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tome 1, Chapitre 2 tome 1, Chapitre 2

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Chapitre 2

Il faut à peine une demie-heure en auto pour aller chez Marion. Son logement n'est pas bien grand mais Marion a beaucoup de goût. Les meubles trouvés dans des brocantes ont un charme fou, des vieilles lampes en laiton, des étagères vieillottes et qu'elle a repeintes tout en blanc, des tables en demi-lune, qui se transforment en table ronde, ce qui justement vient de se faire à l'instant.

- " Alex, a dit qu'il amènerait du cidre ... ah ben ! Tiens le voilà "

On s'installe dans les coussins sur les fauteuils en rotin blanc et Marion apporte des grignoteries pour accompagner la discussion. Alex raconte son séjour en Bretagne, les ports, les balades, sa famille.

- Tu sais des crêpes, j'en ai mangé pas mal en quinze jours et la qualité ! Tu vas avoir du mal à rivaliser !

- Parle toujours, Alex, tu verras, je suis la Reine des crêpes et puis, j'avoue que je ne m'en souvenais plus du tout, de ta virée à Douarnenez...

Marion raconte ses soucis de boulot, avec un patron plutôt idiot mais elle évoque ses copines de travail et comme elles se soutiennent entre elles.

- Tu n'as personne pour te remonter le moral, Lya, quand tu es devant ta page blanche !

- Oh, Tu sais ça va toujours. Quand l'inspiration ne vient pas, je peux remettre à plus tard et je n'ai ni patron, ni personne pour me demander des comptes. Je suis mon maître !

- Tu sais Alex, qu'après son premier grand succès, Lya écrit les nouvelles aventures de Louis Landret !!

- Ah , oui, j'avais bien aimé " Une étrange évidence". Il parlera de quoi, celui-là ...

- Eh bien, l'enquête de Landret se passe cette fois, dans les Cévennes, il est pour un temps, au commissariat de Millau. Tu sais, c'est où vit ma tante, je le connais pas mal, ce coin-là ...

- Et c'est aussi pour un meurtre, qu'il est là-bas ?

- Ben oui, il est de la criminelle, Landret. C'est une jeune femme, à peine connue dans le pays, qu'on a retrouvé carbonisée dans un incendie de forêt. Pour un peu, ça passait inaperçu... Mais Landret a fouiné, comme il sait faire et il est devenu très net à l'autopsie qu'elle avait deux balles dans la poitrine. Genre balles de fusil de chasse... J'ai donc appelé ce second polar : "Double-feu ! "

- Pas mal, des coups de feu et ensuite, l'incendie.

- C'est ça. Je ne suis pas encore sûre que ce sera le titre, mais pour l'instant ça va..

- Oh si, surenchérit Marion. Moi, ça me fait penser à "double-je"... ils pourraient avoir deux facettes tes personnages, le meurtrier ou la victime.

- Où les deux, imagina Alex, il n'est pas ce qu'elle croit et lui, la tue, ne comprenant pas également, qui elle est vraiment !!

- Oh la la ! rit Lya, faut arriver à te suivre, mais les idées ça ne manque pas dirait-on !

Un pile de crêpes arrive sur la table, bien chaudes, bien parfumées, même de sa place on sentait bien le délicieux arôme du rhum ! Confitures, gelées, chocolat noisette (mais pas du Nutella, elle est quand même bien, cette Marion, pense Lya !), il y a de quoi se faire une sacrée fiesta !

- " Et le cidre est breton ! Est-il besoin de le préciser ? " Marion vient s'asseoir avec eux. Elle a apporté de ces verres, qu'on ne voit que chez elle ! Un peu dépareillés mais avec un point commun, ces petits motifs désuets, joliment ciselés. On boit aux prochaines vacances et à la sortie, pour bientôt, de "Double-feu !".

Vers une heure du matin, quand Lya rentre chez elle, elle allume le plafonnier du salon, regarde la salle, les piles de bouquins, les piles de paperasses. Elle ajoute ses vêtements à l'amas déjà constitué sur le dossier d'un fauteuil et se dit que demain, elle fera un peu de rangement. Il était quand même bien agréable, le petit chez-soi de Marion, joliment arrangé et pas surchargé de tout un tas de bazar accumulé. Mais elle doute un peu de cette bonne résolution, tout en se brossant les dents. Elle hésite à ouvrir la pochette à élastiques pour relire son chapitre douze. Mais, repousse le dossier pour aller se coucher. Demain, il fera jour !

Un grand soleil brille dans le ciel de cette journée de juillet. Comme toujours, les idées avaient fait leur chemin pendant la nuit. Lya est restée un moment la tête sur l'oreiller pour leur laisser le temps d'affluer. Elle a refait mentalement le portrait psychologique de Lucie et elle l'a couché sur le papier. Profitant de la matinée pour bénéficier de l'inspiration, elle a déjà bien travaillé quand onze heures approche. Le soleil est trop tentant. Elle passe son jean et un chemisier bleu, enfile ses mocassins marine, prend son sac, son portable, ses clés et là voilà partie, descendant tranquillement les escaliers de son immeuble. Elle croise la dame du cinquième qui monte avec ses cabas remplis et elle la salue en passant. Elle pousse la lourde porte cochère et tout à la fois, le bruit et le mouvement la saisissent ainsi que la chaleur des rayons forts de midi.

Elle part vers le boulevard et respire un peu sous la rangée de platanes, même si le flot des voitures incessant sature l'air d'odeurs de pots d'échappement et de boucan. Il faudrait qu'elle s'écrive un livre sur Paris dans dix ou vingt ans, en prenant ce sujet avec le plus d'optimisme possible. Tout en marchant et en laissant son regard glisser sur les vitrines, elle imagine un Paris, avec des autoroutes à vélo, des vélos sur deux ou trois rangs et puis des gens qui marchent, en respirant vraiment. Des arbres et pas seulement sur le boulevard, des fleurs un peu partout, des transats disponibles, à chaque fois qu'un carré de verdure est possible. Des places de parkings redevenues, carrés de gazon, terrasse pour déjeuner en plein air, sur les trottoirs verts, sans aucun bruit de moteur ! Le bonheur, quoi ! Elle s'étonne , elle-même, d'avoir pu quitter un instant les Cévennes où toujours un peu de ses pensées trainaillent. Est-ce que je suis vraiment destinée à écrire des romans policiers ?

C'est sur cette question existentielle, que Lya franchit la porte du libraire où ses pas, instinctivement l'ont guidée. Elle feuillette les derniers romans parus, jette un oeil sur les journaux et les magazines et ressort un quart d'heure plus tard, avec un numéro de " Maisons et jardins", avec un article sur les Cévennes, décidément ce sujet lui colle ! Elle flâne encore et se demande si elle ira jusqu'à la Seine, mais préfère couper par l'avenue pour longer les boutiques du fleuriste et puis du traiteur où elle pourrait s'offrir deux ou trois douceurs, pour varier un peu l'ordinaire.

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Texte publié par Lisa D., 18 avril 2020 à 14h49
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