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tome 1, Chapitre 10 « Envie dévorante » tome 1, Chapitre 10

« Wouah, ton appart, c'est une tuerie ! »

Kellen touchait du bout des doigts les différents artefacts placés ici et là, les meubles, les livres.

Il déambulait dans mon appartement. Mon chez-moi, mon foyer.

Je l'observai quelques secondes, la chaleur de Raphael dans mon dos. Ce dernier se pencha.

« C'est vrai qu'il est accueillant. »

Je courbai la nuque pour l'observer.

Je ne pouvais pas m'en empêcher. J'avais une conscience aiguë de son existence depuis que j'habitais ici. Je ne pouvais pas mettre ça sur le compte de sa magie, j'avais déjà rencontré d'autre type comme lui. Moins puissant, certes, mais avec la même teinte de fond dans leurs auras. Ce n'était pas sa puissance non plus. Ce n'était pas sa beauté et son charisme. Alors quoi ? Pourquoi me fascinait-il autant ? À chaque fois que je croisais son regard, mon cœur ratait un battement, ma magie vrillait, mes mains devenaient moites. Je parvenais à le toucher, j'en avais même envie.

Il baissa ses yeux si extraordinaires vers moi. Ils brillèrent brièvement.

Je déglutis.

« Merci.

- J'aime surtout le fait que ton parfum ait imprégné les murs, continua-t-il à voix basse. Je t'ai déjà dit que ton parfum réveillait le monstre en moi ? »

Je clignai des yeux et répondis sans réfléchir.

« Le tien est comme une drogue. »

Il se pencha légèrement.

« Quel genre de drogue ?

- Le sucre. Le plus puissant de tous.

- Ah ?

- Je pourrais prendre le risque de devenir diabétique juste pour pouvoir m'y rouler jusqu'à écœurement. »

Un léger sourire effleura ses lèvres.

« Flamme a raison, tu as une façon bien à toi de faire des compliments. »

Je me mis sur la pointe des pieds sans réfléchir, attirée comme un papillon de nuit par la lumière par cette expression presque tendre qui détendait ses traits.

« Ashleen, pourquoi le miroir ondule ? »

Je cillai à plusieurs reprises, reprenant difficilement mes esprits sous le regard insondable du mage qui me faisait dérailler à plein tube.

Mon souffle était trop rapide.

« Oui, grand-mère ? Finis-je par articuler, actionnant la magie, reprenant une position moins compromettante.»

L'image dans le miroir s'affermit.

« Ah ! Tu ne répondais pas au téléphone.

- Il n'a pas sonné, grognai-je. »

Elle regarda Kellen, Raphael, puis moi. Puis Kellen.

« Ah. Mes petits-enfants sont enfin réunis. Ta mère a cessé d'être stupide ?

- Tu la vois dans l'appartement ? »

Elle ricana.

« Désolée, j'oublie que ma fille est si compliquée... Mais passons. Bonjour, Kellen.

- Grand-maman, la salua joyeusement mon frère. »

Raphael s'approcha sans hésiter, me libérant de son aura un peu trop corrosive pour mon état mental.

« Dame.

- C'est-il pas le Duc d'Obsidienne lui-même ? »

Ma grand-maman semblait avoir vingt-cinq ans, avait la beauté du clan, des cheveux de neige et des yeux bleu presque blanc, aveugles. Pourtant, elle pouvait voir grâce à la magie. Elle rejeta sa longue chevelure derrière son épaule en croisant mon regard surpris.

« J'ai été en ville bien avant ta naissance jeune fille, et cet homme y distillait déjà son chaos. C'est à cause de lui que tu as utilisé autant de magie, Ash ? »

Je regardai le dos de Raphael. J'oubliais souvent que les gens qui m'entourait avait plusieurs siècles de vie que je ne connaissais pas. Qu'en était-il de Raphael ? Qu'avait-il fait durant tout ce temps où il n'était pas ce voisin un peu connard qui m'empêchait de respirer correctement ?

« Non, répondis-je un peu ailleurs. Mes dépenses rentrent dans le cadre de mon enquête.

- Tu as dû maîtriser une foule en colère ?

- Faire flipper des puissants fils de pute.

- Encore mieux. »

Elle s'assit dans son fauteuil.

« J'attends d'un jour à l'autre la convocation du Conseil ?

- Tu y répondrais ?

- Juste pour leur rappeler que j'en suis un membre fondateur, ouais. »

Elle gloussa comme si elle ne venait pas de rappeler qu'elle avait plusieurs milliers d'année au compteur.

« Et peut-être couper deux ou trois têtes. J'ai des rumeurs qui m'irritent particulièrement. »

J'allai m'asseoir face au miroir.

« Genre ?

- Du genre que ma petite-fille a trouvé son âme sœur et ne m'a rien dit. »

Ah. je fronçais les sourcils.

« Trouv... euh... non ? »

Je secouai la tête.

« C'est absurde. Tu me connais.

- Justement. »

Elle regarda Raphael.

« Depuis quand traines-tu avec des hommes ?

- Oh ! Tu penses que... non. Non, c'est mon voisin-connard, tu sais, ça fait plusieurs mois que nous vivons au même étage, ça serait... Oula, non. »

Je sentis Raphael s'approcher de moi.

« Voisin-connard ? »

Je lui offris un maigre sourire.

« Avoue, t'es un sacré con quand tu veux ! »

Il haussa un sourcil mais ne me contra pas.

Je me repris.

« Bref, c'est tout ce que tu voulais me dire ?

- Non, c'était juste bonus, ça. »

Elle me montra un dessin d'un geste sec.

« Tu es menacé de mort. Secte. Ecole. »

Elle regarda le dessin, contrariée.

« C'est tout ce qu'on peut y lire.

- Tu devrais prendre des cours de dessins, la taquinai-je en mémorisant les traits hésitant.

- Pour une fois que je fais ça consciemment, tu n'hésites pas à critiquer. »

Je souris.

« Merci, mais...

- Il va falloir que tu sois prudente, me coupa-t-elle de son ton de matriarche. Ne reste pas seule. L'idéal serait que tu dormes avec ce charmant Duc, en fait, ajouta-t-elle d'un air malicieux. Il a des pouvoirs qui le protège même la nuit...

- Grand-mère ! »

Elle écarquilla des yeux innocents alors que j'étais proche de la combustion spontanée tant j'étais gênée.

« Chérie, avant ton grand-père, j'ai eu plusieurs amants.

- Ce genre de chose ne m'inter...

- Foutaises. Bon, les jumelles vont débouler. Je te laisse. Je t'aime. Toi aussi, Kel. »

Le miroir se brouilla puis me renvoya ma grimace horrifiée.

Mon portable tinta.

Ayden m'avait envoyé la photo. Je regardai tour à tour le miroir et le portable. Je repris contenance.

« Bon. Passons aux runes.

- Tu n'as pas l'air perturbé, souffla Kellen qui avait les pupilles un peu dilatées.

- Angela a prédit vingt fois ma presque-mort ces dix dernières années, heureuse qu'il aborde le sujet de ma mort plutôt que l'autre bien plus angoissant. À chaque fois que j'allais dans des endroits dangereux, en fait.

- Tu vas faire quoi ?

- Me protéger. Et dormir avec une arme. »

Je le regardai.

« Et te renvoyer chez les parents.

- Hein ? Mais pourquoi ? Je viens à peine d'arriver !

- Je ne prends pas les avertissements à la légère, comme tu sembles le...

- Il prendra ma chambre tandis que je dormirai avec toi. »

Je regardai Raphael, un peu sonnée par son intervention, encore une fois.

« Elle blaguait, tentai-je maladroitement.

- C'est une bonne idée, pourtant. Mon pouvoir latent est agressif et n'attends pas mon éveil pour attaquer, contrairement au tien.

- Tu n'en sais rien.

- Je le devine aisément.

- Tu ne me dois rien. »

Je levai le menton.

« Je me suis très bien débrouillée seule jusqu'à aujourd'hui.

- Faute de mieux, grogna-t-il, ses yeux brillants soudain. »

On s'affronta durant de longues secondes.

« Bon... fit Kellen. Je vais voir si tes voisins sont ok.

- Je t'accompagne, petit. »

Raphael tourna les talons, comme s'il avait gagné.

Il stoppa à la porte pour me jeter un rapide regard.

« N'essaie pas de partir. Je le saurais immédiatement. »

Ok, il avait gagné. Je découvrais que lorsqu'il prenait une décision, rien ne pouvait le faire changer d'avis, même s'il avait tort et que les protagonistes n'étaient pas consentant. Je soufflai un connard qui, à coup sûr, lui parvint. Un bref rire vainqueur accompagna le claquement de ma porte.

Je fixai cette dernière durant de longues secondes. La journée avait été longue, en fait, les dernières 48h avait été horrible. Avais-je encore seulement la force de bloquer l'entrée à Raphael ?

Non. Je ne savais même pas si j'en avais envie, en fait. J'avais râlé pour le principe. J'avais déjà dormi avec des gens. Les soirs de fête, nous nous entassions sous un chêne comme une portée de chiot.

Ok, mais avec un mâle ? Jamais. Un mâle aussi puissant dans mon propre lit ? Encore moins. Je ne l'aurais même pas imaginé.

Pourquoi acceptait-il la demande implicite de ma grand-mère ? En fait, pourquoi, depuis ce matin, me suivait-il ainsi ? Je crois que nous n'avions été séparés que deux heures, à tout casser. J'allai dans la cuisine, ouvrant mon frigo.

Non, toutes mes potions étaient encore dans leur compartiment.

J'ouvris les placards.

Non plus.

Je ne l'avais pas accidentellement envoûté.

En soupirant, je m'assis sur un tabouret haut, regardant l'image de la rune. Au moins, ça, je pouvais le comprendre.

J'appelai un tas de feuille et un stylo. Je croyais Ayden quand il disait que le contre-sort avait disparu. Néanmoins, si les Danéïdes avaient un don plus remarquable que les autres, c'était celui de manipuler les runes. Et j'étais meilleure que la meilleure. J'avais toujours minimisé mes connaissances à ce sujet. Il était plus facile d'être une maîtresse en potion qu'une Runique Instinctive. La première était considérée comme studieuse, la deuxième comme extrêmement rare et, en temps normal, on tentait par tous les moyens de la rallier à sa cause. Quitte à la kidnapper.

Je redessinai proprement la rune en plus grand.

Les traits m'étaient familier, je reconnus sans mal certains glyphes qui pourtant était aussi vieux que les clans Anciens.

Ces glyphes étaient, comme je le soupçonnais, même manipulables par un humain, vu qu'ils appelaient la magie alentour et ne nécessitaient pas de déclencheur. Trouver leurs opposés n'allait pas poser de problème. C'était la liaison qui était obscure.

J'isolai donc chaque partie, traçant sur des feuilles séparées les traits sans interruption, pour les placer en rang sous la rune initiale.

Je dessinai ensuite les glyphes antagonistes que je connaissais pour les placer en dessous de leur paire.

Jusqu'ici, un expert runique aurait pu le faire. Quoique, cela lui aurait pris des heures et des heures.

Je pris les cinq parties dont je ne connaissais pas la signification, et les décalai d'un demi rang en dessous.

Le premier était le cercle de rassemblement.

Visiblement, au vu des fioritures, le créateur était un mâle. Je séparai en deux les traits, le cercle d'une part et les fioritures de l'autre.

L'un et l'autre devaient avoir une utilité. On ne créait pas une rune d'esprit avec des éléments inutiles. La victime pouvait détruire l'emprise en tirant sur les traits exécutés pour l'égo.

En revanche, chaque famille avait sa patte.

J'exécutai la même opération sur les quatre autres signes qui m'étaient inconnu, isolant à chaque fois ce qui sortait d'un trait ordinaire.

Lorsque je me levai pour aller chercher mes grimoires sur les différentes anciennes lignées psi, je remarquais la présence de Raphael à l'entrée de ma cuisine.

Il était appuyé sur une épaule contre le mur, les bras croisé sur un tee-shirt noir, ses cheveux humides, ses paupières un peu paresseuses laissant voir l'argent brillant de ses iris.

Le voir en jean tee-shirt fut un choc tel que je me figeai. Ne pas l'avoir senti ni entendu rentrer était secondaire. De là où je me situais, je pouvais sentir le parfum de son gel douche, la puissance latente de son pouvoir et la force de l'attraction qu'il exerçait sur la moindre de mes cellules. Attraction qu'il était difficile d'ignorer maintenant que nous étions seuls.

Il se redressa souplement, s'approchant de l'îlot, sans me quitter du regard.

Enfin, alors qu'il était à porté de main, il baissa les yeux sur la rune décortiquée.

« Te voir préparer des potions est satisfaisant, voire excitant. T'observer jeter un sort, carrément bandant. Mais je crois que je suis plus impressionné par la scène à laquelle je viens d'assister que pour tout le reste. En une journée, tu m'as pas mal bousculé, petite. »

Il tourna la rune complète vers lui.

« Instinctif, hum ? »

Je clignai des yeux, incapable d'ouvrir la bouche.

Il haussa un sourcil.

« Tu n'as pas peur que je t'utilise à mon avantage ? »

Je déglutis. La menace me ramena sur terre.

« Et comment t'y prendrais-tu ? »

Ma question n'était pas totalement innocente, mon cerveau complètement noyé dans mes hormones affolées. Mais il y réfléchit. Sérieusement.

Avant de hausser les épaules.

« Je t'épouserai. Une fois une Danéïde associée de cette façon à un mâle, elle ne peut plus s'en défaire, ai-je juste ? »

Je reculai d'un demi-pas. Non, il avait bien compris mon double-sens et avait choisi la réponse la plus terrifiante pour moi. Un léger sourire inquiétant flirta sur ses lèvres.

« Heureusement pour toi, j'ai assez de ma propre puissance pour désirer posséder la tienne. »

Il s'assit, observant les glyphes. Me voyant toujours immobile, il leva son regard dont je ne parvenais que rarement à comprendre les émotions sur moi, se contentant de me dévisager.

« Tu n'allais pas chercher quelque chose ? »

Mon cœur arrêta de s'affoler.

« Les tomes sur les lignées psi, articulai-je d'une voix faible.

- Qu'est-ce qui t'en empêche ?

- Tu m'as fait peur, avouai-je brutalement. »

Il me dévisagea à nouveau. Avant de secouer doucement la tête.

« Non, si tu avais eu peur, ta magie se serait jetée sur moi. »

Il se détourna à nouveau, sans développer.

Je passai à côté de lui – bien obligée.

« Tu sembles être persuadé de bien me connaître, marmonnai-je pour la forme.

- Je te connais plus que ce que tu ne le penses.

- Tu ne m'adresses véritablement la parole que depuis quelques heures. »

Je pris les livres dans la bibliothèque au dessus de mon bureau. J'hésitai sur un tome quand la chaleur de Raphael m'entoura.

« Cela t'a-t-il empêcher à toi de reconnaître mes émotions alors que seul Flamme et Gael perçoivent ce que je cache ? »

Je restai immobile, la main en l'air.

Je vis son bras se lever, attraper le tome pour le poser sur le reste de la pile.

Son souffle glissa contre ma gorge alors qu'il était penché vers moi, ses cheveux chatouillant mes tempe.

« L'empathie peut aller dans les deux sens, sorcière. Pour qui sait la capter, bien entendu. Et on apprend beaucoup en peu de temps en ressentant les émotions de l'autre, tu n'es pas d'accord ? »

Je serrai le poing en le rabaissant. Même si je n'avais éventé ce petit secret que par inadvertance lors de ma visite chez les parents, je devinai qu'il l'avait découvert bien avant que nous ne nous rapprochions. Jusqu'à quel point était-il puissant ?

« Et qu'as-tu senti ? Demandai-je faiblement. »

Ses lèvres me frôlèrent alors qu'il répondait d'une voix basse. Cette voix sur laquelle j'avais fantasmée alors que je le haïssais encore. Je découvrais que les effets étaient pires que ce que mon imagination avait tenté de deviner.

« Désir. Peur. Curiosité. Désir. Besoin... »

Ses bras étaient de part et d'autre de moi, les mains à plat sur le bureau, m'obligeant à me pencher en avant, mes défenses complètement pulvérisées par l'effet hypnotique qu'avait sa voix sur moi.

Son corps me touchait presque, tant et si bien que je sentais la chaleur de sa peau à travers nos vêtements.

J'en tremblais un peu.

« Et là ? Soufflai-je.

- Peur et désir.

- La peur n'est pas un indicateur pour toi ? Tu ne penses pas que tu vas un peu loin dans ta démonstration ? »

Il ricana, collant son torse à mon dos, annihilant définitivement toute ma volonté à résister à son charme dévastateur.

Ô déesse. Ô miséricordieuse déesse...

« La peur... chez toi, elle n'a pas ce goût acide, m'avoua-t-il. Tu n'as pas peur de moi. Tu as peur de l'inconnu. »

Il referma un bras autour de ma taille, me collant plus prêt de lui. Je sentis l'effet que je produisais sur lui. La tête m'en tournait.

« La rune... balbutiai-je dans un dernier effort.

- Ayden l'attend pour dans quelques jours. Tu auras résolu l'énigme en quelques heures.

- L'affaire... »

Ses dents se plantèrent durement dans ma nuque.

« La ferme. »

Sa voix grondante liquéfia mes muscles. Je me laissai aller contre lui, les bras ballants, l'esprit embrumé. J'avais trop subi, trop lutté. Le laisser-aller me soulagea avant même que ma Nénémis ne commence vraiment à s'attaquer à moi.

« Voilà... c'est bien. »

Il aplatit sa main contre mon ventre, la faisant remonter pour la caler sous mon sein.

« Ton désir appelle le mien. Ton parfum réveille ma partie la plus sombre. (Il entoura ma gorge de son autre main, sans serrer.) Je n'ai jamais eu autant envie d'une femme qu'à cet instant.

- Je... je pensais que j'étais inintéressante. »

Il me retourna brusquement, me soulevant pour m'asseoir sur le bureau. Ses yeux flamboyaient. Son aura de ténèbres apparaissait par clignotement.

« Je te pensais trop fragile pour supporter. Trop douce, trop faible. J'ai dû mentir pour ne pas être tenté de te prendre, de te détruire. »

De son pouce, il caressa ma lèvre inférieure. Je ne pouvais me détourner de ses yeux. L'argent tournoyait, et je savais qu'une sorcière moins puissante en aurait été effrayée, affaiblie. Car il n'était à présent que pure magie à peine contenue dans un carcan de chair ferme et appétissant.

Il me releva le menton, se calant entre mes genoux, son torse contre ma poitrine, à tel point que respirer revenait à le caresser.

Mais il restait encore relativement impassible. Maître de lui. Malgré le désir brutal que notre contact peau à peau me dévoilait, ses gestes étaient maîtrisés, sa force mise sous contrôle.

Je frottai ma joue contre ses phalanges, sans le quitter des yeux.

Il serra la mâchoire.

« J'aimerais te baiser sans y mettre les formes. Là, sur le bureau. »

Il saisit brutalement mes cheveux, me levant le visage pour que je continue de le voir, ma gorge à sa merci, ma poitrine en avant, offerte.

Il y baissa les yeux, redessinant mon décolleté du bout de l'index, les yeux un peu plus brillants encore.

« T'arracher ton bas et te pénétrer violemment. Te pilonner jusqu'à la jouissance, sans m'occuper de savoir si tu aimes ça. Mais tu aimerais ça, n'est-ce pas ? Je sens déjà que tu es humide, prête... »

Sa main descendit jusqu'à la lisière de la robe, la remontant sur mes bas, dévoilant le porte-jarretelles noir, jusqu'à découvrir le petit triangle de tissu de mon tanga.

Il glissa le pouce sur la soie, l'humidifiant de mes propres fluides.

J'étouffai un gémissement, mes ongles s'enfonçant dans la chair de ses bras.

Il se pencha, approchant mon visage du sien.

« Ou peut-être que je devrais plaquer tes seins effrontés sur ce bureau, j'aurais ainsi une vue parfaite sur ton cul. Je pourrais le faire rougir de mes mains tout en me regardant te sauter, en me voyant m'enfoncer en toi, encore et encore... »

Il déchira la soie d'un mouvement sec, me tirant un halètement.

Ses doigts écartèrent mes chairs avant que son pouce ne se pose sur mon centre névralgique du plaisir tandis que son index ne glisse dans mes chairs humides et chaudes.

Je voulus me tendre vers lui, mais il me maîtrisait parfaitement de sa prise dans ma chevelure.

Il tourna en cercle, lascivement, penché vers moi. Je relevai une jambe, calant la pointe de mon talon contre la chaise pour mieux m'ouvrir.

J'étais devenue autre. J'en voulais plus.

Il inspira, retira ses doigts pour venir prendre une de mes mains crispées.

Il disposa mes doigts comme il le souhaitant, m'obligeant à reprendre les mouvements qu'il avait initiés.

Il baissa les yeux.

« Touche-toi. »

J'obéis sagement.

Sa poigne se raffermit sur ma nuque.

« Ta bouche. Je baiserais ta bouche, tandis que tu te touches impudiquement. Je sentirais tes gémissements autour de ma queue, je lirais dans tes yeux la peur d'étouffer quand j'irais trop loin. »

Il lécha le coin de mes lèvres et, tandis que je me concentrais sur l'extérieur, me pénétra brusquement de deux doigts.

Son grondement me fit vibrer.

« Putain. Tu mouilles tellement... »

Soudain, sa bouche fut sur la mienne, sa langue suivant les mouvements de ses doigts, me faisant soulever ma deuxième main pour lui attraper et griffer la nuque.

Il lâcha mes cheveux pour venir soupeser un sein, pinçant le téton, avant de déchirer ma robe, impatient.

Il se retira, me soulevant par les cuisses pour me coller à lui, son jean frottant contre mon intimité nue, une sensation mi-plaisir mi-douleur. Je le sentis se mouvoir dans la pièce, mais je ne sentais que lui, ne voyais que lui, n'étais plus qu'attentive à lui.

Quand il me jeta sur le lit, j'étais déjà à moitié folle.

Il baissa ses yeux impitoyables sur moi.

« Retire ce qu'il te reste. »

Je me redressai maladroitement, détachant mon soutien-gorge sans le quitter des yeux. Mes seins étaient lourds, douloureux, leur pointes dures.

Je retirai vivement mes chaussures, avant de m'attaquer aux bas puis au porte-jarretelles.

À chaque mouvement, son rictus de prédateur s'affirmait, sa faim grandissait, même s'il restait immobile, observant mes gestes empressés, affamés.

Quand je fus nue, je me redressai sur les genoux, attrapant le bas de son tee-shirt mais je m'arrêtai avant de le lui retirer. Je refusais de perdre le contact visuel. Alors j'utilisai ma magie.

Je découpai son haut du bout du doigt, mon corps suivant le mouvement jusqu'à ce que ses lèvres soient à portée des miennes. Il n'avait pas frémi, pas eu un seul mouvement de recul face à la démonstration chirurgicale de ma magie.

Au contraire, cela sembla le faire redoubler de sauvagerie et il posséda ma bouche à nouveau avec violence, posant un genou entre mes jambes pour m'allonger, se plaçant au dessus de moi, sa main parcourant mon flanc, mes seins, avant de s'arrêter sur ma gorge pour y sentir mon pouls affolé.

Il se redressa après m'avoir rendu complètement haletante et baissa le visage vers la pointe de mon sein, le mordillant, le léchant, sagement avant d'y appliquer une marque plus dure, me soulevant presque du matelas par la sensation.

Satisfait, il reproduisit le même jeu sur l'autre, tandis que ses mains enserraient mes cuisses relevées à en laisser des marques.

Je glissai mes doigts dans ses cheveux noirs si doux, tirant dessus à chaque cri qu'il m'arrachait.

Il revint s'occuper de mes lèvres avec une ardeur brutale, mordant ma lèvre inférieure dans l'exercice, m'obligeant à répondre avec la même voracité.

Son jean partit en lambeau par la force de mon feu de sorcière à quelques secondes, sans qu'il n'en soit perturbé, et son bassin se frotta contre le mien, la tête de sa queue buttant contre mon clitoris engorgé et sensible. Plus, j'en voulais plus...

J'agitai les hanches pour le glisser en moi, mais il me bloqua d'une main puissante.

« Je n'ai pas décidé que ce serait le moment. »

Je montrai les dents. Cela ne sembla pas l'impressionner le moins du monde.

Il se redressa, me dominant de toute sa hauteur. Son sexe était long et large, imposant, lisse et dur.

La tension qui m'habitait monta d'un cran quand il le prit en main, l'enserrant de la base jusqu'au gland en de longs mouvements paresseux, ses yeux observant la rougeur de mes seins et de ma gorge, la brillance de ma peau enflammée de désir et de magie. Son aura de ténèbres n'était plus clignotante mais bien présente, l'entourant d'un halo inquiétant. Enfin, qui l'aurait été si je n'en sentais pas la chaleur caressante.

« Tourne toi. »

Je glissai docilement sur le ventre, rejetant mes cheveux sur une épaule, pour continuer de le regarder.

Il admira mon dos, mes fesses. Ses mains dessinèrent ma colonne, entourèrent mon cul, avant qu'il ne glisse un doigt entre mes cuisses pour y trouver ma chaleur humide. Je soulevai les hanches pour lui permettre un meilleur accès.

Il m'aida à plier les jambes, ma tête sur l'oreiller, mon sexe exposé, trempé, touché par sa main qui n'allait jamais assez loin, assez vite pour ce que je voulais.

Il me prit de nouveau les cheveux, se penchant sur mon dos pour me mordre la nuque durement, avant de glisser sa bouche contre mon oreille.

« Oui. En premier lieux, je vais te prendre ainsi. Rapide. Brutalement. Accroche toi, je ne vais pas te ménager. »

Il plaça son gland à mon entrée.

« Tu as une seconde pour me refuser. Après... »

Je lui jetais un regard furibond. Il sourit. Un sourire prédateur, satisfait, immoral.

« Bien. »

Il entra d'un long et rapide coup de rein, me faisant me arquer dans un gémissement rauque.

Il plaqua mon visage sans délicatesse contre le matelas et se retira presque entièrement pour revenir plus brutalement encore.

J'étais serrée, tellement serrée, que si je n'avais pas autant été excité, j'aurais eu mal. Mais tout ce que je pouvais sentir, c'était à quel point il me remplissait, à quel point je devais m'étirer pour lui.

Je m'accrochai tandis que son bas ventre claquait sur mon cul de plus en plus rapidement.

Sa main quitta mes cheveux pour venir se loger sur le devant, pinçant le petit amas de nerf délaissé.

Je hoquetai, déjà à demi-perdue, voguant sur un plaisir que je n'avais jamais connu.

J'ondulais de concert, accentuant le frottement, l'aspirant plus profondément, gémissant désormais à chaque butée, à chaque poussée, inspirant à chaque fois que sa main claquait sur la chair devenue sensible de mon cul.

Ses ténèbres s'enroulèrent alors autour de moi, se concentrant sur mes seins et j'en sentis la morsure comme s'il s'agissait de ses mains, de sa bouche, de ses dents.

Il m'attrapa la gorge, me redressant.

« Là, oui... la vision est parfaite. »

Ainsi, il voyait mon corps tressauter, suffoquer, onduler. Ses doigts pincèrent mon clitoris, sa main serra ma gorge.

Et ce fut l'explosion. J'entendis ma voix s'élever dans un râle suppliant, au milieu de nos souffles haletants et du claquement de la chair contre la chair. Il mordit mon épaule dans sa jouissance, profondément enfoncé dans mon ventre, tendu, entièrement collé contre mon dos.

Je cillai, mon souffle si court que je manquais de tomber dans les pommes.

On resta ainsi par sa force à lui, car moi, je n'étais plus que fourmillement post-orgasmique et esprit vide.

Il repoussa mes cheveux, embrassant la marque de ses dents sur ma nuque d'une douce caresse.

« Ne crois pas que j'en ai fini avec toi. C'est loin d'être le cas. »

Il se retira, me laissant m'affaisser sur le côté, avant de se lever du lit.

Il était magnifique de dos aussi. Il n'avait pas la peau lisse, comme beaucoup de mes anciens très anciens amants, mais plutôt une peau parcourut de cicatrices. Elles ne faisaient qu'accentuer l'aura de dangerosité qui ne semblait jamais le quitter, me donnait envie d'en découvrir chaque centimètre. Avec la langue.

Je venais tout juste d'avoir un orgasme, mais rien que de le regarder, j'avais de nouveau envie de lui.

Il dut le sentir car, quand il me jeta un regard et la lueur indéfinissable que j'avais tenté de comprendre ces dernières heures apparut. Je compris alors qu'il s'agissait là de l'expression de son désir pour moi, mêlé à l'assurance que je ne pourrais pas lutter contre son envie car j'étais moi-même victime de ce désir incompréhensible et violent.

« Suis-moi. »

Je papillonnai des cils avant de faire appel au peu de force qu'il me restait pour le retrouver dans la salle de bain. Je ne pouvais pas lutter contre la promesse contenue dans sa voix.

Il activa le mitigeur de ma baignoire géante d'un geste assuré.

Je le regardai faire, immobile et fascinée par l'effet de la lumière tamisée sur sa peau dorée, debout, nue, derrière lui.

Il me prit doucement la main pour me faire rentrer dans le bain, se glissant derrière moi.

« Là, là, petite sorcière, réveille toi. »

Je regardai ses mains fortes me cajoler dans l'eau qui montait, la chaleur liquide finissant de me détendre.

Les battements de son cœur contre mon dos, ses mains sur ma peau, son souffle dans mon cou... Je frémis.

« Déjà prête ? »

Je collai mes fesses à son membre.

« Tu n'es pas prolixe, s'amusa-t-il. »

Je lui jetai un regard hargneux malgré le plaisir que l'entendre plaisanter faisait naître en moi. Lui l'était trop, pour une fois.

Il prit du savon dans la paume de sa main, un air tranquille, presque détendu, sur le visage.

Il s'occupa de le faire mousser sur ma peau, touchant la moindre parcelle de mon corps. Stoppa l'eau de son esprit.

Me posa un pied sur le bord de la baignoire.

Sa main glissa sur ma cuisse, à l'intérieur.

Frôlant, sans jamais toucher ce qui recommençait à palpiter.

Je rejetai la tête en arrière, yeux mi-clos fixés sur les siens.

Il pinça un téton. Je me mordis la lèvre.

Il joua un peu trop longtemps.

Je me laissai glisser face à lui. Il haussa un sourcil.

« Tu te rebelles ? »

J'attrapai sa queue dans ma paume, déjà dure. Merde, c'était... gros.

Il sourit, amusé.

Re-merde, j'avais parlé à voix haute.

Mais il repoussa ma main.

« Pas encore. »

Il saisit mes cuisses, les plaçant de part et d'autre de son bassin, mon sexe au dessus du sien.

Il me pencha pour porter à ses lèvres ma poitrine.

« Tes mains sur le rebord, gronda-t-il, toujours autoritaire. »

Je m'exécutai. Parce que jusqu'ici, chaque ordre donné m'avait conduit vers une jouissance éblouissante.

Il lécha, mordit à nouveau. Des doigts naviguaient entre mes cuisses, ma taille, le devant de mon pubis, sans jamais, jamais frôler la zone attendue.

Je grognai, une douleur frustrante étirant ma peau devenue hyper sensible.

« Raphael...

- Hum. »

Il exécuta un coup de langue qui me fit gémir, ses doigts glissant sur mes fesses jusqu'à la fente.

Il y glissa un index, titillant un lieu de non-droit, pas vraiment prévu à cet effet.

Je plissai les yeux, prête à exprimer un refus.

Mais dans l'exercice, il s'était emparé de ma bouche, sa main libre contre ma nuque, me faisant de nouveau perdre l'esprit.

J'abaissai légèrement le bassin, me caressant à l'aide de sa queue, son index titillant toujours mon cul, me procurant une sensation différente.

« Je te prendrai là plus tard, grogna-t-il en me laissant respirer. Quand je le voudrais. (Son doigt glissa un peu à l'intérieur.) Je te préparerais convenablement. (Un coup de bassin qui me fit trembler.) Mais ta chatte est bien trop accueillante pour l'instant pour que je ne la délaisse. »

Il me souleva de son autre main, avant de se placer à l'orée de mon sexe.

Son doigt faisait des aller retour toujours plus électrisant tandis que j'attendais son ordre, de plus en plus avide.

Il plaça son autre main proche de la première, me faisant m'empaler lentement, ses yeux fixant le point de liaison avec ces putains de ténèbres qui ne semblaient jamais le quitter.

Quand il fut enfoncer jusqu'à la garde, ma gorge bloquée par le plaisir et l'envie de me mouvoir, il reprit son jeu dans le trou voisin, allant jusqu'à y glisser un deuxième doigt. Son autre main glissa sur le devant, appuyant en cercle.

Je gémis, sentant mes muscles internes se contracter.

Je jurai, la bouche contre sa gorge, accrochée à lui, perdue, impatiente.

Il me souleva ainsi, avant de me baisser brutalement.

À chaque mouvement, ses doigts me pénétraient à la montée pour me libérer à la descente, mon clito écrasé à chaque crispation de sa main.

Je roulai des hanches, amplifiant les trois mouvements, arquant mon buste dont il saisit les pointes sans attendre.

L'eau éclaboussait le sol, mais je m'en moquais.

Nous faisions beaucoup de bruit, mais rien à foutre.

Soudain, il se leva, m'obligeant à entourer ses hanches de mes cuisses et de me cramponner à lui.

Il me plaqua contre le mur, ses mains sous mes cuisses, les pliant pour mieux les relever.

Il sortit et rentra brusquement, ayant enfin perdu le contrôle. Merde, que c'était bon.

Plantant mes ongles dans sa peau, ma bouche contre son épaule, je subis ses assauts en gémissant, criant même des fois, sans pouvoir bouger, ne sentant que cette énorme boule gonfler, encore et encore dans mon bas ventre, ce fourmillement aux extrémités, n'entendant que ses souffles rauques, sa peau humide, son corps tendu.

On explosa en même temps. Je sentis le goût de son sang sur ma langue avant de me rendre compte que j'avais planté férocement mes dents dans sa chair et la douleur de sa morsure tout aussi brutale sur ma peau.

Je sentis son sperme s'écouler une nouvelle fois en moi tandis que nos sexes palpitaient avec fureur. Mon empathie engloutit son plaisir, décuplant le mien, lui renvoyant l'ascenseur, ce qui prolongea nos gémissements de plaisir au point que je suppliai pour qu'il arrête de bouger, pour que la tempête se calme.

Putain, c'était encore meilleur la deuxième fois.

Il glissa de nouveau dans le bain, sans me lâcher.

Je dégageai un peu les jambes sans pour autant lui permettre de se retirer, de légers frémissements de plaisir me crispant encore les reins.

Il ne le fit que quelques instants après, alors que nos souffles reprenaient un rythme normal, me déplaçant pour de nouveau me laver avec minutie avant de me soulever hors du bain.

Il m'entoura ensuite d'une serviette que j'étais trop groggy pour utiliser moi même.

Puis il me prit la main, me guidant jusque dans mon lit.

Ce fut le sifflotement d'un oiseau qui me tira du sommeil. Une sifflotement non-physique, uniquement dans mon crâne, répétant une mélodie entêtante avec des tons plus ou moins moqueurs, agacés ou complètement hilare. Je grognai en voulant rouler sur le dos mais un poids m'en empêcha.

J'ouvris les yeux.

J'étais sur le côté, face au mur. Une jambe était glissée entre les miennes et un bras me collait à un torse dont la respiration calme m'apprenait que son possesseur dormait. Contre mes fesses, un sexe déjà levé s'y nichait, et un souffle me caressait la tempe. Nos doigts étaient entrelacées.

Dans la nuit, Raphael m'avait éveillé de sa bouche entre mes cuisses avant de me prendre avec une lenteur douloureuse, mais pas douce ni tendre, mes bras au dessus de moi maintenus par sa poigne ferme.

Non, il n'était pas un amant modéré et patient. Mon corps portait les marques de cette nuit et mes muscles, pourtant habitués aux pires entraînements danéïdes, étaient délicieusement endoloris.

Je tendis l'esprit mais le sifflotement qui m'annonçait souvent un danger avait disparu.

Tant mieux. Parce que j'avais encore faim. Une faim vorace qui ne semblait jamais pouvoir se calmer, une fois que j'eus pris la première bouchée. Raphael était comme une drogue, il faisait naître en moi un réel besoin, au même titre que se nourrir et respirer. J'avais eu deux amants, brefs, de passage, les ayant accepté que parce que j'avais été curieuse, non pas parce que je les désirais, et rien ne m'avait préparé à Lui.

Poussée par ce vice, ce désir inextinguible, j'ondulais des hanches, faisant glisser le sexe de mon compagnon de chambrée contre ma fente.

Son souffle s'accéléra un peu.

Je pris nos mains entrelacées, soulevant ma jambe plus haut sur sa cuisse, y glissant nos doigts.

Un grognement m'apprit que l'intéressé était enfin réveillé.

Sans un mot, il bougea le bassin, me pénétrant sans plus de préliminaire, poursuivant de ses doigts ce que je l'avais conduit à commencer. Je passai ma main sur sa nuque, la glissant dans ses cheveux avec, je l'admets, un plaisir effronté.

Il ondula tranquillement, sa bouche se renfermant sur mon pouls, sa langue dessinant des arabesques humides sur les parties sensibles de ma nuque, ma gorge, le creux de mes épaules. Déesse que j'aimais ça, sentir son aura dangereuse m'entourer, le sentir se fondre en moi, ne faire qu'un, tenter de juguler l'explosion qui venait systématiquement.

Je jouis tranquillement, d'un doux gémissement, aussitôt suivi par Raphael qui enserra ma hanche d'une main douloureuse.

Je clignai des yeux pour éclaircir ma vision tandis qu'il mordillait ma nuque, toujours un peu prédateur, un peu animal.

« C'est le matin, articulai-je lascivement. »

Il me mit sur le dos, me dominant toujours un peu.

Merde qu'il était sexy au réveil.

Genre, vraiment. J'avais laissé quelques marques malgré moi sur sa peau, ses cheveux étaient décoiffés, ses iris brillaient.

Sa peau se tendait sur ses muscles dessinés, et... je pense que je ne pourrais jamais me lasser de l'admirer, en fait.

On se dévisagea longuement avant qu'il ne se penche pour m'embrasser.

La douceur de cette approche me rendit perplexe, ce qu'il vit, puisqu'il ne s'agissait plus de se dissimuler à présent.

Il caressa mes sourcils froncés, son visage à lui toujours impassible.

« Je ne me réveille jamais au côté d'une amante. »

Il caressa mes pommettes, mon nez, mes lèvres, avant d'attraper mon menton.

« Je ne promets jamais rien. Pas même sur le court terme. »

Je souris pour dissimuler mon angoisse.

« Je n'ai rien demandé.

- Tu as le cœur tendre.

- Possible. (Je sentis ce même cœur se serrer.) Mais je te rappelle que j'ai entendu pas mal de chose depuis ce côté-ci du mur. Je sais que c'est éphémère. »

Je me levai sur ce mot, ne souhaitant plus qu'il lise dans mes yeux. J'avais compris. L'instant était passé.


Texte publié par ManueM, 11 septembre 2019 à 17h49
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tome 1, Chapitre 10 « Envie dévorante » tome 1, Chapitre 10
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