L’arrivée en gare le fit à peine réagir. Cette destination ne l’intéressait pas particulièrement, ni toutes les autres d’ailleurs.
Même si Ted avait sillonné une bonne partie des États-Unis, sa connaissance sur le sujet se limitait aux gares et aux saloons à proximité.
Une fois le véhicule à l’arrêt il ouvrit la porte du wagon. Ensuite Ted devait pousser la caisse prévue sur le quai. Voilà à quoi se résumait sa vie, lorsqu’il ne se saoulait pas.
Présentement un petit accroc vint perturber sa routine. Trois personnes lui faisaient face sur le quai : un homme plutôt âgé et visiblement mal en point si on se fiait à son bandage au niveau du crâne, un autre homme plus jeune et surtout plus en forme, et enfin une femme habillée en homme.
« C’est un train de marchandise. On ne prend pas de voyageur. » Récita Ted.
Pour lui il ne pouvait s’agir que de çà. Son raisonnement simpliste se révéla être exact. Car l’ainé du trio portait une valise.
Ce dernier sortit un papier suivi d’une explication.
« J’ai un titre de transport exceptionnel. »
« C’est un train de marchandise. On ne prend pas de voyageur. » Répéta Ted dont la cervelle démolit par le gnôle ne parvenait pas à comprendre ce cas particulier.
Face à cette bêtise crasse Gordon soupira. Montoya elle s’énerva.
« Vous cherchez les ennuis ! » Dit-elle en indiquant du doigt son étoile.
Ca Ted le comprenait. Lorsque ce symbole se présentait il fallait arrêter de se marrer. Dommage que cette étoile soit portée par une femme. Sinon Ted aurait cédé.
Il ne voulait pas s’écraser devant une bonne femme.
« C’est un train de marchandise. On ne prend pas de voyageur. »
La créativité n’était pas le point fort de Ted.
La colère s’intensifia chez Montoya. Heureusement Bruce la devança.
« Et comme çà ? » Dit-il en agitant un billet.
Ce bout de papier représentait des litres et des litres de tord-boyaux. Ted ne put y résister et donc se poussa.
Étrangement la conclusion ne satisfaisait pas Montoya.
« Le docteur vous attendra à votre arrivée. » Dit Bruce en aidant le shérif encore affaibli à monter.
Dans un premier temps Gordon le remercia, puis ajouta :
« Bonne chance. »
Pour la première fois Montoya le trouva vieux. Il avait l’air si fatigué et surtout résigné. Les ennuis du comté étaient loin d’être finis. Comment pouvait-il tout abandonner ! Et surtout à qui venait-il de s’adresser ?
La relation entre son supérieur hiérarchique et le dernier des Wayne, l’intriguait voir l’agaçait.
Gordon avait accepté sans hésiter sa proposition d’aller se faire soigner par un médecin réputé d’une grande ville. Strange ne suffisait pas ! D’après lui juste des soins relativement simples ajoutés à quelques jours de repos feraient l’affaire.
Comment le shérif pouvait-il accorder une telle confiance à Bruce ? Lui n’avait pas combattu à ses cotés le gang de Falcone dans le défilé. Lui n’était pas un pisteur d’exception. Le prestige et une bonne éducation voilà quels étaient ses seuls atouts et absolument pas mérités.
Montoya allait prouver au seul homme à lui avoir réellement laisser sa chance, ce qu’elle valait. Peu importe ce lien obscur entre Bruce et lui, la shérif-adjoint maintenant à la tête de la sécurité de Gotham, ferait honneur à son mentor.
Bruce ne remarqua pas la froideur de Montoya à son égard alors qu’elle partait. Lui aussi était préoccupé. Au moins le shérif n’était pas entre les mains de Hugo Strange. A ce propos il était curieux que le médecin n’ait émit aucune protestation à ce sujet. Il devait avoir d’autres projets.
Ceci ne rassura pas Bruce. Il savait d’expérience que des gens et des événements étaient parfois liés. Bane n’était pas arrivé à Gotham au même moment que Double Face par hasard. Tout comme Harley avait disparu peu de temps avant les exactions du Joker.
Or les frères de lumière étaient venus bouleverser la vie du comté peu après l’installation de ce médecin. A cela s’ajoutait sa tentative d’empoisonnement sur Bruce.
L’intuition de Batman à son égard se révélait donc judicieuse au final. Seulement le lien lui échappait. Strange s’en était prit à lui. Tandis qu’Ishmaël et ses disciples visaient expressément Oswald. Or le tenancier n’était en rien son allié. C’était même le contraire officiellement comme officieusement.
Bruce n’aimait que cet élément lui échappe. Toutefois certaines priorités subsistaient. Oswald ne tarderait pas à agir de nouveau.
En prenant suffisamment de recul il était possible de comprendre la manœuvre. Oswald voulait avoir les mains libres afin de s’en prendre à son véritable objectif : les frères de la lumière. L’assassinat d’un shérif aurait provoqué trop de remous et peut-être même amené les forces fédérales. Alors il ne s’était débarrassé que temporairement de l’obstacle incarné par Gordon.
Batman avait encore la possibilité d’empêcher la deuxième étape du plan. Et après ? Oswald savait garder les mains propres.
Il serait donc toujours présent à ronger le comté de l’intérieur. Que pouvait-on y faire ?
Alors que Batman venait enfin de se débarrasser du Joker, il ne parvenait toujours pas à se défaire de cet autre ennemi. Bruce non plus d’ailleurs.
Ce n’était pas le moment de se décourager. Il était un scientifique. Par conséquent il savait qu’aucun problème n’était insoluble. N’est-ce pas ?
**************************
L’instant de félicité était arrivé. Vicki contemplait l’édition du matin fraichement imprimée.
C’était un peu comme l’achèvement d’un combat épique. Sauf que la cuirasse pleine de sang cédait la place au tablier parsemé d’encre.
Vicki avait déjà connu des tâches plus difficiles auparavant. La grande différence se situait dans le fait qu’elle avait accomplie celle-ci entièrement seule du début à la fin.
Décidément elle appréciait sa vie de journaliste. Soudain on toqua à la porte. Qui donc ça pouvait être ? Le seul à qui elle pouvait pardonner une intrusion si tôt.
Au départ Bruce était juste une figure importante du comté, qu’elle se devait donc de connaitre. A sa grande surprise elle en était rapidement tombée amoureuse comme une midinette.
Qu’avait-il de si exceptionnel ? Tout à la fois. Un corps d’athlète, des yeux bleus, de bonnes manières, de l’érudition, un esprit ouvert, et malgré tout une certaine humilité.
Présentement cette perfection n’était pas si évidente. Bruce semblait avoir perdu de son aplomb. Il avait l’air ailleurs. Enfin elle pouvait bien lui pardonner une petite faiblesse.
« Qu’est-ce que tu fais à cette heure là ? » Lui demanda Vicki.
Bruce parla d’abord de Gordon, puis de la place dans le premier train qu’il lui avait dégotté ainsi que ce médecin de talent dans une ville proche.
« Et tu savais que j’étais déjà levée, et tu en as profité pour passer me voir. » Enchaina la journaliste.
Bruce confirma d’un hochement de tête. C’était mignon. Vicki le tira à l’intérieur tout en l’embrassant. Elle se rendit vite compte, qu’il n’était pas très réceptif.
« Qu’est-ce qui se passe ? C'est à cause de Gordon et de sa blessure ? »
« Oui... il y a aussi Oswald, les frères de la lumière...»
Bruce était méconnaissable. Voilà qu’il cafouillait comme un enfant interrogé au tableau par son instituteur. Évidemment ce spectacle déplaisait à la journaliste, qui tenta d’y mettre en terme en posant cartes sur table.
« Tu veux qu’on en parle ? »
Le véritable Bruce commença enfin à émerger. Il s’exprima d’une façon concise et assurée.
« En fait je voudrais savoir ce que tu sais sur ces frères de la lumière, et le docteur Strange. »
« Pour les premiers rien de plus ce que je t’ai déjà dis. Quant à Strange je peux me renseigner. »
Ces deux phrases étaient accompagnées d’un timbre glacial.
« Excuses-moi. » Ajouta Bruce comprenant le sous-entendu. « Je manque de délicatesse. »
« On peut dire çà. »
« L’agression de Gordon me perturbe. » Expliqua Bruce toujours désolé.
En disant cela il réalisa quelque chose à propos de son affection envers le shérif. Cet homme disposait d’un grand sens du devoir, était profondément attaché au comté de Gotham, et avait l’âge que son père aurait si....
Suite à cette courte réflexion il en revint au présent. Vicki le regardait avec un mélange de surprise et d’inquiétude. Bruce devait se reprendre.
« Il vaut mieux que je parte. J’ai..»
« Oui il vaut mieux. » Coupa la journaliste à la fois dure et ironique.
En partant Bruce se demanda, ce qui lui avait prit de venir. Avait-il vraiment besoin d’informations sur Ishmaël et Strange ? Dans l’immédiat Oswald primait. En fait Bruce tergiversait. Il retardait l’inévitable retour de Batman. Car il était tout simplement heureux. Au contraire de Sélina avec Vicki aucun obstacle n’existait entre eux. La menace représentée par Oswald, ne le touchait pas directement.
Et pourtant Bruce allait de nouveau revêtir sa tenue nocturne et risquer sa vie.
Quant à Vicki tout en le regardant s’en aller, elle paraissait satisfaite. Comme si elle ressentait le réveil intérieur chez cet homme.
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