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Ignemshir, Tome 1 : L'Étincelle Mourante
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tome 1, Chapitre 61 « La Chute du Titan » tome 1, Chapitre 61

Kani était peut-être trop en avance. Il voyait trop loin avec une telle clairvoyance que personne ne pouvait le suivre. Il était mort quelques semaines après. Avec sa femme et toute son équipe dans le crash de leur icare. L’enquête avait conclu à un dysfonctionnement dans le pilote automatique. La nouvelle de sa mort l’avait anormalement contrarié alors qu’il ne l’avait rencontré en tout et pour tout que trois fois, quelques heures à peine. Cassius savait juger de la valeur des gens. C’était probablement pour cela que la disparition de l’inventeur des prismes crépusculaires l’avait marqué. Un homme qui ne semblait pas connaître la peur et qui ne manquait pas d’audace, ne craignant pas de dire ses quatre vérités à son interlocuteur quel que fût son rang. Un homme de valeur…

Dos Rios…

Et si la nouvelle que voulait lui annoncer Flinn était justement celle-là.

Malone…

Soudain, Cassius sentit dans l’air une légère odeur de chlore et d’ozone. Tous les muscles de son corps de fulgator se tendirent dans le centième de seconde où il comprit ce qui était en train de se passer. Au cours de ce centième de seconde, il analysa les alternatives qu’il lui restait, les probabilités pour que l’attaque réussisse.

Elle ne pouvait pas réussir, mais s’il la tentait c’était que lui sous-estimait les forces ennemies. Il regretta d’avoir refusé qu’un de ses Foudroyés l’assiste constamment comme le lui avait suggéré son Callisto lorsque la situation en Union de Janeiro s’était dégradée… Une brume jaillissant de ses tuneirs recouvra ses mains des gants fulminants, fin comme une seconde peau au moment où le tissu spatio-temporel se déchira sans surprise sur sa droite, déformant la lumière comme un mirage, révélant à travers l’ouverture, un réseau complexe de corde vibrante et lumineuse. La brèche s’élargit et un Fils des Cendres, vêtu d’un long manteau noir, armé d’un neshir alamé, le visage recouvert d’un masque totalement blanc gravé de signes inconnus rouge-sang, en sortit. Ses vêtements et son corps étaient à moitié constitué de milliard de minuscules arkas dorés. Il dirigeait déjà vers sa poitrine, sa lame devant laquelle flottait un signe soloménique sombre, un shorva. Dans le même temps deux autres déchirures apparurent devant lui et à sa gauche. Trois Voyageurs !? Trois ? Quel genre d’organisation dissidente pouvait avoir trois Voyageurs dans ses rangs ? Sur toute la surface des Trois-Mondes, ils étaient moins d’une vingtaine à avoir maîtrisé cette Richesse du Crépuscule.

Cassius réfléchit alors que la lame se dirigeait toujours vers sa poitrine et que les deux autres empruntaient le même chemin. Des shorvas. Ils ne voulaient pas le tuer mais le capturer. Il n’allait pas se laisser emmener sans rien faire. Il plia l’index de sa main droite et dévia avec son poing gauche la première lame. Lorsqu’il déplia son index. Un laser de lumière en jaillit et tua le premier Voyageur sur le coup mais à la vitesse à laquelle cela se passait, il resterait debout jusqu’à ce que l’affrontement prenne fin. Il sentit une douleur dans son bras droit. La lame du deuxième l’avait traversé et scellé. Il ne pouvait plus s’en servir. Il rassembla les arkas autour de son pied gauche et frappa du talon sur le sol lorsque la troisième lame scella sa jambe droite. Une onde neshirienne de faible ampleur se propagea. Cela suffirait pour donner l’alerte. Cassius colla son majeur contre son index et un autre laser lumineux en jaillit tuant le troisième Voyageur alors qu’il retirait son neshir de sa jambe. Et soudain une douleur glacée lui vrilla le dos et il vit avec plus de surprise que d’horreur la lame d’un neshir qui ressortait de son torse scellant son Kar’Cirkaem et le rendant par la même occasion incapable de se plonger dans le cirkaem movi. Il y en avait un quatrième ! Il était clairement meilleur que les autres, il ne l’avait pas senti venir. Il avait sectionné le tissu spatio-temporel avec la délicatesse d’un chirurgien, contrairement aux trois autres. Il ne s’était même pas passé deux centièmes de seconde depuis la première apparition. Les quatre déchirures étaient encore visibles. Il aurait dû écouter Duaine. Il aurait dû écouter son Callisto…

*

Jamal ouvrit les yeux et fut instantanément recouvert par des arkas jaunes fluo qui fusionnèrent avec son être, ses tuneirs matérialisant ses gants fulminants. Il se déplaça de sa chambre se trouvant dans l’éclair de gauche au salon privé de son père qui se trouvait au dernier étage de l’éclair de cristal central. Quand il arriva dans la pièce, après avoir explosé plusieurs baies vitrées et portes, alors que les éclats de verre et de bois étaient encore suspension à quelques centimètres de leur position initial car il se mouvait dans ce que l’on appelait l’HyperMonde, il vit deux hommes qui emportaient son père inerte à travers une déchirure spatio-temporel. Dans le même instant, neuf silhouettes faites de lumière solide ou d’éclair liquide, apparurent dans la pièce : les Foudroyés, la Garde au Visage Unique de l’Aurarque de Washington. Il eut à peine le temps de croiser les regards de fauve de Duaine et de Léo dont les pupilles se matérialisèrent brièvement de l’état de lumière solide, dit semi-lumenique, dans lequel ils étaient, et plus rapide qu’il ne le serait jamais avant de longues années, ils disparurent tous dans la déchirure vers Luxensha, le Monde des Lumières Ancestrales, dans lequel son père et les deux hommes masqués venaient de disparaître.

Il s’apprêtait à faire de même, sur le point de saisir le rebord de la déchirure qui se refermait quand une silhouette enflammée, se déplaçant également dans l’HyperMonde traversa la baie vitrée qui fondit au ralentit. Une main, quittant l’état de minuscules arkas dorés et reprenant progressivement son aspect naturel, sortit d’une déchirure qui n’était pas présente avant et put lui saisir la capuche de son sweat car elle vibrait à la même fréquence que lui. Elle le tira en arrière l’empêchant de suivre les Foudroyés. Un homme sortit complètement de la déchirure et il se retrouva à regarder dans les yeux de Flinn qui lui transmit un fil de pensée, car les ondes sonores n’étaient pas assez rapide. Un rayon semblable à du verre liquide jaillit du front de l’Imperator et toucha le sien.

— Tu as perdu la tête, abruti. Tu ne feras que nous ralentir. Reste sagement ici, il s’occupera de toi.

Il désigna brièvement la silhouette en feu et disparut, happé dans la brèche qu’il prit soin de refermer derrière lui connaissant son caractère impulsif. Il eut raison car Jamal tenta de la saisir mais elle avait déjà disparu. Dégoûté, il sortit alors de l’HyperMonde. Lorsque les arkas le constituant se séparèrent de ses atomes, le temps qui s’était pratiquement arrêté pour lui, reprit. Alors, l’étage se remplit de nombreux bruits de verre brisé, des éclats de bois volèrent dans le couloir et à travers la pièce qui fût noyé dans une odeur de brûlé. Deux corps tombèrent lourdement sur le sol, inerte. Un signe soloménique qu’il reconnut sans mal marquait leur dos. Les Cendres. Les corps se désagrégèrent en l’espace de quelques secondes, comme consumés de l’intérieur par un feu invisible. Les assaillants avaient couvert leur trace. On ne pourrait rien tirer de ces cendres. Il se rendit alors compte que la silhouette de feu qui marchait vivement vers lui était Arthur lorsque son atmosphaira se dissipa et les flammes avec. L’air à la fois contrarié et soucieux et lui demanda en posant une main sur son épaule :

— Ça va, Jamal ?

— Non, répondit ce dernier, vibrant de colère. Mon père… Ils m’ont pris mon père. Et je n’ai rien pu faire pour les empêcher…


Texte publié par N.K.B, 20 novembre 2019 à 10h19
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