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tome 1, Chapitre 1 « Épisode 1 (R)Éveil » tome 1, Chapitre 1

« Vous ne comprenez pas, je ne suis personne, vous comprenez ?! Sans preuve je ne peux rien faire ! »

« Je comprends tout à présent ! Il est trop tard pour moi, il arrive… Nous sommes au centre de tout cela, vous en faites partie ! »

« Vous ne pouvez pas faire ça ! Vous ne vous rendez pas compte des conséquences ! »

« Je ne te laisserais pas ici ! »

Un cri. Terrible.Et puis le bruit de quelque chose qu’on arrache, des craquements…

« Ne faites pas de bruit, surtout. Ne vous inquiétez pas, nous sommes en sécurité ici pour le moment... »

Une étrange caverne aux lueurs rougeâtres.

« Tu sais, je ne t’ai pas attendu pour me mettre en danger... »

« J’ai beaucoup de choses à vous dire… mais tout d’abord, permettez-moi de vous offrir un verre, si, si j’insiste... »

« Bip, bip,bip ... »

Lyssa entrouvrit les yeux en gémissant, elle avait l’impression que sa tête était dans un étau. Tout était blanc autour d’elle, à l’exception de ses cheveux noirs qu’elle voyaient onduler sur l’oreiller.

« Lyssa ? Tu m’entends ?

- Maman ? Qu… Qu’est-ce qui s’est passé ? »

La jeune métisse n’était pas encore bien réveillée, mais elle vit clairement l’inquiétude sur le visage de sa mère, elle était encore plus pâle que d’habitude :

« Tu ne te rappelles pas ? Après cette horrible agression, tu as fait une rechute... »

Quelques souvenirs commencèrent à lui revenir alors… des cris, de la violence, des enfants cachés… elle en train de boire un verre de whisky chez elle, un pub avec… quelqu’un…

Elle sentit aussitôt la honte lui brûler le visage :

« J’étais en coma éthylique, n’est-ce-pas ?

- Ne te préoccupe pas de ça pour le moment l’important c’est que tu ailles mieux maintenant, nous parlerons du reste plus tard. »

Avant qu’elle ait eu le temps de répondre, son père entra dans la chambre et la salua avec une jovialité forcée :

« Hello, comment va ma reporter préférée ? Il y a des amis qui sont venus te rendre visite, tu te sens assez bien pour les voir ?

- Des amis ? Oui, fais-les entrer... »

Elle ne voyait pas de qui il pouvait s’agir. Ses dernières années, son travail l’avait presque entièrement absorbée (d’autant plus avec ses choix de sujets), et sa vie sociale avait été principalement limitée à sa famille et ses collègues…

Quatre personnes entrèrent dans la pièce.

La première était une femme brune aux yeux bleus perçants et déterminés, elle était clairement la meneuse du petit groupe. Elle était suivie par un homme blond au regard chaleureux. Les deux autres avaient l’air plus jeunes et se tenaient légèrement en retrait.

Le jeune homme mince et brun semblait être l’archétype même de l’étudiant geek, et il la regardait avec curiosité. Quand à la dernière personne, c’était une jeune femme hispanique nerveuse, vêtue de vêtements amples et d’un t-shirt kitsch orné de fruits.

La femme s’approcha du lit et lui demanda :

« Bonjour Lyssa, comment te sens-tu ?

- Je... Ça va… mais qui êtes-vous ? » Une expression étrange passa sur le visage de son interlocutrice, mais elle reprit presque immédiatement, comme si de rien n’était :

« Je m’appelle Margot, et je ne serais pas étonnée si vous ne vous rappeliez pas de moi, cela ne fait pas très longtemps que nous nous connaissons. Nous avons travaillé ensemble sur un de vos derniers articles sur les SDF...

- J’ai de nombreuses sources sur le sujet, mais... »

La jeune femme hispanique s’avança alors vers elle, avec une expression inquiète, presque implorante :

« Lyssa, tu ne te souviens vraiment pas de moi ?!

- Non, je suis désolée… »

Le jeune homme intervint alors :

« Vous rappelez-vous de vos parents, au moins ?

- C’est quoi ces questions ?! »

Ses parents étaient justement toujours dans la pièce, et ils semblaient sur le point de faire sortir les intrus.

Elle avait beau les regarder attentivement, elle ne se souvenait d’aucun d’eux… et elle sentait une migraine commencer à monter.

« Margot » reprit la parole :

« Nous n’allons pas vous déranger plus longtemps, nous étions juste de passage et voulions voir comment vous alliez, nous ne souhaitons pas vous déranger, nous allons y aller, nous reviendrons plus tard, peut-être demain, quand vous irez mieux, les choses vont peut-être vous revenir... »

L’autre jeune femme ajouta encore :

« Oui, je suis désolée, c’est moi qui les ai entraînés ici, je suis fan de vos articles... »

Alors qu’ils s’apprêtaient à sortir, les réflexes professionnels de Lyssa reprirent le dessus :

« Attendez… Vous ne m’avez pas donné vos noms. Le blond se retourna :

- Margot s’est déjà présentée. Je suis Stephan, et voici Dana et Félix. »

Ils ne voulaient clairement pas donner de détails personnels sur eux, pas de noms de famille ou d’occupation, aucun moyen de contact… de plus en plus suspect.

Mais avant qu’elle n’ait pu poser davantage de questions, ils étaient déjà sortis de la pièce. Elle eut encore le temps d’entendre qu’ils devaient aller voir un certain « Patrick » et une voix accusatrice (probablement celle de la plus jeune des deux femmes) exigeant de savoir si c’était « son groupe » qui était responsable… avant que la porte ne se referme.

« Lyssa ? Ca ne va pas ? Tu es toute pâle…

- Ce n’est rien Maman, j’ai juste un peu mal à la tête, c’est tout... »

Elle sourit pour rendre son mensonge plus crédible : sa migraine avait empiré, mais elle ne voulait pas inquiéter ses parents davantage… elle avait du mal à réfléchir clairement, mais la venue de ces étrangers était étrange, de toute évidence. Elle ne se rappelait d’aucun d’eux, et bien qu’une petite voix lui souffle qu’il y avait une explication parfaitement rationnelle (et pathétique ! ) à cela, son intuition lui soufflait que ces gens n’étaient pas comme ses « compagnons » passés.

Elle enjoignit ses parents à aller manger un morceau et se reposer un peu à présent qu’elle était hors de danger. Elle était sur le point de se rendormir, quand elle entendit une voix qu’elle connaissait bien :

« Bonjour Lyssa, je suis heureux de voir que tu es réveillée», affirma Marc avec une touche d’ironie presque imperceptible. Il déposa un beau bouquet d’hortensias sur la table.

Marc Kay avait près de trente ans tout comme elle. Il était plutôt bel homme dans son genre, brun avec un visage ciselé et des yeux noisettes, une beauté classique, malheureusement, le reste était loin d’être à l’avenant !

Il était son collègue depuis plus de trois ans maintenant, mais Lyssa ne l’avait jamais apprécié. Dès son arrivée, il avait bien montré qu’il pensait que tout lui était dû sous prétexte qu’il était le neveu d’un des actionnaire du Monde. Le fait qu’il aurait bien voulu coucher avec elle alors qu’elle ne s’était pas du tout montrée réceptive à ses avances n’avait rien arrangé, et quand elle avait démontré à leur rédacteur-en-chef que plusieurs de ses articles étaient de simple copier-coller des service de communications de grandes entreprises, cela fut la pomme de la discorde finale entre eux.

Le fait qu’il soit là à l’hôpital était mauvais signe…

« Qu’est-ce que tu fais ici, Marc ?

- Oh, j’ai appris ce qui t’était arrivé, je m’inquiétais… après tout, tu es fragile, n’est-ce pas, ce n’est pas la première fois que ça t’arrive, n’est-ce pas ? » susurra-t-il d’une voix douceâtre.

Lyssa sentit son sang se glacer. Que savait-il exactement ? Comment pouvait-il être au courant ? Elle balbutia dans un souffle :

« Tu es juste venu pour insinuer n’importe quoi, c’est ça ? Pour te réjouir de mon séjour à l’hôpital ?

- Voyons, je suis juste venu supporter une collègue en difficulté ! J’ai prévenu le journal que tu serai absente un moment, étant donné tes… circonstance !

- Retourne donc faire des ronds-de-jambe chez tes amis du CAC 40 et fiche-moi la paix !

- Tu as plus de répartie d’habitude… mais c’est vrai qu’on dit que l’alcool affecte les capacités cognitives et mémorielles, tu devrai te méfier ! »

Alors qu’elle s’apprêtait à lui lancer une répartie cinglante, la porte s’ouvrit sur son père qui revenait avec un thé.

« Bonjour jeune homme, lança-t-il d’un ton circonspect.

- Bonjour Monsieur Nieman, ne vous inquiétez pas, je ne vous dérangerai pas plus longtemps, j’étais simplement venu apporter mon soutien à une collègue…, dit-il la voix empreint d’une compassion factice.

- C’est gentil de votre part…

- Ravi d’avoir fait votre connaissance, je suis sûre que vous saurez aider Lyssa à s’en sortir… au revoir ! »

Et il sortit de la pièce sur ces entrefaites. En désignant le bouquet, elle demanda immédiatement :

« Papa, tu peux me débarrasser de cette horreur, s’il te plaît ?

- Bien sûr ma puce... » Il la regarda d’un air interrogateur, mais sentant son humeur orageuse, il n’insista pas.

Sa mère le rejoignit bientôt. Les heures suivantes furent plus calmes. Après avoir discuter des dernières destinations exotiques de sa sœur pour sa longue lune de miel (sa sœur était une véritable Indiana Jones de la biologie, toujours en voyage, heureusement pour elle elle s’était trouvé un époux tout aussi enflammé!), son père tenta d'aborder un sujet plus épineux :

« Je suis ravi de voir que tu te sens mieux que ce matin, et les médecins m’ont dit que physiquement tout allait bien, tu devrais pouvoir sortir dans un jour ou deux… On pourrait peut-être demander à l’hôpital de nous conseiller un bon thérapeute pour ton agression ? »

Sa mère renchérit :

« Oui, tu sors d’une période difficile, ça te ferait du bien d’en parler à quelqu’un… peut-être que tu pourrais aussi aller voir d’autres personnes qui ont connu des expériences douloureuses ? »

Lyssa aurait eu envie de lancer une pique acerbe face à leur suggestions « subtiles », mais elle savait qu’ils ne les faisaient que parce qu’ils avaient eu peur pour elle, et qu’ils essayaient vraiment de la soutenir maladroitement.

« Écoutez… c’est vrai que cette agression violente m’a déstabilisée sur le moment, et c’est à cause d’elle que j’ai… brièvement replongé mais c’était un événement exceptionnel, ça ne se reproduira pas (elle se le jura intérieurement)...

- Tu n’en sais rien !, la coupa sa mère. Tu nous as toujours dit qu’un journaliste passait plus de temps sur son ordinateur ou au téléphone que dans des situations risquées, mais regarde ce qui vient de se passer ! Avec tes articles sur les délinquants locaux ou SDF et les risques de la rue, c’est même étonnant qu’il ne te soit rien arrivé plus tôt !

- Je pouvais difficilement prévoir qu'un fou allait venir s'attaquer à une famille bourgeoise parisienne à ce moment précis ! » Elle sentit son mal de tête se réveiller de nouveau, les événements de cette soirée étaient encore un peu flous...

« Mais si ça peut te rassurer, je vous promets de faire encore plus attention.

- Lyssa… tu ne peux pas ignorer ce qui t’est arrivé ! Parler à un spécialiste pourra t’aider !

- Le dernier psychiatre avec qui j’ai discuté s’est suicidé il y a peu, alors je ne parierai pas sur la santé mentale de la profession ! » Son père intervient d’une voix suppliante :

« S’il te plaît, arrête tes sarcasmes, tu ne peux pas nous reprocher de nous faire du souci pour toi après ce qui s’est passé ! »

Lyssa se sentit un peu honteuse de son accès de mauvaise humeur, elle savait que ses parents voulaient simplement l’aider. Peut-être que le fait de parler à quelqu’un ne lui ferait pas de mal, mais elle avait le sentiment que ça ne suffirait pas... Elle reprit cependant, d’une voix plus conciliante :

« Désolée, je suis un peu tendue… j’essaierai de trouver quelqu’un pour parler de mon agression, c’est promis ! »

Ils parlèrent ensuite de sujets plus légers. Elle reçut un appel de sa sœur, Katell, qui voulait avoir de ses nouvelles même au cœur de la réserve sud-africaine où elle se trouvait (c’était sa dernière étape, l’occasion pour elle de remonter un peu leurs racine paternelles). Elle proposait évidemment de revenir en France pour la soutenir, mais Lyssa lui assura que tout irait bien, leurs parents étaient déjà là, et elle allait déjà mieux… elle n’allait pas lui gâcher son voyage !

Lyssa commençait à avoir faim, et elle se sentait à présent assez remise pour se proposer d’aller leur chercher quelques barres chocolatées au distributeur dans le couloir.

Alors qu’elle enfilait chaussettes et chaussures, elle sentit quelque chose dans la chaussette de droite. Dans le couloir, elle sortit un morceau de papier plié en quatre : c’était un des post-it jaunes dont elle se servait dans la préparation de ses plus gros articles, et c’était indubitablement son écriture… Elle pouvait y lire « Dr David Dallet : mort lors d’une chute ». Elle savait qui était Dallet, bien sûr, c’était un de ses contacts, le fameux psychiatre qui s’était récemment suicidé en se jetant du haut de son bureau du 15ème étage à Halimpe. Mais elle ne se rappelait absolument pas avoir noté ce fait sur un post-it, ni comment il avait fini dans un endroit aussi improbable… et elle sentait sa migraine revenir au galop, il semblait bien que les effets de son coma ne se soient pas encore totalement dissipés. Elle revint rapidement dans sa chambre, faisant de son mieux pour faire bonne figure devant ses parents.

Ces derniers finirent par partir, les visites étant bientôt terminées. Ils lui avait apporté des « rations » pour survivre aux repas de l’hôpital, et avaient promis de revenir tôt le lendemain.

Son esprit tournait et retournait les événements récents, l’agression (toujours floue), sa rechute, ses étranges visiteurs et ses trous de mémoire… elle n’arrivait pas à former une trame cohérente, et sa migraine semblait encore avoir empirée…

C’est alors que son portable sonna (miraculeusement, elle ne l’avait pas perdu durant sa période de binge drinking).

Elle sentit son humeur s’alléger immédiatement en voyant qui l’appelait :

« Alan ! Comment vas-tu ?

- Ça va, mais je m’inquiétais, on m’a dit que tu étais à l’hôpital ?

- Oh… oui, j’étais là quand une famille d’Halimpe a été agressée, et avec les conséquences… je vais passer un jour ou deux à l’hôpital. Heureusement, je ne suis pas dans un pays barbare où ça me coûtera des milliers de dollars! »

Elle se sentait mal à l’aise de mentir à Alan par omission, mais c’était plus simple que de lui dire la vérité, elle aurait dû lui expliquer… d’autres choses qu’elle aurait préférées oublier. Et si elle était honnête avec elle-même, elle ne souhaitait pas qu’il connaisse cet aspect-là, c’était déjà bien assez douloureux et pitoyable d’infliger cela à sa famille… Alan Ross et elle avaient été proches quand ils étaient à Science Po, mais ils avaient plus ou moins perdu le contact depuis son retour aux États-Unis et c’était le hasard qui les avait réuni peu de temps auparavant, elle ne voulait pas gâcher leurs retrouvailles...

Mais déjà, Alan reprenait d’un ton agité :

« Est-ce que ça va ?!Qu’est-ce qui s’est passé ? Ils ont arrêté le responsable au moins ??

- Non pas encore… L’homme était vraiment une force de la nature, mais la famille est en sécurité maintenant, incluse dans un programme de protection des témoins…

- Mon Dieu… comment te sens-tu ?! Est-ce que tu veux que j’essaye de venir à Paris ? »

Une part de Lyssa mourait d’envie de répondre par l’affirmative, Alan lui avait beaucoup manqué ces dernières années, et ils ne s’étaient revus que trop brièvement lorsqu’elle l’avait retrouvé après son accident de randonnée en plein cœur du désert de l’Arizona le mois dernier…

Mais elle savait aussi qu’il aurait déjà du mal à rembourser les frais d’hôpitaux dus à l’accident en question, le salaire d’un journaliste était loin d’être mirobolant, aux États-Unis comme en France !

Elle répondit donc d’une voix rassurante :

« Non, non, je vais bien ne t’en fais pas, ce n’est l’affaire que d’un jour ou deux…

- Évidemment que je m’en fais ! Tu es à l’hôpital et il y a un malade qui s’est déjà attaqué à toi quelque part dans la nature ! Je n’aime pas la direction que prend cette histoire !

- Écoute, c’est plus le choc que les blessures physiques qui a provoqué mon séjour ici… et d’après l’enquête, le suspect aurait eu une raison personnelle d’en vouloir à la famille et je n’ai pas pu voir son visage, donc il ne devrait pas recommencer… Je serai sortie d’ici deux jours, tu vois, rien de grave ! »

Elle s’enferrait dans le mensonge et son sentiment de culpabilité n’en était que plus grand (sans parler de sa migraine qui semblait une fois de plus de retour!), mais elle devait bien le rassurer.

Elle poursuivit :

« Quoi qu’il en soit, je suis heureuse d’entendre ta voix ! Et toi, comment te sens-tu ? Tu t’es bien remis de ton accident ? Je suis désolée de ne pas avoir pu rester plus longtemps…

- Oh, pas de soucis, tu me connais, ça va toujours !

- Effectivement, et je devrai peut-être envoyer quelqu’un pour vérifier, tu serais capable d’aller au boulot en boitant et avec 40 de fièvre !

- Je t’assure, je vais bien maintenant… et toi, j’espère bien que tu es bien sage, que tu écoute les médecins et que tu te reposes…

- Oui Maman ! »

Il reprit d’une voix plus sérieuse :

« Écoute, si tu as besoin de parler de tout ça, appelle-moi, ne t’en fais pas pour le décalage horaire, d’accord ?

- D’accord…, elle hésita un peu.

En fait, il m’est arrivé un truc étrange aujourd’hui… j’ai reçu la visite de quatre personnes qui disaient me connaître et avoir travaillé avec moi sur un article, mais je ne me souviens absolument pas d’eux !

- Hum, c’est troublant… tu es sûre que tu n’as reçu aucun coup sur la tête durant l’agression ?

- Non, à priori, mais je suis sûre que j’aurais le droit à tous les examens imaginables, ne t’inquiète pas !

- Tu sais, après ce genre de chocs, certains souvenirs peuvent mettre un peu de temps à revenir…

- Oui, c’est sûrement ça, tu as raison… à propos de temps, est-ce qu’il ne serait pas l’heure pour toi d’aller au journal ?

- Exact, mais je voulais d’abord savoir comment tu allais… Je suis désolé de ne pas pouvoir être là.

- Je sais bien que ce n’est pas une question de volonté, ne t’en fais pas ! Merci d’avoir appelé, ça m’a fait plaisir !

- Je rappellerai peut-être demain alors !

- Je pense que je dois pouvoir trouver un créneau dans mon agenda chargé… dit Lyssa, pince-sans rire.

- Hey, tu as bien mérité de te reposer un peu ! Allez, à demain !

- Bonne journée et à demain ! »

Elle raccrocha en souriant. Ses maux de tête s’étaient un peu apaisés. Alan avait sans doute raison au sujet de ses trous de mémoire, peut-être qu’il suffisait d’attendre…

Le dîner ne tarda pas à arriver, accompagné d’un bouquet de cyclamen multicolores offert « anonymement ».

Il commençait à se faire tard. Elle se sentait épuisée, mais elle n’arrivait toujours pas à dormir, il y avait trop d’éléments en suspens… elle aurait aimé croire ce qu’elle avait affirmé à ses parents, que son agression n’était qu’un incident isolé qui serait vite oublié, mais son instinct lui soufflait qu’il y avait autre chose...

Halimpe était un arrondissement parisien tranquille d’habitude, assez « bobo », à l’exception de la place d’affaire autour du siège d’Asclépio (un des « fleurons français, un laboratoire pharmaceutique côté en Bourse), et la criminalité s’y pratiquait le plus souvent en col blanc, mais les choses semblaient avoir changé ces derniers mois. Il y avait eu deux meurtres en pleine rue, cette agression de la famille Ségura, l’unique bande du coin s’agitait davantage… et bien sûr, deux semaines auparavant il y avait eu le suicide du Docteur David Dallet, qui l’avait beaucoup touché.

Soudain, l’évidence lui sauta aux yeux, elle avait peut-être un fil à tirer dans cet écheveau, elle aurait dû le remarquer avant ! Le mystérieux post-it n’employait pas le mot « suicide » mais bien de « mort dans une chute »...


Texte publié par JainaXF, 17 octobre 2019 à 20h27
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