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tome 1, Chapitre 13 « Aveux » tome 1, Chapitre 13

Il me tournait le dos, tendu comme un arc, sa rage envahissant l'air lourd de la salle d’entraînement.

L'appartement de mes voisins était fantastique, pour ce que j'avais pu voir, sur deux niveaux, mais je n'avais pas visité grand-chose, au final, me laissant guider par le bouillonnement émotionnel de Raphael.

En sortant de ma transe, j'avais découvert avec surprise un Flamme contrarié, seul, entrain de tenter de lire un grimoire de potion malgré son agitation.

Raphael n'était plus là. Je le sentais dans l'appartement d'à côté, mais ne pas le voir à mon retour m'avait perturbé au plus au point, malgré la discussion remplie de mensonges, surtout pour moi, que nous avions eu avant le débarquement massif de l'appartement voisin.

Mon frère aussi avait disparu, apparemment ramené par un Gael devenu un peu sec et directif.

J'avais regardé le dragon lorsqu'il m'avait annoncé la nouvelle, un peu perdue. Que s'était-il passé ?

Il m'avait donc raconté la scène qui s'était déroulé alors que j'étais plongée dans ma danse. Les dégâts qu'une telle discussion pouvait avoir sur ma relation avec Raphael m'avait fait paniqué.

De colère, j'avais appelé le manoir de ma mère pour parler avec Kellen. Son ton condescendant, ponctué de « je l'ai fait pour toi » m'avait mis en rage. Il en avait pris pour son grade pendant de longues minutes, sous les yeux d'un Flamme satisfait par ma réaction.

Puis, en raccrochant, je n'avais pas tardé à envoyer le contre-sort à Ayden, décrivant les étapes d'activation. Débarrassée de mes obligations, j'avais fini debout, au milieu de la pièce, les nerfs à vif, ne sachant que faire.

Flamme m'avait observé durant mon agitation. Puis, il m'avait tendu ses clefs sans un mot, allumant ma télé d'un geste négligeant.

« Gael reviendra ici. Je te laisse gérer Raph. »

Comme si j'étais coupable de quoique ce soit.

Mais je n'avais pas discuté et j'avais presque couru jusqu'à cette aura de ténèbres.

Je ne m'attendais pas à une telle rage.

Et je ne m'attendais surtout pas à ce que tout mon corps ne vibre en diapason avec lui. À sentir mon cœur se serrer parce que ne pas le voir alors que je m'y attendais lors de mon entrée dans la transe, m'avait fait paniqué.

Je respirais même mieux en l'apercevant.

Sonnée, je fixai ce corps que je ne connaissais pas encore par cœur, attirée par les volutes de ténèbres comme si elles étaient accueillantes. Je sentis mon cœur s'affoler avant de retrouver un rythme calme, paisible. Ma magie se rééquilibra dans mon sang à la première bouffée de son odeur.

Je me sentais à nouveau complète rien que d'un regard sur cet homme.

Cette prise de conscience m'ébranla profondément. Je n'avais pas eu à vivre de drame, pas eu à frôler la mort pour ressentir la violence de cet attachement que nous n'avions surtout pas voulu, lui et moi.

48H avait suffi pour qu'il passe du voisin honni à l'être central de mon univers.

Une joie indescriptible envahi toute mon âme en même temps que ma conscience me soufflait qu'il n'était pas réceptif à ce que mon cœur ne s'attache indéfiniment au sien.

Que devais-je faire ? J'étais perdue, terrifiée, mais exaltée.

La décision avait été prise par mon inconscient dans la même seconde où j'avais fait découverte pourtant pas si surprenante. Je ne pouvais pas faire machine arrière. Pas maintenant.

« Raphael ? Tout va bien ? »

Il parut se figer totalement. Je ne l'entendis même plus respirer.

Devinant qu'il ne répondrait pas, je m'avançais lentement, lui parlant avec la voix la plus douce de mon répertoire. Ne pas le brusquer. Il était aussi sauvage que moi, peut-être même encore moins humain que ce que j'essayais d'être.

« Je te prie d'oublier tout ce qu'a pu te dire Kellen. C'est peut-être un Druide, mais il n'est pas conscient de ce que... enfin, de la portée de ses paroles inconsidérés.

- As-tu peur que je ne le tue ? Gronda-t-il, toujours de dos. »

Je me figeai, interloquée.

« Non. Et je sais que tu ne le ferais pas, même s'il t'attaquait directement. »

Il me lança un regard que la magie saturait. Je tins bon, déployant à mon tour mon propre pouvoir.

Il eut un rire sec, bref, blessant.

« J'en ai eu envie. »

Je fis un pas de plus en haussant les épaules.

« Je comprends. »

Il acheva de se tourner vers moi. Son regard me balaya de pied en cap.

« Pourquoi es-tu ici ? »

Je répondis la vérité.

« Je ne sais pas. J'ai senti que tu étais dans la tourmente, je n'ai pas réfléchi. (J'hésitais.) Tu veux peut-être que je m'en aille ? »

Ce n'était pas le moment de le provoquer. Mais il plissa les yeux, avançant jusqu'à ce que nos auras respectives ne se touchent, s'affrontent, électrisent l'air autour de nous.

« Pourquoi voudrais-je que tu partes ?

- Parce que... Tu l'as dit... Nous n'avons pas ce type de relation, répondis-je prudemment. Je ne voudrais surtout pas que tu penses que je me permets des gestes déplacés, comme si j'étais ta compagne, juste parce que l'on a passé une nuit ensemble. »

Je finis par baisser les yeux devant ses deux iris implacables, insondables. Mon empathie ne m'apprenait pas grand-chose si ce n'était qu'il oscillait entre plusieurs émotions violentes.

« Regarde-moi. »

Son ordre me fit frissonner. J'obéis sagement. Ne pas contrarier le prédateur à fleur de peau maintenant.

Il me dévisagea longuement, intensément, sa rage s'apaisant peu à peu. Puis sa main caressa ma joue.

« Tu accepterais tout de moi, n'est-ce pas ? Si je te capturais, si je broyais ton cœur, tu me laisserais faire ? Que deviendrais-tu alors ? Une Dame de Rage vengeresse ? »

Je grimaçai.

« C'est ce que t'as dit Kellen hein ? Il a appuyé là où ça fait mal. Les druides sont très observateurs. Il a deviné que ta faiblesse était que tu supportais mal d'influer sur la vie des gens que tu apprécies. »

Ses doigts se crispèrent sur ma joue, méfiant.

« Tu l'as deviné ? »

Je parcourus les derniers centimètres qui nous séparaient pour plonger contre son torse, l'entourant de mes bras, enfouissant mon visage contre sa peau.

« Je suis empathe, murmurai-je. Là, tu avais envie de calin, d'être apaisé. J'aurais pu ne pas le faire, mais j'ai décidé que j'en avais envie aussi. Je sais beaucoup de chose que je n'utilise pas, Raphael. La vie serait tellement ennuyeuse si j'anticipais tout, tout le temps. »

Je le sentis hésiter pour finalement me serrer contre lui en retour.

« Je ne suis pas fait pour aimer. Pas fait pour prendre soin de quelqu'un, Ashleen. Je sais ce que ton frère à découvert, ce qu'il va vouloir en faire. Je devrais te dire de partir avant qu'il ne soit trop tard. »

Je lui caressai le dos en relevant la tête. Il tourna son visage pour que l'on puisse se regarder dans les yeux. Je m'étirais sur la pointe des pieds pour frotter mon nez contre le sien.

« Quand je suis sortie de ma transe, j'ai été déstabilisée par la seule présence de Flamme. Je te sentais pas loin, en colère. J'ai réglé tout ce que j'avais à faire avant de te rejoindre, mais je m'inquiétais pour toi. Pas du fait que les paroles de mon frère t'aient convaincues, tu es bien trop têtu pour cela. Mais parce que tu allais te torturer pour rien. »

Ses doigts s'enroulèrent dans mes cheveux.

« Tu l'as compris quand ? Souffla-t-il sur mes lèvres. »

On ne prononcerait jamais les mots ? D'accord.

« A l'instant même où je suis arrivée dans cette pièce. Et toi ? »

Il se redressa un peu. Je montrai les dents.

« Et ne t'avise pas de me mentir, Dévoreur. Je laisse passer la plupart du temps, mais je réclame la vérité pour cette fois. »

Un éclair d'amusement fit briller ses yeux.

« Dans l'ascenseur, alors que tu montais une pizza. Tu n'avais pas de chaussure et tu essayais de te fondre dans les parois de la cabine. »

Je me souvenais parfaitement de ce jour. J'écarquillai les yeux.

« Mais c'était la première fois que l'on se voyait !! »

Il sembla se fermer un peu.

« Tu vois. Je n'ai pas hésité à te blesser alors que je comprenais ce qui nous liait. »

Je le pinçai. Il écarquilla les yeux de surprise.

« Ouais, t'es un connard, j'suis au courant, bougonnai-je. Mais... mais... Arg ! »

Je reculai, une énergie violente me parcourant.

« Tu-tu... tu as baisé toutes ces meufs contre MON mur ! »

Il croisa les bras, haussant un sourcil.

« Tu... Merde, tu m'as insulté, rejeté, malmené. Je devrais... j'ai pensé à te tuer bordel ! »

Il se pencha légèrement.

« Pourquoi ne pas avoir essayé ? »

Je le fusillai du regard.

« J'ai appris à gérer ma colère, figure-toi. Et lorsque ce fut insuffisant, je me suis plongée dans le boulot.

- Alors Ayden avait raison, marmonna-t-il, surpris.

- Pardon ?

- Il nous a dit qu'il était incroyable que nous ayons survécu à la série d'insultes dont nous t'avons abreuvé. »

J'ouvris la bouche avant de la refermer vivement. Je secouai la tête, ma colère m'ayant déserté comme elle était venue.

« Non. Je ne serais jamais passée à l'acte. Ayden... Il a eu accès à tout mon dossier. (Je me passais une main dans mes cheveux, attristée.) Et il est venu sur le terrain avec moi quelques fois, lorsque les affaires étaient corsées. J'aurais dû le préserver face à ma véritable nature, il est un pur mage, sans sang ancien, un politicien plus qu'un homme d'action. S'il sait que les créatures sauvages existent, et j'avais suffisamment été civilisée pour qu'il ne m'associe pas à l'une d'elles. »

Je relevai la tête, observant son visage dépourvu de la moindre expression.

« Il pensait que ce qu'il lisait dans mes dossiers était exagéré. Jusqu'au jour où nous avons eu affaire à un trafic d'être humain géré par des Immortels. Nous sommes arrivés sur les lieux alors qu'un groupe violentait des jeunes filles à peine adulte. J'ai vrillé. Je ressentais la peur, la peine, la douleur des victimes, mais pire que cela, le plaisir malsain des bourreaux. »

Haussant les épaules, j'allais m'asseoir sur un banc de musculation, les coudes sur les genoux.

« J'ai retiré des cœurs battant encore à main nue, brûlé vif des hommes, le tout, avec le sourire. Ayden ne s'en est

toujours pas remis. »

Raphael passa une main dans mes cheveux, caressant ma nuque offerte avant de me relever le visage par le menton.

Il s'accroupit face à moi. Je lui souris.

« Toi, tu m'aurais aidé et tu aurais peut-être même fait pire, remarquai-je. »

Il haussa une épaule.

« Peut-être. (Il fronça les sourcils.) J'ai lu ton dossier. Et j'ai eu beaucoup d'affaires qui concerne la Nightmare. »

Surprise, je restai muette quelques secondes, le temps qu'il ne se lève et vienne en déposer un sur mes genoux. Je lus le nom.

« Ydrell. »

Je grimaçai.

« Celui-là fut compliqué. C'était l'un de mes tout premiers. J'avais vingt-cinq ans, l'impression d'être inatteignable.

- Tête et mains tranchées, commenta Raphael. Deux coups.

- Je suis parvenue à l'immobiliser d'un sort, je n'ai aucun mérite, contredis-je dans une grimace. Comme j'avais surtout utilisé mon épée de foudre face à ses sbires, il pensait que j'étais une sorte de sorcière élémentaire classique. (Je lui montrais une marque en forme de main, très très discrète sur mon avant-bras.) Il a eu le temps de me marquer de ses mains pleines de poison avant que je ne me décide à l'attaquer à la déloyale. »

Raphael hocha la tête.

« Une bêtise. Vouloir combattre avec honneur les monstres dans son genre prouve que tu étais inexpérimentée. »

Je souris, amusée.

« Tu aurais fait comment, toi ?

- Je l'aurais entouré de ténèbres avant de l'étouffer avec pour ensuite le dévorer magiquement. »

Il observa ma réaction. Je dodelinai de la tête en réfléchissant.

« Rapide, propre, commentai-je.

- Tu ne ressens pas d'horreur, s'étonna-t-il. »

Je levai une main, enroulant une volute sombre entre mes doigts. Il n'avait pas pris la peine de me les dissimuler.

Elle était à la fois intangible et consistante. Comme l'eau. Je la laissais m'entourer le poignet, la morsure de sa puissance me procurant des picotements de douleur et plaisir mêlés.

Raphael m'observait durant mon expérimentation.

Je frôlai sa joue de mes doigts entrelacés avec la démonstration physique de son pouvoir.

« Je n'ai jamais eu peur de toi, Raphael. J'ai eu peur de ce que te connaître pourrait faire à mon cœur, mais de toi, de ta magie, jamais. »

Il prit ma main pour la tenir entre les siennes.

« Et cette peur est justifiée.

- Je suis prête à prendre le risque, annonçai-je avec un aplomb que j'étais loin de ressentir.

- Tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques, gronda-t-il en me fusillant du regard. »

Je souris, mutine.

« Je sais au moins qu'au lit, c'est plus qu'acceptable. »

Il haussa un sourcil. Je m'esclaffai.

« Ok, ok, c'est incroyable, irréel, au-delà de tout ce que j'ai pu et je ne connaîtrais jamais ! »

Son léger sourire fit frissonner mon ventre.

« Je dois avouer, articula-t-il à voix basse, que je n'ai eu d'amante aussi satisfaisante...

- Et tu as eu des siècles pour essayer, marmonnai-je avec un brin de mauvaise humeur dans la voix.

- D'où la qualité du compliment. »

Je secouai la tête, de nouveau amusée. Mais il reprit son sérieux.

« Tu as besoin d'amour, Ashleen. Tes parents, ton clan, tes amis le savent. Je n'ai plus la capacité d'aimer depuis

longtemps. »

Il en était persuadé. Je lui caressai les lèvres de ma main libre.

« Que tu te préoccupes de moi à ce point, en faisant fi de tes désirs égoïstes, montre à quel point tu tiens déjà à moi. Je ne t'aime pas. Pas encore. Mais je sens, au vu de tout ce que tu provoques en moi, que le jour où je découvrirais tout de toi, je t'aimerais d'une puissance qui supplantera mon besoin d'amour. Tant que tu seras à moi, que tu te préoccuperas de moi, je n'aurais pas besoin que tu m'aimes, Raphael. »

Il s'assit à même le sol, dos à un mur, me tirant à lui, entre ses jambes ouvertes, pour me coller contre son torse avec puissance.

« Tu fais des plans sur la comète, petite sorcière. »

Je ris contre sa peau.

« Mon argumentaire porte ses fruits ?

- Presque. Je suis presque tenté par ce que tu me proposes. Mais je suis un solitaire. Vivre à deux...

- Tu as un appartement en colocation avec Flamme, le mec le plus intrusif qui soit, commentai-je, intriguée. »

Ses mains caressaient mon dos, mes cheveux, ma nuque, de façon quasi-instinctive. Je le sentais détendu contre ma joue.

« Flamme et Gael, commença-t-il, ont eu une vie aussi difficile que la mienne. Vivre ensemble est une tentative de garder un contact avec la normalité, avoua-t-il. Sans cela, je pense que nous serions devenu de véritable sociopathe. »

Je relevai le visage pour l'observer. Ses traits étaient pensifs, légèrement marqués par l'appréhension.

Je caressai sa mâchoire, attirant son regard tourbillonnant de magie. Je me redressai, allant caresser ses lèvres des miennes. Au bout de quelques secondes d'hésitation, il saisit ma nuque pour me presser contre sa bouche.

Il prit possession de la mienne avec la même fureur que la nuit précédente, avec le même besoin de fondre en moi. J'entourai ses épaules de mes bras, glissant mes genoux autour de ses hanches, me collant à lui autant que je le pouvais.

Il glissa ses mains sur mes fesses qu'il serra contre son érection déjà bien présente.

Je mordis durement sa lèvre, haletante, tirant sur ses cheveux, l'invitant à prendre plus que ce qu'il ne réclamait.

Mais il semblait décidé à me laisser mener, cette fois.

Je plongeai alors sur sa gorge, léchant la sueur salée de ses efforts précédent, mordillant ses nerfs sensible, glissant une main entre nous pour aller entourer sa verge tendue.

Il gronda, faisant vibrer mon cœur.

Je nous enflammai de mon feu de sorcière sans réfléchir, réduisant nos fringues à un tas de cendre.

Il ne frissonna même pas, se contentant de me soulever légèrement pour finir par m'empaler sur son sexe.

Nous soupirâmes en concert.

Je restai un instant immobile, mes yeux dans les siens, savourant la sensation de l'avoir en moi, de le sentir m'emplir entièrement, essayant de décrypter le tourbillon d'argent de ses iris, mon front contre le sien.

Sa langue courut sur ma gorge au bout d'un moment.

Je rejetai la tête en arrière pour lui laisser plus de chair à explorer et commençai à onduler des hanches. J'imposai un rythme lent, refusant de le laisser sortir de plus de quelques centimètres.

Ses bras me tenaient par la taille. Nos corps se semblaient pas vouloir se quitter, mes seins frottant contre son torse, nos peaux devenant plus glissantes à chaque mouvement.

Je repris possession de sa bouche, étouffant mes gémissements grâce au jeu de sa langue, m'agrippant à lui avec de plus en plus de force.

C'était tendre, doux, lent, exquis. Il finit par me décrocher de ses épaules pour pouvoir se pencher et prendre la pointe de mon sein entre ses lèvres, ses mains m'aidant à accentuer le mouvement de mes hanches. Je m'empalais plus brusquement à chaque descente, le souffle de plus en plus court, surtout que ses ténèbres m'engloutissaient dans un liquide électrisant, réveillant chaque nerfs sous ma peau.

Je tendis la main vers ses bras et, presque timidement, laissait la foudre, qui était l'expression la plus naturelle de mes dons sauvages, grésiller sur sa peau en une caresse piquante. Il frissonna en relevant le visage vers moi.

« Encore, ordonna-t-il d'une voix rauque. »

Alors je glissai mes deux mains sur sa peau, laissant les arcs électriques fourmiller sur mon passage, griffant ici et là la chair ferme, jusqu'à ce que nous soyons entouré de ténèbres et d'éclair bleuté. Il m'embrassa avec une ardeur décuplée, m'enjoignant à aller plus vite sur ses hanches, nos respirations devenant difficiles, nos cœurs s'affolant, complètement perdu dans ce corps à corps passionné.

Puis, soudainement, sans signe avant coureur, nous explosâmes dans un cri silencieux, nos voix perdues dans la déferlante indescriptible de plaisir qui nous avait saisi à moins d'une seconde d'écart.

Il me tint presque douloureusement contre lui le temps de cet orgasme fulgurant, tremblant contre ma peau, son visage dans mes cheveux, le mien contre son épaule, mes bras accrochés aux siens.

Durant un moment, seuls nos souffles perçaient le silence.

Puis il parla.

« Ce truc avec la foudre... gronda-t-il. C'est quand tu veux. »

Je gloussai, ravie.

« Je n'étais pas sûre de ne pas te blesser, avouai-je.

- Tu m'as grillé quelques neurones avec ça. J'ai failli perdre complètement la tête. »

Je pris son visage entre mes mains, faussement inquiète. Je voyais pour la première fois son regard sans magie, la bête en lui complètement repue. Il avait les yeux les plus beaux au monde. D'un argent si lumineux, si précieux, qu'il me tordait le ventre d'envie, d'admiration, de besoin.

« Zut, je t'apprécie avec la tête sur les épaules, de temps en temps, Dévoreur de Nuit. »

Ses yeux s'illuminèrent sous l'amusement mais aussi sous sa magie qui reprenait ses droits. Je sentis les miens briller en réponse. Mon sourire me fit mal aux joues tant il était large.

Il frotta son nez contre le mien.


Texte publié par ManueM, 13 septembre 2020 à 19h52
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