Une heure s'était écoulé pendant lesquels il n'arrêtait pas de s'imager la vie qu'il aurait eue. La vie qu'il avait toujours désirée, avec comme élément phare : sa femme. Elsa Louise Williams. Ou du moins, Elsa Louise Mc Back, maintenant qu'ils n'aillaient pas tarder à officialiser le divorce. Non. Définitivement, il ne savait pas comment il allait pouvoir surmonter cette épreuve. Et rien ne s'arrangeait, quand enfin, après avoir tourné pendant trente minutes, il trouva sa future résidence. Dépité, non pas par le côté esthétique de la maison, ou du moins pas que par cet élément. Il éteignit le contact de sa voiture et descendit en claquant la porte. Il resta stoïque pendant quelques secondes. Une odeur de marécage parvient à ses narines. « A cause de ce maudit lac à quelques mètres ». Songea-t-il. Il fini par lâcher un profond soupir qu'il ne put contenir. Non, vraiment, ce qui ne convenait pas, en plus de tout cela, c'était l'endroit où elle était : là où il n'y avait strictement rien d'autre qu'une nature envahissante, à la recherche de ses droits que l'homme lui avait enlevés. Et James Williams avait toujours eu horreur de ça. Les grandes villes lui avaient toujours mieux convenu. Peut-être était-ce son enfance qui avait fini par lui faire détester la campagne ? Possible. Mais se trouvant devant le fait accompli, il n'avait guère le choix que d'avancer et de rentrer dans cette vieille maison. Datant, d'ailleurs de trois siècles avant Jésus-Christ vu l'état de la façade aux peintures défraîchies.
D'un pas très peu convaincu, il s'avança vers la résidence qu'il jugeait bien trop grande pour lui tout seul. Les murs en bois grisâtre, anciennement blanc, et l'atmosphère calme et silencieuse lui donnait la chair de poule. Pourtant, il n'avait jamais été un froussard. Seulement là, il ne put s'empêcher de sentir son rythme cardiaque accélérer. Oui, il voyait tout en noir depuis son arrivé. Mais comment pouvait-on le blâmer ? N'importe qui aurait sûrement fait pareil à sa place.
Il grimpa les marches une par une, avec une lenteur encore jamais égalée. Il se retrouva enfin sous le porche, devant la porte. Elle, au moins, semblait en bonne état. Et c'était bien la seule. Muni de la clef que lui avait confiée le notaire, il ouvrit sa nouvelle maison.
La première chose qui lui vient là encore, ce fut l'odeur : de renfermé et de vieux objets. Et ces yeux lui confirmèrent ce qu'il percevait. En effet, après dispersion du monticule de poussière qui s'était levé devant lui, il parvient à distinguer des meubles disposés dans les différentes pièces. Rien n'avait dû être changé ou déplacé depuis que son grand-père avait vécu là-dedans. Il y avait d'ailleurs, des photos disposées çà et là sur les murs. Des photos poussiéreuses de personnes que malheureusement, ou heureusement, il ne connaissait pas. Il resta encore une fois, sans bouger devant l'entrée et observa rapidement les alentours. L'escalier menant à l'étage du dessus était directement en face de lui. A gauche de celui-ci, se trouvait la porte menant à la cuisine. Il y avait également deux portes face à face dans le couloir à chacun de ses côtés. Il ne savait pas par où commencer. En vérité, il n'avait pas envie de commencer.
Il finit par s'y résoudre, et rentra dans la maison. La première porte à sa droite donnait sur la salle à manger. Une grande table vieillotte était placée au milieu de la pièce sur un tapis, usé et re usé par le temps. On arrivait à peine à distinguer les différents symboles présents dessus. Le carrelage rouge cuivré était cassé à certains endroits et le vaisselier était posé contre un mur. La maison devait alors dater des années 1910 en constatant l'ensemble. Et en vérité, aucun des habitants n'avait changé quoi que ce soit dans la décoration depuis ce temps-là. Et James n'allait pas être l'exception. Il regarda à présent la porte à sa gauche, et vu le salon, où un piano à queue était posé devant une fenêtre donnant sur le lac. Il pourrait au moins s’entraîner à ça pendant ces longs moments d'ennui. Car, aucun signe de télévision ou d'ordinateur, ou d'un quelconque signe du vingtième siècle ne se trouvait dans cette maison. Il fallait donc se trouver une occupation n'ayant pas les moyens d'en acheter pour le moment. Il continua de regarder la pièce à vivre. Encore des photos et toujours des photos. C'était finalement, le seul élément qui avait été changé depuis la création de la maison. Il ne s'attarda pas plus dans le salon, n'ayant qu'un canapé, deux fauteuils et une table base, puis se dirigea vers la cuisine. Heureusement, il n'avait jamais aimé pratiquer l'art de faire à manger. Car tout bonne personne qui aimait ça, se serait arraché les cheveux. Il n'y avait qu'un four aussi vieux que la maison, de vulgaire plaque de cuisson posé sur un plan de travail ridicule, et pas le moindre micro-onde. Ennuyé et agacé, il grimpa à l'étage. Trois chambres, un bureau et deux salles d'eau. Tout aussi usé par le temps que le vieux tapis dans la salle à manger. Des draps et des habits se trouvaient encore dans les armoires. N'étant pas un grand sentimental, il se débarrasserait rapidement de ces horreurs remplit de termites. Comment son grand-père avait-il fait pour vivre là-dedans ? Ou du moins, comment bon nombre des personnes de sa famille avaient-elles fait ? Par obligation comme lui. C'était la seule explication qu'il envisageait. Ou alors non. Ils devaient être à l'exact opposé de James. Deuxième chose qui lui semblait un peu plus probable en regardant sa famille. A qui d'ailleurs, il ressemblait de moins en moins.
« Par quoi commencer ? » Pensa Williams. N'importe où se posait son regard, il ne voyait qu'une seule chose : du travail à faire. Il décida donc, vu qu'il n'était que 6 heures du matin, de s'attaquer à jeter tous les objets inutiles qui encombraient les armoires. Ainsi que les draps sur son lit. Il s'occuperait des deux autres chambres et du bureau après. Une fois cette mince tâche accomplie, il alla chercher son petit aspirateur dans sa voiture et s'occupa de terminer le ménager qui avait remué monts et merveilles d'acariens, et autres petite bestioles vivant dans la poussière.
Il termina quasiment toute la maison vers les 10 heures. Fatigué et épuisé, il déchargea le reste de ses affaires, et s'empara des grands sacs-poubelles, trouvés dans la cuisine, qui contenaient tout ce qu'il fallait jeter.
Remontant dans sa voiture, il partit en ville, en espérant trouver des poubelles assez grandes.
Néanmoins, en y réfléchissant, une chose l'avait satisfait. Il n'avait pas pensé une seule fois à Elsa depuis son entrée dans la maison. Ce n'était peut-être pas si mal en fin de compte.
Après vingt bonnes minutes de route encore, il parvient à la ville. On aurait pu se croire dans un film d'horreur, où l'histoire se passe dans un petit village. D'ailleurs, tout ceci lui faisait vaguement penser à un film nommé, ''dernière maison sur la gauche''. Ou encore à cette série, qui pour sa part, ne l'avait pas convaincu, dont le nom était : ''Harper's Island''. La ville ressemblait toute à fait à celle dans ce feuilleton. Ce qui ne le rassurait pas vraiment. Mais jamais rien ne s'était produit dans cette ville. Alors pourquoi maintenant ?
-Un grand merci à: Valek & Beatrix-
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