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Les Contes d'Encyclopédie | Le Monstre de l'Hiver
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tome 1, Chapitre 2 « Les Âmes Perdues dans la Dernière Saison » tome 1, Chapitre 2

Les sabots avaient résonné. Le marcheur l’avait remarqué, sans problème. Bien qu’il lui manquât une oreille, il n’en avait point perdu l’ouïe. Satané colosse, satané saison. Au moins, son village était accueillant et coloré. Un peu comme il était lors de sa rencontre.

Avec le blizzard, sa silhouette semblait l’avoir suivi jusque-là. Il se contenait d’être assis derrière-lui, en admirant la neige recouvrit le corps embrumé du chasseur. Ce dernier avançait, en laissant les tempêtes le ralentir. Ses rares chutes faisaient beaucoup rires la créature qui le regardait.

« Quelle persévérance ! »

Face à cette question, il n’obtint aucune réponse. Une chose qui de tout façon ne s’attendait pas à reçu, surtout venant de lui. Heureusement que son humour était apprécié des autres âmes perdues. En parlant d’elles, les esprits des autres saisons l’accompagnaient également, donc celle qui avait rigolé.

C’était la sirène du printemps. La cadette des quatre saisons, et la première qui eût disparu. Cette dernière, bien que devenu qu’une simple âme, éviter de se montrer au climat. Pour ne pas mentir c’était surtout à cause du chasseur, qui lui faisait toujours peur.

D’ailleurs, en parlant de lui, il avait repris sa marche. Il avançait, aidé d’une stalagmite qu’il eût détaché. Ses mains n’appréciaient guère ce choix. En preuve, certain de ses doigts étaient désormais teintées de bleu.

Il n’apprenait donc jamais, après tant d’année. On ne peut pas vraiment lui en vouloir, le village de l’aval était maintenant inaccessible. Seul l’observatoire était à porter de main, façon de parler. Les aurores naissantes portaient souvent à confusion. Lorsqu’on les voyait, on racontait que le brouillard avait trouvé sa fin.

« Puis-je te poser une question chasseur ? Tu penses vraiment qu'Hyvernel va vouloir te voir ? »

L’essence de l’été avait déjà rencontré celle de l’hiver. Il savait comment le volatile pouvait être, contrairement aux deux autres qui s’étaient figés à l’entente du prénom. Personne n’osait l’utiliser, cela pouvait porter malheur pour quiconque ne le connaissant pas.

Il faut dire qu’on pouvait compter sur les doigts d’une main ceux qui avaient eu l’honneur de le voir. Ces derniers avaient fini par succomber lorsqu’ils arrivaient au pied de la montagne. Prisonniers des hauteurs, comme des âmes étaient prisonnières du sable des déserts. C’était en cela que les deux saisons aînées se ressemblaient.

« Arrête de nous faire peur. Je suis sûre que tu ne l’as jamais vu ! »

Encore une remarque passable de la sirène du printemps. Une trop curieuse, qui avait disparu aussi vite que sa provocation. Mais, au moins, elle avait réduit au silence l’été trop certain. Il s’était figé sur place, perdu de vue le chasseur qui semblait s’être volatilisé. En un instant, un vent de glace l’avait mis genou à terre.

Les yeux étaient rivés vers les cieux. Une ombre avait noirci le brouillard. Une ombre plutôt une immense silhouette qui ne laissait paraître que les extrémités de son plumage. Il n’était pas seulement grand, ni titanesque… disons universel pour ceux ayant oublié qu’il était sans mensonge le maître du cycle.

Même dans les plus terrifiant cauchemar, nul ne l’imaginait ainsi.

Comme à chaque fois, les âmes s’abonnèrent au silence durant quelques kilomètres tandis que le chasseur restait de marbre. Tout cela en était à croire qu’il avait déjà vu ce spectacle bien une éternité. Une chose était certaine, pour la première fois il devait descendre sur la bonne vieille terre. Quelque chose avait dû se passer avec les autres chimères !

Rien n’était bon à cette situation. Il suffisait qu’il descende de quelques mètres pour les températures s’abaissent de quelques vingt degrés. La brume devrait être qu’un épais nuage de grêle d’ici deux-trois jours. Autant retrouver le chasseur avant qu’il ne devienne mirage. Peut-être qu’il n’était pas le seul après tout ?

Peut-être qu’il n’était pas le seul à sentir le vent congelé sa peau…

Ce murmure, cet écho avait vite fait le tour de la montagne, jusqu’à rejoindre les oreilles gelées de la cavalière solitaire. Elle qui pourtant avait pris soin de se couvrir comme lors des premières expéditions vers les pôles du monde. Un miracle qu’elle soit encore libre de la plupart de ses mouvements.

Les températures avaient chuté, c’était un fait. Même les deux canassons avaient du mal à être maître de leur allure. Donnons leur raison, car la guide ne cessait de trembler à chaque souffle qu’elle prenait. Les gants de sa défunte mère n’étaient pas aussi chauds qu’elle pouvait le prétendre. C’était sûrement force de les avoir laissés traîner ?

Un hurlement résonna de nouveau, suivi par la chute de quelques flocons de neige. La lune semblait s’être frayée un chemin jusqu’aux pupilles de l’errante… Encore un mirage.

Sa vision commençait à se troubler. Tout devenait trop lourd, particulièrement ses paupières. Elle avait oublié le compte des nuits à lutter contre le sommeil. Il faut bien qu’il la rattrape un jour ou un autre, mieux fallait pas aujourd’hui. Consciente alors, elle essaya d’imaginer les chose tapis derrière l’horizon, dont ce chasseur.

À chaque fois, la même scène menée par la même silhouette. Dans ses cauchemars tournant aux rêves, il faisait la même taille qu’elle. Sûrement un rien plus grand. Avec le télescope, il paraissait parfois être rien qu’un fantôme perdurant avec les pieds sur terre. Mais, je vous en prie, ne parlons pas de son apparence.

Il est encore tapi dans la neige. Ses bottes en étaient toutes recouvertes, un peu comme sa tenue devenue d’un gris blanchâtre. Le blizzard s’était un instant calmé, et les âmes saisonnières avaient pu rejoindre celle du chasseur. Ce dernier, quant à lui, avait profité de l’accalmie pour s’asseoir un brin d’instant à même la neige.

En le voyant ainsi, les trois damnés se regardèrent en se souvenant d’une simple prédiction. La dernière saison était avec eux. Elle était juste là, au plein milieu d’un vaste désert face à l’entrée des encyclopédies oubliées. Un genre d’endroit où seuls les sans-espoir ou les trop curieux osent s’aventurer.

« On ne doit poser qu’une question… Juste une petite question. »

Suite à quelques secondes, les courageux furent invités à visiter les lieux, en compagnie de leurs mille interrogations. Dires qu’elles flottaient autour d’eux sans qu’ils ne puissent les prendre. L’hiver était le plus désireux des connaissances ; au point qu’il se permit de les toucher et de lire quelques extraits.

« Petit oiseau, évite de lire lorsque je te vois. »


Texte publié par Eolidylle, 5 décembre 2020 à 10h43
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