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C'est avec détermination que je me rends au laboratoire ce matin. Pas question de se laisser déstabiliser par les événements d'hier ainsi que par le comportement de mon collègue. Je le retrouve comme à notre habitude dans son bureau. Stoller est déjà assis à ce dernier, les yeux rivés sur son écran d'ordinateur. Le cadavre d'un plat préparé ainsi que des tasses de cafés me font comprendre qu'il a une nouvelle fois passé la nuit ici. Je n'ai jamais vu quelqu'un accroché avec une telle force à un travail, à une passion. Sans grande surprise, des documents diverses sont disposés de manière très désordonné sur son bureau. Je me demande comment il peut se retrouver dans son désordre. Sur ce point, nous sommes comme le jour et la nuit. Un jour, je lui ai proposé de mettre un peu d'ordre dans ses travaux mais il s'est mis dans une colère démesurée. J'ai donc jeté l'éponge. Il lui a fallu beaucoup moins de temps que d'habitude pour remarquer ma présence.

-Bonjour Sinclair.

-Bonjour, quel est le programme du jour?

-Ce que nous allons faire est très simple, absolument rien.

-Pardon ? répondis-je, interloquée.

-La meilleure chose à faire, maintenant qu'ils sont conscients d'être deux, est de les observer. J'aimerais voir comment ils vont essayer de communiquer entre eux et s'ils vont essayer d'utiliser leurs capacités naturellement, maintenant qu'ils savent...

Ce n'est pas une si mauvaise idée. Cela me permettra de me concentrer sur les résultats du scanner et aux patients, d'avoir une journée de «repos». Stoller m'explique que les vidéos des caméras surveillance de la chambre d'Eléanore seront visible dans mon bureau et lui, verra celles d'Alexandre. Je me dirige alors vers mon office en passant par la salle de pause pour me prendre un café. Je me pose tranquillement face à mon écran dans un environnement nettement plus ordonné et moins poussiéreux.

La journée s'annonce longue. L'écran est encore noir, il n'est que 7h45. Je me demande comment ils ont réagi en se voyant hier soir. Je passe un petit coup de fil au service d'imagerie pour demander qu'on m'apporte les résultats du scanner au plus vite. Je mets un peu d'ordre dans mes papiers. Mon regard s'arrête sur la photo de ma petite famille dans un cadre. Attendrie, je sourie en les imaginant arriver à l'école pour entamer leur journée. Je suis soudain sortie de mes rêveries. La lumière s'est allumée. Il n'est que 7h53.