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Ils l'ont déposée en bas de son immeuble et la vieille Fiat 500 d'Alex est repartie. Quelle bonne soirée ! Une petite dinette improvisée sur un des bancs, tout près de la place de la Concorde. Par cette douce soirée, c'était si agréable. Une marche à pied, tranquille, pour une fois ils n'arrivaient pas à la dernière minute et puis ce film était magique. Les lendemains de la guerre 1914, le douteux trafic des Monuments aux Morts et puis ce gars, une "gueule-cassée" qui ne pourra jamais reprendre le cours de sa vie, là où il l'avait laissé. Et sa créativité pour se dessiner des masques tous plus beaux et plus poétiques les uns que les autres... Lya reste fascinée par ce film. D'ailleurs, Marion et Alex étaient tout aussi enthousiastes !
Lya a monté doucement les étages de l'immeuble endormi, sur le palier le parquet grince toujours un peu, pas trop de bruit pour faire tourner sa clé. Elle entre, appuie sur l'interrupteur, pose son sac sur la petite table de l'entrée, défait ses chaussures un peu mécaniquement, l'esprit ailleurs, se verse un verre de thé glacé et ses idées flottant agréablement, elle va ouvrir la chemise en carton à élastiques. Cette ambiance est propice à l'écriture et malgré les aiguilles qui forment un angle droit sur le cadran, elle se replonge dans son récit.
" - Je suis Mathias Landelle, je faisais un poker tout...
- Oui, oui, je sais. Tu veux boire quelque chose ?
- Non. Je voulais vous parler de Nicolas...
Lucas le laissa venir, doucement, son silence incita l'autre à raconter. C'était un gars tranquille, un peu réservé, il tripotait un carton de bière resté sur le comptoir tout en parlant, très peu fort. Lucas tendait l'oreille pour ne pas en perdre une miette...
- Je le connais depuis pas mal de temps Nicolas. On joue ici les mardis et les jeudis. L'autre jour, il m'a proposé de revendre des portables. Mais bon, ça intéresse plutôt des collégiens ou des grands-mères, ce genre de téléphone. Alors je lui ai dit que je n'y tenais pas. (- c'est mal formulé, passons... se dit Lya). Il l'a bien compris et justement m'a sorti toute une histoire sur un gars que son pote Bruno avait mis dans la combine et qui risquait de les faire repérer. C'est tout juste s'il ouvrait pas un stand sur le trottoir, devant les écoles, pour écouler sa camelote. Et c'est la semaine suivante, que Nicolas n'est pas venu jouer au poker, ni le mardi, ni le jeudi...
- La semaine du ( Lya farfouille dans ses notes, histoire de ne pas trop écrire de bêtises...) 17 au 23 juin ? demanda Lucas
- Oui, ça doit être ça. Il ne répondait pas à mes messages. Je suis passé devant chez lui, y'avait pas son Opel et le samedi je suis passé chez sa mère, pas de nouvelles depuis plus d'une semaine et on a commencé à s'inquiéter. Elle a alerté sur sa disparition...
Vous savez si ça avance ?
Lucas expliqua qu'il n'était pas sur ce dossier, mais sur le meurtre de Lucie Grangier. Après quelques questions, Lucas avait l'assurance que le jeune homme assis au bar ne connaissait pas Stéphane, ils échangèrent leurs numéros et se séparèrent devant le restaurant. La chaleur était un peu retombée et en regagnant sa voiture, Lucas repensait à ce Mathias qui lui laissait une bonne impression. "
Lya baille et s'étire. Elle, qui avait hésité et tournicoté autour de la question d'un dialogue ou d'un récit pour relater les révélations de Mathias, venait de trancher, ce soir, en se lançant direct, sous le coup de l'inspiration. Ce Mathias dans son esprit a le visage du jeune héros dans le film, avant que la guerre ne le défigure à jamais. Tout s'est un peu mêlé dans son cerveau, mais ce qui en était sorti lui plaisait bien, au final. Elle jette un coup d'oeil sur le cadran, comprend sa fatigue, enchaîne les gestes qui l'a mèneront jusque sous la couette où, tranquille, elle pourra se repasser le moment où le héros retrouve son père à la fin du film, moment touchant, qui le comble d'ailleurs au point de vouloir mettre un terme à sa vie. Et qu'il est poignant ce saut dans le vide, depuis la terrasse haut perchée, comme s'il n'avait plus rien à attendre alors, de cette existence, où il lui aurait fallu perpétuellement vivre, caché derrière un masque. A -t-elle eu le temps de se le remémorer, ce beau masque bleu, orné de plumes et de pierres précieuses, cette tête d'oiseau magnifique ? Lya dort déjà...
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