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Florence 1985 (28 ans)

J’avoue que quand j’ai vu cet homme pour la première fois, j’ai eu peur. C’était un réflexe complément idiot. Surtout lorsqu’il s’est présenté comme mon voisin. Je viens d’emménager et je ne connais pas encore bien le quartier et ses habitants. C’était bien ma chance de tomber en panne aujourd’hui.

Cet homme doit m’avoir vu par la fenêtre et a décidé de venir me donner un coup de main. En plus, il est mécanicien. Ça n’a rien de bizarre. Seulement… Je ne sais pas… Son regard est si noir qu’il en a quelque chose d’effrayant. Au bout de quelques minutes de discussion, j’ai compris que je ne risquais rien. Il me paraît même très serviable. Sauf que je ne parviens pas à me départir d’une mauvaise impression.

Enfin au moins, ma voiture remarche et je vais pouvoir aller travailler. Pour le reste, je verrais ensuite. Mon véhicule entre dans le village avec un quart d’heure de retard. J’espère que la réunion n’aura pas encore commencé et qu’ils auront juste pris leur café.

À la hâte, je passe les portes de l’ancien château pour aller garer mon véhicule sur le côté gauche : le parking des employés. Mon sac sur l’épaule, je referme la voiture après avoir fait attention à éteindre les phares. Mes talons claquent sur le sol alors que je me dirige vers l’accueil.

Denise lève les yeux vers moi. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres.

– Alors on est en retard dès le lundi matin ?

– J’ai eu un problème de batterie avec ma voiture.

En vitesse, je pose mon sac sur le bureau, avant de quitter mon manteau. Mes mains récupèrent le nécessaire pour prendre des notes, ainsi que les dossiers concernés.

– Ne t’en fais pas, Annie les fait patienter. Elle est douée pour ça.

Malgré l’excuse, je me presse pour monter l’escalier très raide qui mène à la salle de réunion.