruiste maintenant qu’il ne l’avait jamais été.
« Il n’y a plus aucun espoir. Trouvez le disque que j’ai laissé au laboratoire dans le caisson 4 et apportez-le à Chuck Trent à l’université d’Harvard… »
Le sol vibra plus intensément tandis qu’un bruit de verre brisé s’abattit autour d’eux ; l’eau se déversa dans le jardin. Helena n’eut que le temps de quitter la cabane en laissant derrière elle, un homme en paix avec le destin inéluctable qui l’attendait. Dès les premiers instants, elle avait lu dans son regard résigné l’absence de toute volonté de survivre à tout ça.
L’eau lui glaça les jambes en quelques instants. Elle s’empressa de gravir les escaliers menant au corridor supérieur et ferma l’écoutille derrière elle : l’eau parvint jusqu’au hublot en quelques secondes et tout ce qui avait fait de cet endroit un paradis s’en était envolé.
En reprenant ses esprits, elle s’enfuit, filant tout droit vers la sortie sans plus se préoccuper des caméras, des gardes ou de ce que Marakov pourrait lui faire subir si elle était découverte. Une seule chose comptait à présent, survivre.
La porte s’ouvrit avec fracas derrière Ricardo qui tressaillit à peine.
« Monsieur, un incident aux jardins… invoqua le perturbateur d’une voix monocorde.
— Si vous voulez bien m’excuser. »
Eugène se leva d’un bond, invitant son vis-à-vis à disposer.
« Gardez-le, dit-il en désignant le volume.
— Merci.
— Rassemblez vos affaires, Docteur, nous partons.
— Que voulez-vous dire ?
— Vous le saurez bien assez tôt. Rejoignez vos quartiers, un de mes hommes vous escortera ensuite jusqu’au point de rendez-vous. »
Un garde armé et casqué l’invita à prendre la tête ; il le suivit jusqu’à l’extérieur. L’évacuation du personnel n’était pas terminée quand ils arrivèrent dans salle d’embarquement. La file d’attente était calme malgré les conversations et la nervosité qui semblait avoir gagné tous les employés. Les gardes armés tenaient fermement les reines de l’expédition et ne toléraient aucun débordement ; Ricardo observa à plusieurs reprises son escorte silencieuse.
« Nous devons nous dépêcher Docteur, pressa finalement le blond au regard inquisiteur.
— Pourquoi ?
— Protocole d’urgence standard. C’est tout ce que vous avez besoin de savoir. »
Un léger accent slave avait teinté les paroles du mercenaire. Un garde de l’entourage proche de Marakov, pensa Ricardo ; il serait d’autant plus difficile de retrouver Helena tant qu’il le suivrait.
Lorsqu’ils arrivèrent aux ascenseurs, les derniers officiers de la sécurité encadraient les civils qui remontaient des entrailles de la station.
« Il savait que cela arriverait ?
— Monsieur Marakov est un homme prévoyant.
— Comme pour Waterfall, j’imagine. »
Ricardo avait parlé plus vite que sa raison ne le lui soufflait, mais le silence et le stoïcisme de l’homme armé le rassurèrent.
« Dépêchons-nous, » intima le garde à l’ouverture des portes.
Au bout de quelques dizaines de mètres, les deux hommes atteignirent les quartiers de Ricardo et entrèrent dans la chambre sans mot dire quand la voix d’une jeune femme résonna dans le silence derrière eux.
« Docteur ! »
La voix d’Helena était reconnaissable entre toutes et l’œil avisé du mercenaire détailla la silhouette qui se présentait derrière eux.
« Hey, dit finalement Ricardo à celui-ci en baissant l’arme que l’autre avait levée. Qu’est-ce que vous faites ?
— Mesure de sécurité, j’exécute les ordres.
— Il n’y a pas d’ennemi ici. »
Vladimir était un homme droit, froid, aux valeurs typiquement militaires de loyauté et de respect de la hiérarchie. Il ne concevait pas vivre sans ordre, sans décideur capable de faire les choix pour lui ; il ne supportait pas plus l’idée qu’un subalterne conteste ses directives ou ne hausse ne serait-ce qu’un sourcil.
Il céda, baissa le canon de son arme de poing et dévisagea la jeune femme qui hésitait à entrer.
« Nous partons, lui dit Ricardo. Rassemblez vos affaires.
— Pas tout de suite, contredit-elle à son tour. Les recherches au laboratoire sont bien trop importantes. »
Devant l’insistance de la jeune femme, Vladimir allait imposer encore une fois la direction à suivre, mais fut pris de cours par Ricardo dont le regard ne vacilla pas.
« Vous savez combien ces recherches sont importantes, appuya-t-il. Nous devons les récupérer, ce ne sera l’affaire que de quelques minutes. »
Vladimir n’objecta pas et par son silence approuva la demande de Ricardo.
Ils avaient quitté les quartiers du scientifique avec un objectif bien particulier qu’il leur faudrait encore lui dissimuler une fois sur place. Bien sûr, le garde ne pouvait passer le stade de la décontamination, mais Ricardo n’était pas tranquille. Ce soudain élan de la part de Marakov laissait planer le doute sur ses réelles motivations.
Les niveaux inférieurs du bâtiment abritant les laboratoires étaient déserts malgré l’absence de danger. Pourtant Vladimir avait gagné en nervosité, comme si la préoccupation avait entamé la froideur qu’il véhiculait si bien depuis leur rencontre. La main sur la crosse de l’arme accrochée à sa ceinture rendait Helena très nerveuse.
« Y a-t-il quelque chose que vous ne nous dites pas ? trancha Ricardo, poussé par l’adrénaline.
— Contentez-vous de récupérer ce dont vous avez besoin et on fout le camp d’ici. »
Lorsqu’ils parvinrent au laboratoire, les alarmes hurlaient de nouveau le message d’alerte diffusé en boucle depuis le début de l’après-midi. Les vérifications formelles automatisées passées, Ricardo s’empressa de demander à son assistante ce qu’elle avait trouvé dans les jardins.
« C’était lui… Il était tellement différent.
— Soyez plus claire, bon sang…
— Je crois que les recherches avaient abouti à une expérimentation humaine. Sur sa propre personne.
— Une expérience… Marcus ? Il se serait lui-même exposé?
— Nous devons trouver les rapports et quitter cet endroit. »
Devant l’inquiétude qui régnait dans les yeux de la jeune femme, Ricardo n’eut pas le cœur à plus la questionner sur un sujet qui semblait la troubler. Et puis elle avait raison : il fallait mettre la main sur les recherches de Marcus aussi rapidement que possible.
Le Facteur E. avait prouvé sa valeur, son enjeu et nul doute que Marakov était au courant de toute l’affaire. La détention de Marcus dans les appartements privés du milliardaire n’engageait guère à vouloir découvrir ses intentions et une seule chose comptait désormais : trouver les données, les assembler et s’enfuir au plus vite.
Helena observait la pièce dans son intégralité d’un regard perçant, cherchant un indice, la moindre marque susceptible de fournir la localisation des données. Le caisson indiqué par le scientifique n’était plus à sa place. Elle regretta la précipitation de son entretien avec son ancien mentor.
« Votre attention, à tout le personnel, fermeture des cloisons étanches des niveaux 30 à 14 dans deux minutes. L’évacuation se poursuivra pour tous par les accès au métro. »
Ricardo prit d’un éclair de génie observait le grand écran mural dont habillant la paroi du fond du laboratoire et il s’approcha de la paroi lisse du mur. Posant une main assurée sur la surface froide, il parcourut la rainure sur la gauche et, dès que le contact le lui signalait, appuya vigoureusement sur la trappe d’accès au câblage de l’écran. Un lecteur de cartes était inséré dans le mur ; rien, tout était vide et méticuleusement propre.
« Votre temps est écoulé, maintenant vous me suivez et je ne veux pas vous entendre… »
Vladimir avait fait irruption dans le laboratoire sans un bruit et malgré les scanners d’accès ; le cœur d’Helena avait raté un battement, surprise comme un enfant pris la main dans le sac d’une bêtise à venir.
Elle se retourna lentement pour faire face au garde armé, mais quelque chose d’autre attira son attention. Elle n’y avait jamais vraiment prêté attention, mais un boitier noir se trouvait dans l’un des frigidaires en verre du laboratoire ; ce ne pouvait qu’être la carte de données. Aussitôt, son regard revint sur Vladimir dont le regard s’était fait plus insistant. Pourtant quelque chose avait changé, et l’ombre qui s’éleva silencieusement derrière lui n’y était pas étrangère. Les yeux d’Helena s’écarquillèrent.
« Quoi ? » s’exaspéra Vlad.
Il comprit que quelque chose se tramait dans son dos et allait se retourner quand la détonation survint. L’horreur du vacarme s’était soldée par la balle sifflant juste à droite du visage de la jeune femme. Du sang éclaboussa sa joue et ses traits se crispèrent davantage encore.
« Suivez-nous, immédiatement ! » ordonna le mercenaire face à eux.
Ricardo et Helena échangèrent un bref regard ; aucun d’eux ne se sentait prêt à contester celui qui venait d’abattre sous leurs yeux le garde chargé de leur sécurité. Tandis que Ricardo passait devant elle, la jeune femme se risqua à ouvrir le réfrigérateur et saisit le dernier composé utilisé par Marcus, des mois plus tôt.
Elle enjamba le corps sans vie dont le sang se répandait sur le sol immaculé du laboratoire ; l’odeur de la poudre, de la chair brulée et du sang provoqua un haut-le-cœur qu’elle contint difficilement.
« Vous êtes maintenant sous notre protection.
— Qui êtes-vous ? risqua Ricardo.
— Vous le saurez bien assez tôt. Pour l’instant, avancez. »
Leur tenue était radicalement différente des services de sécurité de Marakov reconnaissables à leur combinaison anthracite ; ceux-là avaient l’air de soldats en treillis et ils étaient armés d’automatiques équipées de silencieux.
Quand l’un d’eux alluma une cigarette en grattant une allumette sur la paroi du couloir, la flamme se refléta dans la pupille noire de ses yeux.
Helena n’osait plus rien dire et se contentait de suivre les instructions, son sac sous le bras et la carte dissimulée dans la poche de son jean. À mesure qu’ils avançaient, les scientifiques se demandèrent silencieusement comment ces idiots armés comptaient bien les faire sortir. Ils comprirent quand l’ascenseur se dirigea vers les niveaux supérieurs qu’ils ne rejoindraient pas leurs camarades exfiltrés d’Atlantis.
« Monsieur, insista le garde. Ils les ont trouvés, nous devrions partir sans délai.
— Je sais… Allons-y. »
Marakov était résigné, mais pas désespéré. Un homme en blouse blanche le suivit jusqu’au vaisseau d’extraction qui les ramènerait à la surface. La glace conserverait pour quelques heures encore les derniers prélèvements réalisés sur Marcus et, il en était persuadé, la clé qui permettrait bientôt de lui ouvrir les portes de l’éternité.
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