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Puis soudain, il y avait eu un bruit puissant en provenance de la Maison-Mère.

La terre tremblait, dans un grand frisson violent qui avait secoué leurs corps.

D’un même mouvement, ils s’étaient tournés vers le bâtiment.

De la fumée, celle du bûcher, pesait sur la cour, peinait à couvrir le ciel bleu.

Second tremblement, plus fort qu’alors, qui les avait alarmés plus encore.

Puis un tumulte lointain des cris, des rumeurs croissantes.

La cloche, celle que l’on ne sonnait que pour donner l’alerte, s’égosillait dans le muet matin.

— À la garde ! appelait quelqu’un depuis la Cour des Exécutions. À la garde !

Une terreur sourde avait saisi les tripes de Marika, le sang quitté son visage. Blanche comme son aube, elle fixait fébrilement la Maison-Mère, prêtait l’oreille.

Un terrible pressentiment la saisissait, l’étreignait toute entière.

Soudain, une détonation tambourinante, dont l’écho semblait remuer Lathium en contre-bas, suivie d’un éclat bruyant, monstrueux de verre.

Des vivats se faisaient entendre. Et avec eux, Marika et Simon réalisaient soudain que le monde s’écroulait. La révolution, celle-là même dont se gaussaient les puissants, qu’ignoraient ceux qui la craignaient, annonçaient les plus pessimistes –ou réalistes ?- ; cette révolution donc, depuis les bas-quartiers de Lathium où elle avait poussé ses premiers cris, jusqu’à cette hautaine Église montait la colline en procession.

— Très-Haut…, était tout ce que Simon avait pu murmurer d’une voix aux accents horrifiés.

Une autre détonation, le sifflement d’un boulet, un nouveau fracas.

Marika se sentait glacée de l’intérieur, tremblante d’angoisse. Sa main s’était crispée sur sa croix plus puissamment qu’alors.