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tome 1, Chapitre 57 « Arrivés à échéance (Part 2) » tome 1, Chapitre 57

– C’était si urgent que cela, pour envoyer Michael et Uriel ? ‘Fin, ce n’est qu’un artéfact sans grande importance ! Et puis je ne suis pas tant en retard que cela, ça ne fait que quelques jours, j’ai déjà eu pire !

Le pire en question avait été un délai de trois mois, pour un idiot de vase ensorcelé fragile qui avait eu la mauvaise idée de se casser dans son tiroir quand il avait tenté de l’en ressortir, tandis qu’Uriel soufflait dans sa nuque pour le récupérer. Il en avait eu pour deux semaines de récurage de latrines et de nettoyage d’écuries de poneys célestes. Le ranger là-dedans n’avait pas été la meilleure idée qu’il eût eu – il aurait mieux fait de le leur amener directement mais il avait eu la flemme et son lit avait hurlé pour le voir revenir, puis il l’avait oublié – mais quand même, la réaction avait été un peu exagérée. Que l’objet pourrît dans leurs archives ou se brisât et finît aux archives dans une boîte plus petite en pièces détachées, quelle différence cela faisait-il ? Ils avaient même gagné de la place !

Cockatiel le fixa d’un œil désabusé, comme s’il aurait dû le deviner tout seul. Cela dépitait quelque peu Picarel. En quoi était-ce si évident ?

– Tu es parti en Enfer.

– Et ? Tu sais, ça fait quelques jours que je suis ici, je me suis bien rendu compte, depuis le temps, que j’étais en Enfer, c’était d’ailleurs le but…

– Non, je veux dire, c’est ça le problème : tu es parti en Enfer ! Avec la statuette ! La statuette est partie en Enfer !

– Elle n’est pas partie en Enfer. Elle ne peut pas en prendre l’initiative, c’est moi qui l’ai –

– Tu as compris !

– Je ne vois toujours pas où est le problème. J’ai juste oublié de la rendre, j’allais la ramener en rentrant.

– Sauf qu’ils te considéraient comme porté disparu !

– Ah bon ?

Si vite ? Il ne se rappelait pas avoir vu quiconque enquêter sur sa disparition !

– Il n’y a pas eu d’enquête, précisa Cockatiel sur un ton compatissant. Quand ta disparition a été constatée, les quatre Archanges sont venus m’interroger au pied du lit, alors que je dormais… Je n’ai rien voulu dire, je t’assure ! Mais –

– T’inquiète, j’ai compris l’idée, soupira Picarel.

Ce n’était pas comme si lui-même aurait su tenir sa langue devant un tel jury. Il ne l’avait jamais espéré de Cockatiel, d’ailleurs ; c’aurait été s’attirer des ennuis pour rien.

– Michael a alors décrété que tu avais disparu et ça s’est arrêté là. Jusqu’à ce qu’Uriel prévienne de la disparition de l’objet…

– Je vois.

C’était un peu blessant, quand même, même si c’était assez prévisible. Michael n’envoyait jamais ses anges risquer leurs vies pour récupérer un crétin parti se balader en Enfer – enfin, cela ne se produisait pas si fréquemment. Voire rarement. Très rarement. Dans tous les cas, il préférait les déclarer morts ou disparus. Il n’en était pas à son coup d’essai ; Scalpel en était un bel exemple.

– Mais quel rapport avec le fait de vouloir nous tuer ?

– Bah, parce que Michael n’était pas content et que quand il n’est pas content, c’est au risque qu’il nous tue au passage pour le temps qu’on lui a fait perdre !

Picarel pâlit. Ce serait typique de Michael. En plus, il ferait d’une pierre deux coups en se débarrassant d’eux. Histoire de les réduire au silence, afin qu’ils fussent disparus pour de vrai, et ne pas avoir la ‘mauvaise’ surprise de les voir ressurgir quelques temps plus tard. Même si, officiellement, Michael n’avait jamais tué aucun de ses anges, qui disait qu’il ne l’avait jamais fait, en réalité ? S’il était en couple avec Uriel, peut-être partageaient-ils ce goût pour le sadisme et la torture !

A cette pensée, il glapit.

– Tu… tu crois qu’il vaut mieux faire quoi ? A… aller les voir ?

Leur rapporter l’objet, qui était la raison de leur présence, était sans doute la meilleure façon de procéder en vue de limiter les dégâts. Mais si cela les amenait également à abréger leurs vies, était-ce réellement souhaitable pour eux ?

– Je doute qu’ils vous tuent. S’ils se débarrassaient ainsi de ceux qu’ils considèrent comme des incapables, j’imagine que vous seriez morts depuis belle lurette, hm ?

Ils sursautèrent. Sytry se tenait appuyé contre le chambranle de la porte, un sourire mutin sur les lèvres et les bras croisés sur sa poitrine.

– Cela fait sens, acquiesça Picarel, songeur.

– Alors pourquoi nous avoir aidés à nous enfuir si tu ne croyais pas que Michael allait nous tuer ? s’exclama l’autre ange.

Le démon gloussa.

— Parce que c’était drôle, bien sûr ! Une course-poursuite, rien de mieux pour se mettre en jambes !

Les deux anges grimacèrent. Se mettre en jambes ? Les leurs étaient mortes ! Seul Sytry jugeait la situation divertissante ; seul lui ne paraissait pas éreinté par cette course, aussi beau et inébranlable qu’à l’accoutumée. De quoi être jaloux.

— Et se mettre en jambes pour quoi ?

— Et par Michael, en plus, c’était encore plus drôle – il était si furax !

— Tu l’as reconnu ?

— Bien sûr ! Enfin, j’ai surtout pu le reconnaître une fois que Cockatiel a dénoncé son identité, admit-il devant le scepticisme de ce dernier.

Il agita la main pour évacuer ce détail, avant d’ajouter en le désignant d’un doigt accusateur :

— Et puis, de quoi te plains-tu ? N’est-ce pas toi qui réclamais à hauts cris que nous quittions le quartier de Léviathan, avant de l’apercevoir ?

Cockatiel garda le silence. Sytry avait raison, il s’était encore plaint du temps gâché dans le centre et avait harcelé le Prince pour qu’il les guidât jusqu’à la sortie, bien que son ami ne le désirât pas. Il leur restait encore plusieurs animaleries à visiter ; en vérité, il y en avait tant qu’ils n’en auraient sans doute jamais fait le tour en un jour.

— Par contre, il y a des chances pour qu’ils vous ramènent au Paradis par la peau des fesses, une fois qu’ils auront mis la main sur vous, compléta Sytry. Et ils ne devraient pas tarder à savoir que vous êtes chez Byleth, s’ils ont réussi à obtenir vos noms d’emprunt ici.

Picarel fut chiffonné par ces paroles. Il lui fallut plusieurs secondes pour déterminer la cause de son ressenti. Il n’avait pas encore trouvé Nana. S’ils le ramenaient de force dans les heures qui venaient, cela signifierait… que tout cela aurait été fait pour rien !

— Oh non ! Il faut absolument retrouver Nana avant qu’ils ne nous retrouvent !


Texte publié par Ploum, 15 octobre 2022 à 17h58
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