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Dans une prison...
Pour un lieu confiné et fermé, une prison, on ne peut pas mieux trouver ! C'est ce que nous propose Rose avec les mots suivants : doutes, insalubre, fleurs, peinture, piteusement, lit, souris, jaune, attente... Merci Rose !
*****
Je n'ai pas toujours eu la vie facile !
Déjà que je suis d'une constitution fragile, j'ai souvent vécu dans des endroits insalubres, avec parfois bien peu à manger. C'est sûr, la vie ne m'a pas gâtée...
Mais j'ai réussi, malgré tout, à faire mon chemin. Je suis vigilante néanmoins, je les connais les pièges : riz empoisonné, mort aux rats, tapettes en tous genres, on ne la fait pas à une souris comme moi ! C'est qu'ils sont obstinés ces hommes pour nous zigouiller, nous les rongeurs, quant aux femmes, elles ne savent que hurler ! Je me passerais bien de marcher sur leurs plate-bandes, mais voilà, j'ai toujours faim...
Je ne rêve que de leur garde-manger, des réserves bien stockées dans leurs caves ou même de vider leurs poubelles.
On y fait parfois de mauvaises rencontres et justement telle que vous me voyez, je viens à grand peine de semer un horrible chat. C'est sournois un chat...je préfère n'importe quelle mort, mais tomber dans les griffe d'un chat, c'est mourir à petit feu... faire l'objet de son jeu... oh ! non, non, non, tout sauf un chat ! C'est pour ça que j'ai couru, comme une dératée, droit devant moi et qu'arrivée en zone inconnue, je me suis faufilée par le premier petit trou venu, en bas de ce grand mur gris.
Et ça fait un bon moment que je passe de trous de souris en fissures, de tuyaux en solives, de poutres de charpente en grilles d'aération et je suis tombée par deux fois sur des chambres habitées : dans l'une, j'ai cru mourir écrasée sous un coup de talon, dans l'autre j'ai bien failli être attrapée par le bout de ma queue.. Je l'ai échappé belle et je reprenais mon souffle, plutôt tourneboulée quand une bonne odeur m'a chatouillé les narines. C'était du comté ou euh... du beaufort peut-être, en m'approchant j'ai reconnu à coup sûr le parfum de l''emmenthal, hum ! Alors j'ai risqué un oeil par un trou à peu près rond dans le béton : dans cet espace terne et gris, assis sur une chaise, attablé face à une fenêtre grillagée de sombres barreaux, un homme, de la pointe de son couteau, piquait des morceaux de fromage qu'il enfournait tranquillement avec de temps à autre, une bouchée de pain. Quel festin ! Foi de souris, je m'en régalerais bien !... mais l'homme est armé, d'un couteau qui plus est et je le connais bien ce mot qu'ils emploient : dissection ! Alors je suis très vite repartie dans les oubliettes, dans les moindres brèches et à force d'entendre des bribes de conversation, j'ai fini par comprendre qu'ici, les hommes sont comme des rats en cage et qu'ils n'en sortent pas, ils appellent ça : prison. J'ai compris aussi que ce lieu noir, triste et sale s'appelait curieusement " Fleury " ! C'est peut-être pour ça qu'un homme enfermé tout seul, faisait des peintures avec pour unique sujet : des fleurs ! Il avait l'air plutôt bon et doux, mais par mes moustaches ! Quand il m'a vue, il a bondi comme un tigre, comme un chat complètement fou !
J'ai erré ensuite une nuit et un matin, piteusement, le ventre creux et enfin, je me suis décidée à retourner chez le mangeur de fromage. J'ai lissé un peu mon pelage, lavé mes oreilles, frotté mes pattes, histoire d'être présentable et j'ai regardé par le trou. Il était toujours assis à sa table. Alors j'ai fait trois pas de souris dans la chambre et c'est là que j'ai repéré des miettes sous la table ! Mazette ! Du pain pour moi qui ait si faim ! Mais comment aller jusque là...
Le croirez-vous, ce prisonnier a dû lire dans mes pensées ! Très doucement, son pied a balayé les quelques bouts de pain pour les amener de mon côté. Puis, il a repris sa position, immobile, ne faisant plus attention à moi. Serait-ce une ruse de plus, encore plus subtile, mais tout aussi crapuleuse ? Serait-il à l'affût ?
Quelques minutes passèrent, ni lui, ni moi, ne bougeâmes ...
Je n'avais qu'une dizaine de pas de souris à faire..., mais j'étais en proie à tant de doutes... Finalement, n'y tenant plus, j'ai attrapé la plus grosse miette et je suis repartie illico, en clopinant à cause de ma charge, pour me planquer direct sous le lit.
L'homme était toujours assis. Il n'avait pas bougé.
Qu'elle est craquante cette croûte bien cuite ! Qu'il est bon ce butin ! Une fois, la miette croquée, n'y tenant plus, j'y suis retourné et tout s'est bien passé. C'est ainsi que nous avons appris à nous connaître, le mangeur de fromage et moi. Peu à peu, je me suis habituée à sa voix. Il me parlait de longs moments, il disait souvent " Titi ", peut-être m'avait-il donné ce nom-là ?
Alors je sortais de sous le lit et je l'écoutais. Parfois, ça n'en finissait pas alors je faisais un brin de toilette, tandis qu'il racontait sa vie. Et puis venait l'heure des repas. On entendait des bruits de roues qui grincent, des casseroles se cognaient et dans un brouhaha affolant, la porte était ouverte avec un cliquetis de clés, des récipients en ferraille s'entrechoquaient... Vlan ! La lourde porte se refermait, quelques échos de vaisselle encore et le silence se réinstallait.
Alors je prenais mon poste, à côté du pied de la chaise et je voyais tomber du ciel, des mets exquis : morceaux de fruits, pommes, bananes, des morceaux de carottes, de pommes de terre et bien sûr du fromage, port-salut, brie, gruyère et plus rarement du roquefort. Nous mangions ensemble, il m'aimait bien, il me semble. Et si, lui était pris au piège entre ces quatre murs, moi je savais que je pouvais filer dès que je le voulais.
Mais pourquoi aurais-je quitté la prison ? Et mon nouveau compagnon ? N'avais-je pas trouvé le gîte et le couvert ? Je dormais sous le lit dans son pull-over et je partageai chacun de ses déjeuners et de ses diners. Par contre il a mis longtemps à m'amadouer... mais j'ai fini par accepter de monter jusqu'à l'angle de la table, pour prendre le petit-déjeuner, à côté de lui. Il faut dire qu'avec des morceaux de biscotte, c'était trop difficile de résister ! Certains jours, il met une petite couche de jaune sur mon quart de biscotte : c'est trop, trop, trop bon ! Il est plus souriant depuis qu'on partage les p'tits-dèj. , ça l'amuse bien de me voir grignoter ses tartines. Parfois je reste en attente entre un gros livre et la boîte de mouchoirs et je le regarde assembler les petits bouts d'une grande image qu'il a dû casser en mille morceaux... ça lui prend pas mal de temps, mais moi j'ai tout le mien ! Je suis peinarde comme une souris, logée et nourrie, qui s'est trouvé un ami...
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