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Le regard vide, Walen contempla la boutique. Un petit bâtiment à deux étages, intégralement fait de pierre. En bas, on retrouvait le lieu de vente où les clients venaient faire leur achat et au-dessus l’habitation. Il avait aimé vivre ici. Seulement à présent, rien n’était plus pareil. Le jeune homme ne se sentait pas le cœur de rester. Il y avait beaucoup trop de souvenirs entre ses murs.

Pour ne plus perdre de temps en vaines tergiversations alors que sa décision était déjà prise, il tourna les talons. Avec souplesse, il grimpa dans le chariot qui l’attendait devant la porte de l’établissement. Le cheval ne broncha pas face à ce poids supplémentaire.

– Monsieur Brown, vous partez ?

Évidemment, il fallait qu’on lui pose des questions.

Un barbu aux cheveux sombres se rapprocha. Une casquette usée lui recouvrait la tête sans parvenir à retenir ses mèches.

– Oui. Je ne peux rester ici sans mon associé. Gérer la boutique seul, serait trop difficile. Du coup, je l’ai vendu.

– Où irez-vous ?

– Je retourne dans ma famille. Dans l’est…

Son interlocuteur hocha la tête. Il hésita avant de lancer des dernières paroles.

– Prenez soin de vous, monsieur Brown. La famille, c’est sacré. C’est le mieux à faire de repartir les voir.

Walen n’en était pas sûr. Cependant, ce n’était guère le moment de s’épancher auprès de l’un de ses anciens clients.

– Merci, monsieur Carver. Prenez garde à vous !

Ses mains se saisirent des rênes. D’un geste du poignet, il ordonna au cheval de se mettre en route. Celui-ci obéit instantanément. Le jeune homme l’avait choisi pour ça. C’était une bête massive à la robe couleur bai. Il était d’un calme prodigieux, pas le genre d’animal à s’énerver et se cabrer au moindre bruit.

Il rejoignit la sortie de la ville et s’élança sur les pistes poussiéreuses. Combien de mois prendrait le voyage ? Il l’ignorait encore. Tout comme il ne savait pas si rentrer chez lui était la meilleure idée. Qu’est-ce qui l’attendait là-bas ? Sans doute des promesses de mariage qu’il ne désirait pas. Si seulement, il pouvait éviter ce genre de considération… Mais pour cela, il aurait fallu qu’il soit déjà marié…

Ses yeux fixèrent le bleu du ciel. Quelle solution pourrait-il trouver pour remédier à ce problème ? Il avait des kilomètres pour y réfléchir.