Le bras replié sous sa tête, Peon analysait chaque expression qui habillait le visage de Danaël pendant son sommeil. Son compagnon semblait apaisé. Cela n’était pas arrivé depuis une éternité.
Peon n’avait pas pu dormir, trop inquiet à l’idée que Danaël fasse un nouveau cauchemar. Il en faisait à chaque fois qu’il fermait les yeux. Le Thaelin avait trouvé le sommeil alors qu’il lui délivrait un baiser paresseux, fauché par l’épuisement.
Il entreprit de se lever, mais Danaël lui attrapa le bras.
— T’es réveillé ?
— Depuis au moins autant de temps que tu me regardes.
Peon se recoucha près de lui.
— Ça ne fait pas si longtemps…
— Ah ? Parce qu’on décompte les heures différemment à Logowa ?
Peon lui donna un léger coup dans les côtes, ce qui le fit rire. Cela faisait longtemps que Danaël n’avait pas ri. Les yeux d’un bleu-gris d’orage de Danaël s’ancrèrent dans les siens. La voix encore rouillée de sommeil, il lui demanda :
— Bien dormi ?
Peon haussa les épaules.
— Toi par contre, comme un bébé.
— C’est effrayant comment tu me surveilles, kenysh.
Peon voulut rétorquer quelque chose, mais ce mot, prononcé par ces lèvres, avec cet accent aérien, avait l’effet d’une puissante explosion en lui. Peon ferma les yeux alors que son compagnon émettait un rire satisfait.
— Arrête, le réprimanda-t-il.
Danaël l’attira à lui, et Peon savoura l’étreinte mais déjà, il sentait les bras autour de lui se tendre.
— Qu’est-ce qui se passe ? demanda-t-il.
— Je pensais à ce qu’on disait hier soir… et je… je pense que ça ne va pas pouvoir se faire.
Un coup de massue tomba sur Peon. Il se redressa d’un seul coup.
— Comment ça ?
— Attends, calme-toi, je vais t’ex…
Peon se débarrassa des mains de Danaël, qui cherchait à l’apaiser.
— Tu ne veux plus partir avec moi ?
— Bien sûr que si, idiot ! Mais écoute-moi.
Peon lui accorda le bénéfice du doute, et croisa les bras.
— On ne pourra pas s’enfuir pour l’éternité, Peon. Waal nous cherche, la Famille et sa multitude d’espions aussi, et Mala ne pourra pas nous cacher encore longtemps. Il faut qu’on finisse ce qu’on a commencé.
Un Krasny qui ne sait pas utiliser le feu n’est pas digne de ce nom.
Peon serra la mâchoire, et attrapa sa chemise. Il se rhabilla avec empressement.
— Peon, s’il te plaît…
— Laisse-moi !
Pendant toute la matinée, il évita Danaël et Mala. Il alla aider aux cultures, où sa maîtrise de l’eau était prisée, et quand vint l’heure de préparer le repas, on l’appelait pour allumer les feux. Il s’était fait une petite place au sein de cette communauté.
— Il n’est pas là, Yeux-de-ciel ?
Même s’il était un peu plus jeune que lui, Kiago le dépassait d’une tête. Ça continuait d’agacer Peon.
— Danaël, rectifia-t-il. Tu vois bien que non.
— Dispute ?
— Mêle-toi de ce qui te regarde !
— Ici, tout regarde tout le monde, Peon.
L’Orgoï soupira. Les Alayis étaient des personnes ouvertes et chaleureuses, loin des sauvages qu’il s’était imaginés. Il ne parvenait pas à se faire à leur manie de tout partager, tout exprimer, tout collectiviser. Son histoire avec Danaël ne regardait que lui.
— Toi, tu ne dis jamais ce que tu as sur le cœur. Un jour, ton cœur va exploser parce qu’il aura trop de choses à porter.
— T’inquiète pas, bientôt, je vais mourir et il ne portera plus rien.
Kiago eut un sourire resplendissant.
— Alors raison de plus pour t’exprimer, woja. On n’emmène pas un cœur lourd dans l’autre monde.
— Et comment tu fais, toi, pour toujours tout dire ? s’agaça Peon.
— C’est simple, répondit le gamin en haussant les épaules. Quand je pense que ce que je ressens peut faire plaisir aux autres, alors je le leur dis. Si je pense que ça peut leur faire du mal, alors j’essaie de tourner les choses pour leur dire sans les blesser. Le mensonge, même par omission, c’est terrible Peon. Tu fais du mal quand tu ne dis rien, et plus encore à toi.
Il lui proposa une mangue, dans laquelle Peon mordit. Le goût lui explosa en bouche.
— Si tu veux, on va s’entraîner ! Tu me dis à moi ce que tu veux dire à Yeux-de-ciel.
— Danaël.
— Ou ke’nish.
Peon se retint de le frapper.
— Jamais tu ne l’appelles comme ça, gronda-t-il.
Kiago rigola.
— J’arrête de te taquiner. Allez vas-y, dis-moi.
— Hors de question, tu vas tout répéter à tout le monde.
— Mais non ! J’attendrai que tu le dises en premier, promis.
Peon le regarda avec des yeux ronds.
— C’est censé me rassurer ? Tu connais l’intimité ?
— Bon, d’accord, je garde ton secret, mais en échange, tu me promets que tu lui parles ?
Peon serra la mâchoire.
— J’ai peur.
Le dire, c’était la rendre plus vivante, c’était admettre qu’elle était là, dans son ventre. Il ferma les yeux.
— J’ai peur parce que je ne suis pas à la hauteur de ce qu’ils attendent tous. J’ai peur parce que je vais mourir et que je vais le laisser seul. J’ai peur parce que mon grand-père a raison, je ne suis pas digne de son nom, je ne l’ai jamais été, je ne suis digne de rien. Je suis juste bon à me cacher, je n’ai aucun courage.
Le contact de la main de Kiago, pressant son épaule, lui fit rouvrir les paupières. Les larmes coulèrent.
— Tu te trompes, woja. Il faut beaucoup de courage pour admettre qu’on a peur.
Peon essuya ses larmes en silence.
Armé d’un crayon, Danaël expliquait avec force de schémas sa pensée à Mala. Peon s’arrêta et les observa de loin. Son compagnon avait sa place ici, auprès de Mala. Ils pourraient survivre ensemble. Il leva les yeux et rencontra ceux de Peon. Immobiles, ils restèrent à s’observer en silence, à savoir qui ferait le premier pas. Peon était incapable de faire plus et Danaël le savait : il le rejoignit. La force de son étreinte surprit l’Orgoï, qui le lui rendit.
— On doit parler, chuchota Peon.
— Je sais.
Danaël l’entraîna à l’écart. Peon s’assura qu’il n’y avait personne autour d’eux pour commencer :
— Je sais que je dois le faire, mais je… Je vais avoir besoin de… Il faut que tu restes là.
Danaël ouvrit la bouche, mais Peon y colla sa main pour l’empêcher de parler.
— Je n’y arriverai pas si tu es avec moi. Je veux que tu sois en sécurité.
Les yeux de Danaël se firent orageux. Il arracha la main de Peon de sa bouche.
— C’est hors de question, je viens avec toi.
— Ce n’était pas une proposition.
— Alors c’est comme ça, hein ? s’énerva Danaël. Tu joues au héros, tu me rejoins, tu m’aides, tu m’amènes ici en me protégeant de tout, même de moi-même, et moi je ne peux pas te rendre la pareille ?
— Je pense à toi ! Tu es en sécurité ici, tu as ta place, tu pourras…
— Ma place est avec toi ! le coupa Danaël.
— C’est hors de question que tu mettes un pied à Logowa !
Danaël croisa les bras, et dégagea les mèches de son front d’un coup de tête.
— Et pourquoi ça ? Parce que tu penses que je risque de t’handicaper, hein ? Parce que je ne suis pas assez fort et solide pour que…
— Oh s’il te plaît arrête, tu sais très bien que je ne pense plus ça ! Je ne pourrais pas faire ce que j’ai à faire si tu es là ! Je vais sans cesse penser à te protéger et…
— Mais je n’ai pas besoin que tu me protèges, je suis grand ! J’ai tué Lan, bon sang Peon ! Je suis capable de t’aider !
Peon ne trouva pas d’argument à lui contrer.
— Laisse-moi t’aider, supplia-t-il. Je ne vais pas supporter d’être là à attendre que tu reviennes et…
— Je ne reviendrai sans doute pas.
— Raison de plus pour que je sois avec toi.
Peon se pinça l’arête du nez. Il imagina Danaël au milieu des loups de Logowa.
— Si je ne réussis pas, les miens ne te laisseront pas en vie.
Du bout de l’index, Danaël appuya entre ses sourcils pour y effacer la ride qui s’y creusait.
— Tu te rappelles ? chuchota-t-il. Ta vie est liée à la mienne.
— Comment tu peux me voler mes propres…
— Je ne te laisserai pas mourir, même si c’est ce que tu veux.
— Je n’en ai aucune envie, souffla Peon.
— Alors bats-toi. Bats-toi avec moi.
Il se mordit les lèvres. Il allait mourir, comme Aomi, et Danaël…
— Si tu me suis, je veux que tu respectes mes règles, dit-il fermement. Si je te dis de te cacher, alors tu te caches. Si je te dis de partir, tu pars. Si tu dois m’abandonner, tu…
— On va planifier ça ensemble, on va…
— Danaël, promets-moi.
— Je suis incapable de t’abandonner.
— Alors tu restes ici.
— D’accord ! céda Danaël. Mais tu ne mourras pas.
Peon garda le silence et baissa les yeux. Il devait trouver un moyen pour que son compagnon lui survive. Mala s’approcha d’eux, la mine sombre, accompagnée par Alima.
— Je viens d’apprendre… Waal a lancé son armée contre toi depuis la chute d’Halioès, mais comme il ne te trouve pas… Il a ordonné aux Krasny de te pister.
Les Krasny. Sa propre famille, les Protecteurs, à la tête de laquelle, Madder… La terreur de Peon explosa dans sa poitrine, l’air lui manqua d’un seul coup et sa vision se brouilla. Danaël le força à s’asseoir. Il plaqua sa main contre sa bouche pour le forcer à inspirer par le nez.
— Respire, doucement…
— Ils approchent de la forêt, ajouta Alima, il faut que vous partiez
— Vous ne pouvez pas attendre, bon sang, s’agaça Danaël.
— Nous n’avons plus le temps. Les Krasny mettent tout à feu et à sang pour le trouver, et il est hors de question que cela arrive aux miens.
— Ils ne sont encore qu’à une semaine, tempéra Mala, vous aurez le temps de sortir de la jungle et de vous préparer en chemin.
— Vous voyez bien qu’il n’en est pas capable !!
— Nous non plus, nous n’étions pas prêts, Danaël !
C’était la première fois que Mala haussait le ton.
—Il faut terminer ce que nous avons commencé et plus nous attendons, plus la violence de Waal va croître. Il faut l’empêcher de continuer.
Peon poussa la main de Danaël avec douceur. Sa respiration était revenue à la normale, et les étoiles s’étaient évaporées.
— Elles ont raison, il faut que je parte.
— Que nous partions, rectifia son compagnon.
Il fut décidé qu’ils partiraient le soir-même. Mala et les membres de la Famille prévinrent aussitôt Cathan à l’aide de leur projection astrale. Alima leur servirait de guide. Emballer leurs affaires fut rapide : ils étaient arrivés sans rien. Mala leur donna tout un assortiment de plantes médicinales et en expliqua chaque effet à Danaël, qui nota tout scrupuleusement dans son carnet. Le même carnet que Peon le voyait sortir depuis Urbaïs et qu’il croyait disparu à Halioès. Kiago leur rapporta des vêtements épais pour qu’ils puissent se préparer au froid des plaines de l’Ouest, une fois sortis de la forêt.
Une fois prêts, ils emboîtèrent le pas à Alima. Peon s’empêcha de regarder le visage des gens qui les entouraient et se concentra sur le dos de la guerrière. Il repoussa au fond de sa conscience tout ce qui ressemblait à une émotion et compta chacun de ses pas dans un égrenage régulier et presque apaisant.
Il leur fallut trois jours pour sortir de la gigantesque forêt d’Adeyabo. Trois jours que Danaël mit à profit pour poser plein de questions à Alima sur les plantes qu’il ramassait. Peon n’avait pas le cœur à l’en empêcher : il allait mourir, tout cela ne servirait à rien. Pendant leurs pauses, il étudiait les cartes, calculait leur vitesse, et le temps qu’il leur faudrait pour remonter jusqu’à Logowa.
— Il faudrait plutôt faire un détour pour éviter de tomber sur les Krasny, lui conseilla Alima. Ils sont vers cette ville, là…
— Et l’armée de Waal ?
— Encore dans l’Est, pas de risque de ce côté.
Danaël tendit un bol de millet bouilli à Peon, qui refusa.
— Tu dois prendre des forces, souffla Danaël.
— Il a raison.
— De quoi vous mêlez-vous ? Vous m’envoyez à la mort et…
— Je ne t’envoie pas à la mort, le coupa Alima, je protège les miens. Si ta présence ne nous menaçait pas, nous t’aurions gardé.
Une menace. Rentre dans le rang, tu menaces le clan avec ton impertinence. Peon serra les dents, se retourna et entreprit de dormir.
Il ne dormit pas. Trop habitué à surveiller Danaël et ses cauchemars, il ne laissa pas de prise aux siens. Le lendemain matin, ils reprirent la route dès les premiers rayons du soleil. En chemin, il sentit la fraîcheur gagner sa peau. La chaleur retenue par les arbres d’Adeyabo et le micro-climat qui s’était installé sur la forêt agissaient de moins en moins, signe qu’ils se rapprochaient des Terres de l’Ouest. Danaël et lui s’habillèrent petit à petit en ajoutant les couches de vêtements orgoïs. En quelques heures, ils atteignirent l’orée de la forêt.
— C’est ici que je vous laisse, annonça Alima.
— Merci pour tout.
Peon refusa de la remercier à son tour. Il la dépassa et sortit de la forêt sans un regard en arrière. Danaël le rattrapa, boussole à la main.
— Il faut que nous prenions la direction nord-ouest et…
— C’est par là, coupa Peon.
— Comment tu…
Le vent, le froid, l’instinct. Ses souvenirs lui revenaient en masse : il avait de nombreuses fois battu la campagne, traversé les montagnes de son pays avec son grand-père, étant enfant.
— Tu es chez moi ici.
— Nous sommes à peu près à…
— Une journée et demie de marche de Logowa. Je sais. Là-bas, tu as Karnat, la ville frontière avec les Terres de Sylve. Plus loin, vers le nord, tu as le Gorat, que nous devons éviter parce que trop de voleurs et là, au sud, il y a Taokap, la dernière ville avant les Montagnes du Sud et les Terres du Désert.
— Et bah, tu ne plaisantes pas avec ton sens de l’orientation…
— À partir de maintenant, tu fais ce que je dis. Tu m’as promis.
Danaël soupira, et se frotta les bras.
— On va s’arrêter à Karnat pour les provisions, décida Peon.
— Bonne idée. Peut-être qu’on aura des nouvelles fraîches, aussi.
Ils arrivèrent dans la ville en fin de matinée, alors que les rayons du soleil commençaient à réchauffer l’atmosphère. Ils passèrent les portes surveillées par des miliciens armés qui leur décochèrent des regards méfiants. Peon le leur rendit. Les marchands qui y étaient coutumiers n’étaient pas là, signe des tensions du territoire.
— L’épicier est là-bas, indiqua Peon.
Ils s’y rendirent en traversant les rues presque vides. Quand ils passèrent le pas de la porte, un carillon tintinnabula en les annonçant. Un vieux monsieur, derrière son comptoir, haussa les yeux de son journal. Peon n’y fit pas attention et chercha des yeux les viandes séchées.
— C’est normal qu’il nous regarde comme ça ? chuchota Danaël. Que tout le monde nous regarde comme ça ?
— Il se méfie, on a l’air d’étrangers.
— Pas très accueillant, chez toi.
— Tu n’avais qu’à pas venir, je te rappelle.
— Et je te rappelle qu’il est hors de question que je te laisse seul.
Du coin de l’œil, Peon vit l’épicier glisser quelque chose à l’oreille d’un gamin, qui détala au-dehors, en direction d’une silhouette rouge. Il se figea. Il ne connaissait que trop bien cette cape, cette couleur vive et faite pour qu’on la remarque à des mètres à la ronde. C’était un Krasny.
— Il faut qu’on s’en aille.
— Pourquoi ?
Il entraîna Danaël à sa suite pour remonter jusqu’aux portes et sortir de la ville.
— Eh vous là-bas, les étrangers !
En orgoï, évidemment… Le malaise de Danaël était trop lisible dans ses traits, dans sa façon qu’il avait de se mettre en retrait… Peon leva le menton.
— Oui ? répondit-il dans la langue commune.
— Qu’est-ce que vous faîtes ici ? répondit l’autre en orgoï. L’hiver vient, ce n’est pas prudent de se balader sans escorte alors que les loups rôdent.
Peon émit un petit rire sarcastique.
— Êtes-vous sûr d’être un Krasny ? Les vrais Krasny parlent aux loups ou les abattent.
L’homme souleva un sourcil.
— Vous parlez notre langue et vous connaissez nos coutumes ?
Pukra.
— Un Orgoï et un Thaelin…
Ils n’attendirent pas la fin de la phrase pour détaler. Ils dévalèrent la rue en bousculant les gens, Peon tira sur la main de Danaël pour l’inciter à accélérer, mais un groupe se mit en travers de leur route avant qu’ils atteignent la sortie de la ville. Peon serra les mâchoires.
— Barrez-vous.
Il serra les poings, prêt à faire feu.
— T’as quelque chose à te reprocher ?
— Ça te regarde pas.
Un coup d’œil par-dessus son épaule l’informa que le gardien de l’ordre avait trouvé des collègues et s’avançait vers eux.
— On fait quoi ? demanda Danaël.
— On force.
Danaël acquiesça. Dans le creux de sa main levée naquit aussitôt une boule d’air qui grossit en une seconde. Peon approcha la flamme de sa propre main. Elle explosa dans la nuit, gigantesque, brûlante, teintant tout ce qu’il y avait autour d’une vive nuance rouge et mouvante. Leurs opposants s’écartèrent d’eux dans un souffle effrayé.
Un Krasny qui ne sait pas utiliser le feu n’est pas digne de ce nom.
— Barrez-vous ! Ou on crame tout !
Tous s’exécutèrent. Ils avancèrent prudemment. La maîtrise de l’un se nourrissant de l’autre, s’équilibrant dans une harmonie que Peon n’avait jamais connue. On s’écarta de leur passage dans une ambiance puant la méfiance et la peur. Là, dans le fond de son ventre, au creux de ses entrailles, Peon ressentit les vibrations d’un chant vengeur. Son feu changea de couleur pour adopter cette couleur bleutée qui inspirait jalousie et respect.
Qui sait utiliser son feu maintenant, hein ?
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