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tome 1, Chapitre 2 « Bienvenu à East Town. » tome 1, Chapitre 2

Il gara sa voiture sur le bas côté et descendit. La ville semblait encore endormie. Seules quatre vieilles personnes étaient assises autour d'une table à siroter un café bon marché toute en jouant aux cartes. Comment allait-il survivre ici ? Après avoir vécu à Denver, il était convaincu que ce n'était pas possible. Mais, ça ne servait à rien de s’apitoyer sur son sort , il devait faire avec. Priant seulement pour que tout ceci dure le moins de temps possible.

Sortant les poubelles du coffre de son bon vieux Ford Bronco, il se débarrassa sans plus attendre de ces vieilleries stupides dans une benne municipale.

Une fois cette corvée finie, trop fatigué pour rentrer chez lui, il décida de laisser une chance à East Town et de prendre une collation. Une chose banale à priori mais c'était un effort conséquent pour James qui détestait définitivement la campagne. Il se dirigea donc vers le seul bar qui lui semblait ouvert dont le nom dépourvu de sens était ''Coffee champagne's chips''. Il choisit pourtant de ne pas faire marche arrière. Il se fit juste une réflexion sur ce surprenant silence qui continuait de bercer la ville dans son sommeil alors qu'il était 10 heures bien sonnées. Lorsqu'il arriva à la hauteur de la table des personnes âgées, la seule où il y avait du monde, ils s'arrêtèrent tous de jouer et le dévisagèrent. Sentant les visages intrigués sur lui, il continua quand même sa route et rentra dans le café à la décoration très épuré. Il n'y avait que quelques tables en bois démunies de gens, et une photo d'un groupe de musique qu'il ne connaissait absolument pas, affichée au-dessus d'une étagère bancale remplie de bouteille d'alcool en tous genres. Une sonnette se déclencha pour indiquer son arrivé, lorsqu'il passa la porte. Le bruit fit écho dans le magasin peu rempli, ce qui brisa le calme.

Il prit place sur le comptoir et attendit quelques minutes avant que quelqu'un ne montre le bout de son nez. Ce fut finalement une jeune femme âgée de 25 ans d'après James. Elle se prénommait Jenny si le nom écrit sur sa veste était juste. Mais en même temps, pourquoi ne le serait-il pas ? James se sentit idiot d'avoir des réflexions de ce genre, alors qu'il était un lieutenant réputé à Denver. La jeune femme aux cheveux châtain clair eut un léger mouvement de recul en voyant cet homme attablé au bar. Williams s'interrogea de plus en plus sur l'attitude des habitants. Et tout ceci commençait à l'agacer sérieusement. N'ayant guère de patience, il n'allait pas tarder à demander des explications sur ce comportement qu'il trouvait déplacé.


Bonjour. Fit Jenny d'une voix presque tremblante.


Bonjour. Répondit sèchement Williams. Un expresso.

Profondément irrité et impatient, il n'avait pas envie de jouer avec la politesse et l'amabilité.

Il savait que le café ne lui était pas vraiment recommandé lorsqu'il était énervé. Mais c'était sa boisson favorite et il avait bien besoin de ça pour se remonter le moral.


Toute suite. S'exécuta la serveuse dans son uniforme bleu marine avec le nom du magasin en rose.

Elle ne se fit pas prier pour repartir dans la cuisine. Dehors, les quatre vieux continuèrent de l'observer, et lorsque James se retourna, ils reprirent leurs activités comme si de rien n'était.

Jenny fut enfin de retour au bout de cinq minutes faisant claquer ses chaussures sur le sol. Sa précieuse tasse de café à la main.


Voilà pour vous. Marmonna la jeune femme en abordant un sourire plus que forcé.


Merci.

Il eut à peine le temps de finir de dire son mot qu'elle allait déjà repartir. Mais James la stoppa dans son élan, exigeant des réponses à sa question.


Attendez, venez ici, j'ai quelque chose à vous demander. Pouvez-vous m'expliquer le problème que vous avez avec moi ? Pourquoi me dévisagez-vous tous ? Interrogea Williams sans passer par quatre chemins.

Jenny observait la salle espérant trouver, quelque part, un peu d'aide. Mais personne ne vient à son secours. Elle était obligée de répondre et son regard se faisait de plus en plus fuyant.

Voyant le temps passer, James reprit la parole sur un ton encore un peu plus sec.


Je vous ai posé une question, pouvez-vous y répondre ?

Elle hocha discrètement la tête toute en tripotant frénétiquement son pendentif qui devait être un ancien porte-photo. Dehors les quatre joueurs s'étaient arrêtés dans leur lancer ce qui rendait l'ambiance de plus en plus crispante.


Alors ? Insista James.

D'une voix presque inaudible, Jenny brisa le silence.


Ici à East Town, il n'y a pas de nouvelles tête. On né à East Town, et...


On meurt à East Twon c'est bien ça ? Fini James sur un ton un peu moins agressif. Et vous n'avez jamais aucune personne qui vient pour les vacances ou qui fait une escale ici ?

Il s'étonna lui-même de son calme soudain. Jenny qui était un peu moins peureuse qu'au départ, reprit avec un ton un peu plus sûr d'elle :


Non, absolument pas. Vous êtes le premier que je vois depuis que je suis née.


Le premier dites-vous ?

Elle hocha encore une fois la tête, ce qui continuait d'exaspérer James.

Il laissa donc quelques secondes de silence pendant lesquels il avala une gorgée de café, qu'il trouvait d'ailleurs décevant. Comme le reste de sa journée ! Il reprit essayant de retrouver son calme.


Connaissiez-vous un dénommé : ''Albert William''... Jenny ?

Le fait que son prénom fut prononcé par cet homme qu'elle n'avait jamais vu avant, glaça le sang de la jeune femme et lui fit perdre tous ses moyens. Même si ce dernier était affiché sur la veste de son horrible uniforme, jamais auparavant quelqu'un ne l'avait appelé par son prénom sans qu'elle connaisse la personne depuis sa naissance. Inquiète, elle recula d'un pas, oubliant complètement la demande de cet individu étrange. James définitivement à bout de patience, comme quoi son calme n'avait pas duré longtemps, répéta encore une fois le nom de son grand-père, espérant que cette fois, elle sortirait de son mutisme soudain.


Ou... Oui, pourquoi ? Arriva-t-elle à dire.

Il n'eut pas le temps de répondre qu'un des quatre joueurs décida d'intervenir.


Laissez cette jeune femme tranquille. Elle n'aime pas les nouvelles têtes. Elle est effrayée par pas grand-chose, mais les coutumes du village ne font rien pour arranger les choses. Si vous voyez les autres petits d'East Town. Vous n'en reviendrez sûrement pas. Quoi que, vous n'êtes pas bien vieux non plus vous me direz ! Trente ans c'est ça ?

Cet homme âgé avait un accent du sud des États-Unis assez prononcé. Il boitait au niveau de sa jambe droite ce qui l'obligeait à la traîner et à s'appuyer sur sa canne. Williams le regarda un peu plus en détail. Ses quelques cheveux blancs parsemaient son crâne maculé de tache de vieillesse. De profondes rides dessinaient son visage à l'expression dur. Ses yeux étaient d'un bleu clair comme si l'on avait effacé les couleurs au fur et à mesure du temps. Il devait être un ancien agriculteur vu sa peau bronzée et abîmée par le soleil.

Reprenant soudainement le court de ses pensées, il remarqua que Jenny était rassurée qu'enfin quelqu'un était venu l'aider.


C'est cela. Trente ans. Répondit James.


Ah, bien, bien. Pardonnez notre accueil dépourvu de principe et de gentillesse, mais ici, comme vous a expliqué cette ravissante jeune femme, nous ne voyons jamais des gens nouveaux.

Williams s'efforçait de se détendre. Mais ce premier aperçu de son nouveau lieu d'habitation l'avait contrarié. Encore plus qu'il ne l'était déjà.


Au fait, suis-je bête, je manque à tous mes devoirs ! Continue le joueur de cartes.

« Ah tous oui, sans aucun doute ! » Pensa James.


Je suis Charles Kylan. Et cette jeune femme que voici est Jenny Stevenson. Là-bas, il y a Orlando Haley, Steve Heck et enfin Ben Brad. Alors, je pense peut-être savoir où vous voulez en venir avec Albert Williams. En effet, il n'était pas d'ici, et pourtant il est venu y habiter. Mais c'est le seule en pratiquement 100 ans d'existence pour cette ville. Personne ne sait encore pourquoi il est venu ici, et ne vous inquiétez pas, il a eu le même accueil que vous la première fois ! Si c'est ce que vous voulez savoir. Maintenant, pourquoi êtes-vous ici ? Si je puis me permettre de vous poser cette question. Surtout qu'Albert Williams est...


Mort, oui je le sais. Coupa James.

Les trois autres joueurs n'avaient pas bougé de leurs chaises et regardèrent intrigué la scène. Dehors, East Town commençait enfin par s'éveiller et les rues se remplissaient peu à peu.


Eh ben, alors jeune homme, que faîtes-vous ici ? Insista à son tour Charles.

James n'avait aucune envie de répondre à sa question. Mais en même temps, il avait besoin de partir de cette ville le plus rapidement possible. S'il ne voulait pas finir par exploser. Tout en terminant son expresso, il répondit :


J'habite maintenant ici, je vais vivre dans l'ancienne maison d'Albert Williams.


Oh, je vois. Vous êtes de sa famille non ?

James eut un léger sourire qu'on distingua à peine. Le premier depuis son arrivé. Cette remarque l'amusa. Pour beaucoup de gens, il suffisait que deux personnes soient afro-américaines pour qu'ils aient un lien de parenté. Et bon nombre de fois, lui et ses amis s'étaient servis de cet atout pour obtenir des avantages. Sauf que cette fois, c'était bien vrai ! Albert faisait parti de sa famille.

Sortant de ces souvenirs il rétorqua d'un ton bien plus aimable :


Oui. Je suis son petit fils.


Alors, je vous souhaite, comme nous aurions dû le faire plus tôt, la bienvenue dans cette ville d'East Town. Et surtout ne faites pas attention à l'attitude des gens, ils finiront par s'habituer rapidement. Mais j'y pense, c'est donc vous qui allait occuper le poste de Lieutenant ?


C'est exact.


Ah très bien, très bien !

Il se tourna vers Jenny qui restait toujours en retrait et lui fit signe de s'approcher.


Jeune fille, veux-tu bien conduire ce jeune homme au poste pour lui montrer son nouveau lieu de travail ? Afin que tu rattrapes ton comportement !

James n'avait aucunement besoin d'aide, il s'était débrouiller seul à Denver, alors ici aussi. Mais il ne voulait pas faire un deuxième esclandre en refusant.


Vous me suivez ? Répondit Jenny en essayant d'être plus à l'aise.

James voulu payé sa consommation, mais Charles lui en fit cadeau pour réparer l'erreur qu'ils avaient commis. Williams fut soulagé, car pour être honnête, il n'avait aucune envie de payer pour un café ayant si peu de goût. Jenny et lui partir en direction du commissariat. Lui qui avait envie de rentrer dans sa maison, il était obligé de rester encore un moment.

-Merci infiniment à Beatrix & à Valek encore une fois !-


Texte publié par Shadows, 8 juillet 2013 à 10h42
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