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Clifford 1985 (24 ans)

Lorsque j’arrive devant la porte, Florence sort. Elle n’a sûrement pas envie qu’on la voit en ma compagnie, ce que je peux comprendre. Au moins, son problème est réglé.

– C’est bon, la batterie est changée et la voiture démarre normalement.

Face à moi, la jeune femme hoche la tête. Pour me regarder, elle est obligée de lever les yeux.

– J’ai récupéré l’ancienne pour que vous n’ayez pas à l’emmener à la déchetterie.

Je lui tends ses clés qu’elle prend d’un air pensif.

– Si jamais vous avez un autre problème avec votre véhicule, vous pourrez venir me trouver. Je ne promets pas de réussir à le régler, mais j’essaierai.

Un pas en arrière, et je me prépare à tourner les talons.

– Combien est-ce que je vous dois ?

– Laissez, c’est pour moi.

Bouche ouverte, elle me fixe.

– Mais non, c’est impossible. Je ne peux pas vous laisser payer !

– Ne vous en faites pas. Ça ne me pose pas de problème. Disons que je connais des personnes…

Étonnée, elle fronce les sourcils.

– Vous ne l’avez pas payé ?

D’un petit hochement de tête, je lui fais comprendre que c’est le cas. C’est un mensonge, mais je viens d’avoir l’argent d’un contrat et même si j’en ai laissé une bonne partie à Francis, ce qui est normal parce que je loge chez lui, j’en ai bien assez pour moi.

– Merci ! Merci sincèrement.

Elle me sourit.

– Ce n’est rien. À bientôt.

Sa réponse met un peu de temps à me parvenir. Sa voix tremble et je la sens émue. Malgré tout, cela ne me fait pas plaisir. J’ai l’impression d’être faux. Est-ce que j’ai fait ce geste dans le seul but de me donner bonne conscience ? Une façon de me racheter de mes mauvaises actions passées ?

Je pense trop.

Je monte dans la voiture et mets le contact. Je ferais mieux de réfléchir à des choses simples comme le repas que je vais préparer pour ce midi. Il faudrait que ce soit quelque chose de rapide. Peut-être une omelette avec de la salade. Pour ce soir, je prévois de m’attaquer à la quiche comme ça, on pourra finir la laitue.