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tome 1, Chapitre 4 « Chapitre 4 - Légitime défense » tome 1, Chapitre 4

Mais la tranquillité ne dure jamais longtemps. Les gens n’aiment naturellement pas ceux qui s’isolent volontairement. Alors soit ils les ignorent simplement, soit ils se sentent peut-être rejetés sans aucune réelle raison ? Surtout les personnes aussi prétentieuses et sûre de leur charme sans faille, comme les filles que j’ai ignorées le jour précédent. Je ne pensais pas avoir autant blessé leur égo surdimensionné, mais il semblerait qu’elles l’ait vraiment mal prit.

En conséquence de cela, elles ont décidé de commencer à me harceler à leur manière. Des petits mots se voulant blessant envoyés sur mon bureau lors des cours, des tentatives de me faire trébucher dans les couloirs que j'esquivais facilement, les rendant encore plus frustrées. Elles ont également essayé de ternir mon image aux yeux des autres. Je me demande sérieusement l’âge mental qu’elles ont, leur cerveau n’a pas dû beaucoup évoluer depuis leur 5 ans minimum … Mais que veulent-elles faire après tout ? Ternir une image de quelqu’un que personne ne connaît et à qui personne n’a jamais parlé est complètement inutile, ça ne m'atteint pas et ne m’atteindra jamais. Tout comme les mots qu’elles m’envoient et dont je me fiche totalement, ne prenant même pas la peine de les lire. Je pensais que cette année allait être tranquille, mais je vais devoir tout de même supporter quelques nuisibles. Tant pis, je ferais avec, si ce n’est que ça ce n’est pas si grave, elles sont inoffensives.

J’ai donc continué à suivre les cours, ignorant le plus possible mes nouvelles harceleuses, ce que je faisais très bien. Je crois que mon indifférence, au lieu de les inciter à arrêter, les a encore plus énervées de jours en jours. Elles devenaient de plus en plus agressives envers moi, ne se cachant même plus devant les autres, qui des fois semblaient prendre ma défense juste pour faire en sorte qu’elles se taisent un peu. Ne pourraient-elles pas être comme les autres et totalement indifférentes à mon égard ? Surtout qu’à vouloir ternir mon image au final c’est leur image qui l’est de plus en plus aux yeux des autres. Enfin, que puis-je y faire, après tout ce n’est pas mon problème …

Mais il n’y a pas qu’au lycée que je suis embêtée, même si ce n’est pas dans le même sens du terme. Depuis qu’on est arrivés à Cleveland, je ne suis pas beaucoup sortie, préférant rester chez moi plutôt que me balader en ville ou tout autre chose. Et cela inquiétait ma mère de plus en plus. Elle a tenté de me parler plusieurs fois pour m’inciter à sortir un peu et pour comprendre mon soudain changement de comportement. Car c’est vrai qu’avant d’arriver ici, lorsqu’on habitait à Norfolk, j’étais complètement différente. Je faisais partie d’un petit groupe d’amis et sortait souvent avec eux. On était vraiment très proches, passant énormément de temps ensemble, mais … Leur dire adieu m’as fait beaucoup de mal, c’était la fois de trop. C’est pour cette raison que j’ai pris cette décision. Mais je ne veux pas non plus inquiéter ma mère, alors pour la rassurer un peu, j’ai décidé de sortir en ville ce cinquième samedi suivant notre arrivée ici. Bon pour elle je suis toujours seule, mais c’est déjà ça. Donc après m’être préparée, habillée d’un simple short et d’un tee-shirt, quand elle m’a vue enfiler ma veste en cuir en lui disant que je sortait faire un tour, j’ai pu voir son magnifique sourire qui me manquait depuis quelques jours.

Le seul problème, c’est que je n’avais aucune idée d’où aller ni même envie de faire quoi que ce soit. Je me contentais donc d’arpenter les rues et de découvrir la ville un peu plus loin de mon lycée, seul endroit que je connaissais vraiment. Je marche assez lentement dans une rue commerciale, observant l’intérieur des magasins sans y entrer. Il n’y avait presque que des boutiques de vêtements et ce n’est pas du tout mon truc. J’ai néanmoins fini par tomber par hasard sur une enseigne dont je ne reconnais pas le nom, mais qui vend visiblement pas mal de livres de ce que je peux voir depuis l’extérieur. Je suis donc entrée, commençant à me diriger vers le genre de livres qui m’intéresse. C’est une véritable mine d’or ! Il y a tellement de bouquins que je risque d’en perdre la tête.

Au final je suis restée pas mal de temps dans cette boutique, regardant la quatrième de couverture de chaque livre qui piquait ma curiosité, et il y en avait beaucoup. J’ai alors fini par en acheter un, après avoir fortement hésité. Une chance qu’il me restait quelques petits billets dans la poche de ma veste, même si je n’avais plus aucun souvenir qu’ils étaient là. L’heure était donc venue pour moi de rentrer. Ma mère sera plus rassurée comme ça et ma sortie n’aura pas été inutile, je retiendrais cette boutique pour m’y rendre sûrement plus d’une fois.

Cependant, pendant la route du retour, j’ai soudainement été entraînée dans un petit coin de rue étroit et sombre par quelqu’un m’ayant tirée le bras vers elle. La surprise mêlée à l’acte un peu brutal me fis trébucher. La main qui m'avait emportée me lâcha lors de ma chute. Je me suis donc complètement étalée par terre, m’écorchant le tout le côté droit de mon corps. J’aurais pu épargner mon bras si je n’avais pas noué ma veste autour de la taille à cause de la chaleur, mais le moment était mal choisi pour y penser. Il fallait que je sache qui avait fait ça pour lui rendre la monnaie de sa pièce.

Sans grande surprise, avant même de relever la tête, j’entend des rires bruyants que je reconnais bien. Le rire exagéré de ces trois pauvres filles. Je me relève donc, sentant quelques filets de sang couler le long de mon bras et ma jambe. Elles vont me le payer … Je me retourne vers elles et constate qu’elles rigolent encore.

- C’est bon vous avez fini ?

- Oh mais c’est qu’elle a une voix la petite ! S'exclame l’une d’elle, que j’avais deviné être la leader du groupe.

- On va te faire payer ton attitude de petite prétentieuse, il était temps, je commençais à perdre patience ! Enchaîne l’une de ses secondes.

- Me faire payer ? Quoi ça vous a pas plu que j’ignore vos petites personnes ? J’ai blessé votre immense égo de petites filles gâtées ? J’en suis absolument pas désolé si vous voulez tout savoir.

- La ferme ! On va te faire ta fête ! T’en fais pas ce sera juste un peu douloureux, enfin peut-être un peu plus … Me répond la troisième avec un ton un peu étrange et une tête à faire peur. C’est clairement une sadique celle-là.

- Je vous préviens, la première qui me touche va vraiment le regretter.

- C’est ce qu’on va voir …

Suite à sa phrase, la leader sort un petit canif de sa poche. C’est des grandes malades, elles agissent comme ça juste parce que je les aient ignorées ? Ça n’a vraiment aucun sens. C’est pas comme si je leur avais fait personnellement du mal à elle ou leur proche, c’est quoi leur problème ?

Mais pas le temps de réfléchir ni même de répliquer. Elle s’approche et tente de m’attraper. Mais j’esquive facilement, profitant de l’occasion pour lui faire une petite prise et la faire tomber à genoux. S’étant rattrapée avec les mains, elle avait lâché son couteau de poche. Elle tourne alors le visage vers moi, j’ai pu voir son expression déformée par la colère.

- Attrapez-la !

Ses complices s'exécutent alors avant que je puisse réagir, m’attrapant chacune un bras et les tenant assez pour que je ne puisse pas bouger. C’est pas possible ces filles ont autant de force ! Elles sont habituées à faire ça ou quoi ? Malgré tous mes efforts pour me dégager, elles ne bougent pas d’un pouce et me tire chacune un bras avec tout leur poids, me faisant mal aux épaules. La leader se relève alors tranquillement tout en ramassant son canif. Elle s’approche ensuite doucement de moi, son visage affichant un sourire sadique.

- Tu vois, tu ne peux rien faire ma pauvre fille … Par où commencer ? Je pense d’abord t’écorcher un peu le côté gauche de ton petit corps tout frêle, histoire d’être symétrique … Et puis on pourrait enchaîner sur cette horrible coupe de cheveux, ça ne t’embête pas que j’arrange tout ça ? Par exemple en rasant le tout, ça pourrait être sympas …

- Ne me touche pas. Sinon …

- Sinon quoi ? Qu'est-ce que tu pourrais faire dis-moi ? Tu es coincée, c’est inutile de me menacer. Tu peux juste pleurer sur ton sort, tu récolte ce que tu as semé.

- Je t’aurais prévenue.

Elle s'esclaffe de rire, suivie des deux harpies qui l’accompagne. Sans prêter attention à ma mise en garde, elle approche son couteau de mon bras, affichant toujours le même sourire étiré. Elle prennent vraiment du plaisir à martyriser les gens qui ne leur reviennent pas. Mais avec moi, elles sont tombées sur la mauvaise personne à qui s’en prendre. Sans plus réfléchir, lorsque le canif touche à peine ma peau, je balance des volts dans tout mon corps. Toutes trois en contact avec moi, le couteau servant de conducteur à mon électricité, se prirent une décharge similaire à un coup de taser. Elles sont alors projetés par terre et se tordant de douleur. Je sens soudain que mon bras droit me fait légèrement mal et constate en le regardant que son canif à fait une entaille dans ma peau assez profonde pour qu’un filet de sang coule de la plaie. Bon, j’en suis plus à une entaille près après tout. Je m’approche alors calmement et m’accroupis devant ce qui reste de mon bourreau, qui se tortille par terre.

- Ça fait mal ? Et bien là ce n’est rien. Si vous recommencez une seule fois à me faire chier où même simplement si vous me regardez de travers je double voir triple la dose. C’est bien clair ?

Accompagnant mes paroles, j’ai fait crépiter quelques étincelles entre mes doigts de manière à ce qu’elle puisse le voir. Un hochement de tête de sa part, mêlé à son visage devenu horrifié me confirme qu’elle a comprit. Je les laissent donc là, récupérant mon livre laissé par terre suite à ma chute, ressortant de ce petit coin de rue pour rentrer directement chez moi. Une chance qu’on soit en fin de journée et que les magasins ont fermés, il y a donc très peu de monde et personne ayant pu entendre notre altercation et donc mon action. Et il faut dire que je ne passe pas inaperçue avec tout ce sang.

Cependant après quelques minutes je reprend mes esprits et prend conscience de ce que je viens de faire. Bien que ce soit de la légitime défense, j’ai fait une énorme erreur … J’ai usé de mon don sur ces filles … Mes parents vont me tuer s’ils l’apprennent et ces filles vont sûrement aller tout raconter. Ça ne pouvait pas être pire.


Texte publié par Lubellia, 20 mai 2020 à 21h38
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