Au prix d’une longue marche furtive il était parvenu au bon emplacement. Floyd pouvait enfin sortir la meilleure pièce de son arsenal, son extension de lui-même.
Voilà où se trouvait sa principale motivation. Pourtant Oswald s’était montré généreux sur ce contrat. Enfin quelqu’un qui savait reconnaitre la qualité de son travail.
Malgré tout son employeur ne parvenait pas à le comprendre complètement. Abattre un homme au milieu d’autres dans un lieu complètement à découvert sans se faire prendre, ce genre de défi constituait la raison de vivre de Floyd.
Comme si l’épreuve n’était pas assez difficile en elle-même, une exigence particulière y était accolée. Ishmaël devait être abattu la nuit où Oswald s’entretenait avec le médecin. Ainsi il disposerait d’un parfait alibi.
Repérer sa cible parmi d’autres dans l’obscurité, était loin d’être simple. Par chance Floyd avait eu le loisir d’observer Ishmaël le soir où il s’était occupé du shérif. Un travail également intéressant soit-dit en passant.
Pas de meurtre, juste une blessure, et sans être repéré. Ce fut délicat de trouver un endroit discret, offrant une possibilité de fuite rapide, et suffisamment proche de la cible. Car la portée d’un lance-pierre demeurait limitée.
Toutefois le cas de Gordon ne valait pas celui d’Ishmaël. Parce que cette fois-ci Floyd usait d’une pièce unique crée spécialement à son intention, un fusil avec lequel il faisait mouche jusqu’à mille huit cent mètres. La seule faiblesse de cette arme était de se limiter à un coup. Et encore il s’agissait d’une exigence de Floyd. Selon lui si on n’était pas capable d’atteindre sa cible du premier coup avec cette arme, c’est qu’on en n’était pas digne.
D’ailleurs c’est sur ce principe du « un tir un mort », qu’il avait trouvé le nom de son arme fétiche : deadshot
Pour les fusillades et autres tueries grossières sa winchester suffisait. Par contre comme dans le cas actuel c’est-à-dire un assassinat ciblé, le deadshot entrait en scène.
Allongé sur cette parcelle légèrement surélevée par rapport au campement des frères de la lumière, Floyd avait quasiment fusionné avec son fusil. Il n’était plus qu’un viseur en quête de sa cible. Même si la nuit entière était nécessaire, Floyd ne bougera pas, n’éprouverait ni lassitude, ni fatigue. Rien d’autre n’existait que son objectif.
S’il en oubliait le reste du monde, la réciprocité n’eut pas lieu. Soudain un pied écrasa son deadshot. Sortit brutalement de sa transe Floyd s’en remit à ses réflexes de base.
Immédiatement il porta la main à son colt. Ça se joua alors à un cheveux. Ses doigts touchèrent la crosse lorsque le revolver fut emporté par un projectile courbe.
Suite à cet échec Floyd releva la tête. Il vit alors un homme massif, et vêtu d’une étrange combinaison noire surmontée d’une cagoule. Il attendait les bras levés. Quel idiot ! Déjà qu’il avait délibérément gâché deux opportunités. Il aurait pu écraser la tête de Floyd au lieu de son fusil ou y balancer son projectile.
Floyd lui ne laissait jamais passer une occasion. Son adversaire n’était qu’un mort un sursis.
Un mort plutôt rapide. Il lançait plus vite que Floyd ne dégainait. A moins qu’il ne se trouvait déjà en position de frappe, quand Floyd tenta de s’emparer de son revolver. Dans ce cas il bénéficiait d’une certaine avance.
La question restait en suspend. Ce qui démangeait Floyd. Il était incapable de résister à ce genre de défi. Il se releva brusquement tout en balançant un coup de poing. Sans doute surpris par son audace Batman parvint tout juste à esquiver d’un pas en arrière.
La vitesse de Floyd ne se limitait pas à bouger frénétiquement. Elle était issue d’un véritable entrainement basé sur l’économie des mouvements. Rapidité et précision étaient les deux constituantes du tireur parfait.
Son rival parvenait tout juste à dévier les assauts de ses bras en reculant. A ce rythme il n’allait pas tarder à mordre la poussière. S’en était presque décevant. Enivré par la proximité de la victoire Floyd accéléra ses enchainements. Malgré tout la garde de Batman tenait encore bon.
Puis Floyd dû reprendre son souffle, et ralentit sensiblement. C’est alors qu’un crochet l’atteint dans le foie. Complètement prit de court et le souffle coupé, il dut reculer à son tour. Curieusement son adversaire n’en profita pas. Il attendait la garde levée comme précédemment.
Ce n’était pas un soubresaut de dernière minute aidé par la chance. Batman s’était joué de lui. Il l’avait laissé volontairement s’épuiser tout en dissimulant ses véritables capacités de combattant.
Floyd qui jusqu’ici s’amusait, afficha une face de marbre. Il ne s’agissait plus d’un jeu. Il luttait pour sa survie. Et ça ne lui était pas arrivé depuis bien longtemps.
Il tendit alors son bras d’un geste sec sans s’avancer. Cela suffit à faire sortir le petit pistolet de secours dans sa manche. La suite donna une balle dans le ventre. A cette distance il était facile à Floyd d’atteindre la tête même les yeux fermés. Sauf qu’il désirait prendre sa revanche, faire en sorte que cet ennemi mystérieux ressente à son tour l’impression d’être dominer, de n’être qu’un jouet entre les mains d’un autre.
Ensuite Floyd appliqua un coup de crosse sur le crâne de son adversaire. Sauf que Batman se protégea avec ses bras. Même si le choc avait été rûde, la balle d’un petit calibre n’était parvenue à pénétrer sa fameuse tenue. Il était donc toujours en état de combattre.
Il riposta un direct du droit, qui réduisit la face gauche de Floyd à un énorme hématome. Batman lui aussi se donnait à fond désormais.
Du fait de ses aventures passées il avait apprit connaitre Oswald et ses méthodes.
Il préférait confier le sale boulot à d’autres. Les cas de Bane et surtout d’Edward Nigma le prouvaient. Qui allait donc hériter de la délicate besogne baptisée Ishmaël ? La réponse coulait de source.
Grâce à son temps d’avance Batman comptait surprendre Floyd, le dominer, le terrifier afin qu’il trahisse Oswald. Et une fois de plus ce maudit tenancier lui échappait du fait de la résistance imprévue de son homme de main. Il était pourtant si prêt du but.
De cet échec découla une colère soudaine chez Batman. Il enchaina les frappes tandis que son adversaire ne réagissait même plus aux coups. Floyd finit par tomber à terre. La face boursoufflée du tireur fit réaliser sa folie à Batman, qui cessa avant de commettre l’irréparable.
« Pourquoi vous arrêtez-vous ? Croyez-vous qu’il aurait fait preuve de clémence, s’il avait été victorieux ? »
Batman reconnut instantanément ce timbre majestueux. La vision d’Ishmaël le surprit tout de même. Il paraissait si différent. Il était vêtu d’une tenue noire similaire à celle de l’assassin de Hugo Strange. Mais le principal changement se situait dans son attitude.
La fin assez violente du combat ne semblait pas le perturber. A cela s’ajoutait son maintient très martial. Le prêcheur venait de céder la place à un guerrier.
Cette apparition troubla donc Batman. Il se demandait à qui il avait vraiment à faire. L’autre se chargea donc de poursuivre.
« Vous avez amplement mérité d'accéder à la vérité concernant moi et les miens. Je me nomme en réalité Ra's al Ghul, et dirige la ligue des ombres. »
Ce levé de voile baissa un peu la tension, même si Batman demeurait toujours désorienté.
« Vous vous posez beaucoup de questions. Qui suis-je réellement ? Quel est mon objectif ? Qu'est-ce que je sais à votre propos et attends de vous ? »
Il lisait en Batman comme dans un livre ouvert. Toutefois Ra's al Ghul ne se montrait ni menaçant ni dominant. Au contraire il était plutôt rassurant dans ses intonations. Il tendit même le boomerang, qu’il venait de ramasser. De plus il s’était opposé lui aussi à Oswald. Ce dernier point en faisait théoriquement un allié.
Même en récupérant son arme Batman ne le sentait toujours pas. N’aurait-il pas pu intervenir pendant ce dangereux combat ?
« Je comprends vos réticences. » Poursuivit le si perspicace Ra's al Ghul. « Si vous parvenez à vous en affranchir et à me rejoindre au campement, vous obtiendrez toutes les réponses. Mais avant cela quelqu'un désire vous parler. »
Suite à ses paroles il s’en alla de sa démarche pleine d’assurance en laissant la place à la personne juste derrière lui.
Enfin Batman prononça un mot : « Vicki ! »
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