Les étoiles s’éteignaient une à une dans le ciel, une à une s’éteignaient les étoiles dans le ciel et c’étaient des yeux qui se fermaient. Lentement, une à une, les étoiles s’éclipsaient, semblables à autant de bougies que l’on soufflerait. Et bientôt, il s’endormirait et ne se réveillerait jamais. Il ne serait pas mort, seulement il ne s’éveillerait plus, ni pour rien ni pour personne. Il était seulement à bout et ne désirait qu’une chose : trouver la paix. Pendant ce temps, des mondes entiers mourraient, enveloppés dans des cocons glacés et enténébrés. Cependant, de cela, il s’en moquait, car il savait que de ses rêves jailliraient de nouveaux univers, de nouveaux mondes, où tout se rejouerait. Lui-même renaîtrait et, à la fin, rêverait, encore et encore, ainsi jusque hors du temps. Parfois, il entendait des voix qui le suppliaient de ne point fermer l’œil. Il ralentissait seulement le mouvement, prolongeant un peu plus l’agonie de ces mondes, déjà en péril. Hélas, cette fois, sa paupière retombée, il ne la rouvrirait point. Il n’entendait plus les voix et fermait, un à un, ses yeux qui, un à un, éteignaient les mondes éclairés. Malgré les suppliques de tous ces êtres, il sombrait dans l’éternel sommeil, au cours duquel il se figerait dans l’ambre-temps, avant de disparaître avec elle.
Dans le ciel, les étoiles s’éclipsaient et sombraient, avaler par le sommeil sans retour de l’ombre-temps, qui rêvaient alors de nouveaux temps, de nouveaux mondes, desquels jailliraient de nouveaux êtres et qui sait, peut-être, de nouvelles règles.
– Arrête de jouer avec ta couette, bon sang ! Je ne vois plus étoiles que maman a collé au plafond !
En guise de réponse, c’est un oreiller qui vole vers une figure, qui, furieuse, s’empare d’un polochon et bourre de coups l’auteur du lancé. Cri de couleur suivit d’un immense éclat de rire, puis c’est le bruit d’un essoufflement.
– On fait la paix ?
– D’ac ! Mais une condition !
– Laquelle ?
– Tu me racontes l’histoire de l’Ogre-Temps !
– Vraiment ?
– Oh ! Oui !
– Alors ferme les yeux et imagine.
Pour elles, je n’éprouvais ni peine, ni tristesse
Une à une les étoiles égrainaient un décompte mortel
Mais pour moi, ce n’était que le commencement de mon sommeil
Un à un des mondes s’éteignaient dans le ciel
Pour eux, je n’éprouvais qu’une indifférence suprême
Un à un des mondes se mouraient dans le ciel
Mais pour moi, ce n’était là que des voix qui s’éteignaient
Et les étoiles, une à une, tombaient dans le ciel
Pour moi, ce n’était là que des perles que je ramassais
Et les mondes, un à un, chutaient dans le ciel
Pour moi, ce n’était là que des billes de terre avec lesquels je jouais
Là-haut dans le ciel, des voix s’élevaient et pleuraient
Mais, parce que j’étais sourd, je ne les entendais
Là-haut dans le ciel, des voix se taisaient
Mais parce que je suis aveugle, je ne les voyais
Là-haut dans le ciel, les voix, à jamais, se sont tues
Et depuis, je suis repu.
LeConteur.fr | Qui sommes-nous ? | Nous contacter | Statistiques |
Découvrir Romans & nouvelles Fanfictions & oneshot Poèmes |
Foire aux questions Présentation & Mentions légales Conditions Générales d'Utilisation Partenaires |
Nous contacter Espace professionnels Un bug à signaler ? |
2780 histoires publiées 1267 membres inscrits Notre membre le plus récent est JeanAlbert |