Le royaume des dieux, de son court incandescent traversait.
Sous la terre des Hommes se jetait,
Et de temps à autres, par les montagnes trouées jaillissait.
Ainsi, par colère ou par ennui, sous ses flots rougis,
Le dieu Eskil, des villes entières avait détruites,
Une fois cruauté accomplie,
En baillant s’assoupissait dans son lit.
Vint cependant un jour, où en son sein était tombé,
Un homme, qui par mégarde s’en était approché,
Son corps, jusqu’au dernier lambeau, fut brûlé,
Son âme, jusqu’à la fin, s’était égosillée.
Sa voix, jusqu’aux oreilles des dieux s’en était alors allée,
Assourdissant le royaume divin de ses hurlements,
Tant et si bien que même le plus grand dieu, la plus grande déesse,
Jusqu’au cœur fut touché.
L’on décida alors que ce vil frère se devait d’être sermonné,
Que ces caprices, au plus vite devaient être étouffés.
L’on manda alors Hjalmar, dieu des eaux du ciel,
Qui avec Eskil, le même lait, le même sein avait partagés,
Exiga alors de lui qu’il raisonne ce dieu inconsidéré,
Et l’on ne douta point de l’obéissance de ce dernier.
Las, hélas ! C’était bien mal connaître Eskil !
Qui son frère, sans sommation englouti.
Le garda en son ventre enfermé jour et nuit,
Cruellement, lui ôta la vie.
Et lorsque Väster, dieu des roches, l’interrogea sur ce méfait,
Eskil, avec cruauté se gaussait.
Avec orgueil, sans cesse répondait :
« Voilà ce pour quoi je suis né,
Pourquoi, ce jour-d’hui, de mon devoir souhaitez-vous me faire dévier ?
Toute mon existence, ceux qui vous avaient déplus j’ai dévoré,
Maintenant, cela aussi l’on va me le reprocher ? »
Väster alors, cédant à sa colère,
Avait fait rouler les pierres, secouer la terre,
Bannissant son frère du royaume des dieux,
Il le fit choir des cieux, l’enferma mille pieds sous terre.
Et tandis que les dernières pierres sur Eskil roulaient,
Väster lui avait déclaré d’un ton amer:
« Comme ton emploi semble te complaire, mon frère,
Alors qu’il en soit ainsi jusqu’à ce que s’effrite cette terre,
Nous t’enverrons les mauvais, les impies, les adultères,
Que tu pourras dévorer, décimer à ta guise.
L’on parlera de toi non plus comme le dieu incandescent,
Mais comme un dieu mauvais, souverain du royaume des morts.
Que les âmes que tu puniras de leurs cris te hantent !
Que ces âmes éplorées te fassent souffrir !
Ton nom sera un tabou, ton nom fera frémir,
Adieu, mon frère, adieu, car pour toi point d’autre avenir. »
Eskil, rivière incandescente, un hurlement de rage poussait,
Tandis que la dernière pierre de son cercueil tombait.
Ainsi, l’eldflöderna coule encore sous nos pieds.
Enfant, sois toujours sage, sois toujours vertueux, honore les dieux,
Car si d’aventure, à l’heure de ta mort l’on te juge impur,
Alors au feu d’Eskil, pour l’éternité, tu seras condamné.
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