Chapitre IV : La force du Cœur
« Ce qui pousse les gens à se battre ? C’est un intérêt commun. Mais ce qui rends un homme plus fort, c’est quand il doit protéger quelqu’un. Il transforme alors sa peur en courage pour affronter l’adversité. »
Journal d’Ypsen – Visiteur D’Aucyan
Déprimés par la mort de la princesse de cœur, Nara et ses gardiens retournèrent à la chaumière pour récupérer le corps de la jeune fille. Les Nains ne cessèrent de la pleurer pendant qu’ils construisaient un cercueil de verre pour leur protégée. Même Grincheux qui ne laissait pas facilement la tristesse l’envahir laissa échapper une larme. Le Maître de la Keyblade oublia quelque peu son devoir pour réfléchir à la situation. Aurait-il pu sauver Blanche-Neige s’il avait été plus rapide ? Cette question lui fit comprendre à quel point il est dur d’assumer son rôle de Maître. Il aurait bien voulu que ses responsabilités n’incluent pas les vies de plusieurs personnes. Pourtant, il se devait de se reprendre avant que d’autres personnes ne périssent par sa faute. Quant à Réith et Aria, ceux-ci se reposaient, l’esprit vide. La gardienne se sentait coupable d’avoir abandonné son poste pour parler à ce « clown ». Ce bouffon qui ne cessait de la défier pour causer de la destruction. Il avait finit par l’attaquer ce qui obligea Aria à s’enfuir tout en subissant le regard sadique de ce magicien fou. Quel soulagement pour elle d’avoir vu Réith à travers les arbres ! Scrutant ses mains douces et fines, elle ne pouvait cesser de se maudire de ne pas avoir essayé de combattre ce clown. Elle voulait tant avoir plus de force et de courage. Son ami aux cheveux bleus n’avait cessé de lui répéter que ce n’était pas de sa faute et essayait tant bien que mal de la consoler. « Au moins, les Ténèbres ne lui ont pas retiré sa gentillesse » pensait Aria en reprenant son calme.
« A part Nara, on a été tous été faible, reconnaissait la gardienne en s’asseyant devant le cercueil de verre.
Réith ne répondit pas. Sa peur des Ténèbres avait reprit le dessus au château, mais qu’en sera-t-il dans les autres mondes ? Devra-t-il compter sur ses amis pour surmonter sa peur ? Il se sentait perdu dans ces pensées noires. Ce qu’il craignait le plus ne pouvait qu’arriver s’il continue sur cette voie.
« Pour guérir Blanche-Neige, il lui faudrait un premier baiser, continua Aria en reposant sa tête sur ses genou repliés.
« Super ! On est en manque de stock ici ! ironisa Réith.
Le gardien finit par soupirer et à attendre que Nara vienne. Celui-ci tentait tant bien que mal de réfléchir à une solution, mais rien ne convenait. Il faudrait selon lui un miracle pour que la princesse puisse se réveiller. Ce n’est que lorsqu’il se résout enfin à rejoindre ses gardiens qu’un jeune homme fit son apparition près de son cheval blanc. Son apparence et ses vêtements trahissait son ascendance royale. Il portait en effet une cape rouge, une courte tunique bleue et une chemise blanches tout étant impeccables et d’une élégance irréprochable. Ce qui surprit Nara, c’était le regard que ce prince portait sur le cercueil de verre contenant le corps sans vie de Blanche-Neige. « Finalement les miracles existent. » se disait Nara en allant à sa rencontre.
Le prince enleva son chapeau et s’approcha de l’élu de la Keyblade avant de parler :
« Blanche-Neige est bien ici ?
« Oui, prince, répondit Nara en manifestant son soulagement. Elle est dans ce cercueil.
« Vraiment ? Il faut que je la voie ! dit-il sur un ton alarmé.
Doucement, il s’approcha du cercueil sous l’œil attristé des Nains. Réith et Aria sourirent en voyant que leurs erreurs n’auront pas des conséquences invraisemblable cette fois-ci. Ils enlevèrent donc le couvercle en verre pour permettre au prince son entreprise. Celui-ci déposa un baiser sur les lèvres rouges de la princesse. Celle-ci se réveilla paisiblement. D’abord surprise de voir le prince, elle se laissa porter par celui-ci jusqu’à son cheval.
« Prenez-en de la graine ! s’exclama Nara qui venait de se faufiler auprès de ses amis. En tout cas, j’en connais qui sont contents.
En effet, les nains affluaient en direction du prince pour constater de leurs propres yeux que la princesse était bien en vie. Ils crièrent alors de joie, jusqu’à danser autour du prince qui faillit perdre l’équilibre. Blanche-Neige prit la peine de descendre des bras de son prince charmant pour embrasser chacun des nains sur le front. Simplet tenta même d’en avoir plus en passant deux fois devant elle.
Regardant ce spectacle divertissant, Nara voyait sa Keyblade apparaître et briller d’un fier éclat. Du couple royal émanait une aura d’une chaleur agréable qui commençait à former une serrure au sein même d’un cœur bordé d’or et surmonté d’une couronne éclatante.
« La serrure ! s’exclama l’élu de la Keyblade en visant la serrure avec le panneton de celle-ci. Un fin rayon rougeoyant comme le soleil atteignit la serrure qui s’illumina avant d’émettre un son évoquant une fermeture et de disparaître dans une pluie d’étoiles. Finalement on a fait du bon boulot ! déclara Nara en souriant.
« Réith ? Ca va ? murmura Aria en constatant son air inquiet malgré la joie ambiante.
« Ouais. Tu m’excuseras mais j’ai besoin de retourner au vaisseau, dit-il en s’emparant du dispositif permettant de se téléporter dans le Ragnarok.
« Réith, souffla-t-elle en le regardant s’évanouir dans un écran de lumière.
*
De nouveau au vaisseau, le trio put enfin se reposer avant de reprendre leur voyage dans d’autres mondes. Chacun d’entre possédait une chambre individuelle qui comprenait un lit et un écran pouvant contacter le Château des Cœurs et d’autres bases pouvant accueillir le Ragnarok. Perdu dans ses pensées, le jeune gardien ne cessait de réfléchir aux derniers événements. Sa faiblesse et la chance qu’ils ont eue ne cessait de lui rappeler à quel point il est impuissant et inexpérimenté. Et les ténèbres ! Il ne se passe plus une nuit sans qu’il cauchemarde à cause de celles-ci ! Pourquoi n’était-il pas aussi fort que son ami Nara ? Il n’y a qu’avec cette force qu’il pourrait espérer « la » protéger ! Mais il ne peut pas. Il serait condamné à la perdre à cause de sa force ridicule.
Il ne put s’endormir qu’au bout d’un certains temps. Mais même ses rêves ne cessaient de lui montrer les Ténèbres. Puis, plus rien. Il se retrouvait de nouveau dans cette salle où un vitrail le représentait avec ses amis en train de dormir. Son « sanctuaire » qu’un homme était en train de profaner. On ne pouvait distinguer en lui que des traits fin et des yeux orangés, flamboyant d’une lueur presque irréelle. Il portait par contre un superbe smoking noir et une chemise blanche éclatante. Son élégance semblait totalement irréelle au vue de son aura inquiètante.
« C’est donc toi Réith ?
Le jeune homme ne répondit pas. Il avait une telle prestance qu’il ne pouvait pas rétorquer.
« Mais où sont donc mes bonnes manières ? Je m’appelle Oswald, et je serais ton pire cauchemar jusqu’à ce que la lumière disparaisse dans les Ténèbres. Comme elle a faillit anéantir les Ténèbres il y a cinq cents ans.
Le gardien arbora un air surpris et se reprit en voyant l’homme s’approcher. Il dégaina ses dagues tandis qu’il s’empara de deux chakrams dans l’obscurité environnante. Leurs armes claquèrent au contact ce qui provoqua une onde de choc. Tombant à la renverse, Réith vit avec effroi le vitrail se briser sous ses yeux.
« Nous sommes destinés à nous revoir, car tu es comme moi après tout. Tu exècre les Ténèbres, avoue-le. Nous verrons à quel point la lumière te sauvera, très cher ami. Quand tu te révèleras impuissant pour sauver ce à quoi tu tiens.
Ayant enfin trouvé le courage de rétorquer, fondit sur Oswald alors qu’il disparaissait :
« Attends !
Il n’y eut plus personne pour répondre. Il ne restait plus que quelques débris de son vitrail, répartis ça et là autour de lui. C’est à ce moment précis qu’il se réveilla. Une douleur indescriptible lui saisissait la poitrine. Il regarda l’extérieur du Ragnarok par l’intermédiaire d’un hublot. Un banc d’étoiles brillait au firmament tandis qu’une masse sombre approchait lentement. Intrigué, il se rhabilla pour aller au cockpit.
Assis sur son fauteuil, Réith alluma son tableau de bord et analysa les alentours de l’espace infini. Plusieurs données s’affichèrent : les mondes proches et leurs noms puis quelques météores qui pourraient menacer le vaisseau. Rien d’inquiétant jusqu’à ce que la masse sombre s’avèrent être une nuée de Némésis guidée par une présence inconnue. De sa position, le gardien distinguait de la nuée un dragon noir à la tête des sombres créatures.
Laissant la panique et sa peur l’emporter, il se précipita vers les chambres d’Aria et Nara qui dormaient encore paisiblement. Chacun étouffèrent un râle avant de réaliser la présence des Ténèbres autour d’eux.
« Réith, Nara ! A vos postes ! ordonna Aria avant d’aller sur son tableau de bord.
Une fois installés et prêt à riposter, Aria prit les commandes pour échapper aux Némésis. De son côté, Nara tirait des lasers pour les repousser tandis que son gardien vérifiait les différents niveaux de barrières et d’énergie déployées. Ce n’est qu’au prix d’une intense concentration au milieu d’un banc de météores que le vaisseau a pu enfin échapper à ses poursuivants.
« Heureusement que tu t’es réveillé à temps. Ils auraient pu nous causer des ennuis, s’exclama Aria en soupirant. Il n’y a pas une alarme sur ce truc normalement ?
« Si, mais on a oublié de l’activer, répondit Nara en l’enclenchant. Voilà ! On peut dormir tranquille maintenant.
« Attends, il y a un monde tout prêt, on pourrait y jeter un œil, suggéra Réith en regardant les données de son tableau de bord. Il s’appelle la Jungle Profonde.
Le maître de la Keyblade soupira et bailla avant de donner son accord. Ni une ni deux, sa gardienne les conduisit près du monde en question en quelques minutes. Le trio fut surpris de la végétation luxuriante et de la cabane en bois construite sur un arbre que l’on pouvait observer depuis le cockpit. Voyant l’empressement de ses amis, Aria déclencha le dispositif pour se téléporter dans le monde. Elle ne s’aperçut que plus tard de son erreur sur les coordonnées.
*
Frottant une bosse sur sa tête, Aria se leva difficilement. Elle se trouvait devant un énorme tronc creux et sombre tandis qu’une dense végétation ne laissait pas percer la fière lumière du soleil. La gardienne cria le nom de ses amis avec force. Rien excepté l’écho de ses cris. Elle réessaya une nouvelle fois. Aucune réponse. Un craquement sec la fit sursauter. Il s’agissait d’un singe au pelage rouge sombre accompagné d’un oiseau à crête. Ils en rejoignaient d’autres qui s’étaient installé sur le tronc. « Ils ne sont pas normaux. » se disait Aria avant de reconnaître l’emblème des Némésis sur leur poitrine. Elle tenta de s’enfuir, paniquée en sautant dans le tronc. Un singe la saisit et la repoussa. Par réflexe, Aria riposta avec une portée de notes glaciales qui chantonnèrent une musique sinistre. Devant le développement de ses pouvoirs, la gardienne ne pouvait s’empêcher de se demander jusqu’où sa magie se développera. Elle reprit son souffle mais fut surprise que les créatures des Ténèbres réapparaissent devant elle prêtes à l’attaquer. La jeune fille se battit jusqu’au bout mais épuisait bien trop vite ses ressources en magie, c'est-à-dire dans le même état que dans la Forêt des Nains. Elle s’empara donc d’un éther dans sa besace et tenta de le déboucher. Un oiseau noir lui piqua les mains avec son bec ce qui fit tomber le flacon par terre sans qu’il casse pour autant. « Non ! C’était le seul que j’avais ! » paniqua-t-elle. Alors que tout semblait perdu pour elle, un cri retentit avant qu’un homme en pagne n’exécute impitoyablement les Némésis sur le passage de sa lance. Ses cheveux coiffés en dreadlocks ne cessaient de bouger au rythme de ses assauts furieux. Aria, tout d’abord surprise par le physique de son sauveteur s’empara de l’éther et en bu le contenu. Puis elle vint en aide à l’homme sauvage. Après quelques minutes, ce duo improbable put enfin souffler.
« Merci, dit-elle enfin en s’approchant.
« Moi, Tarzan, répondit-il en ajoutant quelques grognements.
D’abord étonnée par sa façon de parler, la gardienne se reprit et se présenta à son tour.
« Je suis Aria. Je viens d’un autre monde.
« Aria, amie ?
« Oui, amie, répondit-elle avec un sourire et en lui tendant la main.
Tarzan écarta ses cheveux bruns avant de tendre à son tour sa main. Au lieu de la serrer, il fit en sorte qu’elle soit parallèlement à son contact. Il pouvait ainsi constater qu’elles étaient pareilles tout comme celle de Jane. Il semblait tellement heureux que la gardienne n’osait rompre le contact. De son autre main, l’homme sauvage lui tendit une petite boule qui s’évapora au contact d’Aria. De nouvelles informations émergèrent dans son esprit qui savait maintenant comment utiliser au mieux des sorts de soin. Comment Tarzan avait-il fait ?
Redressant la tête, l’homme sauvage flaira les alentours. Il sentit une odeur étrange. Celle des Némésis ! Il s’empara de sa protégée et lui força le pas pour aller dans un endroit plus sûr. La jeune gardienne choisit de placer sa confiance en cet homme qui lui a sauvé la vie. Elle se contenta donc de se montrer docile. L’allure de Tarzan et sa façon de se déplacer intriguait tout de même Aria qui se risqua à mieux l’observer. Il marchait avec ses pieds et ses mains tel un singe et s’exprimait avec un langage limité couplé à des grognements. Constatant l’intérêt de la jeune fille à son sujet, Tarzan se permit de mieux observer cette fille qui était de sa « race ». Elle ressemblait tellement à Jane par sa façon de se tenir, de marcher, de parler. Il avait tellement à apprendre des humains !
Au fil de leur traversée de cette jungle hostile, Aria en apprit davantage sur l’homme sauvage. Il a été élevé par une mère gorille alors qu’il était enfant et a apprit à vivre selon le mode de vie des gorilles. Il a eu beaucoup de problèmes en essayant de s’intégrer car il ne comprenait pas sa différence. Aria s’efforçait de toujours l’écouter avec concentration pour comprendre ses dires et lui répondait toujours avec des mots simples.
« Il y a d’autres gens comme nous ici ? demanda-t-elle lentement pour que Tarzan puisse comprendre.
« Jane et professeur, ici.
« Et Réith et Nara ? Un garçon avec des cheveux bleus et un autre avec des cheveux rouges, dit-elle en montrant ses propres cheveux.
« Qui Réith ? répondit Tarzan incrédule.
« Tu ne les a donc pas vu ? Dommage. Elle répondit toutefois à sa question. Réith est un ami. Il est très gentil surtout avec moi. Mais il a peur.
« Peur ?
« Il a peur des Ténèbres et ça le rends triste. Enfin pourquoi je te dis ça ?
L’homme sauvage ne comprit pas tout mais était au moins sûr que Réith était le grand ami de sa nouvelle amie. Mais il n’eu pas la plaisir de répondre. Un coup de feu retentit dans la jungle provoquant l’envolée d’oiseaux sauvages. Etrangement, les Ténèbres convergeaient vers la source du tintamarre. Tarzan était à présent aux aguets. Ce coup de feu ne pouvait provenir que d’un seul homme pour lui : Clayton. Aria sentit sa méfiance mais ne fit rien jusqu’à ce que l’homme sauvage monte à un arbre.
« Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda-t-elle inquiète.
« Clayton. Noir, dit-il en ajoutant des grognements.
Un singe Némésis prit l’homme sauvage par surprise qui tomba de son arbre. Il était salement blessé.
« Tarzan ! Soin !
Une portée de notes vertes fit résonner une douce mélodie qui soulagea la blessure de Tarzan. Celui-ci bondit sur le singe en le pourfendant de sa lance primitive. Il se ravisa d’avancer plus loin lorsqu’il vit le nombre de Némésis qui se sont agglutinés sur son passage depuis le coup de feu. Il prit donc sa protégée par la taille et grimpa avec une étonnante agilité sur les arbres aux alentours avant de s’agripper aux lianes pour fuir. C’était ainsi qu’il put faire demi-tour pour revenir au tronc creux. La gardienne était totalement confuse tellement le monde tournait autour d’elle. A peine Tarzan s’arrêtait-il, qu’il reprit de nouveau sa course pour échapper aux Némésis. Ils finirent par pénétrer à l’intérieur du tronc creux. Quelle ne fut pas la surprise d’Aria de voir son sauveur glisser le long des minces troncs d’arbres avec une telle aisance ! Sur le point de s’évanouir à cause du malaise, Tarzan atterrit au beau milieu d’un lac avoisinant une cascade formant un lac et entourée d’un terrain vierge. Aria émergea de la surface en haletant. Ce n’est pas tous les jours que l’on subit un tel plongeon ! Constatant que son sauveur ne se manifestait plus, la gardienne cria son nom, risquant d’attirer les Némésis. L’homme sauvage l’éclaboussa au visage en guise de réponse. La jeune fille ria aux éclats et l’éclaboussa à son tour provoquant une véritable bataille d’eau. Ce n’est que lorsqu’ils furent quelque peu fatigués qu’ils revinrent sur la berge pour s’y allonger au grand soulagement des éléphants qui purent reprendre leur baignade. Cela faisait longtemps qu’Aria eue l’occasion de s’amuser. Mais il fallait qu’elle retrouve Réith et Nara ! Elle se releva et fixa Tarzan droit dans les yeux.
« Je dois revoir mes amis. Où sont Jane et le professeur ?
L’homme sauvage se mit à quatre pattes et courut en direction de la jungle. Il invita cependant son amie à le suivre. Les arbres défilèrent sans que de sombres créatures les prennent d’assauts. La jeune fille se demandait d’ailleurs pourquoi elles n’étaient plus là. Se pouvait-il qu’elles aient changées de cible ? Au fur et à mesure qu’ils avançaient dans la jungle profonde ils finirent par atteindre une forêt de bambous longeant un camp qui semblait appartenir à des expéditeurs. Au loin, Aria reconnut sans peine son ami aux cheveux bleus. Elle l’appela ce qui eu pour effet d’alerter tous les membres de l’expédition autour d’elle et de son ami sauvage. Y comprit ce chasseur que Tarzan déteste tant : Clayton. Un homme moustachu et mince, habillé d’un short et d’une veste beige quitta sa tante avec sa fille qui semblait âgée d’au moins vingt ans. Tout comme Réith qui se calmait en présence d’Aria, Tarzan oublia Clayton pour se focaliser sur la jeune femme. Réith se contenta de la regarder comme s’il craignait que celle-ci ne s’évapore sous ses yeux.
« Tout va bien, je me suis trompée dans les coordonnées d’atterrissage.
« Je vois ça ! s’exclama Nara avant même que Réith put répondre. Il venait de sortir de la tente de Jane. Et tu nous présente ton ami en pagne.
« Il s’appelle Tarzan. Il m’a sauvé des Némésis. Tarzan, voici Réith et Nara.
L’homme sauvage étudia les traits des jeunes hommes comme s’il jaugeait leurs forces respectives. Puis il s’en alla pour rencontrer Jane sans doute pour apprendre encore des choses sur les Hommes. Celle-ci fut rassurée de voir la présence d’autres hommes dans cette jungle hostile. Elle étreignit Tarzan qui était partit depuis longtemps. Puis, elle l’emmena dans sa tente pour qu’il puisse en apprendre plus sur les humains.
*
Rassemblés autour d’une table, le trio réfléchissait sur la manière de trouver la serrure. Ils n’auraient peut-être pas autant de chance que dans la Forêt des Nains et pour cela, il se devait d’être plus vigilant. Si le prince n’était pas venu pour réveiller la princesse, jamais Nara n’aurait put verrouiller la serrure ! Aria semblait convaincue que la serrure se trouvait au plus profond de la jungle et qu’il fallait demander de l’aide aux expéditeurs pour y être guidés. Réith écoutait sans convictions étant donné qu’il croyait avoir perdu son amie malgré les remontrances de Nara. Celui-ci se fichait de la méthode à suivre tant qu’il ne risquait pas la vie d’innocents. Il comptait bien assumer ses responsabilités en tant que Maître de la Keyblade.
« Peut-être que Tarzan pourrait nous guider ? suggéra Réith en le scrutant. Il regardait des diaporamas diffusés par Jane.
« Ce n’est pas une mauvaise idée ! se réjouit Aria. Il a été élevé par des gorilles, il doit bien connaître la jungle par cœur. Je vais lui demander !
La jeune fille s’extirpa de sa chaise pour se diriger vers la tente de Jane. Son enthousiasme étonnait ses amis.
« Tu sais bien qu’elle prend les choses beaucoup à cœur, tenta d’expliquer Nara.
« Et c’est pas plus mal. Au moins, elle ne pense pas à autre chose, répondit Réith en repensant à son cauchemar du matin.
Le Maître de la Keyblade ne saisit pas la remarque et se contenta d’hocher de la tête. Il n’avait plus qu’une chose en tête, protéger ses amis tout en trouvant la serrure. Réith passait bien sûr dans ses priorités. Il fit signe à Réith d’aller se balader dans la jungle, pour sécuriser la zone. Son gardien se leva de sa chaise en conséquence pour se diriger hors du camp en direction de la forêt de bambous.
Ne constatant pas la présence de Némésis, ils s’assirent sur une pierre au milieu d’un espace vide de végétation. Ils guettaient la moindre intrusion pendant quelques temps. Réith espérait ne pas avoir à se battre seul une nouvelle fois.
« Dis ? T’as si peur que ça des Ténèbres ?
« Oui. Elles m’ont retirées tellement de choses, que si vous tombiez dedans, si vous y succombiez je…Je suis effrayé à cette idée.
« Il te faudrait apprendre à nous faire confiance ! Mais bon, la peur nous fait faire n’importe quoi hein ? Je comprends t’inquiète pas. On peut transformer la peur en courage, non ? Surtout quand on a quelqu’un à protéger.
Cet argument toucha une corde sensible du jeune homme. Il ne répondit pas, se contentant d’approuver d’un hochement de tête. Content d’avoir put l’aider, Nara se releva et continua de scruter les environs. Pas de monstres en vue. Il s’en alla donc, faisant signe à Réith de le suivre. Celui-ci avait reprit quelque peu le sourire devant les encouragements de son compagnon d’aventure. « On a tous nos petits problèmes. » pensa Nara en se rappelant de sa solitude avant qu’il ne rencontre Réith. Il fut surpris lorsqu’il vit Aria surgir devant elle, enthousiaste et joyeuse.
« Bonne nouvelle ! Tarzan accepte de nous guider ! Il pense même savoir où est la serrure !
« Sérieux ? On pourra partir de ce monde plus vite que prévu alors ? s’exclama la Maître de la Keyblade. Alors qu’est-ce qu’on attend ? Réith, tu viens ?
« O-Oui !
*
Devant la sphère verdâtre, un homme regardait les événements de la Jungle Profonde avec grand intérêt. Il ne cessait de frotter la plume de ses cheveux et d’épousseter sa robe qui avait prit la poussière suite à l’incursion au royaume de Nottingham. Ce scélérat de Prince Jean l’avait obligé à rester plus longtemps dans son infâme château. Si cela ne tenait qu’à lui, il aurait prit le temps de donner une bonne leçon à cet imbécile ! Il tapota sa veste argentée de manière à ce qu’il puisse la rendre plus présentable. Sa queue de singe émergea un instant de sa robe.
« Tu t’intéresse au porteur de la Keyblade, petit singe ?
« Je n’ai pas besoin de répondre à mes « compagnons ». Surtout à des individus tel que toi, Maléfique, rétorqua-t-il en passant sa main dans ses cheveux argents. J’en ai plus qu’assez de te voir traîner dans mes pattes tel un vulgaire rat d’égout.
« Tu es bien insolent. Veux-tu une punition ? répondit la sorcière en soulevant son sceptre surmonté d’une boule de cristal verdâtre.
Son interlocuteur s’arma d’une boule d’énergie provoquant une chaleur insoutenable. Ils allaient commencer à se battre quand un chakram stoppa les deux opposants dans leurs gestes. Il se planta sur la table de pierre qui maintenait la sphère en place.
« Contrairement à toi Maléfique, Kuja possède un sens esthétique très raffiné, s’exprima Oswald habillé d’un smoking noir en queue de pie. Mais cela ne t’autorise pas pour autant de t’attaquer à tes alliés, continua l’homme sombre à l’adresse du magicien.
« Je n’ai aucun allié ici. Je ne travaille que par moi-même, répliqua le magicien d’un ton sec.
« Où en est ton procédé pour produire encore plus de Némésis ?
Kuja ne répondit pas tout de suite. Il n’appréciait guère son maître qui l’avait créé il y a seize années de cela. Du moins c’est ce qu’il prétendait lui-même. Il refusait de devoir rendre des comptes à cet homme tyrannique. Ce n’est que lorsqu’Oswald se montra plus convaincant en s’armant de ses chakrams que le magicien se résolut à lui répondre.
« Je ne possède pas encore assez de néant pour amplifier la production de Némésis. L’Ifa pourra peut-être m’en fournir assez.
« Parfait. Maléfique, viens avec moi ma chère. Quand à toi Kuja, je te permets de rester ici. Tu devras toutes fois retourner à Nottingham rappelle-toi.
Il ouvrit un passage qu’il appelait lui-même les Entrechemins. Un passage que seul ceux qui possèdent des Ténèbres dans leur cœur peuvent emprunter. Ne supportant plus ses « alliés », le magicien reporta son attention sur la sphère, examinant attentivement le pouvoir de la Keyblade. Qui sait s’il n’obtiendra pas sa libération grâce à elle ?
*
Lorsqu’Aria lui avait proposé de l’accompagner avec ses amis pour trouver la serrure, Tarzan était satisfait si ce n’est heureux d’aider son amie et ses compagnons d’aventure. Peut-être découvrirait-il d’autres aspects de la vie des Hommes avec elle ? C’est pourquoi il confirma sans tarder sa présence aux côtés du trio durant l’exploration de la jungle. Armé de sa lance, il rejoignit le trio qui l’attendait dans la forêt de bambous. Entouré d’autant d’hommes forts, Réith était plus rassuré à l’idée de partir. Aria appréciait la présence de Tarzan qui la rassurait. Elle ne cessait pas pour autant de s’inquiéter de l’état de Réith qui devenait de plus en plus discret.
Etant prêt à partir, le groupe commençait leur recherches pour trouver la clé. Ils commencèrent par le Nord, fouillant chaque buisson tandis que leur guide utilisa son charisme pour repousser certains prédateurs qui auraient tôt fait de les mettre en pièces s’ils ne faisaient pas attention. Les quelques heures de recherches qu’ils menèrent ne donnaient rien exceptés des blessures à cause des Némésis qui les attaquaient. Ils se multipliaient sans que l’on puisse y trouver une source. Quoi qu’il en soit, c’était une raison suffisante pour le trio de retrouver la serrure au plus vite. C’est pourquoi ils redoublèrent d’effort pour chercher sans relâche. Mais rien. Pas le moindre indice indiquant la présence du cristal de ce monde. C’est pourquoi ils revinrent à l’heure du déjeuner bredouille.
« Elle doit être bien quelque part cette serrure non ? s’écria Nara en ignorant l’attention que Jane et le professeur étaient en train de lui porter.
« Excusez moi, se risqua Jane, cette serrure que vous recherchez, est-ce quelque chose de très important pour vous ?
« Oui, on pourrait atténuer l’apparition des Némésis en la verrouillant.
« C’est donc ainsi que vous appelez ces créatures. Il est vrai qu’elle gène grandement nos recherches. Nous serions obligés de partir, répondit le professeur.
« Partir ? s’exclama Tarzan qui ne voulait pas voir Jane s’en aller loin d’ici.
« Il ne faut pas t’inquiéter Tarzan. Si ces créatures sont moins violentes, nous resterons.
« Tarzan aider Aria ! s’écria-t-il suite à l’explication de Jane. Il partit en direction de la jungle.
« Il faut l’excuser. Depuis que nous sommes ici, nous sommes les seuls humains qu’il aie vu depuis bien longtemps, expliqua Jane.
« Il n’a pas de famille ? demanda Aria curieuse.
« Pas à notre connaissance. Nous avons pourtant vu une maison au sommet d’un arbre. Elle a sûrement été construite il y a longtemps. Dans tous les cas, si je peux aider Tarzan, je le ferais.
« Quelle dévotion, songea Aria tout en repensant à la cabane abandonnée.
« En attendant, nous devons préparer le déjeuner. Vous voudrez bien vous joindre à nous ? Explorateur !
Sur ces mots, elle sortit de la vaisselle et des fruits fraichement cueillis. Le professeur paraissait joyeux d’avoir des invités contrairement à Clayton qui ne voyait qu’en eux des éventuels rivaux pour trouver les gorilles. Réith eut un frisson en passant à côté de lui pour aider Jane à mettre le couvert sur la table. Il se retourna et vit une aura noirâtre autour de lui. Il émanait de lui une insatiable envie de pouvoir et une ambition démesurée. Le genre d’envies qui attirent les Ténèbres.
« Que me voulez-vous jeune homme ? demanda Clayton qui avait remarqué l’intérêt soudain de Réith à son encontre.
Celui-ci secoua la tête pour ne rien paraître. Il regarda le chasseur droit dans les yeux avant de répondre :
« Vous n’êtes pas ici pour l’exploration n’est-ce pas ?
« Voici quelqu’un de bien malin. Mais ce que je fais ici ne vous concerne pas jeune homme, répondit-il en s’emparant du fusil accroché sur son dos. Je vais aller chasser ses monstres. Ils ne résisteront pas à mes talents de chasseur.
« Vous ne pourrez pas les abattre avec un simple fusil. On est les seuls à pouvoir les battre !
Clayton n’écouta pas ce conseil et partit en direction de la forêt de bambous. Réith ne pouvait s’empêcher de penser qu’il devrait prévenir ses amis de la tournure des événements. Si Clayton succombait aux Ténèbres de son cœur, il risquait de créer un puissant Némésis. Il se précipita donc à la table et fit comprendre à ses deux amis que quelque chose n’allait pas. C’est pourquoi ils prirent quelques fruits dans le panier d’osier et s’isolèrent derrière une tente. La nouvelle abasourdit Nara et Aria.
« Les Ténèbres dans son cœur pourraient se retourner contre nous s’il y succombe, constata Aria qui voulait absolument retrouver la serrure au plus vite.
« Raison de plus pour trouver la serrure ! s’écria Nara qui reprit sa dégustation de fruit. Mais pas le ventre vide, ajouta le jeune Maître en tendant d’autres fruits à ses gardiens.
*
L’expédition reprit de plus belle en ce bel après-midi sec du fait de l’absence totale de pluie depuis quelques jours. Tarzan explorait aux côtés des élus du cristal cherchant inlassablement la serrure du monde. Cette fois-ci, l’homme sauvage semblait beaucoup plus confiant. Il souriait en pensant à la surprise de ses amis quand ils verront sa trouvaille. Plus le parcours avançait plus les difficultés s’annonçaient ardues. En effet, il leur fallait traverser une végétation plus dense et parfois multiplier les acrobaties pour progresser. Balancement aux bouts de lianes, escalades d’arbres et autres devenaient des banalités durant cette aventure. Bien sûr, il n’était pas rare que des Némésis venaient la pimenter par leurs attaques féroces.
Le groupe finit par atteindre un endroit où ils pouvaient enfin se reposer : une zone circulaire où ils pouvaient librement circuler grâce au manque de végétation étonnant. Ayant vécu dans cette jungle depuis sa naissance, Tarzan ne manifesta aucun signe de fatigue contrairement au trio qui n’en pouvait plus. C’est alors que l’homme sauvage dévoila des buissons une lumière verte qui brillait à partir du sol. Puis il invita le Maître de la Keyblade et ses compagnons à venir se reposer ici. Aria fut la première à entrer dans la colonne de lumière qui, tel un baule apaisant lui fit ressentir une chaleur agréable. La douleur disparut et sa magie recommençait à couler dans tous son corps.
« Venez ! Je me sens en pleine forme ! s’écria-t-elle en riant.
Réith s’avança et constata avec surprise que son corps ne souffrait plus de cette dure marche. Son esprit commençait même à assimiler le sort Soin, comme Aria lors de sa première rencontre avec Tarzan. C’est son sourire qui invita Nara à y pénétrer.
« C’est fun ça ! On peut continuer de voyager maintenant !
Satisfait de voir ses amis heureux, l’homme sauvage leur montra la voie à suivre en saisissant une liane parmi celle qui pendait, puis il sauta pour finalement atterrir à l’autre bout du gouffre. Ce ne fut que lorsque Réith s’avança qu’il vit le gouffre en bas et appréhenda son sort s’il ratait sa tentative. « Ne pense pas à ça ! » répétait-il dans sa tête pour se rassurer. Nara était un peu amusé de le voir ainsi et ne pouvait s’empêcher de le regarder. Il se demandait si Réith n’avait pas un peu le vertige. Prenant son courage à deux mains, le gardien saisit une liane et sauta dans le vide en criant. Finalement, il atterrit au même endroit que Tarzan qui le félicita à sa manière : des grognements semblant joyeux.
« Merci, répondit le gardien gêné.
Ses deux compagnons arrivèrent ensuite. Aria faillit tomber mais fut rattrapée par Réith qui la saisit par la main pour la remettre sur pieds. L’homme sauvage lui fit un grand sourire comme s’il était satisfait que le gardien protège aussi bien sa protégée. Il ne restait plus beaucoup temps de route pour atteindre l’objectif de Tarzan : L’endroit où sa famille gorille se réunit. Il fallait pour cela de nouveau monter aux arbres et se déplacer de lianes en lianes, choses que le trio se serait bien passés. Seule Aria semblait plus heureuse d’explorer cette jungle et de supporter ces épreuves physiques. Elle était la seule à avoir observé la route à prendre durant le trajet. Peut-être était-elle encore plus investie dans sa mission que ne le pensait Réith ? Ils commencèrent à escalader sur les arbres.
« Serrure, ici, dit Tarzan en montrant du doigt une nouvelle zone que l’on pouvait observer du sommet des arbres.
« Sérieux ? s’écria Nara en prenant le temps d’apprécier la nouvelle. Ca va être rapide alors ! Mais, il faut être prudent, les Némésis pourrait essayer de nous empêcher de la verrouiller.
« Ou quelqu’un, murmura Réith en repensant à son cauchemar. Le visage ténébreux d’Oswald fit soudain surface dans son esprit ce qui l’effraya. Il secoua la tête pour chasser le visage de cet homme de son esprit.
Ils pressèrent le pas, impatient d’en finir avec cette histoire, serpentant entre les arbres et les lianes qui obstruaient le passage. Aucun gorille n’était en vue ce qui inquiéta l’homme sauvage. Ce n’est que lorsqu’ils entendirent un rugissement qu’Aria et Tarzan se précipitèrent à la source du bruit. Il s’agissait d’un léopard les crocs dehors. Il s’en prenait au petit des gorilles qui était effrayée par sa présence. S’apprêtant à tuer ses proies, Aria intervint en utilisant une portée de notes foudroyante qui laissèrent échapper une musique de style rock. Le léopard se retourna, scrutant la jeune magicienne de ses yeux perçants et jugea qu’il ne fallait pas qu’il s’acharne autant. C’est pourquoi il partit sans demander son reste. Un gorille immense émergea de la végétation.
« Kerchak ! Ces humains ont sauvé le groupe ! Je veux les aider ! s’exclama Tarzan dans la langue des animaux.
« Pas question ! Tu as trahis notre cause Tarzan ! Tu ne devais amener personne ici ! répondit le chef des gorilles avant de rugir.
« Montre leur le sanctuaire ! Je t’en prie ! Ils peuvent arrêter les monstres.
De leurs côtés, le trio ne comprenait pas ce que Tarzan tentait de faire. Aria voyait bien que l’homme sauvage se disputait avec Kerchak. Elle voulut intervenir mais la haine qu’elle vit dans les yeux du gorille l’effraya. Il détestait la race humaine. Après une courte discussion, Kerchak en vint à la force en menaçant Tarzan et ses compagnons par des rugissements et des frappes continues contre les arbres. Il avait l’air tellement enragé que Tarzan s’enfuit avec le trio pour ne pas qu’ils subissent sa colère. Ils durent faire demi-tour et renoncer à la serrure. Que ces efforts ont été vains ! C’est la peine dans l’âme que le groupe rentra au campement. L’homme sauvage était fort déçu de l’attitude de son chef de groupe. Mais cela ne l’étonnait guère, depuis toujours Kerchak l’avait mis à l’écart du groupe et lui avait comprendre qu’il n’y avait pas sa place. C’est tout de même pour lui une grande déception de ne pas avoir put aider Aria.
« Ce n’est pas grave Tarzan, tu as fait ce que tu as pu, dit-elle pour le rassurer.
Malgré les encouragements d’Aria, l’homme sauvage soutint une mine triste durant le retour de leur voyage. Si les Némésis continuaient de proliférer, Jane risquait de partir et ça, il ne le voulait pas. Que faire ? Il ne le savait pas. Il était tellement perdu dans ses pensées qu’il ne remarqua pas la présence d’un cœur sombre, avide de trophées de chasses.
*
Depuis qu’Aria est rentrée au camp, elle s’intéressa tout à coup au passé de Tarzan. Elle pensait que si elle l’aidait à se réconcilier avec Kerchak, peut-être qu’ils pourraient accéder à la serrure. C’est pourquoi elle eut une idée : apprendre le langage des animaux pour parlementer avec le chef des gorilles. Ainsi, elle pourra montrer son respect envers lui et peut-être le réconcilier avec son « fils ». L’idée pouvait sembler absurde, mais comme le disait si bien la grand-mère d’Aria, « Qui ne tente rien n’a rien ! » C’est pourquoi elle chercha un endroit pour discuter avec Tarzan au calme pour lui énoncer son plan. Il y avait justement la cabane abandonnée au sommet d’un arbre dont Jane lui avait parlée: L’endroit parfait pour discuter tranquillement.
La maison était faite de bois et n’était plus habitée depuis longtemps. Des barques pendaient avec de vieilles cordes tandis qu’un large filet évitait au malheureux de mourir d’une grave chute tellement l’arbre était immense. Il y n’y avait à l’intérieur qu’une simple couverture blanche entourée de tâches de sang et quelques babioles qui trainaient ça et là sur le plancher. Jane accompagnait l’homme sauvage qui semblait ne pas connaître cette cabane qui pourtant se trouvait en plein milieu de la jungle. Aria le laissa donc découvrir cet endroit avant de lui parler de son plan. Cet endroit lui paraissait étrangement familier. Après quelques études de cet endroit familier, Tarzan était enfin disposé à écouter la gardienne.
« Je crois que tu as déjà vécu ici, commença-t-elle en le regardant droit dans les yeux. Avec tes parents.
« Kala, mère, rétorqua l’homme sauvage qui ne comprenait pas de quoi elle parlait.
« Regarde ça, continua-t-elle en tendant une photo qui représentait une femme et un homme au côtés d’un tout petit qui souriait innocemment. Tarzan examina l’image silencieusement. Puis il remarqua la couverture blanche qui enveloppait le bambin. Il se précipita près d’elle pour la sentir. Il y reconnut sa propre odeur !
« Tarzan, humain ?
« Oui. Tu es un homme. Jane peut t’apprendre des choses sur les hommes, et moi aussi. Mais, je voudrais parler le langage des animaux. Si je t’apprends à parler comme les hommes, est-ce que tu m’aideras à parler comme les singes ? Il faut que parle absolument à Kerchak !
« Ainsi, je n’aurais pas à partir, ajouta Jane avec un léger sourire. Et puis, je pourrais connaître ta langue aussi.
Affichant un sourire franc et heureux, Tarzan acquiesça d’un vif mouvement de tête. Il était heureux de pouvoir aider son amie et par la même occasion rester avec Jane qui voulait le connaître encore plus, même s’il ne savait comment Aria s’en sortirait face à Kerchak. C’est ainsi que son apprentissage s’intensifiait durant une semaine entière. Accompagnée de Jane, Tarzan avait une soif intarissable de connaissance et apprenait à une vitesse incroyable. Son style de langage devenait plus complexe au fil des jours tandis qu’Aria devait essayer de comprendre son langage à lui. Et ce n’était pas facile pour elle ! En effet, chaque grognement ou geste pouvait signifier un terme différent selon l’amplitude du geste et du bruit. Encouragée par Tarzan et sa propre volonté, Aria finissait par progresser de plus en plus vite. Elle s’amusait même à parler dans sa langue pour être prête à parlementer avec Kerchak. Finalement au bout d’une deuxième semaine intensive, la gardienne fut fin prête pour parlementer.
*
Après une dure ascension, les élus du cristal arrivèrent dans la cachette des gorilles. Il faisait sombre car la nuit allait bientôt tomber mais on pouvait voir Kerchak se positionner devant un trou au fond pour ne pas que ces étrangers s’en approche. Il s’apprêta à rugir pour leur faire peur quand Aria s’approcha, prête à parler avec lui. Elle s’avança parmi les gorilles qui ne savaient pas comment réagir devant la bravoure de la jeune fille. N’avait-t-elle pas failli se faire massacrer si Tarzan ne l’avait pas aidée à s’enfuir ? Pourtant elle ne manifesta aucune peur.
« Je veux parler avec toi Kerchak, chef du clan.
Le chef des gorilles fut impressionné de voir qu’elle parlait le langage des singes. Il s’avança tout de même méfiant envers ses compagnons. Il n’avait aucune confiance envers les humains.
« Que veux-tu ? demanda sévèrement Kerchak.
« Nous venons d’autres mondes. Et nous combattons ces monstres et aidons les gens. Mais nous avons besoin de sceller la serrure. Celle-ci ! dit-elle en pointant du doigt le trou que les gorilles protégeaient à présent.
« Nous n’avons pas besoin de vous. Partez avant que je ne vous tue.
« Parce que nous sommes des humains ? Je sais que tu te méfie de nous. Mais nous sommes sincères ! Nous pouvons avoir un cœur bon. C’est pour vous que nous faisons cela.
La dernière phrase de la gardienne toucha le cœur de Kerchak qui la détailla. Jamais aucun humain n’avait appris la langue des singes jusqu’à maintenant pour pouvoir les protéger. Pourquoi cette jeune fille ne ressemblait pas aux autres ? Réith retenait son souffle quand à sa réaction. Mais une présence douteuse retint son attention. Il vit entre les arbres le canon d’un fusil. Il se mit en position de courses avant de sauter et crier :
« Aria ! Attention !
Il y eut un coup de feu. Heureusement pour Kerchak et Aria, le gardien s’était interposé entre la balle et eux. Il était touché à l’épaule où du sang commençait à couler. Par chance la balle n’était pas restée dans son corps. Aria se précipité sur lui en criant son nom, les paumes chargées de magie. « Soin ! » criait-elle sans cesse pour s’assurer que son ami recouvre son énergie.
« Ne me refait plus un coup pareil ! hurla-t-elle, les yeux embués de larmes en tapant sur sa poitrine.
De tout côté, les Némésis s’agglutinaient autour de Clayton qui avait trouvé la cachette des gorilles. Il souriait d’un air triomphal et sadique alors que ses acolytes envoyaient des filets pour capturer les singes qui paniquaient et criaient devant les coups de feu et le sadisme des chasseurs. Aria les repoussa en utilisant sa magie afin de protéger Kerchak. Pas question que ses efforts soit vains ! Elle s’acharnait à lancer des notes enflammées sur ses adversaires mais épuisait bien trop vite sa magie. Les singes Némésis finirent par la submerger et à la jeter près du bord d’un gouffre. Tarzan était obnubilé par Clayton qui devait payer pour s’être introduit impunément chez lui :
« CLAYTON ! hurla-t-il armé de sa lance.
Le chasseur s’empara alors du bras d’une jeune fille qui s’avéra être Jane. Le visage emplit de haine, l’homme sauvage était révolté par sa manière de faire.
« Si tu interviens, elle y passe compris ?
« Clayton ! rugit-il avant de le désarmer et de s’emparer de Jane qui était assommée. Il s’enfuit pour déposer Jane dans un endroit sûr. La colonne d’énergie était l’endroit parfait. Malheureusement pour lui, Clayton le suivit, prêt à le tuer impitoyablement. Son air furieux et sadique n’indiquait rien de bon. C’est alors qu’un cri déchira le cœur de Tarzan. Aria ! Elle était en danger ! Il s’apprêta à retourner dans la cachette quand Clayton tira de nouveau sur l’homme sauvage.
« Oh non ! Ce n’est pas fini ! Pas encore ! J’aurais tout ces gorilles ! Et la fille y passera aussi !
« Non ! Ca ne se passera pas comme ça !
Les deux hommes se sautèrent dessus, se frappant et roulant dans la végétation en direction du gouffre. Quand l’un semblait avoir l’avantage, l’autre reprenait le dessus. Puis, ils finirent par tomber tous les deux dans un amas de lianes qui retenait Clayton en l’air l’empêchant de se fracasser le crâne au fond du gouffre. Tarzan avait quant à lui réussi à se maintenir en équilibre dans un creux de la roche. Le chasseur ne cessait de se débattre et avait dégainé sa machette pour couper les lianes qui le retenait prisonnier. L’homme sauvage se rendait bien compte que plus il en coupait, plus il se condamnait à une mort certaine. Mais il était tellement enragé qu’il ne voyait pas l’épée de Damoclès l’abattre petit à petit, au fur et à mesure qu’il découpait ses liens. Une liane était entourée autour de son coup si bien qu’il finit par se pendre en tombant du gouffre. Les Némésis disparurent en même temps que lui. Seul un cri horrible perça les bruits de la jungle. Il se tut brusquement lorsque Clayton eut rendu son dernier souffle.
*
Combattant frénétiquement contre les Némésis, Réith et Nara s’épuisait devant la masse d’ombres devant eux qui avaient dévorés au passage les acolytes de Clayton. La peur des Ténèbres de Réith le rendait de plus en plus maladroit. Des gouttes de sueur envahissaient son visage tandis qu’Aria ne cessait de crier à l’aide. Elle venait de trébucher et se raccrochait à une mince branche qui pouvait céder d’un moment à l’autre. Pouvait-il abandonner celui qu’il devait protéger à tous prix et aller sauver sa seule amie ? Nara voyait l’hésitation de son gardien et s’apprêta à lui dire d’aller la chercher quand ils entendirent un hurlement de terreur qui ne pouvait signifier qu’une seule chose : La gardienne venait de tomber. Ayant peur de voir ses craintes se réaliser, Réith s’imagina un court instant sans Aria, sans toute sa gentillesse, sa douceur. Non ! Il ne pouvait pas laisser faire ça ! Ni une ni deux, il courut en direction du gouffre et sauta sans hésiter. Les Némésis l’attaquait dans les airs mais succombait ou était repoussé par ses coups qui devenait tout à coup plus puissant. Il attrapa Aria lorsqu’elle fut à son niveau et une liane qui pendait pour finalement atteindre une branche d’arbre. Il avait réussi à la sauver ! Réith ne remarqua qu’après coup que la gardienne était accrochée fermement à son coup. Elle pleurait de joie.
« Tu vois que tu es fort, murmura-t-elle avant de s’endormir de fatigue.
Réith ne répondit rien et la serra fort dans ses bras pour ne pas qu’elle tombe. Il ne fallait pas qu’il la perde après tant de courage et d’épreuve.
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