- Un tiramisu de Noël... Mais qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire ?
Ça fait deux heures que je réfléchis à cette demande de Kingston, mon employeur et également colocataire. Et j’ai beau être en général plutôt créative derrière mes fourneaux, là, c’est la panne sèche, la page blanche, rien, nada, pas l’ombre d’une idée.
Oups, mais je manque à tous mes devoirs! Je me présente : Sephora, vingt-cinq ans, assistante, cuisinière et colocataire du gardien de l’équipe de hockey sur glace de Toronto Maple Leaf. Je devine tout de suite ce que vous allez me demander : c’est quoi ton emploi exactement ? Et bien, c’est exactement ce que je vous ai dit. Lorsque Kingston Winslow a été recruté par l’équipe de Toronto, sa première action a été de se trouver un appartement. Puis de demander à son agent de lui trouver un ou une assistant( e) pour sa vie en dehors du hockey. À l’époque, je venais de me retrouver une nouvelle fois sans emploi, et presque sans logement aussi. J’ai postulé à toutes sortes d’emploi, et à ma grande surprise, j’étais dans les cinq derniers candidats pour celui-ci. Ce qui a fait la différence ? La mention dans mon CV de ma passion pour la cuisine. Geoffrey, l’agent de Kingston, m’a posé des questions à ce sujet, me demandant ce que je savais faire, si j’avais eu des formations, et tant d’autres choses. Il m’a alors expliqué que son client devait suivre un régime alimentaire assez strict, qu’il détestait faire la cuisine, que les plats préparés n’étaient pas sains, et qu’il avait eu de très mauvaises expériences avec les services de traiteur à domicile.
Bien évidemment, j’étais tellement en besoin d’un emploi que j’ai confirmé que c’était quelque chose que je pourrais faire. S’en sont suivis plusieurs entretiens, à trois cette fois-ci, et l’accord actuel : je perçois un salaire d’assistante classique, mais je suis venue emménager avec Kingston (dans sa chambre d’amis avec salle de bains privée, je précise) pour pouvoir gérer sur place. Je me retrouve donc à être payée pour vivre dans un superbe appartement avec vue sur le lac Ontario et prendre soin de son propriétaire. Je ne vais pas me plaindre, il y a pire comme emploi. Mais mon « patron » est un paradoxe à lui tout seul : il n’aime pas le désordre mais il est en panique à l’idée de se retrouver face à un balai ou une machine à laver. Il est gourmand mais se doit de respecter un régime strict et très sain du fait de son emploi. Et tous ces petits détails, c’est sur moi que ça repose.
C’est donc pour ça que je me retrouve aujourd’hui face à ce vide créatif culinaire, suite à une note laissée sur le comptoir par Kingston juste avant qu’il ne parte pour quatre jours de matchs à l’extérieur. Et il faut que le résultat de ce défi soit au menu de son repas à son retour. Pas de pression.
Finalement, je baisse les bras, temporairement. Il est presque minuit, et demain matin, à huit heures, la femme de ménage vient pour le grand nettoyage hebdomadaire. Et ne dit-on pas que la nuit porte conseil ? Avec de la chance, j’aurais l’illumination ultime avec mon café du matin. C’est avec cette pensée à l’esprit que je vais me coucher, en priant le dieu Saturne de me donner l’inspiration pour ce dessert typique de réjouissances saturnales.
Saturne n’a pas daigné m’apporter son aide. Et mon fidèle café matinal non plus. Je savais bien qu’on ne pouvait pas compter sur des « hommes », même pour faire plaisir à l’un des leurs.
Mariska, la femme de ménage de Kingston, arrive dans vingt minutes. Il est grand temps que je me secoue les puces et que je range ce qui traine afin qu’elle puisse faire son travail efficacement et sans perte de temps inutile. La majeure partie de l’appartement n’est pas trop en désordre, mais ce n’est pas le cas de ma chambre. C’est mon antre, Kingston n’y entre jamais, donc ce n’est pas grave s’il y a un peu de bordel. Bon, je vous l’accorde, « un peu » est un gros euphémisme. On dirait qu’une tornade a décidé de retourner l’intégralité de la pièce : il y a des vêtements partout – propres et sales, pas de discrimination -, des verres d’eau vides sur chaque surface plane, du courrier ouvert là où il ne devrait pas – sous mon oreiller, vous croyez que c’est sa place ? -, et je vous épargne le reste. Mais comme je n’ai pas le temps de faire un rangement complet, je me contente de mettre les vêtements sur mon lit, le courrier dans mon chevet, et les verres dans le lave-vaisselle. Je fais une dernière fois le tour de ma chambre, pour vérifier que rien ne va gêner Mariska, et c’est à ce moment que je la remarque : la valise bleue de ma grand-mère, posée à même le sol dans un coin de ma penderie. C’est une vieille valise, aux fermoirs rouillés, et qui clairement ne survivrait pas à un passage dans les mains attentionnées des agents d’aéroport. C’est celle qu’elle avait le jour où elle est arrivée de France, après la seconde guerre mondiale. Mon grand-père était un soldat américain, débarqué sur Omaha Beach pour repousser les Allemands. Ils sont tombés amoureux, se sont mariés et sont rentrés ensemble aux États-Unis, avant de venir s’installer au Canada.
Mais pourquoi est-ce que je garde cette antiquité, me demandez-vous ? Eh bien, en dehors de sa valeur sentimentale, cette vieille valise est mon coffre aux trésors. Dedans, il y a toutes les recettes de cuisine de ma grand-mère, de ma mère, les miennes, mais aussi celles des familles de mon grand-père et mon père. J’ai en projet de toutes les recopier et les stocker en ligne, pour qu’elles ne se perdent pas et que je puisse aussi un jour les transmettre à mon éventuelle descendance. Pour l’instant, cette valise – ou tout du moins son contenu – va peut-être me sauver de ce défi culinaire.
Une heure plus tard, Mariska est partie, l’appartement est rutilant, et ma chambre – soigneusement rangée pour sa venue - ressemble de nouveau à un Wallmart un premier jour de soldes : il y a du bordel partout! La raison ? J’ai décidé d’employer ma journée à organiser tous les feuillets de recettes par catégorie, en les rangeant dans des pochettes de couleur pour bien les différencier : jaune poussin pour les entrées, rouge vermillon pour les viandes, blanc nacré pour les poissons, vert sylvestre pour les légumes et accompagnements, et enfin, rose passion pour les desserts.
Il me faut deux heures pour faire ce premier tri. Mais une fois fini, je m’installe sur le sofa avec la pochette rose et un verre de vin – cuvée Fête du Solstice, le préféré de Kingston. Toute arme est bienvenue dans mon combat contre ce défi hivernomique. L’alcool à la robe blanc crème est succulent, le canapé moelleux et douillet, et je me plonge dans mon encyclopédie de la gastronomie. Je passe au travers de moult recettes, toutes aussi alléchantes les unes que les autres. Mais un truc me chiffonne : toutes celles qui font référence à Noël ont de la cannelle dedans – et pas juste en guise de supplément qu’on pourrait substituer, non, il s’agit d’un des composants principaux. Et Kingston déteste la cannelle. Il est donc hors de question que je lui fasse un dessert avec cette épice dedans.
Trois verres de vin plus tard, j’ai épluché l’intégralité de la pochette rose passion, mais je n’ai toujours pas d’idée géniale pour la demande de mon patron. Enfin si, j’en ai bien quelques-unes mais elles me paraissent affreusement banales. Et je peux vous dire que ce n’est pas ce qu’attend Kingston. S’il m’a laissé cette consigne, c’est qu’il veut quelque chose qui sorte de la normale. Ni plus, ni moins.
Par dépit, je jette ma pochette rose sur la table basse, par-dessus celles d’autres couleurs. Pile sur la verte sylvestre des légumes et accompagnements. Et c’est alors que la foudre de l’illumination me frappe de plein fouet! Kingston m’a demandé « un tiramisu de Noël », il n’a absolument pas précisé qu’il devait être sucré!
Je me jette sur la pochette verte et au bout de dix minutes, je tiens ma recette. Les ingrédients ne sont pas trop compliqués à trouver, et vu que Kingston ne va pas rentrer avant deux jours, j’ai même le temps de faire un test pour voir si ma recette fonctionne et l’ajuster au besoin.
Deux jours plus tard, aux alentours de huit heures du soir, je suis tranquillement installée dans mon lit, mon ordinateur sur les genoux avec un bon film de Noël, quand j’entends la porte du condo s’ouvrir. L’avion de Kingston a atterri il y a deux heures, avec six heures de retard dues aux pluies verglaçantes qui sévissent depuis ce matin. Nous sommes officiellement entrés dans la période de Yule – le solstice d’hiver et tout ce qu’il implique quand on vit au Canada. Au vu du pas lourd que j’entends dans l’entrée, mon patron doit en avoir ras-le-bol. Ce qui est compréhensible.
Je mets mon film en pause – il ne se passe rien d’exaltant, en dehors du traineau du Père Noël qui est tombé en panne – et sort de mon antre pour aller l’accueillir.
- Hello Boss !
- Salut coloc.
Son ton clairement peu enthousiaste est une confirmation de son humeur.
- Inutile que je te demande si ton vol retour s’est bien passé.
- Non, abstiens-toi. On a dû faire un détour par Montréal pour refaire le plein de l’avion. On est restés deux heures dedans à attendre de pouvoir redécoller. Et ensuite, on a dû tourner au-dessus de l’aéroport avant d’avoir leur autorisation d’atterrir. Je suis passé à un cheveu de sauter de l’avion en parachute. Sauf que je n’avais pas de parachute…
- Si ça avait été un cheveu d’ange, tu aurais pu tenter. Tu aurais peut-être eu des ailes qui auraient poussé dans le dos.
Kingston est silencieux quelques secondes avant d’ouvrir de grands yeux, à la fois ahuri et dépité.
- Tu as vraiment un humour pourri, finit-il par me dire. Mais j’avoue que ça fait du bien d’entendre de bonnes blagues. Un journée entière avec des hockeyeurs énervés et à bout de patience, crois-moi, ça change ta vision des choses.
- Moi et mon humour pourri, nous sommes ravis de te changer les idées! Mais ce qui te ferait le plus grand bien, c’est une bonne douche, et un bon repas.
- Est-ce que tu sous-entends que je sens mauvais ?
Je prends volontairement plus longtemps que nécessaire pour lui répondre.
- Si c’est toi qui le dit, et vu que tu es mon patron, je ne peux que confirmer alors.
J’ai droit à un roulement des yeux avant de le regarder se diriger vers sa chambre – pour ne pas dire sa suite -, en trainant sa valise derrière lui. Dès que j’entends sa porte se fermer, je me dirige vers la cuisine et commence à préparer le souper. Il s’agit du repas que j’avais prévu pour ce midi, mais vu les retards annoncés, j’ai gardé tous les éléments prêts pour pouvoir les cuisiner au dernier moment. Et oui, s’il était rentré à minuit, ma veillée aurait été la même : je l’aurais attendu. Ça fait partie de mon boulot.
L’entrée est surtout un montage de plusieurs préparations, elle est rapide à préparer. Le dessert est déjà prêt. Le plat par contre demande de la cuisson et me prend donc plus de temps. Mais lorsque Kingston émerge de sa chambre, la table est dressée et n’attend plus que lui.
- Un seul couvert ? s’étonne-t-il.
- J’ai déjà mangé, je lui réponds.
Ce qui est vrai. Il n’a pas besoin de savoir que j’ai englouti un bol de Lucky Charms dans mon lit, devant le film. Le bol vide doit toujours être sur mon chevet d’ailleurs.
Ma réponse semble le décevoir un peu, mais il prend place à table pendant que j’amène les trois plats sous cloche et les dépose devant lui.
- J’ai l’impression d’être au restaurant, marmonne-t-il.
- Hey! Tu es en vacances pour une semaine et tu n’as pas encaissé un seul but pendant tous ces derniers matchs à l’extérieur. Ça se fête non ?
- Vu comme ça... Mais c’est nul d’aller au resto seul non ? Tu pourrais au moins t’asseoir en face plutôt que de jouer au maître d’hôtel.
Pas besoin d’argumenter plus longtemps. Le film qui m’attend ne fait pas le poids face la réaction de Kingston à mon interprêtation de son défi.
- Très bien, dis-je en l’invitant à déclocher l’assiette la plus à gauche. Je te présente ton tiramisu de Noël.
Sa tête lorsqu’il découvre le verre haut dans lequel j’ai superposé des préparations vertes, blanches et rouges est juste impayable.
- Tu as fait… un tiramisu… salé?
- Oui! Je suis partie d’une recette simple : la tomate mozzarella, et je l’ai revisitée. Ça donne un tartare de tomates au basilic tout en bas, sur lequel j’ai mis une crème mascarpone mozzarella. Ensuite tu as des biscuits salés aux pignons de pin que j’ai imbibés d’un sirop de basilic. Enfin, tu as des dés de tomates rouges et vertes, et encore de la crème mascarpone mozzarella. Tada!
Son regard fait plusieurs aller-retours entre le plat et moi, mais finalement il saisit sa fourchette, pioche dedans en prenant bien chacun des éléments et porte le tout à sa bouche. Bien évidemment, il ne laisse rien transparaître, un vrai joueur de poker. Mais j’ai pris soin de gouter chacune des préparations et tout est bon. Je ne suis pas trop inquiète, pas complètement. Je ne risque pas le renvoi si ça ne lui plait pas, mais vu la journée qu’il a eu, je préfèrerais que ça soit le cas.
Il finit d’avaler, reste totalement immobile pendant quelques secondes, avant de poser sa fourchette et de me regarder, droit dans les yeux.
- Alors, se contente-t-il de dire.
- Oui ?
- Il est vrai que j’ai fait l’erreur de ne pas donner plus de précisions dans ma demande, et tu en as profité pour laisser libre cours à ta créativité. Et maintenant, il est difficile de nier que tu n’en manques pas.
- Pourquoi j’ai l’impression qu’il va y avoir un grand « mais » à ta tirade ?
Je l’avoue : mon niveau de stress est monté en flèche d’un coup.
- Peut-être parce qu’effectivement, il y a un mais…
J’essaie de garder mon calme et de faire preuve de patience, alors que mon angoisse est à son maximum et que j’essaie de me remémorer les clauses de mon contrat de travail. Est-ce qu’il y en avait une indiquant que la réalisation d’une recette trop originale impliquait un licenciement effectif dans la minute ? Il n’oserait pas me mettre dehors en hiver, et pendant un épisode de pluie verglaçante, hein? Et mes affaires ? Oh mon dieu, la valise bleue de ma grand-mère n’y survivrait pas!
Je me secoue pour ne pas céder à la panique. Et pendant tout le temps de ma crise de nerfs intérieure, Kingston n’a pas dit un mot. Ce qui est, de mon humble avis, encore plus inquiétant.
- Mais quoi ? je finis pas lui demander aussi calmement que possible.
- Ma chère Séphora, me répond-il finalement. Je suis désolé de t’annoncer ça, mais… Mais il va falloir que tu en refasses car c’est fichtrement délicieux!!!
Cette fois-ci, c’est à moi qu’il faut quelques instants pour assimiler ce qu’il vient de dire. Ce n’est qu’en le voyant replonger sa fourchette dans le tiramisu que le déclic se fait. Mon plat est bon, il aime, beaucoup même, et il veut que j’en refasse !
- Sérieux, je lui dis en poussant un énorme soupir de soulagement, je viens de prendre dix ans d’un coup.
- Tu as eu peur, avoue! dit-il entre deux bouchées.
- Oui, et pas qu’un peu! Espèce de sadique, tu n’as pas honte de me faire flipper comme ça?!
- Pas du tout! Je te rappelle : journée de merde, je prends toutes les occasions de rire que je trouve. C’est quoi la suite ?
Mon tiramisu aura duré exactement quatre bouchées. Il faudra que je songe à trouver des contenants plus grands.
- La suite, mon cher ami, dis-je en déclochant le plat du milieu, c’est de la douceur et de la chaleur en une seule assiette. Une darne de saumon mariné douze heures dans du sirop de bouleau, puis cuit sur la peau et arrosé au beurre. En accompagnement, une simple purée de pommes de terres que j’ai enrichi d’un peu de crème sûre. Et avant que tu ne demandes : le dessert est une salade de fruits frais à la menthe. Et j’ai un sorbet à la pomme pour accompagner si tu le souhaites.
Les seuls commentaires que j’ai eu pendant le reste du repas sont des grognements de satisfaction, des « c’est trop bon » et des « ça t’embête si je lèche l’assiette? ». Je crois que mon menu lui a plu. Mon job est sauf pour quelques temps encore.
- Tu fais quoi demain soir ? me demande soudain Kingston alors qu’il me ramène les plats vides dans la cuisine pour que je la mette au lave-vaisselle – avec mon bol vide que je suis allée chercher discrètement.
- Euh… Rien de spécial. Peut-être aller boire un verre avec des amis. Pourquoi ?
- Oh… Euh… Je me disais que, peut-être, si tu n’avais rien de prévu, on pourrait souper ensemble. Après tout, on est colocataires depuis six mois mais je crois qu’on n’a jamais vraiment discuté en dehors de ce que je voulais manger ou quelle lessive je préférais.
- Pourquoi pas ? Tu voudrais que je cuisine quoi ? Je dois avoir de quoi refaire des tiramisus si tu veux.
- En fait, je pensais aller dans un restaurant. Pour que tu n’aies pas à cuisiner, justement.
Alors, celle-là, je ne m’y attendais pas du tout. Est-ce que Kingston serait en train de me proposer un rencard ? Non, impossible. C’est mon employeur. Mais peut-être que c’est une sorte de repas de Noël comme certaines sociétés offrent à leurs employés ? J’aurais tort de ne pas en profiter, hein ?
- Superbe idée! Ça sera génial de pouvoir juger tous les plats ou bien trouver de nouvelles idées. Merci en tout cas!
- Génial! Je vais demander à Geoffrey de faire une réservation pour deux dans un chouette restaurant. Est-ce que tu veux de l’aide pour la vaisselle ou…
- Kingston… Il y a un lave-vaisselle. Alors, à moins que tu ne veuilles le brancher à un vélo et pédaler pour l’alimenter en électricité… Va donc te coucher, tu l’as bien mérité.
- Ok. À demain Sephora.
Il quitte la cuisine et se dirige vers sa chambre, mais je l’interpelle alors que je prends la direction de la mienne.
- Kingston ? Tu crois que je pourrais leur demander s’ils ont un tiramisu de Noël ?
- Oui, tu pourras. Et s’ils n’en ont pas, tu pourras toujours leur donner la recette.
- J’adore l’idée d’avoir un jour un plat de ma création à la carte d’un grand restaurant.
- Bonne nuit, Seph…
- Bonne nuit, King…
Est-ce que vous avez remarqué qu’il m’a appelée Seph ? Est-ce normal pour un employeur de donner un surnom à son employée ? Est-ce qu’il pourrait me virer pour lui en avoir donné un aussi ?
Ou peut-être que je me pose trop de questions…
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