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Les Malédictions de l'Homme aux Yeux de Jack
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volume 1, Chapitre 17 « Les Confessions de l'Homme aux Yeux de Jack » volume 1, Chapitre 17

Merci à Natsu qui pendant un MC m'a soufflé l'idée

Oh ! Mon père ! Mon père ! Entendez-moi ! Recevez-moi ! Recevez-en votre sein, le pêcheur que je suis. Puis-je ? Maintenant ? Dans cette si vertueuse cage de bois où s’enferment les âmes pécheresses. Ses âmes au goût si délicat. Recevez-moi, mon père ! Il en va de mon salut, comme du vôtre. Pourquoi ? Enfin ! N’est-ce point vous qui vous vantez chaque dimanche lorsque, la messe dite, vous appelez vos paroissiens à se montrer vertueux et à confesser toutes sortes de péchés, véniels ou mortels. Ah si vous saviez. Vous ne sauriez trouver plus belle âme à confesser que la mienne ! Il y a tant de choses qui y reposent que je ne saurai par où commencer, ni même vous exposer. Que je vous soutienne ! Je suis certainement la plus galeuse de vos brebis, la plus égarée, la plus damnée de vos âmes pécheresses ! À ces mots entre tous, oseriez-vous me recevoir en confession ? Moi qui jamais n’ai encore franchi les portes de ce lieu, saint entre tous ; je préfère traîner mes guêtres et mon être en des lieux de petites vertus où les plaisirs sont faciles et où les vies ne tiennent qu’à un fil. Ah, comme il sera doux de recevoir l’onction. Mais, mon père, pourquoi vous troublez-vous soudain ? C’est à peine si je commence ma confession. Oh ! Inutile de vous écarter, vous ne le pourriez, j’ai pris mes précautions ; un petit verrou de rien du tout. Non ! Non ! Entendez ma confession ! Hélas, comme je vous le confiai, je ne sais par où commencer, j’ai tant de sang sur les mains. Tenez ! Regardez comme elles sont souillées ! Je n’ose même plus les regarder. Et ma lame, ma lame si vertueuse, l’entendez-vous chanter. Elle, elle souhaiterait vous confesser. Mais puis-je tenir semblable promesse, si je ne puis vous narrer le menu de ma vertu. Débuterai-je avec le bistrotier ou le petit tavernier ? Mieux encore, ce vigneron caviste qui me prit au mot et moi au sien. Manque de pot, j’eus le dernier, mot. Leur chair était tendre à souhait, bien que relevé de piquette ce qui en gâta quelque peu le plaisir, leur sang coulait de trop et je m’en étais mis de partout. Mais que voulez-vous, je manquais encore un peu de pratique. Puis il y eut cette fille, une fille aux yeux vitreux ; c’est à peine s’il lui restait un souffle de vie. Oh si vous aviez vu son regard plein de désarroi quand elle vit son reflet dans la nuit. Hélas, pour elle ce fut la dernière fois qu’elle se vit ainsi ; elle est morte de rire si j’en jugeais par son sourire. Ou encore cet homme qui me surprit dans la nuit. Bien mal lui en a pris, car partout, où qu’il vît, il me vit et de la vie au vice il n’y a qu’un pas et il trépassât. Bien sûr, il y eut aussi cette femme, pleine de vertu et envieuse. Savez-vous ce qu’elle désirait par-dessus tout ? Comment ? Vous ne le devinez pas ! Mes yeux ! Elle voulait mes yeux. À présent, je la crois exaucée, puisque je les ai fait enchâsser ; ses yeux, si beaux si bleus. Cependant, il en est d’autres qui crient mon nom à tue-tête la nuit venue, pour détrousser le noble ou le bourgeois, ou encore qui se réjouissent. Pourquoi ? Parce que je cueille toujours les plus belles fleurs à la meilleure des saisons, quelques jours avant leur fanaison. Ne l’entendez-vous ? Ce murmure dans les bas fonds. Point encore ? Rassurez-vous, cela viendra à point ! Tout vient à point à qui sait attendre et la patience est l’une de mes vertus. Oh, non ! N’en doutez point. Il serait dommage d’écourter ma confession. Hélas, je n’ai pas pu encore tout vous dire. Il y en a tant, tant et tant. Pourtant, parfois, il en est qui me charme, qui attendrisse ma lame. Mado, Mado, la grosse et douce Mado. Chaque soir, je l’entends qui soupire, qui gémit, qui se morfond de ne m’avoir dans sa couche. Hélas qu’y puis-je, je suis marié et fidèle en amour comment en amitié ? Elle fut mon témoin lors de mes noces ; une jeune femme aux yeux de glace qui montât sur mon vaisseau un soir, à minuit, et nous avons remonté la Tamise. Oblivia, Oblivia de Sade. Oui ! que je tombasse en pâmoison à son évocation, à sa vision, je le confesse. Amoureux, mon père. Oui ! je l’étais et je le suis encore. Souvenez-vous de ce train, ce train en partance, longeant la Tamise un soir de givre quai 66, ils nous conduisaient, très cher, nous et nos invités vers l’enfer, vers leurs enfers ; je le conduisais, de même que je fus ce capitaine, au long cours, sur ce vaisseau fantôme dont tous murmuraient le nom avec crainte : Le Déméter. C’est là que nous nous mariâmes Oblivia et moi, par ma main puisque j’en étais le maître et le capitaine. À présent l’entendez-vous ? Mon nom, ce doux murmure qui échoit à vos oreilles, toutes de vertu parée. Entendez-vous cette chansonnette que l’on pousse en mon nom, une ballade dit-on, la ballade de l’Oncle Jack. Seront-ce les derniers mots que nous entendrons de nos bouches ? À vous de me le dire, puisque c’est vous qui recevrez l’extrême onction.


Texte publié par Diogene, 19 août 2020 à 12h57
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