Lorsqu'Alexandrese décide à lever les yeux vers moi, le souvenir de mon mauvais rêve me hante. Il me fixe pendant un laps de temps de ce même regard impassible. Mais quand je lui fait signe, il semble juste sortir de ses pensées et me sourit timidement.

Je me lève tant bien que mal, mes blessures me faisant toujours un peu mal. Je lâche quelques grimaces et Alexandre accourt au plus proche de moi. Ses lèvres forment un « Ça va ? » et les miennes répondent « oui ». Je vois à son regard qu'il est inquiet, même peut être un peu préoccupé. Pour détourner son attention, je désigne sa table pour lui demander ce qu'il était entrain d'écrire. Alexandre baisse les yeux, il semble gêné puis se dirige vers ses écrits. Il griffonne quelque chose sur une feuille puis me la montre. «Une jolie histoire ». Je lui fais comprendre que j'aimerais bien voir cela mais il me répond, toujours par écrit : « Pas tout de suite, c'est une surprise ». Je souries. Je me dis alors que cela me fait très plaisir de voir l'allure de son écriture. C'est une partie supplémentaire de lui que je découvre. Toutes ses lettres attachées rendent sa façon d'écrire très enfantine.

Il se met tout à coup à écrire autre chose sur le verso de sa feuille. Il se sert de la vitre comme d'un support. Il est très rapide. « Je suis écrivain ». J'écarquille les yeux devant cette magnifique surprise. Lui, semble fier de me dévoiler cela. Jamais je n'aurais pensé qu'il était un artiste. Je me mets alors de nouveau à espérer qu'un jour nous sortions d'ici pour qu'il écrive un livre sur notre étrange aventure.

Une infirmière fait alors irruption dans nos chambres respectives pour nous donner notre déjeuner. Nous mangeons alors face à face, chacune de nos tables contre la vitre. Nous arrivons toujours comme par magie à discuter en silence. Moment agréable dans cette horrible situation. Malgré cette dernière, le regard d'Alexandre arrive à me détendre. Il a cette fabuleuse capacité de plonger ses yeux dans les miens et de me capturer avec. Il m'électrise. Peu importe l'endroit où nous sommes, je me sens bien avec lui. Est-ce étrange ?Je ne veux pas me bercer d'illusions mais malheureusement je suis bien trop forte pour faire ce genres d'erreurs. Ses yeux veulent me dire quelque chose et j'en suis persuadée.

Soudain, j'aperçois des blessures sur ses bras qu'il n'avait pas auparavant.Je le questionne et il me fait comprendre qu'après ma crise, il a essayé d'utiliser ses pouvoirs. Je fronce les sourcils et lui dit que c'est trop dangereux. Il baisse les yeux, comme un enfant qui vient de se faire gronder. Je ne peux m'empêcher de penser qu'il est mignon et mon visage s'attendrit à nouveau.

Il prend alors une nouvelle feuille et y note « Je m'inquiétais pour toi ». Cette phrase fait fondre mon cœur et sans réfléchir je lui envoie un bisou avec ma main. Il fait mine de l'attraper puis de le ranger précieusement dans sa poche. Cela a le mérite de me faire rire ce qui dissimule le fait que je rougis comme une pivoine.

Il gribouille une nouvelle fois. « En réponse à ton cœur électrique ». En dessous est dessiné un cœur. Cette fois, je ne peux cacher ma gêne et lui non plus. Seul le silence nous contemple. Alors, je me lève puis je me décale pour être au plus proche de la vitre. J'y dépose mes deux mains. Il fait de même puis superpose ses mains aux miennes. Je me mets alors à penser très fort que cette vitre est de trop. Je veux Alexandre auprès de moi.