Je me contente d'observer lorsque les deux femmes sont en train de parler. Une fois le docteur sortie, je m'approche de la vitre pour y toquer mais en vain. Elle n'entend rien. Une infirmière entre dans ma chambre pour m'apporter mon repas.
-Excusez-moi, cette fille, elle est ici pour la même raison que moi? Sommes nous plusieurs?
-Il n'y a que vous deux.
Alors que l'infirmière quitte la pièce, je décide de m'asseoir et d'entamer mon repas. Elle finira bien par remarquer ma présence. Soudain, elle se lève. Elle vacille un peu, ce qui me fait bondir de ma chaise. Mais elle finit par atteindre la table sans encombre. Elle arbore une folie chevelure brune qui tombe légèrement sur ses épaules. Elle est ni trop grande, ni trop petite. Son visage fatigué lui donne un air d'enfant refusant d'admettre qu'il est trop épuisé pour rester éveillé plus longtemps. Je comprends à sa première bouchée qu'elle avait très faim. Son visage s'illumine un peu.
Alors qu'elle relève la tête, je la vois sursauter à ma vue. Je lui fais alors signe puis elle sourit. «Elle est jolie» pensais-je très bas. Automatiquement, nous nous levons tous deux et avançons l'un vers l'autre jusqu'à s'arrêter à distance égale de ce mur de verre qui nous sépare. J'essaie d'articuler un maximum pour lui dire un «bonjour». Elle comprend car je lis ensuite sur ses lèvres un «Salut». C'est rassurant de la voir, de pouvoir en quelque sorte lui parler même si ce n'est pas vraiment le cas. Elle me désigne du doigt mes bras puis les siens. On possède les mêmes marques. Aucun doute, nous sommes «pareils».
-Comment t'appelles-tu? demandais-je en oubliant presque qu'elle ne pouvait pas m'entendre.
Elle me fit comprendre que c'était effectivement le cas en portant ses mains à ses oreilles. Je m'auto-désigne avec ma main et dis mon prénom en décomposant chaque syllabe «A-LEX-SAN-DRE». Elle se met alors à rire puis me fait comprendre qu'il fallait que je répète plus doucement. Je me mets alors à rire également puis à reprendre. Je la vois alors répéter chaque syllabe après moi puis elle fait un pouce en l'air une fois qu'elle a compris. Pendant un laps de temps j'oublie où nous nous trouvons. Cette parenthèse temporelle dans cet horrible endroit me ravie au plus haut point. J'aimerais que le temps s'arrête définitivement sur cet instant. Moi et la fille d'à côté.
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