—Oh Anna…Si seulement quelqu’un pouvait vous aimer…
—Je suis le treizième fils. Si je désire accéder au trône, je me dois d’épouser une princesse.
—Vous étiez si naïve qu’il était aisé de me jouer de vous.
—J'ai déjà gagné.
Anna serre ses mains sur ses oreilles pour ne plus ouïr ces voix qui hantent son esprit. Elle se recroqueville contre la porte close qui l’isole du monde.
Elle a été si stupide !
Pourquoi a-t-elle cru que Hans serait l’homme rien que pour elle ? Comment a-t-elle pu se laisser berner ainsi ?
Au désespoir, Anna éclate en sanglots, se laisse assiéger par sa douleur.
Depuis que Kristoff l’a ramenée au palais, enveloppée dans sa cape, Anna sent que tout lui échappe. Il y avait eu les trolls qui lui avaient annoncée que ses heures étaient comptées. Le retour en catastrophe à Arendelle, à la recherche de Hans afin qu’il brise la malédiction d’Elsa. La séparation avec Kristoff qui lui avait fendu le cœur, l’avait laissée terriblement esseulée au milieu des gouvernantes si prévenantes.
Et…il y avait eu les mots de Hans. Son sourire narquois. Son dédain tandis qu’elle le suppliait de l’aider, vidée de ses forces. Puis le froid. Le froid dévorant la chair, les os, l’âme.
—La vie est trop courte….pour être une telle idiote. Si aveuglée par mes désirs que je n’ai pu voir ce qu’elle traversait.
Elle avait été une telle égoïste…
Toute sa vie, elle n’avait guère vu plus loin que ses envies, es angoisses. Toute sa vie, elle n’avait cherché qu’à satisfaire son besoin d’affection pour faire taire le complexe d’infériorité qui la rongeait. Alors qu’Elsa avait besoin d’elle, elle n’avait fait que se lamenter sur son sort. Comme elle s’en voulait à présent.
—La vie est trop courte pour être aussi désespérée d’être aimée !
Elle n’avait jamais cessé de courir après cet amour qui lui manquait. Elle avait soupiré après l’affection d’Elsa tandis que celle-ci se renfermait sur elle-même, abandonnée à sa souffrance.
Elle s’était imposée de trouver quelqu’un à aimer lors du couronnement pour ne pas se retrouver seule. Hans l’avait utilisée… Mais n’en avait-elle pas fait de même ? Ne l’avait-elle pas autorisé à se moquer de ses sentiments, tant qu’il lui faisait croire qu’elle était spéciale ? Suffisamment pour mériter l’amour d’autrui ?
—Voilà donc tout ce que je suis…
Elle sent les dernières mèches rousses de sa chevelure se couvrir de glace. Ses dernières forces la quittent. Son souffle blanchit, dépose sur le sol une légère couche de givre. Voilà…le temps est écoulé.
—J’aurai tant souhaité réaliser tout cela avant…
Sans doute aurait-elle alors évité toute cette tragédie. À présent, qu’arrivera-t-il à Arendelle ? Et à Kristoff ?
En repensant à lui, Anna sent ses lèvres esquisser un faible sourire. Son cœur glacé, lourd comme du plomb, lui semble soudain plus léger.
Kristoff lui avait fait peur, au début. Mais sous ses airs bourrus, c’était un homme attentionné, prévenant, plein de gentillesse. Comme elle aurait aimé qu’il soit là pour la tenir contre lui…
—Je crois que ce n’est juste pas mon fort… de réfléchir comme ça…
Se trainant jusqu’à la cheminée, elle tente d’y imaginer un feu brûlant. Mais Hans a inondé le foyer. Ne reste que les buches consumées, perlant d’eau.
—Tout ce que je sais maintenant…
Son corps est secoué de spasmes. Elle s’entoure de ses bras pour s’apporter un peu de chaleur. Mais elle sait ô combien cela est inutile. Allongée sur les lourds tapis, elle lutte en vain pour ne pas s’endormir.
—C’est que la vie est…trop…courte…
Et tandis qu’elle se sent sombrer, l’image d’Elsa faisant parler leur Olaf, celui qu’elles réalisaient petites, l’accompagne jusqu’à la fin.
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