Nous sommes enfin sortis du désert. Je n’ai pas eu l’occasion d’écrire avant, car nous avons été pris dans une atroce tempête de sable qui nous a obligé à ralentir l’allure pendant plusieurs jours. Même le ciel d’ordinaire si magnifique était entièrement voilé, et il nous était impossible de faire de trop longue pause sans risque de nous retrouver ensevelis sous des tonnes de sable. Ce sont la coccinelle de bât et le frelon qui nous ont finalement sauvé la mise.
Sans se laisser désorienter, les braves bêtes ont continué à avancer dans la même direction, et il nous a suffit de nous attacher les uns aux autres et de nous laisser guider. Je ne saurais raconter avec précision ces derniers jours. J’ignore même combien de temps s’est écoulé, mais Pilpilim affirme avec certitude que nous avons mis trois jours à sortir de la tempête, aussi je pense pouvoir dire sans trop me tromper que nous en sommes au vingt-deuxième jour de notre expédition.
Le paysage a totalement changé. La tempête de sable s’est brutalement arrêtée et nous nous sommes retrouvés dans une vaste prairie à l’herbe rase et jaunie, où quelques buissons peinaient à s’élever du sol. Dans notre dos, le vent continuait à souffler violemment, et nous n’avons pas attendu pour reprendre notre route. Jykh dit que ce genre de tempête est fréquent dans le désert, mais qu’il ne pensait pas que nous serions pris au piège de cette façon. D’ordinaire, les frelons les sentent venir et il est aisé de les éviter. Peut-être que le sien s’est laissé distraire par la petite coccinelle…
En tout cas, je n’arrive pas à me sortir de l’esprit les effrayantes silhouettes que j’ai cru apercevoir au loin pendant la tempête. Était-ce un jeu de mon imagination ? Je ne pourrais l’affirmer. Elles semblaient si réelles ! Comme si c’étaient de gigantesques créatures qui se battaient entre elles pour une obscure raison, faisant hurler le vent et danser le sable. Je n’en ai pas parlé aux autres, Erdwyn se serait sans doute encore moqué. Je préfère garder cela pour moi. De toute façon, le danger est loin derrière nous, même si je frissonne d’avance à l’idée de devoir repasser par là pour le chemin du retour.
Nous avons finalement monté le camp au pied d’un vieil arbre mort. La coccinelle et le frelon s’amusent plus loin, et la scène semble si étrange et irréelle sous le ciel si proche qu’on pourrait le toucher, que je me demande si je suis bien sortie de la tempête ou si je rêve. Les autres n’ont pas l’air choqués, je reste pourtant fascinée par leurs jeux, me demandant avec horreur s’il ne finira pas par planter son dard par erreur dans sa carapace brillante.
Le jour ne va pas tarder à se lever, les premières étoiles s’éteignent petit à petit, et cette fois-ci, tout le monde a pu en voir une tomber lentement, laissant une longue traînée étincelante. Perlaj pense qu’en suivant cette direction, on pourrait sans doute la retrouver au fond d’un petit cratère, toute brillante, mais il faudra pour cela nous éloigner de notre chemin, et nos provisions ne nous le permettent pas. Il ne reste qu’à espérer que l’une d’entre elle viendra s’échouer à nos pieds une nuit prochaine…
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