Après quelques minutes, je me retrouve à nouveau devant chez-moi. Sur les lieux où j’ai tout perdu en l’espace d’un instant. Je coupe le contact et descends de la voiture. Misty à fait de même, observant ce qui se présente devant elle. À vrai dire, il n’y a plus grand chose à voir. Ce qui était autrefois ma maison s’est rapidement transformé en tas de cendres. Presque toute la structure est partie en fumée, ne laissant que quelques morceaux de bois calcinée encore debout. De la fumée s’échappe des décombres, dont certaines parties sont toujours incandescentes.
Voir ce lieu transformé ainsi me brise le cœur. Mes parents… ont disparu. Ils se sont envolés avec cette fumée, ne laissant que des cendres derrière eux. Toute l’adrénaline s’est dissipée sur la route pour venir ici, alors je ne suis plus capable de retenir mes larmes. Plus je regarde les décombres, plus ma vue devient floue. Les larmes coulent à flots, j’ai besoin d’extérioriser cette douleur qui m’accable. Je cache alors rapidement mon visage avec mes mains et pousse un cri. Un cri qui me déchire la voix. Puis je tombe à genoux. Cette souffrance est insupportable, j’ai l’impression qu’elle ne partira plus jamais désormais. Je sens une présence au-dessus de moi et des bras m’entourer doucement, puis me serrer fortement. Misty a sans doute compris ce qu’il s’est passé ici. Mais elle aussi à eu son lot de souffrance ce soir. Je ne peux que trop bien imaginer ce qu’elle ressent. Je la serre fort à mon tour. Nous restons comme ça quelque longues minutes pour nous séparer ensuite doucement. Elle pleure tout autant que moi, mais parvient malgré tout à me sourire. Son sourire radieux parvient à allumer une petite étincelle en moi. Je n’ai pas réellement tout perdu. Il me reste Misty, qui est comme une sœur pour moi. C’est avec cette idée en tête que je lui rends son sourire.
On se relève après un petit instant. Regardant de nouveau les restes carbonisés, je fais part du souvenir qui m’est revenu à Misty en ce qui concerne le coffre-fort. Nous décidons donc de partir à la recherche de ce dernier, approchant de ce qui reste de la maison. Misty a sans doute remarqué les trois hommes étendus au sol, mais ne m’en parle pas. C’est sans doute mieux ainsi. Je préfère ne parler de rien pour le moment et ne penser uniquement qu’à ce pourquoi nous sommes là. Nous fouillons dans les décombres et les cendres pendant de longues minutes. Puis en cherchant là où se trouvait la chambre de mes parents, je pose la main sur un objet semblant assez lourd, dissimulé sous une couche de cendres. Je finis par le sortir après avoir prévenu Misty, et découvre alors que j’ai visiblement mis la main sur ce que nous recherchions.
C’est effectivement un petit coffre, fermé par un mécanisme ayant besoin d’un code pour s’ouvrir. Je lance un bref regard à Misty, puis me concentre à nouveau sur l’objet, prenant une voix un peu dépitée.
- Génial, il faut trouver le code maintenant…
- Ça ne devrait pas être très difficile, je pense… À première vue c’est un code à quatre chiffres, tu devrais essayer une date qui a marqué ton père, comme ta date de naissance.
- Oui, tu as raison, je vais essayer.
J’appuie donc sur les touches correspondantes à ma date de naissance : 2101, le 21 janvier. Cependant, cela ne semble pas fonctionner. Je tente alors dans l’ordre inverse, même résultat. J’essaie alors tout ce qui me passe par la tête, dans tous les ordres possibles, passant de mon année de naissance à celle de mon père ou encore la date d’anniversaire de ma mère. Mais rien n’y fait. Touts mes essais n’ont rien donnés. Après une petite réflexion, n’ayant plus vraiment d’idées, un souvenir me traverse l’esprit. Je revois mon père, un grand sourire aux lèvres, me montrant une photo de moi lorsque j’était encore un bébé d’à peine un an. Il était très fier de cette photo, me répétant qu’elle avait été prise le jour où j’ai fait mes premiers pas. Il avait tellement insisté sur la date de cet événement qu’elle est restée gravée dans ma mémoire, c’était un 27 Janvier.
Mes doigts pressent alors un à un les boutons correspondant à cette date : 2701. Un petit son venant du mécanisme se fait entendre, le coffre est déverrouillé. Mon père était vraiment futé, il savait que moi seule pouvais avoir connaissance de cette date importante.
J’ouvre alors le coffre et sort son contenu. Il y avait un passeport à mon nom, une enveloppe remplie de billets et une lettre que je m’empresse de lire.
“Ma chérie,
Je t’aimerais pour toujours ma chérie,
Ta “maman adorée”, comme tu aimais m’appeler autrefois.”
Je serre la lettre. Quelques larmes ont coulé le long de mes joues à mesure que je lisais et ont fini par tomber sur le papier froissé. Misty s’était penchée vers moi, frottant mon dos avec sa main après avoir vu mon visage trempé. Son regard compatissant me fit lâcher un sourire de soulagement. Je ne suis pas aussi seule que ma mère l’a pensé en écrivant cette lettre et heureusement, car je ne suis pas non plus aussi courageuse qu’elle le disait. Misty me donne le courage d’avancer. Sans elle, j’aurais déjà abandonné, car sans vous je n’étais rien avant que je la rencontre. On se comprend, c’est la meilleure amie dont je pouvais rêver.
Reprenant mes esprits, j’explique la situation à Misty. Effectivement, je me souviens vaguement que ma mère m'avait parlé d’une tante vivant en France… Mais un problème s’annonce alors. J’ai ce qu’il faut pour partir en France, mais elle n’a pas son passeport. Et après lui avoir demandé confirmation, elle est catégorique. Elle ne veut pas retourner chez son père et insiste pour m’accompagner. Il va donc falloir trouver une solution. Et la seule qui se propose à nous est d’aller récupérer le passeport de Misty. Cependant, il se trouve évidemment chez elle, dans sa chambre.
- On peut retourner chez moi, ma chambre est à l’étage et j’avais laissé la fenêtre ouverte. Je n’aurais qu’à y accéder avec mon don, je me suis déjà entraînée à faire ça… Même si c’était moyennement concluant j’avoue…
- Entraînée à faire quoi ?
- À léviter, grâce au vent que je génère en dessous de moi. Mais c’est très difficile à faire sans perdre l’équilibre. La hauteur jusqu’à la fenêtre de ma chambre sera ma limite, mais c’est faisable, je pense.
- Très bien, essayons, après tout nous n’avons pas d’autres options. Tu es sûre que tu veux retourner sur les lieux où ta mère est…
- On n'a pas le choix. Allons-y.
Sur ces mots que Misty avait mis du temps à sortir suite à une longue réflexion, nous avons rejoint la voiture.
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