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Chapitre 10

Un mois plus tard....

- Allo Lya !

- Salut Marion !

- Alors, ça y est, tu as fini ?

- Plus que cent ! Plus que cent mots à taper et mon manuscrit, enfin mon "tapuscrit" sera prêt ...

- Je suis contente pour toi, Lya, j'ai hâte de le lire. J'espère que l'histoire se termine bien ...

- Tu sais dans les romans policiers, l'inspecteur arrive toujours à trouver le fin mot de l'histoire. D'ailleurs, je pense que je suis tombée dans pas mal de clichés, à la relecture je sens un manque d'originalité mais bon, c'est un gentil petit roman.

- Avec deux meurtres quand même, tu m'avais dit...

- Oui c'est vrai, ça c'est peut-être pas trop mal ficelé. Et puis j'ai un peu noirci Landret. On me reproche souvent que mes personnages sont trop "propres" et qu'ils auraient davantage leur place dans une série policière pour ados... Mais dans ce dernier chapitre, Landret fait quand même un sale coup à Stéphane Marlande pour le coincer et le faire avouer... mais je ne t'en dis pas plus !

- Alors finalement tu as gardé le titre ?

- Oui, " Double-feu"... il s'impose maintenant, sauf contre-ordre, je garde ce titre.

- C'est quand qu'on fête ça, alors, dis-moi ...

Et les deux amies planifièrent le programme des festivités, Lya suggérait qu'on attende la parution du bouquin. Une sorte de superstition ! Pour être sûre, tout à fait, que le projet aboutissait bien ! Alors Marion décida que ce jour-là, on amènerait les premiers cartons de livres dans le jardin d'Alex, sous le grand cerisier et qu'en accrochant une bouteille de champagne a une grosse branche, on baptiserait " Double-feu" à la manière des bateaux, prêts à prendre la mer pour la première fois, en fracassant la bouteille sur leur coque toute neuve ! Lya doutait que le " fracas " soit possible sur du carton... Marion la critiqua "Quelle rabat-joie ! " et lui assura que ce détail technique n'empêcherait en rien ce beau projet. Elle imaginait déjà les petits drapeaux comme dans un port et Lya ne dit rien, quant au lieu de l'action, on ne voyait pas trop de "ports" dans les Cévennes, mais si Marion était contente, peu importe !!

Lya sourit encore, en repensant à l'enthousiasme de sa copine et s'amuse " du vernissage", tout de suite les grands mots, proposé par Marion. Elle se rappelle aussi la fête qu'elles avaient organisée pour "Une étrange évidence ", son amie avait carrément réservé une salle des fêtes à vingt ou trente kilomètres de Paris et les murs étaient couverts de la photo agrandie de la couverture du livre. C'était magnifique ! Un peu à la façon d'une galerie de peinture, des variantes étaient proposées de cette belle maison de maître sur fond de verdure qui constituait la couverture de son premier roman. Il y avait dans le même esprit des photos d'elle ! Lya , d'un tempérament discret, n'approuvait pas trop cet étalage, mais ses amis et tous les invités semblaient si dépaysés et si agréablement étonnés de toute cette mise en scène, que Lya avait félicité Marion pour tout le mal qu'elle s'était donné à cette occasion. Il est vrai que Marion adorait préparer ce genre de journée et elle guettait la parution des livres de son amie, autant pour lire le roman que pour commencer le planning des réjouissances !

Lya s'installe à nouveau devant son clavier d'ordinateur. Plus que cent ! Les vingt chapitres sont bouclés, sacré boulot, plus que cent mots à taper et " Double-feu" suivra sa destinée. Avec ce que vient de lui raconter sa copine, elle a la vision d'une page imprimée pliée comme un petit bateau et qui flotte sur un ruisseau. Car elle le sait, ces premiers textes étaient encore bien fragiles, bien imparfaits. Une bien petite flottille contrairement à ce qu'imagine Marion. Il y a encore bien du chemin à faire. Mais après tout, on peut bien faire voguer deux petites barques sur un flot de champagne, se dit Lya ! Et elle fait cliqueter les touches de son clavier, confiante...

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