Clifford 1985 (24 ans)
Ma batterie récupérée, je la charge dans le coffre. J’ai noté mentalement la marque de la voiture lorsque j’ai ouvert le moteur. Ainsi, je n’ai eu aucun problème pour faire mon choix.
Maintenant, il me reste à faire les courses en vitesse. Comme je vais encore être en vadrouille ce matin, je ne pourrais pas prendre de surgelés. Dans ma tête, je passe en revue les différentes recettes que je connais. Qu’est-ce que je pourrais faire de bon à manger ? Peut-être qu’en entrant dans le magasin, j’aurais une idée subite.
Une pièce de dix francs dans le caddie et me voilà parti. Après un rapide coup d’eau aux promotions, je récupère du shampoing et du gel douche. Connaissant Francis, il s’est sûrement servi chez moi pendant que j’étais absent. Ensuite, je me dirige au rayon frais. Les légumes auront peut-être le don de m’inspirer.
Les poireaux sont beaux. Je pourrais peut-être faire une quiche au thon avec. Je trouve quelques autres recettes, et je remplis le chariot sans y penser. Au moins, on va bien manger. Peut-être que je devrais acheter un livre de cuisine pour varier mes idées. Je regarderai à la fin de mes courses.
Le rayon où je passe le plus de temps, c’est celui des romans. Je déteste lorsque la couverture d’un ouvrage change. Impossible de me souvenir si je l’ai lu ou non, sans lire la quatrième de couverture. Heureusement qu’elle existe. J’empile quelques bouquins dans le caddie, en plus je récupère « la cuisine exotique ». Il va me falloir des épices pour faire les plats. Pas trop de piments pour ne pas faire râler Francis.
J’occuperais de ça plus tard. Une fois à la maison, je regarderai les ingrédients nécessaires afin de faire mon choix. J’ignore combien de temps je vais rester dans le coin. Ça peut-être un mois comme un jour…
Après avoir payé et rangé mes achats dans des sacs, je m’en retourne à la voiture. Voici le moment d’aller faire un tour dans les villages environnants. Au moins, je verrais du paysage.
Le véhicule file vers la nationale. Un moyen de contourner la ville en vitesse. J’avise la bonne sortie et remonte en direction du rond-point. Ensuite, je prends la route bordée d’arbre. Des deux côtés, des champs à perte de vue. On ne peut pas ignorer que je vis dans une région rurale. Une petite ville dans un coin paumé, le synonyme de tranquillité pour Francis. C’est ce qu’il répète à l’occasion.
Malgré tout, je crois savoir la raison de sa présence en ces lieux. Une belle femme qu’il passe son temps à aller observer de loin. Une bien étrange passion. Il ne lui parle jamais, mais je suis certain qu’il la connaît mieux qu’il ne veut bien l’avouer. En vérité, je pense que lui aussi avait des soucis à concilier vie personnelle et vie professionnelle. Moi, j’ai renoncé avant de commencer.
La voiture entre dans le village. Je cherche le restaurant. Pour le moment, j’ai juste vu une école. Ma route se poursuit jusqu’au fameux croisement. Je prends vers la gauche et tente de trouver le pont. Il est plus petit que ceux à quoi je m’attendais. Cependant, l’endroit est bien entretenu avec des espaces verts au centre de la cour et une fontaine à l’entrée. L’eau se déverse sur un rocher avant de tomber dans un bassin aménagé comme une mare. Je gare ma voiture là où je trouve de la place. Derrière le bâtiment, il y a un vaste parc où des grands arbres poussent en toute quiétude. L’endroit doit être agréable pour déjeuner en été.
Après avoir claqué la portière, je me dirige vers l’accueil. J’y entre. Une femme d’une quarantaine d’années me salue alors que je frotte mes bottes sur le paillasson.
– Bonjour monsieur. Puis-je vous aider ?
Je hoche la tête.
– Bonjour, je viens voir Florence pour changer…
Avant que je ne puisse terminer, ma voisine arrive à toute allure.
– Monsieur Délos, je suis là.
– J’ai votre batterie dans votre voiture. Si vous pouviez m’ouvrir, je vais m’occuper de ça, au plus vite.
Elle se précipite sur son sac et en tire ses clés de voiture.
– Je reviens, déclara-t-elle avant de m’ouvrir le chemin.
En silence, je la suis. Si je garde bouche close, c’est que je ne vois pas vraiment quoi dire. Après tout, nous ne nous connaissons pas. Florence met la clé dans la serrure avant de tourner pour déverrouiller les portières. À nouveau, j’ouvre le capot. Par chance, il ne pleut pas. Ma voisine frissonne. Il faut dire qu’elle n’a pas pris son manteau pour aller plus vite.
– Vous pouvez rentrer si vous voulez. Quand j’aurais terminé l’installation, je viendrais vous prévenir.
– D’accord.
De la reconnaissance est visible sur son visage. Non seulement, elle ne prendra pas froid, mais en plus elle ne loupera pas de temps de travail. Après un dernier regard, elle s’en retourne vers l’accueil. Pendant ce temps-là, je rejoins ma voiture. Une dizaine de minutes me suffira pour faire le changement de batterie.
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