D’égale beauté, d’égale vertu,
S’aimaient jusqu’au trépas, et rien n’aurait su les séparer.
Jamais l’une sans l’autre,
Jamais l’autre sans l’une,
Tant et si bien que leurs parents, d’honorables marchands,
N’osant s’élever contre cet amour que la Nature leur avait inspiré,
Les surnommèrent Pizzicato.
Ainsi les habitants et les mémoires omirent à jamais leurs prénoms.
Pizzicato grandirent
Sans jamais se défaire de cette tendresse obsessionnelle
Qui les isolait du monde.
L’âge des amours cependant vint,
Et l’une d’elles, plus sensible aux charmes de ces semblables,
Se laissa tenter, s’offrant aux affres du cœur,
Aveugle, inconsciente de la cruauté d’autrui,
S’était éprise d’un jeune homme de piètre vertu et de basse morale,
Qui, la charmant de belles paroles, avait gagné sa confiance,
Et avec violence, l’avait contrainte de lui sacrifier sa vertu.
Détruite alors jusqu’au plus profond de son être,
« Bagasse, bagasse ! » entendait-elle sur son passage,
Moquée, insultée, déshonorée,
La malheureuse sœur au bord de la plage,
Dans la mer du nord s’était plongée,
Pour ne plus jamais en ressortir.
Sa sœur restée sur le rivage,
Hurlant à la mort, dépossédée d’une part d’elle,
S’était alors laissée bercée par un trouble nouveau.
Se parlant seule, riant la nuit,
Sanglotant le jour, se sentant suivie,
Les spectres de la folie la hantaient sans merci,
Tant et si bien qu’un jour, mené par la voix de sa sœur,
Sur la plage s’était rendue, brisée par la douleur.
Et poussée par les bras cruels de la démence,
S’était laissée enveloppée par le linceul glacé
Qui avait auparavant accueilli
Sa sœur pour l’éternité endormie.
Pizzicato alors n’était plus.
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