La jeune femme contempla son cadet jusqu’au moment où elle fut sûre qu’il dormait. Alors seulement, elle éteignit la lampe et se glissa sous les couvertures. Même avec sa tête sur l’oreiller, elle ne parvenait pas à s’endormir. La respiration de son frère à son côté ne faisait que lui rappeler des souvenirs.
En fermant les paupières, Zélie pouvait se revoir voyager en compagnie de ses parents et de Gerald enfant. Ils étaient en route vers une nouvelle vie. Une vie que son père pensait meilleure. Une larme coula sur sa joue. Personne n’aurait pu prévoir ce qui allait arriver. C’était impossible.
***
À bord de leur chariot tracté par un cheval au pelage bai, la famille de Zélie se dirigeait vers Grey Stone, dans l’espoir d’une vie meilleure. C’était le souhait de son père. Dès qu’ils avaient appris pour la découverte d’une mine d’argent, Enio et ses amis s’étaient en tête de quitter la ville pour aller vers la richesse.
Après avoir vendu la majorité de leurs biens, ils avaient formé un petit convoi pour se rendre sur place, dans une bonne humeur collective. Un état que ne partageait pas la mère de Zélie : Adaline. Cette dernière était contre l’idée de partir. Puisque Zélie apprenait vite et bien, elle caressait l’espoir que sa fille puisse devenir perceptrice dans une riche famille. Celle-ci venait d’avoir seize ans et se révélait chaque jour plus belle. Ce qui ne faisait qu’accentuer la peur de sa mère.
Du coup, depuis leur début son visage restait fermé et ses lèvres pincées. Son mari faisait mine de l’ignorer pour se concentrer sur le paysage. Parfois, avec Gerald à son côté, il contait le bonheur dans lequel ils vivraient bientôt tous. Cela ne faisait qu’ajouter à la peine d’Adaline.
– On va trouver beaucoup d’or, papa ? demanda Gérald.
– Pour sûr, mon grand.
Son père faisait des grands gestes des mains pour mimer une montagne. Sa femme lui jeta un regard agacé.
– Tu n’es qu’un rêveur sans jugeote, souffla-t-elle.
Zélie posa doucement la paume sur son bras pour l’apaiser.
– Je croyais qu’il s’agissait d’une mine d’argent, prononça le plus innocemment possible, la jeune fille.
Face à cette faille dans son récit imaginaire, Enio bafouilla comme prit en faute.
– Gâcher une telle intelligence, soupira Adaline.
Le petit garçon que l’histoire faisait sourire continua à poser des questions.
– Une mine d’or et d’argent, est-ce que cela existe, papa ?
– En fait…
L’embarras du père était perceptible. Par chance, un événement attira son attention. Alors qu’ils longeaient la rivière après avoir pu se ravitailler dans un petit village, une silhouette se dessina sur le bord de la route. En approchant, ils purent distinguer la forme d’un corps allongé sur le sol. Aussitôt, Enio en profita pour sauter à terre afin d’aller voir de plus près ce qu’il en était. Serait-ce un mort ou un vivant qu’il découvrirait ?
Gérald qui se retrouva avec les rênes entre les mains sans savoir conduire l’attelage appela sa sœur à l’aide. Celle-ci se précipita pour le rejoindre, ce qui provoqua un soupire chez sa mère. Zélie en profita pour arrêter le chariot sur le côté. Son cheval apprécia l’attention. Il se mit à grignoter les herbes qui poussaient çà et là.
– Qu’est-ce qu’il se passe, Zélie ?
– Je ne saurais te répondre pour le moment, murmura son aîné tout en observant la scène.
À genoux, son père fixait l’inconnu. Brusquement, il se redressa. Grâce à sa force, il avait soulevé le corps pour le ramener dans leur charrette.
– Il est en vie. Il respire, déclara-t-il en le posant sur le fond du chariot, malgré le regard noir de sa femme.
Gérald, curieux, s’était empressé de retourner à l’intérieur. Zélie bien que désireuse d’en savoir plus, avait gardé sa place afin de tenir les rênes du cheval. Son père lui fit un sourire reconnaissant avant de s’installer au poste de conduite.
Les autres chariots passèrent devant eux jusqu’à ce qu’un ami d’Enio s’arrête pour en savoir plus. La jeune femme en profita pour abandonner son père. Avec souplesse, elle se glissa jusqu’au corps.
– Qu’est-ce qui est encore passé par la tête de ton père ? Cela pourrait être un bandit et il le ramène chez nous, soupira Adaline.
Sans un mot, Zélie contempla le visage tuméfié du nouveau venu. Des ecchymoses bleues et violacées le couvraient. Elles étaient visibles malgré la terre et la boue qui maculaient ses vêtements ainsi que son corps.
Afin de déterminer s’il avait des plaies ou si les traces de coups étaient ses seules blessures, la jeune fille plongea un linge dans l’eau. Ils avaient été la chercher plus tôt à la rivière, près de laquelle le convoi tentait de rester.
Avec délicatesse, Zélie avait débarbouillé le nouveau venu. Par chance, il n’avait pas de blessures graves, mais paraissait avoir été passé à tabac. Cela ne faisait qu’augmenter la méfiance de sa mère. Celle-ci, agacée, avait fini par décider de rejoindre son mari au poste de conduite. Elle ne lui adressait toujours pas la parole, mais il lui était plus supportable que le nouveau venu.
Gérald, quant à lui, était descendu du chariot pour retrouver des amis qui marchaient à côté des véhicules. Le fait que l’inconnu ne soit pas éveillé avait eu raison de sa patience.
Une fois sa tâche accomplie, Zélie contempla l’homme. Il était plutôt jeune, à peine plus vieux qu’elle. Ses cheveux longs, bien que sales et emmêlés, avaient à la base une couleur brune. Sans doute, aurait-on pu dire qu’il était beau en temps normal. Pas lorsque son visage était déformé par les coups reçus.
La jeune fille redressa la tête de l’étranger pour tenter de le faire boire un peu. Avec délicatesse, elle fit couler un peu d’eau dans sa gorge. Celui-ci se mit à tousser et manqua de recracher tout le liquide dont il avait pourtant besoin. Zélie le soutint pour éviter qu’il ne tombe sur le fond du chariot, avant de l’aider à s’asseoir.
Les yeux bruns de l’inconnu se plantèrent dans les siens. Sa bouche s’ouvrit sous le coup de la surprise.
– Vous êtes un ange ? demanda-t-il d’une voix devenue rauque.
Cette phrase inattendue fit sourire la jeune femme.
– Malheureusement non. Je m’appelle Zélie. Vous êtes en sécurité dans le chariot de mes parents. Reposez-vous.
– Je…
À nouveau, il voulut parler, mais sa voix mourut dans sa gorge.
– Prenez un peu d’eau, cela vous fera du bien…
La tasse s’approcha de ses lèvres et il se gorgea du liquide jusqu’à en engloutir tout le contenu.
– Encore ?
Il hocha la tête, visiblement gêné. Zélie n’en fit rien, gardant son sourire attentionné. Une fois qu’il eut terminé sa deuxième tasse, elle l’aida à s’allonger.
– Où allez-vous ? l’interrogea le jeune homme.
– A Grey Stone, pour la mine. Mais vous avez sûrement une autre destination…
La tête de son interlocuteur vira sur le côté comme s’il cherchait un peu de confort pour se reposer.
– N’importe où m’ira… Déposez-moi où vous le souhaitez…
– Vous n’avez plus de famille ?
Il détourna le regard.
– Pardon. Je n’aurais pas dû poser cette question. Je vais vous laisser vous dormir…
Avant qu’elle n’ait pu se relever, il la retint pas la manche de sa robe.
– Je… Melvin… Je m’appelle Melvin…
– Dormez-bien, Melvin.
Ces simples mots prononcés d’une voix douce avaient paru le rassurer alors que ses paupières se fermaient.
***
Dans le noir, Zélie passa la main sur sa joue pour essuyer les larmes. Cet homme qu’elle avait appris à connaître par la force des choses s’était révélé une agréable surprise. Malgré leurs différences, certains points communs les liés : protecteurs avec leurs proches, ils prenaient aussi plaisir à transmettre leurs savoirs, bien que leur champ d’action soit éloigné l’un de l’autre.
Melvin savait à peine signer son nom lorsqu’il avait fait la rencontre de la jeune femme. Il déchiffrait avec difficulté les mots. Avec de la patience, elle l’avait aidé.
Lui avait pris Gérald sous son aile, se conduisant avec lui comme un grand-frère. Il prenait soin de le rassurer ou de lui expliquer des choses. De ce fait, le garçon avait tendance à le suivre partout.
Après la mort d’Adaline, la famille s’était un peu plus soudée. Zélie pouvait encore sentir les bras du jeune homme enlacer ses épaules alors qu’elle sanglotait. La chaleur de son corps se mélangeait à la sienne pour créer un cocon apaisant. Sa présence plus que rassurante s’avérait agréable.
Lorsque leurs regards se croisèrent, elle sut. Cela la surprit, puisqu’elle n’avait pas vu ce sentiment naître en elle. C’était presque comme s’il avait toujours été présent à attendre son heure.
Son cœur s’était mis à s’emballer, alors que la peur s’insinuait en elle. Comment être sûr que ce qu’elle ressentait été réciproque ? À la seule idée d’imaginer que cela pouvait ne pas l’être, la tristesse lui enserrait les côtes, l’empêchant de respirer de manière normale. Enfin, elle comprenait pourquoi sa mère voyait d’un mauvais œil leur proximité. Elle qui rêvait tant qu’elle puisse voler de ses propres ailes. Sans doute l’idée de la voir s’amouracher d’un pauvre mineur ne l’enchantait pas.
La main de Melvin s’était posée sur ses joues pour effacer la trace de ses pleurs. Pour ne pas la laisser repartir, elle avait mêlé ses doigts aux siens. Elle pouvait y sentir des cal aux endroits où les outils frottaient. Cela ne fit que la rendre un peu plus fière de cet homme qui travaillait dur pour leur apporter la meilleure vie possible.
Leurs visages s’étaient faits proches, dans le silence de la nuit. Alors que Gérald et son père dormaient, Zélie était restée dans la pièce à vivre. Assise face au feu qui réchauffait son corps, elle ne trouvait pas la force de bouger. Savoir que plus jamais elle ne verrait ou n’entendrait sa mère lui brisait le cœur. En même temps, elle s’attendait à chaque instant à entendre sa voix. La maladie en avait voulu autrement.
Melvin était venu se placer près d’elle sans dire un mot. Il se contentait d’être présent. Petit à petit, il s’était rapproché jusqu’à pouvoir l’enlacer. En cet instant, les larmes s’étaient faites plus vives comme si la jeune femme obtenait le droit de pouvoir exprimer sa peine sans être jugée. Il était resté à son côté. Mieux, il avait effacé les perles qui naissaient au coin de ses yeux, lui offrant par ce geste son soutien dans cette redoutable épreuve.
À partir de ce moment, ils s’étaient tous les deux rapprochés. Que ce soit physiquement ou par le biais des quelques mots maladroits que Melvin s’amuser à tracer sur l’ardoise que possédait la jeune femme. Après qu’il lui est fait part de son ignorance dans le domaine de l’écriture, Zélie avait décidé de lui enseigner son savoir. À présent, il réussissait à se faire comprendre, même si cela lui prenait du temps pour former ses lettres.
C’était d’ailleurs l’activité principale de la jolie brune. Elle s’était improvisée institutrice pour les quelques enfants qui vivaient dans le village à proximité de la mine. Leur école n’était d’une pièce avec des tables et des chaises. De même que les livres utilisés étaient ceux de Zélie, mais cela lui importait peu. Transmettre son savoir lui plaisait.
Le seul élément qui l’attristait était de voir disparaître ses élèves lorsqu’ils devenaient assez âgés pour travailler à la mine ou qu’un mariage était envisagé pour les filles. La vie était ainsi faite et la jeune femme était impuissante à changer les choses. Après la mort de sa mère, son père avait décidé que Gérald devrait l’accompagner pour creuser dans les galeries les plus étroites. Face à cette situation, Zélie avait vivement montré son désaccord sans que cela ne fit rien.
Melvin pour la rassurer lui avait promis de veiller sur le garçon. Cependant, les changements dans le comportement de son frère ne se firent pas attendre. Lui qui riait avec facilité, devint sombre et taciturne. Souvent, ils fixaient le vide sans bouger. Cela laissait à penser à sa sœur qu’une partie de lui était restée dans le gouffre obscur.
L’impuissance de la jeune femme lui pesait. Les souvenirs de sa mère qui détestait l’endroit lui revinrent en mémoire. Parce qu’elle commençait à ressentir la même chose, elle la comprenait. Seulement, puisque son père était là, elle se voyait obligée de rester. Où irait-elle seule de toute façon ?
En plus, il y avait Melvin. Lui qui lui faisait oublier ses soucis par sa présence ainsi que ses gestes tendres. Elle savait que son cœur s’était attaché au jeune homme et que c’était réciproque.
Lorsque son père lui expliqua que Melvin avait souhaité l’épouser et qu’il avait accepté, elle en fut heureuse. Cependant, comprendre qu’Enio avait pris sa décision sans lui demander son avis la blessa. Ses sentiments, elle les garda pour elle, certaine que son père ne percevrait pas le problème dans son comportement.
Leur union fut une union civile devant la communauté dans laquelle ils vivaient, puisqu’il n’y avait pas de religieux dans le village. Il avait toujours été dit qu’ils régulariseraient les choses plus tard. De toute façon, aux yeux de tous, ils étaient mari et femme.
Tous furent heureux pour eux si ce n’est Gérald. Alors sa sœur était venue s’installer près de lui afin de connaître les sentiments qui lui occupaient l’esprit. Ce n’était pas par rapport à Melvin qu’il appréciait. C’était juste une peur qui le tenaillait : celle que Zélie parte avec son mari vers un lieu plus hospitalier. Pour le rassurer, elle lui avait menti, disant qu’elle était heureuse à Grey Stone.
Tout aurait pu continuer ainsi sans que rien ne vienne troubler leur vie. Il en fut autrement…
***
Les gémissements qui sortirent de la bouche de son frère ramenèrent Zélie au présent. Sa main se posa sur son épaule pour le secouer délicatement. Sa peau était brûlante et moite. Il allait mal.
– Gérald !
Il la repoussa. Son cri traversa la chambre :
– Laissez-moi !
– Gérald, c’est moi !
Ses paupières s’ouvrirent, mais le noir les entourait. Un frisson parcourut le jeune homme. Il ne dit rien, tentant d’affronter ses peurs. En particulier, celle de l’obscurité. De la lumière jaillie alors que le visage de sa sœur se dessinait devant la lampe à huile.
– Zélie…, murmura-t-il.
La main de la jeune femme se posa sur la sienne.
– Tout va bien. Je suis là.
La tête de Gérald retomba sur l’oreiller.
– Je… Je me sens mal…
Rien qu’à sa voix chevrotante, la jeune femme en avait conscience.
Sa lampe abandonnée sur la petite table, elle retourna dans le lit à son côté. Le corps de son frère vint se blottir contre elle. L’espace d’un instant, Zélie eut l’impression de retrouver l’enfant qui craignait la mine et sa noirceur.
– Tu as fait un cauchemar ?
Un mouvement de la tête lui en apporta la confirmation.
– C’était la mine…
En silence, sa sœur attendit la suite. Avec douceur, elle caressa les cheveux de son cadet. À la mort de leur mère, elle avait fait ce geste lorsqu’il était venu la voir sous prétexte de ne pas réussir à dormir. En vérité, la tristesse l’habitait sans qu’il n’ose l’exprimer. Dans les bras de Zélie, il avait trouvé du réconfort. Quelqu’un qui l’écoutait, et ne le jugeait pas.
– Des fois, j’ai l’impression de n’en être jamais sorti…
– C’est faux. Tu n’es plus là-bas. Tu es avec moi !
Que lui dire pour le rassurer ? Comment apaiser ses douleurs ?
– Je sais. Mais quand je ferme les yeux…
Les doigts de Zélie se posèrent sur son front où la sueur perlait. Il ne faisait pourtant pas si chaud dans la chambre.
– Je ne veux plus dormir… À cause de ça…
– Sauf qu’on a tous besoin de dormir, murmura sa sœur.
– C’est facile à dire pour toi. Tu ne te retrouves pas dans ma situation !
Il haussa le ton d’une manière qui fit comprendre à la jeune femme que la crise guettait. Pour la désamorcer, elle lui répondit sèchement.
– Ce n’est pas toi qui te retrouves dans le lit d’un inconnu ! Ses mains qui te touchent… Cela n’a rien à voir avec la tendresse de Melvin.
Le silence se fit dans la pièce. Gérald paraissait réfléchir à sa dernière phrase.
– J’ai plus connu intimement ce vieillard que l’homme que j’aimais, continua Zélie.
C’était méchant, mais elle avait l’impression d’entraîner son frère vers d’autres réflexions. Ainsi, il quittait la mine pour revenir près d’elle.
– Je… Je n’y ai pas pensé… Tu devrais arrêter… On pourrait partir…
La phrase de Gérald resta en suspens. Il savait que cela ne changerait rien. Tant qu’il continuait à boire, et à ne pas réussir à garder un travail, il lui faudrait se reposer sur son aînée. Celle-ci faisait ce qui était en son pouvoir pour l’aider.
– De toute façon, je ne retrouverais jamais celui que j’aimais, lâcha-t-elle.
– Tu pourrais trouver un autre homme…
Leurs regards se croisèrent.
– Tu crois qu’un homme bien voudrait de moi ?
À nouveau, le silence se fit. Zélie fit mine de s’allonger pour dormir.
– Tu as besoin de repos, chuchota Gérald.
– Toi aussi.
Il hésita sur la réponse à fournir.
– Ferme les yeux. Je vais te raconter une histoire, finit-il par déclarer.
– Une qui finit bien ?
– Oui. On va s’en sortir Gérald. Je suis là pour toi. Je vais t’aider.
Elle n’obtint pas de réponse.
– Laisse-moi t’aider.
– Je ne suis pas sûr… Il vaudrait que je parte demain… Pour ne pas t’embêter…
Avec tendresse, sa sœur le serra dans ses bras. Au départ, il fut gêné puis se rappelant que personne ne pouvait les voir, il se laissa aller contre elle.
– Je suis là pour toi. Reste s’il te plait…
– Juste demain, finit-il par approuver.
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