La demeure des Cobblepot résumait à elle seule l’histoire familiale. Située au centre de la ville elle dominait les autres habitations par ses proportions. Elle était recouverte d’une couche de peinture blanche particulièrement couteuse à l’entretien, afin de souligner la prospérité des occupants. A présent le revêtement était écaillé par endroit et le jardin devant l’entrée quasiment à l’abandon.
Toutefois cette vue d’ensemble n’intéressait pas le shérif Gordon. Il cherchait un élément bien particulier à l’arrière de la maison.
« Voici mon pigeonnier. » Annonça fièrement Oswald. « Je l’ai depuis mon enfance. L’ornithologie a toujours été mon violon d’Ingres. »
L’héritier en titre des Cobblepot continua d’étaler sa culture avec une grande satisfaction. Dommage que Gordon n’en ait rien à faire. Il reportait toute son attention sur le pigeonnier. Il était d’une taille respectable, pour autant que le shérif s’y connaisse. Deux personnes de corpulence ordinaire aurait pu y tenir à l’intérieur. L’endroit était bien mieux entretenu que la maison elle-même. Les volatiles paraissaient en bonne santé. En résumé le pigeonnier paraissait parfaitement fonctionnel.
« Je vais devoir le cloitrer. » Annonça le shérif. « J’enverrai quelqu’un s’en charger dans environ une demi-heure . »
« Pour quelle raison !» S’exclama Oswald interloqué.
« Affaire d’état. »
« Je ne suis pas un banal administré. Je connais mes droits. Vous ne pouvez pas disposer de mes biens ainsi. »
Et le pire est qu’Oswald avait raison. Gordon se doutait, qu’il devrait faire face à ce cas de figure. Si en tant que shérif il savait tirer, traquer, et percevoir les mauvaises intentions de gens, en revanche il n’était pas particulièrement doué pour baratiner. De toute manière il n’aimait pas ça.
Alors il dévoila la vérité.
« J’ai des raisons de croire qu’un habitant du comté espionne pour le compte de Carmine Falcone. Par conséquent j’isole temporairement tous les moyens de faire passer des messages. »
« Et vous avez découvert cela seulement maintenant ? » Balança avec mépris Oswald.
« Non je le sais depuis déjà...» Rétorqua le shérif avant de se reprendre.
Le sourire en coin d’Oswald lui fit comprendre, qu’il venait de se laisser extorquer des informations. Il était à la fois ironique et logique qu’un homme avec un égo aussi fort, sache se jouer de ceux des autres.
« Alors pourquoi s’en prendre à mon pigeonnier seulement aujourd’hui ? » Coupa Oswald toujours sarcastique. « Ce ne serait pas sans rapport avec l’arrivée récente de quelqu’un ? Quelqu’un qui a vécu son enfance ici, et par conséquent connait l’existence de mon pigeonnier. Juste par curiosité, combien Bruce Wayne vous a-t-il payé ? »
Même si le raisonnement tenait la route, il était un peu précipité. Sans doute le ressentiment d’Oswald envers Bruce l’avait influencé. Le shérif étant un homme direct de nature ne poussa pas la réflexion jusque là, et alla au plus simple.
« Monsieur Wayne ne m’a versé aucun argent. »
« Bien sûr. Vous avez mal choisi votre camp shérif Gordon. »
« Je ne suis que du côté de la loi. » Dit ou plutôt grinça le shérif avant de partir.
Oswald venait de provoquer une situation dangereuse. Même s’il était loin d’être un saint il respectait certaines limites à la fois par subtilité et par crainte de la loi. Mais jusqu’ici ses proies n’étaient que de pauvres filles ou des mauvais coucheurs. Son ressentiment envers un privilégié comme Bruce Wayne, le pousserait peut-être à aller plus loin.
Une fois seul Oswald caressa ses volatiles, retrouva un peu de son calme, et réalisa son erreur. Gordon était incorruptible. Le tenancier était bien placé pour le savoir.
Depuis quelques temps l’homme de loi regardait d’un peu de trop près ses affaires, il est vrai pas toujours irréprochables : des prostituées mal traitées, de l’alcool de contrebande, des clients turbulents ou radins remis au pas brutalement....
Les quelques billets proposés au shérif à ce sujet, ne l’intéressèrent pas. Heureusement que le gang de Falcone était venu l’accaparer.
Sauf que le shérif avait nié l’existence de pots de vin, mais pas l’implication de Bruce Wayne. Quel sournois celui-là ! Au fond c’était dans l’ordre de choses. Il y avait eu les Horaces et les Curiaces, les Montaigu et Capulet. Les Cobblepot et les Wayne rejoignaient le club.
Cette rivalité n’était pas forcément une mauvaises choses. Oswald sentait en lui un regain d’énergie du fait d’avoir enfin trouvé un adversaire à sa taille. Il ne fallait pas non plus qu’il se laisse emporter par ce tonus, comme précédemment avec le shérif Gordon. Il était nécessaire de planifier avant d’agir.
De quels avantages disposaient Bruce ?
L’éducation ? Même si elle était moins académique, Oswald considérait avoir une certaine instruction.
La notoriété ? Les Wayne bénéficiaient d’une aura de sainteté notamment du fait du drame les ayant frappés. D’un autre beaucoup appréciait les services proposés par le saloon du dernier des Cobblepot.
L’argent ? Voilà où se situait le déséquilibre. Dans un premier temps Oswald le comblerait et après... on verrait bien.
De son coté Gordon venait de dépasser la phase préparatoire. Bruce d’une certaine façon lui avait procurée une autre perspective avec sa suggestion sur les pigeons voyageurs. Le jeune homme s’était concentré sur le procédé de l’informateur et non son identité.
C’est ainsi que le shérif décida au lieu de démasquer le coupable de le neutraliser.
En plus du pigeonnier Gordon sous prétexte de raids éventuels de Falcone, avait réunit à l’hôtel les personnes résidant au point les plus éloignés du comté, et donc capables de s’éclipser facilement.
Tout était fin prêt. Le délateur quel qu’il soit, était pied et poing lié. Montoya avait débusqué la cachette du clan Falcone. Il ne restait plus qu’à partir en guerre. Pourtant le shérif manquait d’enthousiasme. Sûrement l’appréhension du combat.
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