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tome 1, Chapitre 3 « L'enveloppe » tome 1, Chapitre 3

Par cette chaude journée d'été, Lana Myler devait s'accommoder tous les jours de ce boulot très mal perçu par les gens. Elle-même ne l'aimait pas. Mais que pouvait-elle faire ? Elle n'avait nulle part où aller. Ni famille, ni amis.

Et, malheureusement pour Lana, elle était déjà trop ensevelie pour faire demi-tour. Qui voudrait d'une fille de joie comme employée ? Ou même comme femme. Non, elle était seule. Seule à gérer ses envies de drogue qui la poussaient continuellement à ne pas arrêter ce métier. Ce job qui lui offrait autant de substance illicite qu'elle voulait, tant qu'elle avait l'argent pour le payer. Elle rigola. Comment pouvait-elle appeler ce qu'elle faisait... Un métier ? Elle avait honte d'elle-même, honte d'être tombé si bas. Mais à présent, c'était la seule façon qu'elle voyait pour lui permettre de survivre. De survivre, dans cette jungle hostile, qu'était la rue.

James et Jenny rentrèrent dans le poste de police. Il était assez petit et ne comportait que quatre bureaux placés dans chaque coin de la pièce. Un seul était vide, avec juste un ordinateur, qui était quand même assez récent. Mais vraiment, pour l'ancien flic de Denver, il fallait se réhabituer à tout. Même son lieux de travail était pathétique. Deux petites fenêtres permettaient à de minces rayons du soleil d'éclairer la pièce. Sur un mur étaient affichées des photos des différentes équipes de police qui s'était relayées durant toutes ces années. Sur les trois autres bureaux également on parvenait à distinguer des cadres photos où se trouvait sûrement la famille des employés respectifs.


Quand commencez-vous ? Se risqua enfin Jenny.


Demain, normalement. Mais il n'y a personne qui travaille aujourd'hui ?


Si ! Ils sont en patrouille. Personne n'aime rester ici ! Enfin, mise à part ça, vous n'êtes que quatre comme vous pouvez le remarquer avec le nombre de bureau.

Sans que James ne demande rien, elle se dirigea vers le premier, si enfouie de papier que l'on ne voyait plus la couleur du bois et le clavier de l'ordinateur. Derrière, sur le mur se trouvait accroché le portrait du président des États-Unis.

« Un peu de lien avec le reste du monde quand même ! » Pensa James.


Voici le bureau du patron. Nous l'appelons tous le shérif, même si en vérité, ce n'est que le maire. Quoi qu'il en soit, c'est lui qui s'occupera de vous. Il se nomme, Steve Hall.

Sans hésiter, elle alla à présent vers le deuxième bureau qui était un peu plus rangé que le précédent. Mais guère mieux quand même.


Ici, c'est Mike Crambell. Le bras droit du shérif. Pour être honnête, j'ai toujours trouvé qu'il ne servait pas à grand-chose. Mais il vaut mieux ne pas le répéter aux autres personnes du village, ils risqueraient de le prendre... Assez mal ! Votre grand-père était de mon avis pour ce côté-là !

Comme réponse, James sourit espérant que la visite allait s'écourter rapidement. Car il se sentait de plus en plus oppressé dans ce petit espace.

Jenny se déplaçait maintenant vers l'avant-dernier bureau, tout aussi encombré de paperasse que les autres.


La seule femme du village qui fait respecter la loi. Mais aussi votre future coéquipière pour demain. C'est Kimberley Scott. J'espère que vous allez bien vous entendre, toutefois il n'y a pas de raison pour que non. Je vous rassure, elle est bien plus ouverte avec les nouveaux habitants que moi !

Il avait déjà fait équipe avec une femme dans le début de sa carrière, mais cette dernière avait été mutée au bout d'un an de service à Denver. Pour une raison qu'il ignorait totalement d'ailleurs ! Mais après tout, chacun avait ses histoires et James n'était pas du genre à s'en mêler. Enfin, Jenny parvient à la dernière table.


Ici, c'est le vôtre. Votre grand-père s'y trouvait également, au même poste que vous d'ailleurs. Il faut croire que c'est de famille de venir ici ! Plaisanta Jenny qui était de plus en plus à l'aise. Enfin, vous devez savoir tout ça !

James sourit encore, essayant d'être plus aimable pour ne pas la contrarier. Une réflexion soudaine lui brouilla l'esprit. Cette jeune femme connaissait, sans aucun doute beaucoup mieux Albert que lui. Et non, il ne connaissait aucune histoire de son grand-père, ni sa ou ses femmes. Absolument rien. Et, Jenny, qui pourtant n'avait aucun lien avec sa famille, avait l'air de tout savoir sur Albert. Ce que James aurait dû connaître était dans les mains d'une inconnue.

N'avoir jamais vu son grand-père était un fait auquel il s'était habitué, mais la première fois qu'il avait entendu son nom, c'était son père qui l'avait prononcé sur son lit de mort. James avait vingt ans tout juste et son grand-père était mort depuis deux ans. Son père lui avait avoué qu'une maison l'attendait à East Town, et que le notaire se chargerait de lui donner la clef. Le jeune homme était allé la récupérer et l'avait mise dans un tiroir.

Les années défilèrent et il finit par l'oublier, ne voulant rien savoir sur cet Albert Williams. Respectant ainsi le souhait qu'avait eu son père de ne rien lui révéler. Puis, Elsa vient s'immiscer dans sa vie lorsqu'il eut 26 ans. Tout l'amener encore à penser à elle. Il était prêt à tous les sacrifices pour cette femme. Habiter à East Town était une évidence, même si c'était une ville dont ils n'avaient jamais entendu parler avant. Tout simplement pour voir et revoir ce sourire si charmeur qui l'avait fait tomber si pieds sous terre. Il savait qu'Elsa aimait la nature, les vieilles maisons et tout ce que lui détestait éperdument. Mais il se sentait capable de survivre à tout ça, si Elsa était à ses côtés. Aujourd'hui, il se retrouvait bel et bien ici. Mais sans elle.

Il ne lui avait jamais parlé de cet endroit. Il comptait lui faire la surprise lors du jour de leur anniversaire de mariage. Ils allaient fêter leurs deux ans. Il lui avait dit qu'il travaillait ce jour-là et qu'il ne rentrait qu'à 22 heures. Ainsi en attendant son retour, elle pourrait prendre soin d'elle. Il voulait vraiment que ce jour soit inoubliable pour elle, et il avait pris soin de tout préparer. Il lui avait donné rendez-vous devant son restaurant préféré à 23 heures. Il se tenait devant son ford Bronco qu'il avait décoré de la même manière que le jour de leur mariage. La clef de la maison dans la poche, il se sentait prêt dans son costume hors de prix. Prêt à vivre une vie de famille, comme il n'en avait jamais eu.

Mais les heures passèrent, et personne ne vient. Il espérait qu'elle avait eu un empêchement. Mais au fond, il savait que quelque chose s'était produit. Quelque chose qui n'allait pas lui plaire. Ce pressentiment le poussa à aller, non pas chez eux, mais chez le collègue de travail d'Elsa. Pourquoi ? Il n'en avait pas la moindre idée pour le moment, mais son cœur lui dictait d'y aller. Ou alors est-ce parce que de nombreuse fois, il avait vu cet homme tourner autour de sa femme ? Et qu'elle ne le repoussait jamais ? Peut-être est-ce encore parce maintes fois, il se retrouvait seul parce que ce collègue et sa femme partaient en voyage d'affaire ? James haïssait cet homme qui chaque jour un peu plus enlevait Elsa de ses bras...

Il déchira tous les ornements de la voiture et fonça directement. Et il trouva Elsa et son collègue, dans les bras l'un de l'autre.

Comment avait-il pu être si naïf ?

Fou de rage, il partit avant de commettre l'irréparable. Il prit ses affaires dans leur appartement au passage, et roula. Roula des heures durant. Toute sa vie défila dans sa tête.

Il appela son meilleur ami qui lui conseilla de passer chez lui. Mais il ne voulait voir personne. Et c'est ainsi qu'il arriva à East Town. Après avoir tout plaqué en une semaine. Boulot et amis.

Aujourd'hui il était complètement seul. Seul à apprendre peu à peu des éléments sur son grand-père, que son paternel s'était donné tant de mal à dissimuler. Qui sait ce que l'avenir lui réserve ? Maintenant, James était un parfait exemple d'incertitude.

Il rapporta, difficilement, son attention sur Jenny qui arborait à présent, un sourire qui égayait son visage. Comment avait-elle pu passer de la jeune femme qui osait à peine le regarder, à maintenant celle qui essayait de plaisanter avec lui ? James se dit que c'était parce qu'il devait lui rappeler son grand-père. Mais après tout, il n'avait pas envie de se poser plus de questions. Son passé en était une à elle toute seule dont il ne trouverait probablement jamais de réponse.

La jeune femme désigna de la main une porte et lui fit signe de rentrer. Il s'exécuta et aperçut, quatre vestiaires alignés sur le mur d'en face. James réalisa que cette pièce était pratiquement aussi grande que celle des bureaux. Soit, vraiment petite.


Votre casier est le premier à droite. Nous avons laissé les affaires d'Albert, enfin de Mr Williams.


Appelez le Albert si vous voulez, ça ne me dérange pas, rassura James.


Très bien. Il détestait qu'ont l'appelle M.Williams ! Enfin bref vous le savez aussi bien que moi. Donc, il y a toutes ses affaires dedans. Vous en faites ce que vous voulez ! Nous n'avons pas osé y toucher.


Et celles sur son bureau ?


Il n'y avait rien de plus que ce que vous avez vu.


Pas de photo ou d'objet personnel ?


Non, seulement celle dans son casier. Il n'aimait pas exposer sa vie et par conséquent il gardait tout chez lui !

« Au moins ça ira plus vite pour nettoyer si tout est dans un coin. » Cogita James.

Il ne se sentit pas honteux d'avoir des pensées de ce genre, car après tout, grand-père ou non, il était un parfait inconnu à ses yeux. Et Jenny le lui démontrait en permanence, rappelant les goûts et habitudes de ce dernier que Williams ne connaissait pas.

Ils revirent enfin dans la salle des bureaux. Et James s’attardât à demander s'il y avait des cellules. Jenny répondit que oui, une seule. Mais que jusque-là, personne n'avait passé un séjour dedans.

Enfin, après l'avoir remercié de la manière la plus chaleureuse possible, Williams, partit acheter des draps et différents ustensiles dont il aurait besoin pour les mois ou années à venir. Et, comme lui avait dit Charles Kylan, les habitants le dévisageaient étonné de voir cette nouvelle tête qui ressemblait fortement à celle d'Albert. Enfin, il rentra chez lui, son paquetage dans le coffre. Il mit encore un certain temps pour finir de tout installer et nettoyer. Mais alors que le soleil commençait à se coucher, il s'attarda à terminer la cuisine, car de nature maniaque il ne pouvait rester dans la saleté. Et derrière de nombreuses boîtes de conserve que son grand-père gardait, il dénicha une bouteille de Jack Daniel's.

« On a quelques points communs finalement. » Se mit à penser James en la sortant.

Il lut l'étiquette avec une grande attention comme si c'était la cinquième merveille du monde. Alors qu'il la connaissait par cœur. Le café était devenu sa boisson favorite, mais il se mentait à lui-même. L'alcool, l'était décidément bien plus. Depuis quand n'avait-il pas touché une seule goutte de son vieux démon ? Depuis qu'il avait rencontré Elsa. Et à quoi bon avoir de la volonté quand la vie vous tourne le dos ?

Il ouvrit la bouteille, sortit un verre qu'il avait lavé. Puis, il s'installa dans un des fauteuils qu'il tourna face à la fenêtre et commença à boire une rasade de Whisky. Cette douce sensation de chaud dans la gorge. Comment avait-il fait pour tenir sans ça ?

Tout ça pour cette femme qui s'était ouvertement foutu de lui. Décidément, il était convaincus qu'il ne parviendrait jamais à sa vie qu'il avait tant de fois rêvé. Si Elsa l'avait trompé, alors pourquoi pas une autre ? Il en avait assez des femmes. De cette femme. Il enchaînait les verres au file de ses pensées.

« Regarde ce que la vie à décidé pour toi. Finir en alcoolique dans cette baraque. » Songea James en buvant une gorgée.

Il devait être aux alentours des cinq heures du matin quand James entendit que l'on sonnait à la porte. Vacillant à moitié, il se releva de son siège. Il avait bu une bonne partie de la bouteille et un mal de tête horrible l'empêchait de remettre ses idées en place. La douleur frappait sans arrêt. Il avait oublié que son alcool si précieux était également son pire ennemi le lendemain. Il parvient enfin à la porte d'entrée. A moitié ensuqué par la fatigue et le Whisky, il tourna la clef et ouvrit. Une bouffé d'air glacial se jeta directement sur lui. Comment pouvait-il faire si froid, même si c'était la nuit, alors que l'on se trouvait en plein mois de juillet ?

Il regardait les alentours. Le jeux idiot des adolescents. On sonne à la porte et on part en courant. Mais à cinq heures du matin, dans cet endroit désert... Après tout, lui et son ami en avait fait des bien pire, alors pourquoi pas ?

Trop mal en point pour se mettre en colère de toute façon, il allait refermer la porte quand ses yeux tombèrent sur une enveloppe. Il s'accroupit en essayant de ne pas tomber, puis s'empara de cette dernière. Il referma la porte par la suite.

Complètement mortifié de froid, il s'avachit dans le canapé, observant les moindres détails de l'enveloppe. Le seul problème, c'est qu'il n'y avait rien dessus. Ni adresse... Ni rien du tout. A moins que sa vue, encore brouillée par l'alcool, ne lui joue des tours ? Il s'en fichait. Ce n'était qu'une blague de gosse. Il ouvrit donc la pochette en papier et en sortit une lettre pliée en trois. Et sur la feuille A4 blanche, se trouvait quelques mots tapés à l'ordinateur en italique.

''Demain, c'est ton anniversaire,

Et en compagnie d'un verre,

Tu n'auras que pensée,

Pour celle qui t'as oubliée,

Mais surtout,

Ne retombe pas dans tes travers,

Sinon tu finiras comme elle''.

Un grand merci à Beatrix qui sans son aide, mon histoire serait remplit de fautes ^^"

Voilà, voilà, en espérant que ça vous a plu !

Je vais vous posez une petite question, pour vous quel acteur incarnerait le mieux James, Jenny & Charles ?

Pour moi: James => Jamie Fox,

Jenny => Je pensais Emily Osment mais elle fait trop jeune :/ Peut-être alors Scarlette Johansson ?

Charles => Paul Newman peut-être ?

Et vous ? Vous pensez qui ? ^^


Texte publié par Shadows, 3 août 2013 à 19h22
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