Clifford 1995 (34 ans)
Quand je sors des toilettes, Mo est postée devant la cuisinière. Sans un mot, elle surveille la casserole sur le feu. Je m’arrête pour la regarder. Qu’est-ce qu’elle est belle ! À chaque fois, je ne peux m’empêcher de me demander ce qu’elle fout avec un homme comme moi. Elle pourrait en avoir des plus beaux, des plus riches…
Elle se retourne vers moi. Son sourire est éclatant alors même que je sais qu’elle est triste.
– Le repas sera près dans dix minutes.
– Mo, laisse tomber et va te recoucher. Je me débrouillerai. J’en suis capable.
Tout en disant ces mots, je savonne mes mains avant de les rincer rapidement sous l’eau claire.
– Je sais. Mais j’ai envie de m’occuper de toi.
– Tu n’es pas à mon service.
Alors elle se retourne, se met sur la pointe des pieds et m’embrasse tendrement la joue.
– J’ai envie de le faire, gros bêta.
Ma main se passe autour de ses hanches. Sans attendre, elle se blottit contre moi. Je reste là, sans bouger. Malgré toutes mes mauvaises pensées, je me sens bien avec elle. Sans un mot, elle reprend sa tâche. Mes yeux ne peuvent s’empêcher de la détailler alors qu’elle tourne le riz dans la casserole. Ses épaules musclées, sa taille fine, son ventre légèrement rebondi… C’est ce qui retient mon attention. Jusque-là, je ne l’avais jamais vraiment remarqué. Là, ça me saute à la figure. Elle est enceinte. C’est visible. L’envie de poser ma paume dessus me prend. Je ne percevrais rien. C’est beaucoup trop tôt. Demain, il sera trop tard.
Le présent me rappelle à lui alors que Mo égoutte le riz. Étrangement, en sentant l’odeur mon estomac s’éveille.
– Tu veux un bol ou une assiette ?
– N’importe.
Nous finissons tous les deux avec un bol dont s’échappe de la vapeur devant nous. La faim nous rattrape. Le repas est frugal, mais nous mangeons avec envie, l’un contre l’autre. À nouveau, la complicité nous unit. Je sais très bien que je ne retrouverais jamais une relation comme celle que nous partageons. Peu importe son âge, c’est Mo et personne d’autre.
Après avoir terminé notre repas, nous retournons nous allonger. Son dos se colle à mon torse malgré la chaleur. Dans le noir, je la prends dans mes bras. Lentement, je caresse son omoplate. Il faut que je la rassure. J’ai vraiment envie de le faire. De lui dire que tout ira bien. Mes lèvres se posent sur son épaule que je couvre de baisers.
– On devrait dormir. Tu travailles demain.
Contrairement à ce qu’elle pense, je désire juste la câliner. Elle est tellement importante pour moi.
– Tu as raison. Bonne nuit, mon ange.
Mo se retourne pour presser sa bouche contre la mienne. Sa main passe dans mes boucles, tout en faisant attention. Elle prend bien soin de ne jamais toucher l’arrière de mon crâne, là où se trouve ma cicatrice. Je n’ai eu besoin de lui dire qu’une seule fois pour qu’ensuite, elle prenne garde.
Notre baiser est long et tendre. Mon cœur bat la chamade alors que je ressens tout l’amour que mon ange m’offre. Jamais je n’aurais cru que quelqu’un puisse m’aimer autant. Longtemps, j’ai pensé que je ne le méritais pas. Que je méritais les miettes d’affections que je recevais. Celle qui a bouleversé mon univers, c’est Mo. C’est aussi pour cela qu’elle est et restera la seule femme de ma vie.
Enlacés l’un contre l’autre, nous nous endormons. J’ai pris l’habitude de la serrer contre moi pour la rassurer. Ce soir ne déroge pas à la règle. Sauf que cette fois-ci, c’est moi qui ai besoin d’elle pour me sentir bien.
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