En aveugle, il se laissa guider. Les capteurs de son casque retranscrivant avec plus ou moins de véracité, à son cerveau, les sensations provoquaient par l'environnement l'entourant. C'était d'ailleurs assez étrange. Ici, le feu brûlait parce qu'on l'avait programmé pour. Dans tous les cas mieux valait faire attention aux créations peu sûres.
Évidemment dans la Terre perdue, on ne se brûlait pas, et on ne se faisait pas mal en général. Le but des concepteurs étant résolument de se faire de l'argent, ils ne devaient pas se débarrasser aussi facilement de ses joueurs.
D'après des rumeurs, on pouvait mourir en jouant en ligne. Il y avait deux cas de figure. Celui où l'esprit était persuadé d'être mort et où le corps resté seul. Plusieurs cas avaient été recensés permettant de gagner des organes pour ceux qui en avaient besoin. Tout le monde était averti de ce fait et se connectait en connaissance de cause. De plus, les sites et environnements dangereux avaient été traqués et éliminés.
Pourtant persistait une légende urbaine sur les fantômes, ces esprits sans corps qui peuplaient le réseau et cherchait à prendre le contrôle de ceux des autres. La deuxième partie de l'histoire vouée à effrayé les enfants, n'avaient jamais été prouvé. Cependant, des gens disaient être entrés en contact avec ses prisonniers du virtuel, ceux dont le corps était mort alors qu'ils étaient branchés.
-Nous y sommes.
Auguste se souvint soudain d'où il était. Sans vraiment s'en rendre compté, il avait été happé par ses pensées. Il ne s'était donc pas aperçu des changements qui s'était opéré autour de lui. L'air était devenu plus frais, plus humide. Néanmoins, il n'avait pas froid.
En ouvrant les yeux, il se rendit compte qu'il flottait dans l'air. A la réflexion, il flottait plutôt dans l'eau. L'idée qu'il n'aurait pas dû pouvoir respirer, l'effleura mais il la chassa vite. Mourir n'était pas une solution envisageable, il avait d'autre chat à fouetter. De plus, ses capteurs sensoriels étaient loin d'être les plus performants. Le matériel coûtait cher.
Son regard se posa sur les alentours. Le jeune homme suivit la direction indiqué par le bras de son amie.
Dans le lointain, s'esquissaient les contours d'une ville aux allures de palais. Des centaines de tours saillantes, transparentes et lumineuses se démarquait dans le paysage aquatique et désert qui l'entourait. La cité paraissait irréelle tant elle était étrange. Sortit tout droit de l'esprit d'un créateur de génie, sans le moindre doute. Peut-être était-ce même le fruit d'une alliance entre plusieurs concepteurs.
-Où sommes-nous ?
D'aussi loin qu'il se rappelait, Auguste ne se souvenait pas avoir jamais entendu parlé d'un tel endroit.
-Dans un endroit spécial, murmura Mélania avec l'air mystérieux.
Il lui jeta un regard surpris, attendant la suite.
-C'est un endroit où tout le monde ne peut pas venir. Bienvenue à Paradis !
-Paradis ? Tu veux dire le lieu mythique du net ?
-Parfaitement !
-Mais ?! Comment est-ce possible ?!
Elle lui sourit.
-J'ai d'autres atouts en réserve.
-Mais c'est Paradis !
Mélania hocha la tête.
-Peu de gens peuvent venir ici. On peut visiter la ville si tu veux. Elle est en perpétuelle construction.
-Tu veux dire que ce n'est pas fini ?
-Non, tout le monde a des idées, il faut que chacune d'elles soit intégrée.
La jeune femme lui tendit la main. Il la saisit avec plaisir.
-Je vais de montrer l'intérieur. C'est encore plus incroyable qu'on ne pourrait le penser.
Auguste s'interrogea, il trouvait déjà le paysage particulièrement intéressant et original. Si l'intérieur l'était encore plus, il se demandait ce qu'il allait y trouver.
Sans un mot, elle les propulsa vers l'inconnu. Comme dans tout univers virtuel, il suffisait de savoir où on voulait aller pour s'y téléporter. Marcher n'était plus une bassesse à laquelle on devait se soumettre de mauvaise grâce. L'esprit dominait la matière, du moins s'était-il crée un domaine à dominer.
Ils se retrouvèrent sur une place. Une vieille place pavée, entourée de petites habitations accolée, comme il en existait sur les photos anciennes. Un point d'eau trônait au centre. En s'approchant, on pouvait distinguer des algues au fond, pourtant l'eau qui jaillissait paraissait elle, pure. Le jeune homme ne put résister et glissa sa main sous le filet, elle était fraîche.
-C'est un lavoir, lui souffla Mélania. Les femmes y faisaient la lessive avant, quand il n'y avait pas de machine pour.
Il ne dit rien, s'assit sur le bord et contempla les alentours. Une église trônait royalement un peu plus haut, des pavés rouges y menaient, contrastant avec les pavés beiges majoritaires. Les maisons pas si semblable qu'il aurait pu le croire à première vue, se démarquait par leurs couleurs, leurs formes et les fleurs qui poussaient devant ou sur les pots posés sur les fenêtres.
Auguste s'approcha pour toucher l'une d'entre elle, les pétales étaient doux et souples, presque élastique comme s'il s'agissait d'un véritable végétal. Curieux, il approcha son visage pour humer le parfum. Il était fruité.
Surprit, il interrogea du regard son amie.
-Comme des vrais, hein ? déclara-t-elle mystérieuse.
-J'ai pas de bons capteurs, avoua-t-il.
-C'est pas grave.
Elle continuait à sourire, sans un mot.
-Quel est l'intérêt ?
Il fit un geste et désigna l'ensemble.
-Une personne à recréer son village tel qu'il était au début du XXe siècle. Ce travail de longue haleine à était possible grâce à la banque de données de photographies anciennes.
Le jeune homme ouvrit la bouche puis la referma.
-Ce n'est pas tout. Regards !
Elle désigna le bâtiment religieux, il posta son regard dans la direction désignée. Une foule sortie soudain dans un grand brouhaha. Insouciants, les gens riaient, discutaient, et s'interpellaient. En vêtement d'époque, ils se dirigeaient à présent vers leur domicile.
-Se sont...
-Des intelligences artificielles, oui. Ils ont été recrées à partir de photographies d'époque eux aussi. Pour leur caractère, il provient très souvent de libre adaptation.
-Mais comment est-ce possible ?!
Elle haussa les épaules.
-Nous sommes des passionnés.
La jeune femme lui fit signe de la suivre.
Le décor changea. Ils se retrouvèrent dans un décor fantasque : les grattes-ciels se tenaient à l'envers, planté sur la pointe, les racines des arbres se tendaient vers les cieux alors que leurs branches plongées vers les profondeurs de la terre. Tout paraissait inversé.
Le plus choquant était les couleurs vives et violentes. Des nuages noirs semblable a du charbon, traversaient l'horizon grenat. Au sol, la terre blanche teintée d'azur avait la même consistance que dans la réalité. S'attendant à toucher de la neige, Auguste fut surprit par cette sensation.
Un animal étrange passa près de ses jambes, sorte de chat doté d'oreille d'éléphant. En y regardant mieux, il s'aperçut que la bête était recouverte de minuscules écailles serrées entre elle, qui généraient des reflets cuivrés selon l'angle dans lequel on les voyait.
-Un autre délire de créateur ?
-Oui, ici, tout le monde fait ce qu'il veut.
-Et toi, qu'as-tu crée ?
-Rien de bien exceptionnel...
Son visage prit un air plus sombre.
-Dis m'en plus.
Il lui sourit de façon engageante.
-Tu...Tu voudrais voir ?!
Auguste saisit là, l'occasion d'en savoir plus sur elle.
-Oui. Mais seulement si tu le veux bien.
Elle lui tendit la main, en soupirant, se résignant à ce qui l'attendait.
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