Qu’elle gardait jalousement cachée,
Dans un jardin qui par les bourrasques était dissimulé,
Au plus-haut de la voie lactée.
Vint un jour cependant où le dieu du soleil Bo,
S’étant éveillé, ayant rendu au ciel sa beauté,
Était monté, plus que d’ordinaire, bien plus haut,
Et face à la jeune déesse s’était retrouvé.
Eperdument charmé par cette vision, Bo,
La jeune fille voulu amadouer,
Mais cette dernière, par trop effrayée,
N’osait des barrières de sa demeure s’approcher.
Alors l’arrogant dieu du soleil, trop plein de fierté,
Aidé de ses sœurs, la nuit et les ténèbres,
Sans vergogne les barreaux avaient réduits en poussières,
Et la jeune fille sur son char doré emmenée.
Jusqu’au crépuscule l’avait gardée contre sa volonté.
Âsa, fille de Mêsa, ne pouvant se soustraire à cette destinée,
Du char s’était jetée,
Se laissant dans les flots tomber,
Elle s’y était noyée.
Mêsa, horrifiée, pleurant sa fille bien-aimée,
Sur le monde avait fait souffler le vent en tempête,
Cachant le soleil, chassant la pluie, arrachant la nuit, malmenant les étoiles,
Tant et si bien que les dieux, craignant pour la vie des êtres de la Terre,
Jusqu’à son royaume le chemin avaient bravé.
« Déesse du vent, calme ta colère,
Dans la mer, ton enfant nous irons chercher ! »
Mais Mêsa inconsolable demeurait,
De nuit et de jour pleurait,
Tant et si bien que les mers, les fleuves, les modestes rivières,
De leurs lits s’étaient retirés.
Per, dieu de tous les océans,
Ainsi voyait son royaume subir le désespoir de la déesse,
Était monté jusqu’au domaine de la mère éplorée,
Y avait trouvé ses frères et sœurs dépassés.
« Ta fille, en effet, est en mon empire,
En est devenue la reine, régente de toutes les créatures des océans.
Comment faire alors, chère sœur ?
Car je ne consens point à te sacrifier ma femme. »
L’affaire fut alors portée devant Rut,
Déesse de la lune et des cieux, qui pour son impartialité était connue,
Qui, mandant la déesse des océans Âsa à son côté,
Après l’avoir entendue, la question avait tranchée.
« Ainsi, Mêsa, ta fille désire résider auprès de son époux,
En ce cas, qu’elle revienne auprès de toi à chaque nouvelle Lune,
Puis qu’au matin, dans les océans retourne.
Car ton enfant, déesse du vent, ton enfant n’est plus du tout. »
Ainsi Mêsa, regrettant d’avoir gardée sa fille captive,
Au plus haut de la voie lactée s’en était retournée,
Lasse les vents avaient fait tomber,
Lasse, ses pleurs avaient fait cesser.
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