Depuis quatre ans au moins, Charlaine travaillait sur un projet personnel. Elle s’était inspirée de l’un des rares travaux laissés par le père d’Evan qu’ils n’avaient pas crypté avec son clavientis. Il s’agissait d’une piste d’étude concernant les Points de l’Être des ignemshirs. Même s’il était possible à l’aide d’un compteur Swordsteen de déterminer où ils se trouvaient sur le Cercle de l’Univers, on ignorait concrètement ce qu’était un Point de l’Être.
La jeune aspirante scientis avait donc essayé de trouver un moyen de les analyser et de concevoir quelque chose de similaire à une signature. Et maintenant qu’elle savait que le Cercle Intérieur d’Evan était en train de vieillir de manière accélérée, Elle avait décidé de se servir des données d’analyse de l’ensemble de son système spectral qui avait été récolté depuis qu’il avait Wazushendi. Et grâce à la variation accélérée, après un certain nombre d’ajustement pour obtenir des résultats correctes similaires au Prisme Crépusculaire du magister Zal, elle était parvenue à inférer un début de réponse. Si elle n’avait pas eu les données d’Evan, elle n’y serait jamais parvenue. Elle avait tenté de faire la même chose avec des données de vieillissement normal. Même en simulant une accélération, elle n’obtenait pas le même résultat.
Elle avait donc réussi à isoler un certain nombre de variables aux comportements identiques et de les traduire en rayonnement de la lumière visible. À partir de là, elle avait pris les données de Keiji, qui était l’un des meilleurs alumni et dont la forme physique était parfaite. Elle s’était attendue à avoir une signature identique au moment où ils avaient dompté leurs neshirs respectifs puis différente par la suite à cause du vieillissement précipité du Kar’Cirkaem d’Evan mais dès le départ, leurs signatures étaient différentes. Elle avait ensuite utilisé les données de tous les alumni de sa promotion et chacun avait une signature différente. Ce qui avait été un bon point. Elle n’était pas loin de sa signature particulière. Mais ce qu’elle avait constaté c’était que la signature du Point de l’Être d’Evan n’avait quasiment que du rouge tandis que celui des autres ignemshirs étaient majoritairement gris, même Alejandro et Keiji qui était des Pulsars comme lui. Elle avait ensuite exploité la totalité de la base scientis de la schola Kiona Paine à la recherche d’un autre alumnus qui au court des huit cents dernières années aurait peut-être eu une signature similaire à celle d’Evan mais il n’en avait rien été. Elle ne savait pas ce que cela signifiait mais cela ne la rassurait pas.
Elle savait que ce qu’elle avait découvert n’avait jamais été observé. Qu’elle était sur le point de repousser les bornes connues de la Systémique Spectrale et peut-être bien initier à son tour une nouvelle spécialité au sein de la Physique des Aurores et des Ombres. Pour le moment, elle le conservait pour elle. Elle n’avait pas stocké les derniers résultats dans son clavientis. Parce qu’elle ne voulait pas que cela puisse porter préjudice à Evan comme les magistri scientis y avaient accès.
Tant qu’elle n’aurait pas trouvé une explication expliquant pourquoi il était le seul à avoir une signature dans des tons de rouge, elle ne parlerait pas de ses découvertes.
Charlaine toucha son bras où le loup blanc géant l’avait blessé. Elle n’avait jamais eu aussi peur de sa vie. Elle ferma les yeux essayant de chasser la vision de ces deux yeux dorés. Depuis qu’elle était revenue, elle se sentait différente. Comme si son acuité mentale s’était améliorée et elle était plus consciente qu’avant de son corps. Des muscles de son corps. Et depuis, elle faisait plus d’exercices physiques. Elle avait constaté ses limites en situation réelle. Elle avait compris qu’elle n’était pas prête. En plus de ses entraînements de tir à la schola réservé à ceux qui désiraient devenir des Lames de Savoir ou des Médis, elle avait demandé à ses parents de l’inscrire dans un centre de tir avec un professeur attitré, un vétéran de la Police du Cité. Son père n’avait pas compris ce soudain intérêt pour le perfectionnement de ses compétences aux tirs. Le fiasco avec l’incapaciteur… Cela ne pouvait pas se reproduire. Elle ne pourrait jamais rester à ses côtés si elle ne devenait pas indépendante et capable de s’occuper d’elle-même. Plus que la plupart de ceux qui désiraient devenir des Lames de Savoir. Les scientis qui appartenaient aux légions des Seigneurs du Noguem. Elle voulait appartenir aux Épées de Savoir, l’élite des Lames de Savoir.
Capable de se défendre sans que Keiji et Evan aient constamment besoin de s’inquiéter pour elle. Evan avait failli mourir à cause de cela dans le Cimetière. Parce que Keiji avait choisi de s’assurer qu’elle se portait bien… Elle avait décidé sans savoir vraiment pourquoi d’apprendre également un art martial peu pratiqué mais qui correspondait à ce qu’elle voulait maîtriser. Il était pratiqué durant l’Aube Grise mais depuis, on comptait les pratiquants sur les doigts de la main. Le banshirinshi. L’Art du Bâton de Cendre. Peut-être l’avait-elle choisi parce que le nom était proche de neshirinshi… Elle se trouvait stupide. Mais bon elle était déterminée. Elle savait qu’elle ne serait jamais très bonne dans la maîtrise du bâton comme le lui avait fait remarquer le vieux maître chauve et à moitié aveugle d’un dojo miteux du 8ème arrondissement. Il avait avancé le fait qu’elle était trop vieille pour commencer mais en la voyant se mettre en colère à la suite de ses propos, il avait brusquement changé d’avis. Il avait rajouté ensuite, comme pour la dissuader à nouveau que les honoraires n’étaient pas donnés. Ce qui était vrai. Elle n’était même pas surprise qu’il n’ait aucun autre élève qu’elle mais elle savait que cela l’aiderait en renforcer sa force mentale. Sa capacité à supporter la pression de l’adversité.
Elle soupira en regardant les cloques dans la paume de ses mains, se disant que les garçons se moqueraient d’elle s’ils l’apprenaient. Elle haussa les épaules puis se remis à pianoter sur son R-Tatoo.
— Tu as du nouveau ? lui demanda Evan, comme à chaque fois qu’il en avait l’occasion. Il finissait son sandwich en désignant de l’index le R-Tatoo posé sur le comptoir lustré de marbre bleu, veiné de blanc et de gris.
Une courbe y était affichée ainsi qu’une représentation du Kar’Cirkaem inclut dans le Cercle de l’Univers enchâssé du Croissant de Feu sur sa partie droite. Ils formaient deux cercles concentriques dont le plus grand était affublé de symboles soloméniques le long de sa partie droite à l’intérieur d’un croissant rougeoyant. Les Quatre Points.
— Arrête de me poser tout le temps cette question, Evan. C’est fatiguant !
— Désolé.
— C’est ce que tu m’as dit les vingt dernières fois.
Il lui fit un grand sourire. Elle ne parvint pas à garder son air sévère rétorqua alors que son visage s’adoucissait, les yeux fixant de nouveau son R-Tatoo.
— Franchement, si tu n’étais pas toi, je te jetterais par-dessus le balcon.
— Heureusement que je suis moi, alors.
Un sourire flotta sur ses lèvres puis s’évapora à mesure qu’elle se concentrait de nouveau dans son travail. Evan observa l’écran, silencieux et la jeune fille lui dit alors :
— Je pense que je tiens quelque chose. Rien de sûr.
Elle le gratifia d’un sourire encourageant plein d’assurance, ses yeux verts pétillaient et ses cheveux blonds chatoyaient sous la lumière grenat et mordorée du soleil de fin d’après-midi qui illuminait le grand salon à travers la baie vitrée aux rideaux tirés. Quand elle souriait comme cela, elle avait l’air d’être capable de tout faire. Capable de trouver une solution à n’importe quel problème.
Venant du locus, Keiji sortit du couloir. L’air toujours renfrogné, il alla ouvrir le frigo en passant derrière Charlaine et dit en fixant Evan, le regard toujours aussi affûté mais teinté d’une étrange tristesse :
— Je me demande si ça va durer encore longtemps. En tout cas, je l’espère.
— De quoi tu parles, Kei ? Demanda Evan, sentant son ventre qui se nouait.
Sur ces mots mystérieux, Keiji s’éloigna en traînant un peu les pieds vers la baie vitrée et avant de sortir sur le grand balcon, il répondit :
— Je parle de l’éternité, Evan. L’éternité...
Charlaine interrogea Evan du regard. Ce dernier haussa les épaules avant de se jucher sur l’un des tabourets de la cuisine américaine et d’observer pensivement, le menton dans la main, le coude sur le comptoir, son ami qui buvait son mourch en regardant les Ruines et les immeubles du moulin couvert d’un linceul rosé. Le ciel s’embrasait de rouge, d’orange et de violet, comme si son souverain flamboyant était mort, d’une mort sanglante mais glorieuse.
C’est alors qu’une image trouble jaillit dans son esprit. Une toile, partiellement floue, mais qui créa en lui un profond sentiment de panique. Il sauta précipitamment de son tabouret et courut dans le couloir jusqu’à son atelier de peinture où il laissait ses toiles inachevées et tout son matériel de peinture. Il compta ses toiles vierges.
— Que se passe-t-il ? Demanda derrière lui, la voix inquiète de Charlaine qui l’avait suivi.
— Il me manque une toile, répondit Evan en se redressant. Je crois que j’ai peint une toile avant de m’enfuir. Il faut que je la retrouve.
— Pourquoi est-ce si important.
— Je ne sais pas… C’est juste que… C’est important.
*
Cela faisait plus de deux semaines qu’il passait tout son temps libre à lire des documents et autres archives sur la Guerre du Verre et du Dragon. L’idée qu’il doive un jour faire du mal à son ami lui était insupportable alors, il essayait de comprendre ce que Sha’Sofu avait bien pu voir en Evan. Pour ne rien arranger, cela devait forcément avoir un lien avec le phénomène mystérieux qui affaiblissait son meilleur ami… Forcément… Quoique cela n’avait aucun sens s’il finissait par mourir. Un homme qui s’affaiblissait à cause d’une maladie mystérieuse ne pouvait faire de mal à personne. Quoique maintenant qu’il avait les pilules, il allait beaucoup mieux. Il était de nouveau à son plus haut niveau…
Keiji balaya d’un revers de la main de carré de lumière qui était flottait dans l’air. Et il disparut. Il ressentit le murmure de son neshir dans sa psyché. Hozukin voulait qu’il se repose.
— Non, pas maintenant, Hoz, marmonna Keiji à voix haute.
Il était assis à même le sol de sa chambre. Il se gratta nerveusement la tête des deux mains et se plongea dans une longue réflexion pendant plus d’une demi-heure. Il avait beau retourner les faits dans tous les sens, il n’arrivait pas à en dégager un schéma cohérent. Sha’Sofu avait perdu la raison au moment de ses derniers instants. Forcément…
Il bailla à s’en décrocher la mâchoire. Evan avait raison… Hozukin également. Il fallait qu’il s’autorise un peu de repos. Une semaine et demie sans dormir. Avec le rythme des entraînements matinaux, des cours de neshirinshi et des épreuves dans la Fourmilière. Il risquait de faire une erreur et cela lui coûterait très cher. En plus, il lui arrivait de voir des choses qui n’existaient pas. Cela devenait de plus en plus préoccupant car il avait l’impression de voir constamment le Baron caché à chaque coin de rue, dans le hall d’un immeuble… Enfin, la représentation qu’il se faisait de ce colosse défiguré vu qu’il ne l’avait jamais vu de ses yeux. Sa situation devenait vraiment dangereuse car il avait besoin de toute sa concentration et de ses facultés mentales à leur maximum car il était un toshirion. Ajouté à cela, les fatigues dues aux entraînements et aux matchs de garoway, cela faisait beaucoup. Vraiment beaucoup. Ils avaient remporté la veille les quarts de finale du championnat fédéral contre le Lycée Alec Rosen de Paris-la-Nouvelle. Evan avait encore fait des merveilles. Il avait dépassé depuis un moment son record de l’année dernière. Mais après tout, il était désormais le premier porteur de balle. Et avec cette victoire, Kiona Paine accédaient à la demi-finale.
Keiji s’allongea dans son lit en repensant à Sha’Sofu et il se retrouva brusquement dans une chambre d’hôpital, au crépuscule. La lueur du soleil couchant envahissant la pièce pourvu d’un unique lit. Il reconnut la chambre de Sha’Sofu à l’hôpital Tomoko Niikawa à la cité de Nagoya mais ce dernier n’était nulle part. Soudain, le ciel se couvrit plongeant la pièce dans les ténèbres. Se rapprochant de la baie vitrée, il crut qu’il s’agissait de nuage noir jusqu’à ce qu’il entende un brouhaha lointain de cris d’oiseau. Une nuée de corbeaux. Ils étaient si nombreux qu’ils dissimulaient complètement le ciel. Il entendit alors derrière lui une voix grave et sinistre psalmodiant :
Olikandor Rakesh!
Olikandor Rakesh!
Roi sans nom,
Roi sans racine,
Dernier des huit sacrifices.
Il sursauta et se retourna en portant une main à son côté mais Hozukin avait disparu. Il découvrit que le lit était en fait occupé mais il faisait si sombre qu’il ne voyait qu’une vague silhouette allongée dessus. Il se rapprocha lentement, les nerfs à vif quand la silhouette lui jeta les draps sur le visage, lui barrant la vue momentanément et il s’empressa de s’en débarrasser mais le lit se révéla vide. Personne. Soudain la température se mit à monter dans la pièce et le sol entra en ébullition comme de la lave et ses jambes commencèrent à se liquéfier alors qu’il hurlait de douleur. Le visage de Sha’Sofu apparût devant lui, flottant dans les airs, ouvrant et fermant la bouche sans qu’aucun son n’en sorte, le fixant de son regard plein d’effroi.
Keiji bondit de son lit, le cœur remplit d’une grande terreur et se rendit compte qu’il s’était endormi. Qu’il était dans sa chambre, loin de la cité de Nagoya. La respiration haletante, il essaya de se calmer en tirant ses cheveux en arrière. Des cauchemars ? Cela faisait longtemps qu’il n’en avait plus eu… Les mots de la prophétie du Roi Sans-Nom lui revinrent encore. Olikandor Rakesh… Roi sans racine…
Il l’avait entendu au monastère de Quinchu, il y avait de cela dix ans… Pourquoi ce cauchemar ? Qu’est-ce que son esprit essayait de lui dire ? Le regard de son arrière-grand-père… Non… Il en était désormais certain. Sha’Sofu était en pleine possession de ses moyens, et ce jusqu’à son dernier souffle. Mais pour qu’il fût aussi apeuré… Qui était l’homme qu’il avait croisé au cours de cette guerre. Ce ne pouvait être qu’un des Seigneurs Blancs, un de ces redoutables ignemshirs qui marchaient sur le Chemin de l’Abîme.
Officiellement, le Noguem avait gagné la Guerre du Verre et du Dragon mais dans les faits, c’était une défaite cuisante car les armées des Tsars qui protégeaient la Forteresse de Verre avaient été submergées et la Forteresse était tombée, une véritable hécatombe s’en était suivi. Les renforts du Phœnix Marmoréen, comptant son grand-père dans ses rangs, étaient arrivés trop tard. Ils avaient tout de même réussi à récupérer le Fort, à repousser l’Armée Blanche. Ils l’avaient pourchassé jusqu’à ce qu’elle soit en déroute, réduisant leur flotte d’Icare et d’Ouranos en poussière. Sur les deux Seigneurs Blancs qui dirigeaient l’Armée Blanche, un seul avait été capturé et enfermé à Nihilo Siberia. L’autre, qui était sûrement celui qui avait infligé sa lourde cicatrice à son arrière-grand-père, avait disparu. Si seulement il allait à Nihilo Siberia, il pourrait s’entretenir avec celui qui avait été capturé mais comment l’expliquer à ses parents. Il ne pouvait plus emprunter un Icare en se servant de leur autorisation comme avant. Sa mère s’était rendu compte et s’était arrangée pour qu’il ne le pût plus. Sans cela, il ne pourrait pas si rendre. L’IronGalaxy n’allait pas dans la Cloche Bleue. Après tout, c’était un des Territoires de Phobos. Elle ne lui permettrait pas non plus de se rapprocher du Portail de Hyuk permettant d’accéder à la prison Nihilo des Contrées Maudites entourant la Cloche Bleue.…
« Rare sont les hommes qui sont conscient qu’il y a le mal qui se tapit dans leur cœur et encore plus rare ceux qui sont capables de le dompter. Promets-le-moi, Sha’Moki. Oui c’est ma dernière volonté, Sha’Moki. Ma dernière… »
Si jamais son ami s’écartait de la Voie Immaculée, il ferait tout son possible pour le ramener sur le droit chemin, mais s’il s’obstinait... Il secoua la tête. C’était lui qui devenait fou. Sha’Sofu avait exagéré… Tout comme avec les Lunes Cendrées et Olikandor Rakesh, le Roi de l’Abîme et les Faucheurs Muets. Mais… il n’arrivait pas à s’en convaincre. Il n’y arrivait pas…
— Tu viens ? Fit une voix cristalline dans son dos.
Keiji se retourna et se rendit compte qu’il était en sueur, torse-nu et qu’il venait d’arrêter de frapper dans son punching-ball.
— J’arrive, grogna-t-il en se détournant de Caleigh qui le fixait avec ses yeux sombre et doux, les sourcils arqués, une moue dubitative.
— Ça ne va pas ? Demanda-t-elle,
Keiji l’entendit entrer et la porte coulissante de sa chambre se ferma.
— Ça pue ici, tu devrais ouvrir ta fenêtre.
— Pourquoi ça n’irait pas ? dit-t-il alors que ses pensées s’égaraient à nouveau vers les Seigneurs Blancs, le Roi Sans-Nom et le défunt Sha’Sofu.
— Parce que tu frappes comme un malade sur ce pauvre Kaito, dit-elle en posant délicatement sa main aux doigts fins vernis de bleu sur le punching-ball bleu délavé, recousu en plusieurs endroits et qui paraissaient bien vieux.
Ce n’était qu’un vieux punching-ball tout à fait banal si ce n’était qu’il possédait deux cercles tracés au marqueur indélébile en guise d’yeux et une courbe en guise de rictus mécontent cousue dans le tissu. C’était l’œuvre de sa sœur. Elle était également celle qui lui avait donné le nom de Kaito, depuis lors adopté à l’unanimité par la famille, même par sa mère. Keiji se redressa, laissant retomber ses bras le long de ses flancs. La respiration haletante, il prit la bouteille d’eau qui traînait sur son bureau en BoisFer marbré richement sculpté.
— J’ai, commença-t-il après avoir atténué la sensation désagréable qu’il avait dans la gorge après plusieurs gorgés d’eau. J’ai un truc qui me tracasse mais ce n’est rien d’important. C’est même ridicule en fait.
Caleigh s’était tressé les cheveux. Les mèches tressées d’un noir jais se rejoignaient sur le côté gauche et formait un symbole soloménique. Celui des Asano. Des boucles d’oreilles en argent sertis d’une perle bleu nacré pendaient à ses oreilles. Elle était vêtue une élégante robe bleue plissée avec une ceinture en argent et chaussait des escarpins noirs. Des effluves d’orange et de menthe émanaient d’elle.
— Pourquoi es-tu coiffée et habillée comme ça ? Demanda-t-il surpris. Il y a une réception de prévue ce soir ?
— Eh bien, les Karlfeldt et leur magnifique fille chérie sont déjà en bas. Maman fait la conversation à la femme du Haut Centurion pendant que papa discute de la crise de Janeiro avec le Haut Centurion. J’essayais d’occuper leur fille chérie qui n’a pas cessé de me demander quand est-ce que tu te joindrais à nous. Alors, dépêche-toi de prendre une douche, de te faire beau et de descendre. C’est peut-être ta future amalia qui t’attend en bas.
Il avait complètement oublié ce dîner. Il n’était pas d’humeur pour ce genre d’exercice mais il n’avait pas trop le choix. Caleigh eut un air amusé. Ses beaux yeux sombres se plissant avec un éclat malicieux. Comme si la possibilité qu’il prenne une décision était aussi incongrue que de découvrir une girafe volante dans son jardin. Il soupira.
— Bon OK, je vais essayer de me dépêcher.
Elle eut un hochement de tête approbateur et lui dit alors qu’elle s’éloignait de sa démarche fluide digne de l’élégance d’une Sang d’Acier.
— Ne traîne pas trop s’il te plaît, la princesse Karlfeldt commence à me taper sur les nerfs.
Après un dernier sourire à son attention, elle disparut dans le couloir, la porte se referma en coulissant. Keiji fixa la porte quelques secondes en se disant qu’il la plaignait un peu. Elle avait dû faire cela un nombre incalculable de fois. Il s’ébroua chassant ses inquiétudes à propos des derniers mots de Sha’Sofu et fila dans sa salle de bain.
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