La pluie bat le pays avec la rage du désespoir cette nuit-là. Je me souviens de ces heures sombres que ma bien-aimée patrie a dû subir. C'était il y a des années, mais les Hommes n'oublient rien de ce qui les a blessé. Ils sont de ces animaux qui se souviennent avec ardeur, et de ceux également qui cherchent la vengeance à tout prix. Erreur stupide que l'humanité pourtant refait encore et encore, malgré les siècles, malgré les miracles, malgré les défaites, malgré les guerres et les morts. Vengeance contre quoi donc ? La nature ? Cette Mère qui s'offrait à nous corps et âme afin de nous nourrir et de nous assurer une belle vie ?
Mon écœurement n'avait pas cessé d'augmenter à mesure que les mois s'égrainaient. Cette idée qui avait germé dans leurs esprits leur donnait l'allure de fous qui s'en allaient au combat sans rien connaître de la vie ni même de la mort. Du haut de mon manoir, sous cette pluie battante, je les avais vu partir. Ce gamin n'avait même jamais tenu une épée dans ses mains et il avait pourtant mis pied à l'étrier pour se rendre sur un champ de bataille duquel il ne reviendrait jamais. Car, Dame Raphaël protégez-moi de cela, on ne vainc pas un Saint. Encore moins lorsqu'il est couvert d'écailles et crache l'Enfer.
Dans un bruit sourd, la main de la demoiselle à peine arrondie par l'adolescence s'écarta pour laisser s'enfuir le manuscrit protégé de cuir bouilli. L'ouvrage s'écrasa contre le bois détrempé et une gerbe de terre le recouvrit presque immédiatement. Une poigne tira le petit être en arrière et le plaqua contre un torse puissant. Des sanglots résonnèrent aux oreilles de l'innocente ingénue qui, elle, ne pleurait pas. On le lui reprochera d'ailleurs par la suite.
« Ma petite, quelle désolation, un tel manque de respect. C'était pourtant bien ta mère, là, à se faire enterrer. »
« Cruelle enfant, n'as-tu donc point de cœur à pleurer celle qui t'a donné cette vie que tu sembles mépriser ? »
Cependant, nul mépris, nulle cruauté dans l'esprit de la fillette d'à peine dix ans ce jour-là. Juste une immense tristesse à lui broyer le cœur et les entrailles si violemment qu'elle en avait par la suite vomi son dîner pendant trois jours. Mais un sourire avait eu le malheur de naître sur ses délicates lèvres, roses comme un bouton de fleur encore endormi. C'était sa mère qui le lui avait dit.
« Mon enfant, tu es encore un bouton fermé, mais tu vas bientôt t'éveiller à la vie, et tu la verras si lumineuse qu'elle t'éblouira. »
Sa mère, sa douce mère, qui lui avait toujours dit de ne jamais pleurer, que ses larmes ne feraient que nourrir la terre qui, déjà, regorgeait d'eau et n'avait pas besoin de plus. Alors, dans un ultime acte d'amour, elle avait eu la maladresse d'esquisser un sourire à la tombe ouverte devant elle.
Par la suite, celle qui avait été nommé Ariane, issue de la famille de marchands Kendrick qui vivaient près de la Cordillère des Vents, grandit dans le manoir familial entourée de son père, sa tante, son oncle implacable et ses six cousins, tous des garçons plus âgés qu'elle et qui prenaient un malin plaisir à faire d'elle leur bouc émissaire. Elle ne se sentait pas aimée chez elle depuis la disparition de sa mère, sauf dans les bras de son paternel qu'elle ne pouvait cependant pas beaucoup voir à cause de son travail. Elle dérangeait sa tante et son oncle en tant qu'héritière du chef de famille. Elle le savait.
Pour fuir l'ambiance lourde des murs de pierre et également la visite régulière de beau monde de la capitale – la famille Kendrick, malgré ses revenus moyens, était très reconnue dans le pays pour avoir une bibliothèque extrêmement fournie et très enviée, elle avait donc une richesse intellectuelle affolante – la petite s'enfuyait dans les montagnes en empruntant la monture de son père. Père qui tomba malade de chagrin à ses onze ans et ne sortit par la suite plus du manoir que pour quelques promenades avec sa sœur. La petite, fille unique, trouvait son bonheur dans l'exploration de cette partie de son pays.
Avec les années, l'enfant constata que son corps changeait. Fillette de la montagne, elle se retrouva transformée en une jeune femme mal dans sa peau. Sa poitrine la dérangeait, elle s’est donc mise à la bander pour la soutenir et éviter de perdre l'équilibre sur les chemins les plus escarpés. Sa taille et ses hanches étroites n'étaient plus taillées pour les habits d'homme qu'elle aimait pourtant porter. Elle jeta donc son dévolu vers une série de jupes confortables, de bottes solides, de hauts serrés afin d'éviter tout accrochage aux rochers aiguisés et de hautes chaussettes doublées de mitaines pour ne pas se blesser les genoux et les mains.
Cependant, ses escapades, acceptées par sa famille un peu par obligation, s'accentuèrent lorsque son père, âgé de cinquante-trois ans, décéda un soir d'hiver d'une attaque d'une créature inconnue. Revenu en urgence au manoir avec l'aide de trois de ses neveux, l'homme expira dans la nuit sans avoir revu le visage de sa fille, que personne n'avait décidé de réveiller. Sombres pensées que furent celles de sa tante et de son oncle, lui interdisant de dire adieu à la dernière personne qui l'aimait réellement. Elle n'apprit qu'au matin la terrible nouvelle. À l'enterrement, encore une fois, elle contrôla son chagrin pour accorder un sourire à la tombe, plantée à côté de celle de sa mère. De retour au manoir, elle se fit réprimander par son oncle qui trouva encore une fois son attitude purement inadmissible.
« Ariane, quelle enfant ingrate tu fais, à te réjouir de la disparition de ton pauvre père. »
Ce qu'il jouait mal la comédie. La jeune jouvencelle savait parfaitement que son oncle, crapule de dernière catégorie, n'avait rêvé que de ce jour pour s'emparer du commerce fleurissant de son frère. Elle ne lui répondit rien, se contenta de le gifler avec force avant d'aller s'enfermer dans sa chambre tout le reste de la journée. Son oncle tenta bien de la déloger, allant jusqu'à forcer sa porte, mais sous son regard orageux, il se recula, déglutissant même. L'adolescente de quinze ans ne saisit pas la portée de cette peur et elle ne la saisira que trois ans plus tard, en comprenant que sa mère n'avait pas été seulement une femme au foyer mais une adoratrice de la Mère Nature et une puissante convocatrice. Hors, son oncle avait en horreur deux choses : la pauvreté et le surnaturel.
L'ingénue resta enfermée dans sa chambre durant de longues heures. Heures pendant lesquelles en s'habilla, prépara quelques affaires et s'apprêta à partir dans la montagne pour quelques jours. S'étant toujours sentie très proche de la nature, ayant toujours été d'une patience et d'une bienveillance d'ange envers chaque animal, chaque être vivant, elle ne pouvait se ressourcer qu'en montagne, loin de tout humain. Surtout maintenant que son père n'était plus parmi eux. Sortant de sa chambre au lendemain de l'enterrement, au petit matin, elle entendit quatre de ses cousins discuter de l'accident mortel de mon géniteur.
Visiblement, une créature que l'on nommerait « dragon » était responsable de cela, et les quatre hommes complotaient sa traque. Sous une colère froide qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant, la jeune femme s'en alla prendre l'arc de son défunt père dans son bureau et monta en selle, partant en une vengeresse croisade pour trouver l'animal responsable de son malheur. C'était la première fois qu'elle se sentait aussi enragée envers la Mère Nature. Cependant, en mettant un museau sur l'assassin de la seule famille qui lui restait de proche, elle avait pris connaissance de la pire chose en elle : elle aussi, elle était humaine. Avec ses forces et ses faiblesses.
Elle traqua la bête sans relâche tout le long de la journée. Elle avait toujours su qu'elle était de santé plutôt fragile, d'où le fait qu'elle avait appris très tôt à monter à cheval. Mais là où les traces de l'être inconnu la menaient, sa monture ne pouvait la porter. Les chemin se trouvaient être trop sinueux, trop étroits et dangereux pour un cheval tel que celui de son père. Les pas de l'imposante créature la menèrent loin dans les montagnes. Elle dû se reposer à de nombreuses reprises durant son ascension, rapidement à bout de force. Elle finit par arriver dans un petit creux, en contre-bas de sa position, sans doute le fruit du vent froid. Elle banda son arc de suite.
Sous son regard d'acier, les écailles bleutés se fondaient presque sous le blanc de la neige glacée. Elle retint son souffle afin de ne pas trembler, d'être la plus précise possible, bien qu'elle n'ait jamais excellé dans l'art des armes. Elle tira, mais sous un soubresaut, la flèche se planta à quelques centimètres de la patte de l'être qui sursauta et la regarda. Son sang se glaça et elle recula, le cœur battant la chamade. L'angoisse au ventre, elle et la créature se fixèrent en chien de faïence pendant de longues minutes avant que cette dernière ne se recouche convenablement. Un filet de sang roula de dessous son aile et la jeune femme repéra une blessure profonde à son flan. Son père ? C'était une blessure causée par une arme puissante et contondante, pas par une flèche. Elle banda de nouveau son arc, mais quelque chose l'empêcha de tirer. L'animal léchait sa blessure et gémissait. Depuis son enfance, grâce à son lien avec les animaux, la demoiselle avait toujours su avec plus ou moins de précision leurs intentions. Et là, devant ses yeux, la gigantesque bête souffrait de cette plaie béante.
Une seule personne de son entourage avait pu lui faire, son cousin le plus jeune et sans doute le pire des hommes de tout Gaïa. Il lui fut impossible de décocher le projectile qui pourtant aurait dû être fatal. Le cœur serré, elle baissa son arme et ne fit que regarder ce magnifique animal. C'était donc cela, ce que sa mère appelait « dragon » dans son journal. Bien entendu, la jouvencelle en avait déjà vu, des dessins, des gravures, des représentations diverses et variées, mais jamais en face d'elle. Portant la main à sa sacoche en cuir, elle en sortit ses restes de repas, à savoir un peu de fromage, de viande séchée et de pain légèrement rassi, et jeta le tout dans la neige en contre-bas. Si le Seigneur le voulait, il pourrait ramper jusqu'au repas et se nourrir pour survivre.
Sans rien dire à personne, l'ingénue rentra et ne bougea pas du manoir durant de longs jours, sans cesser de penser au dragon bleu. Elle se décida à repartir à sa recherche avec un énorme jambon caché dans sa sacoche en cuir, espérant le retrouver dans la montagne, et en vie. Le périple fut de nouveau long, mais en arrivant, elle fut surprise de voir le dragon couché, respirant toujours, presque entièrement recouvert de neige. Sans se faire voir, elle déposa la nourriture et s'en alla. Son manège dura et dura, encore et encore, durant une année entière. Jamais elle ne restait, elle ne faisait que donner de la viande à ce pauvre être. Elle finit par se demander s'il mangeait réellement. Il était toujours aussi maigre qu'avant, voire même plus.
Une journée d'hiver, elle se décida donc à rester, dissimulée derrière un gros rocher. Elle vit l'animal se lever lourdement. Elle put constater que sa blessure s'était infectée. Des mouches tournaient autour de la plaie aux allures morbides. Des lambeaux de chaire putréfiée pendaient misérablement sur son ventre. Ravalant son haut-le-cœur, l'adolescente de désormais seize ans suivit le dragon des yeux. Il s'empara du morceau de carcasse et retourna s'asseoir en le gardant contre son ventre.
C'est alors que sortit d'une petite grotte un être qu'elle ne pensait pas voir : un bébé dragon, aux magnifiques écailles émeraudes. Comme les yeux de sa tendre mère. D'un pas maladroit, la jeune créature se dirigea en couinant vers la viande qu'elle se mit à dévorer. Le dragon bleu était donc une femelle. Et sans doute en mal de nourriture l'année dernière pour assurer la survie de sa portée, elle avait attaqué les cavaliers et tué son père. Le cœur de la jeune femme se serra douloureusement. Dans son état, elle ne pourrait pas rester en vie encore bien longtemps. C'était déjà un miracle qu'elle ait pu tenir une année.
Elle décida donc de l'aider. Elle lut des tas d'ouvrages sur les soins aux animaux – sa mère en avait une collection. Mais ce qui lui fut le plus compliqué fut l'apprivoisement des deux créatures. Tous les quatre jours, elle leur apportait désormais une carcasse entière, les laissant la voir volontairement. Son temps s'écoula par la suite non plus en jours, ni en semaines, mais en années. D'abord agressive et méfiante, la mère avait refusé de la laissé approcher. Elle avait une constitution de tous les diables pour survivre si longtemps à une infection.
La jeune demoiselle était restée immobile, à une dizaine de mètres des deux créatures, à les regarder manger. Une manière pour elle de signifier qu'elle ne leur voulait aucun mal. Ce fut le bébé qui le premier, au bout de six mois, commença à aller vers elle. Elle lui toucha le museau au bout de sept. Effleura son aile au bout de huit, très légèrement. D'ailleurs, la créature prit peur et s'écarta vivement d'elle. Sans doute était-ce trop tôt.
Lorsque l'hiver revint, le bébé se tourna de nouveau vers elle et cracha même ses premières flammes. Dans cet endroit, l'ingénue se sentait chez elle, plus que jamais, alors que son oncle avait décidé de la marier à son cousin le plus jeune. L'année se termina sous une caresse accordée à la mère, qui se laissa, durant l'année suivante, soigner convenablement. La situation fut compliquée. La demoiselle devait couper des bouts de chair et recoudre par la suite, ce qui lui prit deux jours entiers, alors que la créature grondait et la menaçait à chaque nouvelle douleur. Mais elle prit son temps. Elle la rassura. Elle leur avait toujours beaucoup parlé, une manière pour elle de gagner leur confiance. Elle leur racontait des pans de sa vie, leur parlait énormément de sa mère, qui aurait tant aimé les voir. Elle avait même cru les entendre grogner d'amusement lorsqu'elle leur avait conté la chute de cheval de son oncle.
Le temps passa. Alors que ses dix-neuf ans approchaient, Ariane avait gagné la confiance et même le cœur des deux dragons. Elle ne leur avait pas donné de nom. Elle ne voulait pas. C'était « La Grande » pour la mère et « Petit » pour le bébé. Un jour d'été, alors que le soleil brillait haut dans le ciel, la jeune femme rangeait ses affaires. La Grande se leva et la poussa légèrement du museau. Alors s'engagea un jeu de poursuite avec Petit. Les mois s'égrainèrent et Ariane, le jour de ses dix-neuf ans, se demanda s'il lui serait possible de monter cette sublime créature.
Ce fut à l'approche de ses vingt ans que la vie de l'ingénue bascula. Une nuit, elle fut réveillée par de fortes voix et des gémissements qu'elle aurait reconnus entre mille. Dans le grand hall du manoir, elle fut prise d'horreur en voyant ses cousins, aidés de quelques domestiques, en train de traîner Petit, attaché, se débattant comme un beau diable. Elle courut et se jeta sur son oncle pour lui frapper le torse de ses petits poings. Elle explosa en sanglots lorsqu'il refusa d'écouter ses suppliques et la regarda d'un air glacé.
« C'est pour ton geste envers moi. Personne ne lève la main sur moi, petite putain. »
La peur s'empara d'elle. S'ils avaient trouvé Petit, alors La Grande était certainement en danger. Montant rapidement en selle, la jeune femme, sans se changer, prit le chemin de la montagne. Mais elle croisa en chemin l'imposante créature qui se dirigeait vers le manoir en hurlant de douleur et de colère, battant le ciel de ses ailes menaçantes. La demoiselle fit donc demi-tour et arriva avant le dragon, tentant de le stopper. Mais elle se fit bousculer avec hargne et la bête attaqua le manoir de ses crocs, de ses griffes et de ses flammes.
Ses cousins et son oncle sortirent, en armes, et la jeune femme ne put rien faire. Elle resta là, impuissante, à voir sa famille se faire massacrer par un dragon en furie. Pourtant assez petite, La Grande fit preuve d'une rage que la jouvencelle ressentie jusque dans ses tripes. Dans un excès de peur, elle courut dans sa chambre faire ses affaires qu'elle enfila dans deux grandes besaces en cuir. Puis elle alla libérer les chevaux de l'écurie et tous coururent en direction de Hécate, excepté celui de son père qui hésita. Elle le repoussa, le cœur au bord des lèvres, et le bel étalon secoua sa tête imposante avant de partir lui aussi. Puis, passant par le hall dans l'espoir de délivrer Petit, elle tomba sur son corps, empalé de pointes, de lances et de hallebardes. Il avait été purement et simplement massacré. Sa tête avait été tranchée, ses pattes presque coupées sous de violents coups de lames et ses yeux crevés.
Derrière elle, les portes s'ouvrirent et elle entendit un hurlement déchirant. Elle se recula pour laisser La Grande s'approcher du corps inerte de sa seule progéniture. Elle se coucha et posa son museau contre ce petit flanc ensanglanté. Elle se mit à pleurer. La demoiselle tomba à genoux sur les pierres dures et fit de même. La folie s'était cette nuit emparée du manoir et avait menée tout le monde à la mort. En plein désarrois, la douce demoiselle ne redressa la tête qu'en entendant un bruissement. La Grande s'était remise debout – au bout de combien de temps, personne n'aurait pu le dire – et avait étendu ses immenses ailes. Elle hurla de nouveau et les flammes de l'Enfer déchirèrent les tapisseries et se mirent à dévorer le hall. Puis elle se tourna vers la jeune femme et l'aida, de son museau, à se mettre debout.
Dans la nuit, alors que le ciel de Galgados était illuminé d'une étrange lueur dont la cause serait comprise par ses habitants seulement au matin, La Grande l'emporta. Elle emporta sur son dos Ariane, anciennement Kendrick, qui serait désormais, depuis ce jour et à jamais, Ariane la Paria, Ariane sème-les-flammes. Ariane, celle qui a fait brûlé vive toute une famille. De ces personnes que l'on connaît de réputation dans chaque capitale, et de celles dont on se méfie, que l'on chasse ou à laquelle en vend à contre cœur. Alors que cette personne, au fond, n'avait juste cherché qu'à aider la Nature. Une quête dont elle se sentait plus que jamais investie et pour laquelle elle donnerait sa vie. Dans un pays, elle savait que quelqu'un chose l'attendait. Ou quelqu'un. Une entité supérieure ou un parchemin, quelque chose qui lui dirait qu'elle n'aurait pas vécu pour rien. Que sa tâche en tant qu'humaine n'avait jamais été de semer la mort mais de semer la vie.
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